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byrds family

Le chanteur particulier de Dieu.

Publié le par RAZOR

Genre:DVD,country,documentaire.

 

GRAM PARSONS

FALLEN ANGEL - 2006 (5/5)

Le chanteur particulier de Dieu.

Les inconditionnels de Gram Parsons seront forcément de ce documentaire, s’ils n’y sont pas déjà et depuis longtemps. Personnellement, j’ai souscrit à Fallen Angel quelques années après sa parution en 2006. Je viens de le visionner dernièrement pour une énième fois et pour remettre de l’ordre et de la clarté dans les souvenirs qu’il m’en restait, avant que de vous en faire le commentaire.

Les Gramfans connaissant leur Parsons sur le bout des doigts, n’ignorant rien de ses faits et gestes d’alors, n’apprendront pas forcément grand chose de ce docu qui conforte les biographies éditées sur papier ; par contre, Fallen Angel aura un réel intérêt pour les ceusses non initiés aux choses d’un artiste devenu légendaire depuis et dont la pertinence de sa vision musicale deviendra une norme pour beaucoup.

Fallen Angel, première adaptation sur écran, retrace avec fascination la vie, la mort (à quelques jours près il entrait dans le sinistre club des 27) et le parcours artistique de Parsons qui aboutit  à l’émouvante musique cosmique américaine à laquelle il a donné le jour et pour laquelle il est unanimement plébiscité aujourd’hui. Jusqu’alors seules quelques bio écrites, pour certaines approximatives, inexactes ou insistant abusivement et douloureusement (pour la famille) sur les failles supposées ou avérées de Gram faisaient état du sujet Parsons. Mettons-nous à la place de ses proches et comprenons leur ras le bol de relire les mêmes casseroles à chaque recoin de rédaction.

En cela, Gandulf Hennig (aidé par le biographe Sid Griffin) a instauré dans cette relation une saine et vraie confiance, les rassurant sur toute tentative de récupération commerciale de Gram ou d’exploitation outrancière des frasques jusqu’alors excessivement dévoilées dans les presses, sans scrupules ni respect pour l’artiste et les siens ; en retour il a eu l’assentiment d’une famille qui, fait rare, apporte son écot au thème ciblé par le cinéaste allemand. Pour une partie de la parenté, c’est même une première et, même si, pour l’essentiel, la quasi-totalité des faits est corroborée, le fait de l’aborder sous un angle nouveau est un plus incontestable.

Proches (sa femme Gretschen, sa demie sœur Diane, sa belle sœur Becky, sa fille Polly, le cousin John Sively III, sa nièce Avis Parsons III,  fille survivante d’Avis, sœur de Gram), musiciens familiers (Keith Richards, Chris Hillman, Emmylou Harris, James Burton, Bernie Leadon, John Nuese, John Corneal, Sneaky Pete Kleinow, Chris Ethridge), confrères (Peter Buck de REM, Dwight Yoakam, Pamela Des Barres), milieu professionnel (Michael Voss d’A & M Records, le road manager Phil Kaufman), potes d’école, amis de la famille, ancien partenaire des Shilohs (Paul Surratt), d’ISB et du Flying Burrito Brothers et même le costumier qui confectionnait ses Nudies de scène bariolés, ses tenues cloutées et strass, tous interviennent dans le superbe film du cinéaste berlinois pour façonner une sorte de biographie de celui qui avait en tête de vivre à 200 à l’heure et de devenir une rock star : Ingram Cecil Connor, dit Gram Parsons, le fondateur d’un country-rock dans lequel se sont engouffré, à l’époque, les Byrds, Eagles et Rolling Stones, et plus tard des formations comme REM et sans lequel la country alternative n’aurait jamais existé.

Fallin Angel retrace l’itinéraire de ce musicien qui, à son apogée du moment, n’a jamais été populaire et commercial, encore moins soulevé les foules comme les Stones de son ami et frère de sang Keith Richards. Son heure de gloire sera posthume. Les superlatifs se succèdent alors, de son rôle décisif dans l’évolution du mythique Byrds via le séminal Sweetheart Of The Rodeo (1968) qui relie deux mondes musicaux opposés (rock et country), à la country cosmique et alternative associée à son nom pour l’éternité.

C’est d’ailleurs le Capitaine Teague de Pirates Des Caraïbes 4 qui entame l’effeuillage du récit de l’une des existences les plus poignantes et dramatiques du rock, même si l’épisode de ses obsèques est assez cocasse et sa chute plutôt morbide, significatifs du monde d’illuminés dans lequel évoluaient alors  certains esprits complètement déconnectés du moment. Fallait pas laisser traîner les cachetons, l’herbe, les amphés et le Jack Daniels, sans quoi …

L’anecdote relative à l’incroyable scène de vol du cercueil de Gram, dictée par un pacte entre Clarence White et Parsons, orchestrée par son road manager et exécuteur de la promesse, Paul Kaufman, est ici mise à plat par son auteur et les acteurs qui ont accompagné ses derniers instants. Les derniers doutes sont ainsi dissipés sur des faits présentés souvent dans des versions abracadabrantes et déstabilisantes pour une famille qui voulait des funérailles à la hauteur de leur amour pour Gram.

Une grande pudeur se tisse  autour de cette péripétie, même si Phil Kaufman, coupable d’avoir détourné le corps et d’y avoir mis le feu, ne fait pas toujours dans la demie mesure pour l’expliciter. Mais c’est Kaufman, un fort en gueule pour ne pas dire une grande gueule, au regard de sa propension à facilement se vanter dans son autobiographique Road Mangler Deluxe, livre sur son expérience dans l’industrie du disque.

