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Affaire à suivre.

Publié le par RAZOR

Genre:blues-rock.

 

THE RIDES

CAN'T GET ENOUGH - 2013 (4/5)

Affaire à suivre.

Attendons un peu pour voir si on peut affubler ce trio du statut de super groupe. Il ne suffit pas d’être 3, d’appartenir pour deux d’entre eux et depuis presque 50 ans au gratin du rock (Stephen Stills et Barry Goldberg) pour user d’une panoplie de qualificatifs réservés traditionnellement à une élite : Cream, Jimi Hendrix Experience, Blind Faith et Z.Z Top, les plus populaires ; à un degré moindre, Beck Bogert Appice, West Bruce Laing, des projets qui ont flirté avec le haut niveau du power trio.

Stephen Stills sait de quoi il retourne en matière de tierces musicales, étant lui-même un pilier de Crosby Stills & Nash. L’heure de gloire du claviériste Goldberg, l’autre vétéran des Rides, a notamment consisté à former l’Electric Flag avec Mike Bloomfield (1967) et à graviter dans l’environnement de Dylan, bien qu’il ait réalisé une belle carrière d’auteur-compositeur ce qui lui a valu d’être repris par de nombreux artistes, parmi lesquels Joe Cocker, Rod Stewart, Gram Parsons ou Steve Miller.

Le troisième larron, un des meilleurs guitaristes de blues actuels, Kenny Wayne Sheperd, appartient à une plus jeune génération. Il fait irruption dans la profession en 1995. Quand il naît en 1977, Stills, de 32 ans son aîné, affiche au compteur un passé prestigieux avec Buffalo Springfield, peut-être plus prestigieux mais sous-estimé avec Manassas et publie alors son cinquième LP avec Crosby Stills & Nash (CSN), sans compter que sa besace personnelle est déjà bien chargée. Goldberg, le grand pote de Mike Bloomfield avec lequel il pointe sur le mythique Super Session de Bloomfield/Stills/Kooper, est trois ans plus vieux que Stills. Outre l’Electric Flag, il est derrière l’Ivar Avenue Reunion, le Barry Goldberg Blues Band, le Barry Goldberg Reunion ou encore KGB.

Ajoutez derrière ce trio majeur, le batteur Chris Layton, un ancien de la maison Stevie Ray Vaughn, Kevin McCormick, bassiste qui a bossé avec Crosby Stills & Nash, Jackson Browne, Bonnie Raitt, Bruce Hornsby ou encore Nils Lofgren ainsi que le percussionniste Luis Conte (James Taylor, Phil Collins…). Pas le genre de musiciens à venir simplement poser pour la photo…


Blues-rock. Les Rides, dont on doit l’idée à un Stills fortement appuyé par Goldberg, font dans le blues-rock comme le restitue le répertoire de Can’t Get Enough (2013), album inattendu, passé inaperçu aux yeux de beaucoup et pourtant publié depuis 8 mois déjà. Partagé entre une écriture assurée par les membres des Rides (Don’t Want Lies, Can’t get Enough et Only Teardrops Fall) et des reprises plutôt inspirées de cadors du rock et du blues (Muddy Waters, Elmore James, Neil Young, Stills, Stooges), Can’t Get Enough, sorte de live de studio, dévoile que les papys et leur succession ne sont pas là pour faire de la figuration.

L’affaire est sérieuse, impressionne dans son mélange entre anciens et modernes, et mérite d’ores et déjà une reconduction dans le temps ; elle est à suivre avec grand intérêt. La collection spontanée et réussie de blues-rocks lourds et classiques ici portée et réalisée en une petite semaine, plaide incontestablement en faveur d’un bis repetita, voie dans laquelle les acteurs, visiblement satisfaits de leur prestation et il y a de quoi, semblent signer des deux mains et plutôt deux fois qu’une.

Ces Rides, dans leur première version discographique, prennent les traits d’un vrai projet à long terme. On s’éloigne donc de l’idée du groupe sans lendemain ou de la réunion ponctuelle de stars du rock. Dans les cartons s’annonce un deuxième jet dont l’écriture est entamée ; on entrevoit à l’horizon de ce N°2 des titres originaux en cours de prépa. Par ailleurs, une tournée de promotion de Can’t Get Enough a depuis été engagée.

Stills et Goldberg d’un côté, et Shepherd, de l’autre, montrent une belle complémentarité et allient la maîtrise instrumentale insolente et arrogante des seniors à l’énergie de la jeunesse. Les anciens font fi de leur forte personnalité et le petit, posé et réservé que Stills invite à se dépasser, se fond trop gentiment dans un moule collectif qui permet de tirer le meilleur parti d’un répertoire qui avait tout de la chausse-trappe. Puisse-t-il dans les desseins annoncés des Rides en lâcher plus encore et tout déchirer…

Dans l’attente de réécouter ce groupe (pas encore super groupe) que je vais désormais surveiller comme le lait sur le feu et dont je me fais fort d’épier les moindres faits et gestes à l’avenir, je me réjouis de retrouver Stills à un si haut niveau. Ses fans ont tellement et si longtemps attendu. Pour l’heure, permettez-moi de lancer une ola pour son retour sur le devant de la scène, pour cette unité aboutie et ce disque très très accrocheur (RAZOR).

 

1. Roadhouse

2. That's a Pretty Good Love

3. Don't Want Lies

4. Search and Destroy

5. Can't Get Enough

6. Honey Bee

7. Rockin' in the Free World

8. Talk to Me Baby

9. Only Teardrops Fall

10. Word Game

 

Luis Conte:percussions.     

Barry Goldberg:claviers.   

Chris Layton:batterie.

Kevin McCormick:basse.

Alethea Mills,Chavonne Stewart:choeurs.

Kenny Wayne Shepherd:guitare,chant.      

Stephen Stills:guitare,chant.  

 

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