L’approche de Hennig alterne entrevues, courts extraits live, photographies et films personnels, images d’enfance et familiales, lettres, le tout sur fond musical soulignant la grandeur de l’œuvre du concerné. Un lot assez conséquent de documents jusqu’alors inaccessibles et jamais publiés alimente ce Fallen Angel. Autant que faire se peut, progressivement, le documentariste parvient à détourner le spectateur des mauvais plis du Parsons autodestructeur, contribuant ainsi à la réhabilitation d’une image que les prises de drogue ont écornées et dont la presse a, avec insistance et au-delà de ce qui est permis, grossi les traits. Le travail d’Hennig réanime beaucoup d’émotions enfouies. Beaucoup d’intimes de Gram, de par le cœur ou de par la note, n’ont pas fait le deuil de la perte immense de celui vu comme le chanteur particulier de Dieu. Les larmes de Gretschen Parsons Carpenter, sa veuve à 21 ans, sont à elles-seules révélatrices de toute la peine que véhicule encore la mémoire du mari, du frère, du cousin, du pote, du confrère, de l’artiste. Elles sont aussi les nôtres (RAZOR).

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Le pied !

Publié le par RAZOR

Gene-Clark---Here-Tonight-The-White-Light-Demos---2013.jpg

Genre:country rock.

 

GENE CLARK

 

HERE TONIGHT : THE WHITE LIGHT DEMOS - 2013

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Désolé, mais sur le coup ne me demandez pas l’impossible. Je suis si fan de Gene Clark que mon propos ne peut pas ne pas être partisan. J’aime tellement l’ex-Byrds et son œuvre que ça vire au fanatisme pur et dur. Je saute sur tout ce qui bouge le concernant. Alors quand, en mars de cette année, je tombe sur ce Here Tonight : The White Light Demos, vous pensez bien que le vieux grigou que je suis, encore capable de fondre pour un artiste comme un puceau peut se liquéfier sous les œillades insistantes d’une cougar, je sais de quoi il retourne plus ou moins.


White Light, ça peut tromper le pékin ordinaire, pas le briscard aguerri aux plus belles heures du rock. White Light (A & M Records – 1971), c’est monstrueux, légendaire, son apogée; avec No Other, ça n’est pas son graal pour que t’chi. Alors The White Light Demos (Omnivore Recordings), ça veut bien dire ce que ça veut dire, que ça gravite dans les sphères intimes du meilleur Clark, que ça donne une vraie photographie de l’état d’esprit qui sied à la construction de ces chansons d’alors. Plus proches de la réalité du moment peut-être que la collection qui illumine l’album original lui-même. Deux intimités différentes, quoi qu’il en soit. On prend.


Que dire des trois inédits qui figurent parmi ces démos, sinon qu’ils dénudent encore plus un artiste que j’aimerai personnellement foutre carrément à poil pour en savoir des tonnes à son sujet tant j’ai, depuis des lustres et sa Lumière Blanche, du Clark en moi et que j’sais pas toujours pourquoi, ni l’expliquer. Alors, comprenez que ça puisse être fusionnel, viscéral et que les dés sont forcément pipés si vous attendez de moi que je sois l’auteur d’un coup sous la ceinture. Chez moi, on ne touche pas au Clark, ni au Parsons, son alter-ego des Byrds qui intègre les Oyseaux alors que le premier les a quittés depuis deux ans au moins.


Avec moi, du Clark c’est forcément bon, parce que l’ensemble de son œuvre explose de créativité, de pureté, de sincérité, d’intensité, d’émotion. Ce doux rêveur et éternel angoissé, qui fut le premier à quitter la volière Byrds après avoir été la plume qui a contribué le plus à sa grandeur, semble si heureux ici que rien, en tous cas venant de moi, ne pourra ternir un bonheur auquel il n’a pas souvent aspiré.

 

Libéré du nid byrdien, l’Oysillon n’a jamais vraiment pris son envol ; sa carrière en solitaire n’a jamais vraiment décollé. Pourtant avec le banjoïste virtuose Doug Dillard, la collaboration fut extraordinaire et lui permit de rompre avec l’influence Dylan, tout le monde l’admet. Pourtant, le parcours seul fut plutôt réussi. Sur un plan artistique, oui. Commercialement, non. Le summum en termes de notoriété était déjà derrière lui et s’appelait Byrds, mais le meilleur était assurément à venir.


Là, en marge de l’industrie du disque, dans une maison de campagne à proximité de Mendocino (Californie), avec sa belette Carlie qui va devenir Madame Clark – quel honneur ! – et lui donner un mioche, il est bien le Gene, sans pression, et le transmet via sa voix délicate, le fait ressentir via une écriture intimiste expressive et un jeu de guitare (et harmonica) réduit à sa plus simple expression. C’est beau. Encore une fois, et terriblement enrichissant.


Pour le Clark-addict que je suis, ce nouveau dossier de douze embryons  folk exhumé quarante et un an plus tard, produit comme l’original par Jesse Ed Davis, le fabuleux guitariste de sessions, n’offre pas de véritables surprises puisque la moitié des titres de White Light sont repris ici : White Light, For A Spanish Guitar, Where My Love Lies Asleep, The Virgin, Because Of You et With Tomorrow. Opening Day et Winter In figurent en bonus sur la réédition de 2002 de White Light (A & M/Universal). Here Tonight consiste en une version alternative d’une chanson apparue en face 4 de la double compilation Close Up The Honky Tonks des Flying Burrito Brothers (1974). Les trois pièces restantes, l’excellent For No One, un dylanien Please Mr Freud et Jimmy Christ qui rappelle Townes Van Zandt, sont inédites de chez inédites. Ne les cherchez pas, elles n’existent nulle part.


Si l’on tente un parallèle, il y a peu de différence entre l’original et sa version démos. La vision lyrique est à peu de choses près la même, le jeu de guitare, le rythme et la mélodie itou. Qui plus est, l’enregistrement est de grande qualité. Par contre, le chant est plus doux qui installe une véritable relation de proximité entre l’acteur et l’auditeur. Là, on est carrément dans la cabane de Mendocino à boire ses paroles, à reprendre en chœur avec lui des textes familiers que l’on connaît sur le bout des ongles depuis 71.


Seuls les trois inédits sont les vrais écarts envers l’original mais semblent s’en être échappés tant la lignée semble identique, avec la même chaleur et la même sérénité. Here Tonight, s’il n’apporte pas grand-chose à ceux qui étaient du White Light de 71, n’en est pas moins un complément très apprécié et recommandable pour cette nouvelle génération voulant  découvrir un artiste d’hier unique et aujourd’hui éternel. Clark est dans son élément, il s’y sent bien ; on a la chance de l’aborder sous un angle différent. Respectons-la. Quel pied  (RAZOR).

 

1. White Light.

2. Here Tonight.        

3. For No One.

4. For A Spanish Guitar.

5. Please Mr. Freud.

6. Jimmy Christ.

7. Where My Love Lies Asleep.

8. The Virgin.

9. Opening Day.

10. Winter In.

11. Because of You.

12. With Tomorrow.


 

Gene Clark:chant,guitare,harmonica,compositions.

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Loin du compte.

Publié le par RAZOR

Gram-Parsons---Another-Side-Of-This-Life-The-Lost-Redordin.jpeg

Genre:folk,country.

 

GRAM PARSONS

 

ANOTHER SIDE OF HIS LIFE - THE LOST RECORDINGS OF GRAM PARSONS 1965/66 - 2000

 

ECOUTER UN EXTRAIT (CODINE)

 

link

 

 

Que les adorateurs du Cosmic Cowboy tempèrent leur joie, Another Side Of This Life n’apporte rien de neuf que nous ne sachions déjà sur la face la plus exposée de sa carrière. Ce disque sorti en 2000 concentre sa collecte sur un côté plus méconnu de Gram Parsons, celui d’une furtive période folk, associée à une activité passagère sur la scène de Greenwich Village (au Bitter End notamment). Faut bien vivre, alors on gratte tout et n’importe quoi pour fructifier sur le nom de l’ex-Byrds et Flying Burrito.


C’est en tout cas l’esprit qui sied à cet album qui réunit 18 démos que le jeune Parsons enregistre entre mars 65 et décembre 66, alors qu’il n’a pas encore vingt ans. Seul à la guitare, encore inexpérimenté et hésitant, il passe en revue un répertoire ne lui appartenant pas pour l’essentiel, 13 chansons étant des reprises, et un tantinet fourre-tout.


Au vu des originaux qui lui sont propres (5), il n’est pas encore le compositeur reconnu, encore moins le chanteur touchant qu’on admet généralement de lui. Pour le seul Parsons qui vaille donc pour les fans, on repassera. Reste ce disque qui traduit une dérive située dans la continuité de sa fugue d’ado rebelle et des Shilohs, son premier groupe, et avant son engagement visionnaire dans la country music contemporaine. L’étudiant en théologie qu’il est alors, flirte avec le projet de l’International Submarine Band. Cette période transitoire s’accompagne de ses premiers pas dans la dope et de sa découverte du boom folk.


Cette collection est loin de représenter le grand et génial Gram Parsons, mort lui aussi à 27 ans. Elle n’est pas la meilleure tranche professionnelle de son parcours, lui, future légende de la musique populaire de l’Oncle Sam (68/73). Mais c’est là et on fait avec. Valeur historique essentiellement, Another Side Of This Life ne doit pas être un leurre pour appâter le gogo.


On est loin ici de la réalité Parsons. Pour tout vous dire, c’est même franchement casse-burnes, rarement accrocheur et séduisant, même si le catalogue visité est emprunté aux Fred Neil, Buffy Sainte-Marie, Tim Hardin, Tom Paxton, Reverend Gary Davis, des pontes de Greenwich. Tout juste pourra-t-on y voir l’intérêt de suivre l’évolution de l’artiste, à des années-lumière de sa vision country, mais c’est tout. Faiblard, rabat-joie, enregistré dans des conditions discutables… qui aurait pu penser que l’interprète derrière ce disque moyen et peu passionnant allait devenir un maillon essentiel du rock ? Pas indispensable du tout et très très nettement en deçà de ses œuvres majeures. Pour collectionneurs uniquement (RAZOR).

   

1. Codine. 

2. Wheel Of Fortune.

3. Another Side Of This Life.

4. High Flyin' Bird.

5. November Nights.  

6. Zah's Blues.   

7. Reputation.   

8. That's The Bag I'm In.    

9. Willie Jean.

10. They Still Go Down.

11. Pride Of Man.

12. The Last Thing On My Mind.

13. Hey Nellie Nellie.

14. She's The Woman I Love-Good Time Music .

 15. Brass Buttons.

16. Just Can't Take It Anymore.

17. Searchin'.

18. Candy Man.


 

Gram Parsons:guitare,chant.

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A bien caché son jeu.

Publié le par RAZOR

Gene-Parsons---Kindling---1973.jpg

Genre:country-rock.

 

GENE PARSONS

 

KINDLING - 1973 (4,5)

 

POUR ECOUTER GENE PARSONS - KINDLING - 1973

 

link

 

 

Dans la famille Byrds, Gene Parsons n’est pas le plus connu, au contraire de son homonyme Gram, ami de Keith Richards,  avec lequel il ne faut pas confondre, ce que beaucoup font souvent. Gram, c’est un héritage country-folk incontournable ; Gene est certainement le plus anonyme des acteurs qui se soient succédé dans cette troupe mythique.

 

Batteur des Byrds de la période discographique qui va de Dr Byrds & Mr Hyde (1969) à Farther Along (1971), Gene Parsons a contre lui de débarquer (en septembre 68) dans une formation amputée de ses membres les plus charismatiques et quelque peu rentrée dans le rang depuis Sweetheart Of The Rodeo, publié deux mois avant, même si quelques soubresauts lui permettent de garder, encore un temps, la tête hors de l’eau (Ballad Of Easy Rider et Untitled). Il pointe, rappelons-le, dans le line-up le plus stable et le plus résistant de toutes les configurations du groupe : Battin, Parsons, White et McGuinn. McGuinn l’en vire en 1972.


Si l’épisode Byrds ne contribue pas vraiment à l’extirper de la discrétion dans laquelle il se complaît le plus souvent, son passage dans un registre plus personnel laisse tout le monde pantois. Gene Parsons, qu’il ne faut pas réduire à un rôle de faire-valoir dans le Byrds du tyrannique McGuinn, démontre, avec Kindling (1973), que le batteur, cache bien son jeu et a plusieurs cordes à son arc.

 

Pour l’avoir vu apparaître sur des réalisations amies, on lui sait des prédispositions pour le banjo, la guitare et l’harmonica, pour la basse, la pedal steel guitare, mais on ignore sa faculté à briller à tous les postes. Y compris au chant qu’il a pratiqué dans sa dernière expérience collective, il fait étalage d’une voix agréable et d’un bon bagage technique. D’autre part, il faut se souvenir que Gene a également signé quelques belles pièces pour les Byrds : Gunga Din, Yesterday’s Train et Get Down Your Line notamment. Il n’est donc pas gêné aux entournures pour composer et ainsi alimenter son projet.


La critique de l’époque l’accueille plus que favorablement, aussi l’avenir en solitaire du californien semble tout tracé. Il nourrit des plans avec son complice Clarence White, avec lequel il est cul et chemise et qui, sur Kindling, fait vraisemblablement sa dernière apparition en studio, mortellement fauché par un chauffeur ivre juste avant la parution du LP. Gene, alors sous contrat avec Warners Bros, peine à se relever de ce coup fatal, se détourne un long temps de la musique, demande à être libéré de ses engagements avec sa maison de disques et met, malgré un intermède dans le Flying Burrito, sa carrière entre parenthèses jusqu’au bon Melodies (1979) qui marque son vrai retour.


Kindling le projette donc sous le feu des projos. Cette fois, non plus avec le seul costume de batteur, mais avec une panoplie que n’aurait pas reniée Rémi Bricka mettant l’accent sur sa polyvalence, et avec sous le bras, un parchemin signé, pour l’essentiel, de sa propre main. L’effort est concluant, Gene Parsons n’a pas de difficulté apparente à juguler ce country-rock aromatisé de cajun et de bluegrass.

 

Pas plus que la galerie gratinée qui travaille dans son dos et qui inventorie le nec plus ultra de la place : le phénoménal Clarence White (déjà cité), invité pour placer sa guitare et sa mandoline, Vassar Clements débarqué avec son violon fou, Gib Guilbeau violoniste aussi furieux et auprès duquel tout a débuté pour Parsons, la légende du bluegrass Ralph Stanley, le jazzman Red Callender (tuba), Roger Bush (musicien de sessions) à la basse, Bill Payne (Little Feat) aux claviers, Nick DeCaro à l’accordéon, Andy Newmark à la batterie. Que du beau linge  ! L’avisé Russ Titelman veille au grain. Il a son Parsons à la bonne et le soigne, ayant essayé, à un moment donné, de l’attirer lui et son compère White, dans les mailles du filet Little Feat.


Et puisqu’on évoque Little Feat, comment ne pas faire un clin d’œil à  Lowell George dont le sublime, extraordinaire, exceptionnel et démentiel Willin’ éclate ici. Avec Do Not Disturb (Skip Battin/Kim Fowley), Drunkard’s Dream (Ralph Stanley) et Take A City Bride (Gib Guilbeau), ils sont les seuls écarts qui échappent à  l’écriture de l’ex-Byrds. Les sept autres (très bons) titres portent le sceau G.P (à ne pas confondre avec l’autre).

 

Ces originaux ont de la brillance et contribuent à installer une atmosphère cool qui ne se dément jamais. Cette ambiance n’aura, hélas, pas l’opportunité d’être reconduite pour les raisons dramatiques que l’on sait. Gene Parsons n’a plus le cœur à la musique. 40 ans après peu de fans ne se sont vraiment remis de la disparition de Clarence White. On l’associera donc plus que jamais à la réussite de ce disque qui frise le 5 (RAZOR).

 

1. Monument.

2. Long Way Back.

3. Do Not Disturb.

4. Willin'.

5. On the Spot.

6. Take a City Bride.

7. Sonic Bummer.

8. I Must Be a Tree.

9. Drunkard's Dream.

10. Banjo Dog.

11. Back Again.


 

Gene Parsons:guitare,basse,batterie,chant.

Clarence White:guitare,mandoline.

Vassar Clements,Gib Gilbeau:violon.

Roger Bush:basse.

Bill Payne:claviers.

Nick DeCaro:accordéon.

Ralph Stanley:voix ténor.

Red Callender:tuba.

Andy Newmark:batterie.

Russ Titelman:production.

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Enième preuve de son talent.

Publié le par RAZOR

Gene-Clark---Echoes---1967.jpg

Genre:folk-rock,pop-rock,country rock.

 

GENE CLARK

 

ECHOES - 1967 (1991)

 

POUR ECOUTER GENE CLARK - ECHOES (1967)

 

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Eight Miles High est aux Byrds ce que Good Vibrations est aux Beach Boys, On The Road Again à Canned Heat, ou Albatross à Fleetwood Mac. Eight Miles High, c’est Gene Clark, son auteur et véritable âme des Byrds, n’en déplaise à Mossieur McGuinn ou à David Crosby. Je le dis sans fard : sans Clark (et sans Gram Parsons), les Byrds auraient été un club de ligue 2. Leurs compétences instrumentales individuelles ne sont en rien discutables, mais les plus belles et les plus mémorables de leurs compositions ont pour dénominateur commun Gene Clark. Point barre.


Loin de moi l’intention de revêtir les habits de Saint Jean Bouche d’Or pour dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, mais Clark était bien le plus grand de la bande. Relisez les commentaires le concernant et vous verrez que la majorité des avis émis s’alignent sur mon sentiment. Je ne vais pas jouer inutilement la mouche du coche pour vous rallier coûte que coûte à ma perception, encore moins inventer des nouveaux pas de danse pour tenter de vous influencer, je préfère vous dérouler une énième preuve de son talent, histoire d’étayer ma conviction et que vous vous forgiez votre propre opinion.


Echoes (1967) n’est pas forcément la voie la plus évidente pour y parvenir quand on sait qu’il y a derrière l’épisode Byrds, arrêté en 1966, une carrière solo auréolée par White Light (71) et No Other (74), le nec plus ultra de son catalogue. On connait moins bien, par contre, certaines autres belles performances qui jalonnent le début de son parcours en solitaire.


L’après-Byrds immédiat se traduit par des collaborations généralement passées inaperçues : avec les Gosdin Brothers (un LP en 1967), puis avec Doug Dillard (deux LP en 1968 et 1969).

Si j’ai fait le choix d’Echoes, c’est parce qu’il définit parfaitement le Clark libéré du carcan des Byrds, celui volant désormais de ses propres ailes.

 

A l’origine, Echoes porte le nom de Gene Clark With The Gosdin Brothers  (1967), ce, pour les besoins du marché anglais. C’est donc le premier solo  album officiel de Clark, sauf qu’il n’est pas un disque studio comme on l’entend, mais une compilation qui reprend (de 7 à 17), dans l’ordre, les dix titres de son premier jet avec Vern et Rex Gosdin (une des premières incursions dans le country-rock), pris en tenaille entre un lot de six titres (1 à 6) que l’artiste a signés pour le compte des Byrds, sorte d’échauffement avant d’en arriver au menu principal (son premier LP) et un duo d’inédits (18-19) suivi d’une démo (20). Les quatre premières chansons se retrouvent d’ailleurs sur la compilation Preflyte (Byrds) de 69 ; toutes datent du milieu de l’année 1964 tandis que les deux suivantes, Set You Free This Time et If You’re Gone figurent déjà sur Turn Turn Turn (Byrds/65).


Ce qui vient immédiatement à l’esprit dans cet agencement de 1991 plus cohérent que certaines autres versions un peu bordéliques d’Echoes, c’est d’oser le parallèle avec la période encore fraîche des Byrds. C’est tentant, d’autant plus qu’Echoes bénéficie de la présence de la section rythmique des Byrds du moment, Chris Hillman et Michael Clarke (et de la contribution du future Byrds Clarence White), mais ça ne ferait pas beaucoup avancer le schmilblick.


Le Clark de 67 et d’Echoes est par trop éclectique pour chercher à l’étalonner par rapport à la formation qui l’a révélée. Qui plus est, le Byrds de cette même année pond un Younger Than Yesterday de derrière les fagots, sans lui, mais avec un Chris Hillman qui reprend la majorité de l’écriture à son compte et qui parvient à faire oublier le légendaire songwriter. De quoi clouer le bec. Comble d’infortune pour Clark, le magnifique Younger Than Yesterday sort dans les bacs en même temps qu’Echoes.

    

Néanmoins, dans la famille Byrds élargie, on tient en Echoes un disque d’un excellent niveau sur tous les plans (y compris sonore), très proche de son passé byrdien, articulé autour de compositions folk-rock, pop orchestrée, country-rock, qui, si elles ne sont pas les plus illustres de Clark, n’en sont pas moins de très belles œuvres, racées et précieuses. Malgré la diversité de l’offre, Echoes ne perd jamais en cohérence et en intelligence ; les admirateurs du génial missourien en seront, s’ils n’en sont pas déjà.


Echoes, digne des meilleurs travaux des Byrds, vient nous rappeler que cet artiste influent est un mythe et que son décès en 91 n’a fait que rajouter à son statut de légende du rock. Sa voix poignante, son lyrisme, ses mélodies, la magie d’ensemble de son œuvre… Clark était l’âme des Byrds. Point Barre (RAZOR).

 

 


1. Boston. 

2. For Me Again.        

3. I Knew I'd Want You.             

4. Here Without You.          

5. Set You Free This Time.          

6. If You're Gone.       

7. Is Yours Is Mine.

8. So You Say You Lost Your Baby.      

9. Tried So Hard.

10. Needing Someone.

11. Echoes.

12. The Same One.

13. Couldn't Believe Her.

14. Keep On Pushin'.

15. I Found You.

16. Elevator Operator.

17. Think I'm Gonna Feel Better.

18. The French Girl.   

19. Only Colombe.     

20. So You Say You Lost Your Baby.


 

Gene Clark:guitare,harmonica,chant.

Vern Gosdin:harmonies vocales.

Rex Gosdin:harmonies vocales.

Glen Campbell:guitare électrique.

Jerry Cole:guitares.

Bill Rinehart:guitares.

Clarence White:guitare.

Doug Dillard:banjo électrique.

Leon Russell:piano,clavecin.

Van Dyke Parks:claviers.

Chris Hillman:basse.

Michael Clarke:batterie.

Joel Larson:batterie.

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Une admiration sans bornes.

Publié le par RAZOR

Gene-Clark---Roadmaster---1973.jpg

Genre:country-rock.

 

GENE CLARK

 

ROADMASTER - 1973

 

POUR ECOUTER GENE CLARK - ROADMASTER - 1973

 

link

 

 

Je voue une admiration sans bornes pour Gene Clark et je n’ai aucune raison de m’en cacher. J’aime l’artiste et l’intégralité de son itinéraire  professionnel, de ses premières heures avec les frangins Gosdin jusqu’à son parcours final avec Carla Olson, en passant par une phase en solitaire plutôt brillante, comme en atteste cette chronique sur Roadmaster.

 

Gene Clark, l’ex-Byrds, est l’un de ceux (et ils sont rares), avec Gram Parsons lequel intègre ce même groupe alors que le premier l’a déjà quitté, à avoir fait briller, à un point qu’il est difficile d’imaginer, l’opulent échiquier musical de L.A dans les sixties. Je persiste et signe pour confirmer que les Byrds des premiers albums, ces précurseurs du psychédélisme (Eight Miles High) à la Californienne, sans Harold Eugene Clark dit Gene, n’auraient pas eu le même retentissement, ni vraisemblablement  pas fait la même carrière.

 

Chanteur, guitariste et compositeur, le gars du Missouri est derrière la majorité des titres des Byrds avec lequel il ne fait pourtant pas bon ménage pour des problèmes de fortes personnalités en interne (McGuinn et Crosby sont ingérables) et qu’il quitte au sommet de leur gloire. Faut oser quand même ! Les modes et les impératifs commerciaux ne l’ont jamais dévié de sa route.

 

Son crédo : continuer à dérouler son country-rock sans se soucier des commentaires, sans se retourner sur la maison Byrds. White Light (1971) et plus tard, en 1974, No Other, ses deux chefs d’œuvre, concrétisent l’immense talent d’un artiste visionnaire, arrivé un peu trop tôt pour beaucoup, mais surtout très en avance sur tout le monde.

 

Les critiques n’adhèrent pas immédiatement mais, une fois le museau bien dedans, ne peuvent que s’incliner et admettre la très haute volée de son travail, ce que confirme un catalogue qui recèle une foultitude de trésors. White Light justement, parlons-en. Ce disque nous amène à Roadmaster, troisième LP solo de Clark et sorti en 1973.

 

Placé entre les deux monstres sacrés de son répertoire vinylique, il a souvent tendance à être oublié dans les décomptes. Il occupe, à mon sens, une place importante dans la discographie de Gene, mais il est malheureusement occulté par qui vous savez et il lui est surtout difficile de s’extirper de leur étreinte. Il faut dire que ce tryptique discographique est associé à la période la plus prolifique de Clark, celle où il s’est retranché sur les hauteurs de Mendocino, y a fait le vide de 69 à 71, rechargé les accus mis à mal par sa vie rock & roll récente et décadente.

 

Cette quiétude s’affiche non seulement sur les deux albums phare, mais également et peut-être plus même, sur le discret Roadmaster, pas en reste question paisibilité. Du fruit de cette retraite auto-infligée, naissent des sessions (pour A & M) un peu bancales dans leur organisation, auxquelles prennent part les potes de toujours, le presqu’homonyme Clarke (avec un e final) Michael, Clarence White et Chris Hillman, venus en voisins des Byrds toujours très proches (réunir McGuinn et Crosby fut une autre paire de manches), de Chris Ethridge, Byron Berline, Spooner Oldham et de Sneaky Pete Kleinow notamment.

 

Certains de ces enregistrements d’alors fournissent l’essentiel de la matière nécessaire au montage de Roadmaster (Full Circle Song, In A Misty Morning, Shooting Star, I Remember The Railroad, She Don’t Care About Time et quelques reprises). Ainsi huit pistes de ces sessions figurent sur Roadmaster (qui sortira sur le marché européen via Ariola Records, où l’artiste jouit d’une belle cote suite à White Light), jumelées avec deux titres qui réunissent les Byrds (She’s The Kind Of Girl et One In A Hundred) et Here Tonight (avec les Flying Burrito Brothers).

 

Mélancolique, fragile, à l’image de son auteur, langoureux, imprévisible, mature, réfléchi, émotionnellement puissant, Roadmaster ne trompe pas son monde. C’est du Gene Clark (quelle voix et quelles belles harmonies !) à un très haut niveau. On a tendance à l’oublier mais ce disque n’a vraiment rien à envier aux illustres Twin Towers de son catalogue.

 

A force d’écoute, ce country-rock délicieux en arrive parfois à les supplanter : l’exploit n’est pas peu mince. Et dire qu’il a raté sa carrière… Si vous avez mieux à proposer aujourd’hui, c’est maintenant qu’il faut se manifester (RAZOR). 

 

 

 

1. She's the Kind of Girl.

2. One in a Hundred.

3. Here Tonight.

4. Full Circle Song.

5. In a Misty Morning.

6. Rough and Rocky.

7. Roadmaster.

8. I Really Don't Want to Know.

9. I Remember the Railroad.

10. She Don't Care About Time.

11. Shooting Star.

 


 

Gene Clark:chant,guitare acoustique.

Clarence White:guitare électrique,chant.

Spooner Oldham:claviers,chant.   

Byron Berline:violon.  

Sneaky Pete Kleinow:pedal steel guitare.

Michael Clarke:batterie.

David Crosby:guitare électrique,chant.  

Roger McGuinn:guitare électrique,chant.

Chris Hillman:basse,chant.

Rick Roberts:guitare acoustique,chant.

Bud Shank:flûte.

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Justice est faite.

Publié le par RAZOR

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Genre: country-rock,country.

 

GENE CLARK

 

SILVERADO '75 LIVE & UNRELEASED - 2008

 

 

C’est un Gene Clark affecté par les revers commerciaux qui affronte la scène du club Ebbets Field de Denver (Colorado) en ce jour de février 1975. Celui qui a fondé les fameux Byrds, en fut le pilier du chant et de l’écriture jusqu’en 1966, dont le talent de visionnaire a permis, avec les Gosdin Brothers, d’être le premier à développer une fusion de la country et du rock (puis avec Doug Dillard) avant de signer deux albums extraordinaires que le rock d’alors a boudé (White Light et No Other), et bien, cet incomparable artiste a les boules de ne pas voir son talent se traduire par autre chose que de l’indifférence.

 

Il ne décolle toujours pas alors qu’il vient de signer en 1974, un deuxième album solo que la critique contemporaine juge comme une pièce maîtresse de la musique. Le génial Gene Clark continue à ramer et ça lui pèse. Etant considéré comme trop rock pour les countryistes et trop country pour les rockeux, le public ne suit pas. Pas plus celui de Denver, lieu de l’enregistrement de l’album Silverado ’75 Live & Unreleased, étape d’une tournée pour laquelle, devant le peu d’enthousiasme du label (Asylum de Geffen) à promouvoir No Other, Gene Clark réunit un backing band (les fameux Silverados) et prend la route pour soutenir son œuvre.

 

Afin de réduire les frais, seuls le guitariste Roger White, le bassiste Duke Bardwell, l’accompagnent dans cette entreprise entre la fin 1974 et les premiers mois de 75. Quelques clubs de second plan lui ouvrent les portes. Les échecs successifs pèsent de tout leur poids sur ses épaules et cette situation se ressent jusque dans sa voix, face à un parterre visiblement très clairsemé.

 

Gene Clark est usé à force de tenter de convaincre et désabusé de ne rien voir venir en retour. Comme, dans le même temps, il s’est remis à l’écriture de nouveaux titres, il écarte de son répertoire du jour No Other (exception faite du morceau titre et de Silver Raven), dont il est supposé faire la promo. Inutile de s’attendre donc à un live de derrière les fagots. Les douze pièces que garde jalousement la radio locale qui couvre alors ce qui n’est pas l’événement qu’il doit être, sont finalement autorisées à être publiées en 2008.

 

Certaines sont des classiques comme Set You Free This Time et Here Without You de l’époque Byrds, Spanish Guitar, Kansas City Southern et She Darked The Sun du temps de Dillard & Clark, Train Leaves Here This Morning qui figure sur le premier Eagles, le traditionnel In The Pines, le country-folk Long Black Veil. Les nouveautés se nomment Daylight Line et Home Run King.

 

Silverado ’75 Live & Unreleased n’est pas le disque du siècle, mais il est très bon et traduit parfaitement le parcours d’un artiste pétri de classe, mais auquel le rock n’a pas donné sa chance au bon moment. Depuis, Clark est un mythe. Justice est faite et moi, j’aime quand ça se passe comme ça (RAZOR).

 

1) Long Black Veil.

2) Kansas City Southern.

3) Spanish Guitar.

4) Home Run King.

5) Here Without You.

6) No Other.

7) Daylight Line.

8) Set You Free This Time

9) She Darked The Sun.

10) In The Pines.

11) Train Leaves Here This Morning.

12) Silver Raven.

 

Gene Clark:guitare,chant.

Roger White:guitare.

Duke Bardwell:basse.

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Clark en a encore dans le sac.

Publié le par RAZOR

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Genre: pop-rock, folk-rock, country-rock.

 

GENE CLARK

 

TWO SIDES TO EVERY STORY - 1977

 

ECOUTER GENE CLARK - IN THE PINES (TWO SIDES TO EVERY STORY) - 1977

 

link

 

C’est une évidence : Gene Clark était un visionnaire. Plus célèbre pour avoir fait partie des Byrds que pour l’ensemble de sa carrière personnelle, ce qui constitue, soit dit en passant, une aberration tant son catalogue en solo est remarquable (White Light, No Other, Roadmaster…), il avait anticipé avant tout le monde, à l’instar de Graham Parsons, qu’il y avait un coup à faire en mélangeant les sixties, la pop, le rock, le bluegrass et la country music et s'y forger son propre style.

 

Ce constat fut rarement admis de son vivant. Il aura fallu qu’il aille Ad Patres pour qu’on lui concède, en republiant son œuvre, ce qui est aujourd’hui un fait acquis : ce mec était génial, ce que n’avait visiblement pas pigé le public d’alors. Celui d’aujourd’hui est plus verni, car il a le privilège de redécouvrir, via les rééditions, la beauté de l’ensemble du répertoire de ce précurseur d’un country rock, que les suceurs de roue d’Eagles se sont finalement approprié pour le succès que l’on connait.

 

Pensez donc que, pour le fan que je suis de cette légende de la musique populaire américaine, ces come-back discographiques sont une aubaine et une manière de remettre l’église au milieu du village. I’ll Feel A Whole Lot Better, Eight Miles High, classique du rock psychédélique, c’est lui, ne l’oublions pas.

 

Gene Clark a défriché le terrain et défini les frontières de la musique américaine des années 70, a sorti les Byrds du plan-plan « on reprend du Dylan », a montré la voie à suivre en publiant des albums figurant dans le gotha du rock et vous voudriez que ça ne se sache pas.

 

Prenons le cas  de Two Sides To Every Story (1977), en retrait derrière ses remarquables No Other (1974) et surtout White Light (1971), albums devenus mythiques, et bien, au moment de sa publication, Gene Clark est voué aux gémonies. On le considère comme dépassé. Celui qui est vu comme un loser n’a plus rien à dire depuis trois ans et No Other, a quitté Geffen Records... On l’annonce fini, d’autant plus qu’il sombre dans les excès classiques : alcool et drogues.

 

Alors, comme c’est de coutume dès que vous n’intéressez plus l’establishment, vous êtes rejeté, ignoré, cassé. C’est ce qui arrive à cet artiste dont le nouveau LP passe quasiment inaperçu. Erreur… Grave erreur, Gene Clark a encore des munitions et si son country-rock mélodique est moins flamboyant et moins risqué, il continue à séduire et se montre toujours aussi à l’aise dès qu’il doit explorer les territoires country.

 

La voix est encore belle, le jeu de guitare tout aussi sympa, l’écriture à un excellent niveau et les potes sont resté fidèles : Emmylou Harris, le violoniste Byron Berline, Doug Dillard, avec lequel il signe un chef d’œuvre de country rock (The Fantastic Expedition Of Dillard & Clark de 1968),John Hartford, Jeff Baxter et Al Perkins.

 

Sur les dix plages que compte Two Sides To Every Story, la surprise vient des magnifiques ballades comme Sister Moon, Silent Crusade, la triste Give My Love To Marie de James Talley, Hear The Wind (Gene Clark), du traditionnel In The Pines, du délicieux Mary Lou de Young Jessie et du probant Kansas City Southern. L’hommage bluegrass au joueur de baseball Babe Ruth (Home Run King) qui introduit l’album est également à relever.

 

Que les fans dupés de 1977 se rassurent.  Nous avons été roulés dans la farine par une presse qui faisait alors des courbettes (pour ne pas dire fellations) aux punks et qui n’a pas daigné accorder le moindre regard à ce disque. Gene Clark est encore en pleine forme et est encore au niveau du talent qu’on lui prête. Celui de Two Sides To Every Story, en tous cas, se porte comme un charme et nous livre encore des moments d’une grande beauté qui ne peuvent pas laisser insensible.

 

Comme le dit son dernier titre, Silent Crusade, c’est une ballade silencieuse. C’est tout à fait ça (RAZOR).

 

1) Home Run King.

2) Lonely Saturday.

3) In The Pines.

4) Kansas City Southern.

5) Give My Love To Marie.

6) Sister Moon.

7) Marylou.

8) Hear The Wind.

9) Past Addresses.

10) Silent Crusade.

 

 

Gene Clark:guitare,chant.

Jeff Baxter:guitare.

Doug Dillard:banjo.

Byron Berline:violon.

Jim Fielder:basse.

Mike Utley:claviers.

Jerry McGee,Al Perkins:guitare.

Sammy Creason:batterie.

John Hartford,Emmylou Harris,Steven Soles,Daniel Moore:choeurs

Thomas Jefferson Kaye,Matthew Moore,Pepper Watkins:choeurs.

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Un peu trop discret.

Publié le par RAZOR

Chris-Hillman---Clear-Sailin----1977.jpg

Genre: country-rock, rock.

 

CHRIS HILLMAN

 

CLEAR SAILIN' - 1977  (3,5)

 

POUR ECOUTER CHRIS HILLMAN - CLEAR SAILIN' - 1977

 

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Son premier album solo était déjà un exploit en ce sens que Chris Hillman n’est pas du genre très prolixe en matière d’écriture ; si vous analysez bien sa carrière, vous vous apercevrez qu’Hillman a eu une contribution très canalisée, voire souvent réduite à la co-signature, en qualité d’auteur-compositeur.

 

Entre Clark et McGuinn (Byrds), Stills (Manassas), Souther et Furay (SHF Band), Parsons et Roberts (Flying Burrito Brothers), Hillman a souvent été cantonné dans un emploi discret. Il n’a jamais semblé s’en plaindre.

 

Son deuxième album personnel est un peu la sanction de cette discrétion. Et c’est dommage qu’il ne se soit pas plus livré (mais, avec des si…), car ce qu’il propose sur ce Clear Sailing de 1977, n’est pas vilain du tout, même si c’est un peu moins bon que Slippin Away ; il y a encore un échantillon de belles chansons imbibées de douce chaleur californienne : Heartbreaker, Fallen Favorite, Clear Sailin’, Playing The Fool, Hot Dusty Roads.

 

A redécouvrir, ça ne peut faire que du bien (RAZOR).

 

1) Nothing Gets Through.

2) Fallen Favorite.

3) Quits.

4) Hot Dusty Roads.

5) Heartbreaker.

6) Playing The Fool.

7) Lucky In Love.

8) Rollin' And Tumblin'.

9) Ain't That Peculiar.

10) Clear Sailin'.

 

Chris Hillman:guitares,chant.

Richard Marx:guitare,chant.

John Brennan:guitare.

Merel Bregante:batterie,chant.

Skip Edwards:claviers,pedal steel guitare,synthétiseurs.

Larry Sims:basse,chant.

Al Garth:violon,viole,saxophone.

Joe Lala:percussions.

Jock Bartley:guitare.

Michael Clarke:tambourin.

Timothy B.Schmit:chant.

Bobby LaKind:percussions.

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A ne pas oublier.

Publié le par RAZOR

Chris-Hillman---Slippin-Away---1976.jpg

Genre: country-rock, folk-rock, rock.

 

CHRIS HILLMAN

 

SLIPPIN' AWAY - 1976

 

POUR ECOUTER CHRIS HILLMAN - SLIPPIN' AWAY - 1976

 

link

 

C’est l’album solo de Chris Hillman que je préfère, celui le plus proche de ce qu’il fit avec Manassas. Il vient alors de quitter le Souther Hillman Furay Band, dissous, et qui n’a pas beaucoup contribuer à promouvoir sa carrière.

 

Slippin’ Away, sorti en 1977, oui. Il a, en effet, quelques belles petites gâteries qu’il faut écouter comme Slippin’ Away, Love Is The Sweetest Amnesty, Step On Out, Take Me In Your Lifeboat.

 

Entouré du gratin des musicos et du meilleur panel vocal du moment parmi lesquels le fidèle Herb Pedersen, Bernie Leadon, Byron Berline, Timothy B. Schmit, Al Perkins, Donnie Dacus, Russ Kunkel, Chris Hillman démontre qu’il est un rocker avéré et qu’il ne se cantonne pas qu’au folk et à la country.

 

Individuellement, c’est sur cet album que l’on peut vraiment découvrir d’autres aspects de la musique de ce monstre sacré des années 60/70. Slippin’ Away, égaré dans la surabondante production des années 1975/1979, méritait mieux que l’oubli : une réhabilitation.

 

C’est avec plaisir que je le dépoussière pour vous (RAZOR).

 

1) Step On Out.

2) Peter.

3) Slippin' Away.

4) Falling Again.

5) Take It On The Run.

6) Blue Morning.

7) Witching Hour.

8) Down In The Churchyard.

9) Love Is The Sweetest Amnesty.

10) Midnight Again.

11) (Take Me In Your) Lifeboat.

 

Chris Hillman:chant,guitares,mandoline.

Herb Pedersen:chant,guitare acoustique,banjo.

Bernie Leadon:chant,guitares.

Byron Berline:chant,violon.

Richard Marx:guitare,chant.

Rick Roberts:chant.

Howard Kaylan,Mark Volman,Timothy B.Schmit:choeurs.

Al Perkins:guitare,steel guitare.

Steve Cropper:guitares.

Donnie Dacus:guitare,slide guitare.

George Terry,Sam Broussard:guitares.

Ivorry Joe Harris,Paul Harris:claviers.

Albhy Galuten:synthétiseurs.

David Garibaldi,Jim Gordon,Russ Kunkel:batterie.

Joe Lala:percussions,tambourin.

Howard Albert:percussions.

Flo & Eddie:choeurs.

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