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Epicentre de la bohême internationale.

Publié le par RAZOR

Fred-Neil---Bleeker---MacDougal---1965.jpg

Genre:folk US.

 

FRED NEIL

 

BLEEKER & MACDOUGAL - 1965

 

POUR ECOUTER FRED NEIL - BLEEKER & MACDOUGAL - 1965

 

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Lorsqu’en avril dernier, j’arpentais les rues de Greenwich Village, inutile de vous faire un dessin, j’étais salement pris par l’émotion. Fouler une scène investie par les plus grands du  folk, c'est fort.  Le Wha ?, le Gaslight, le Bitter End, le Village Gate, le Kettle Of Fish, la Bleeker Street, la MacDougal Street, la 41 West Street… l’itinéraire préalablement planifié à travers le village, m’a conduit dans les pas des Dylan, des Neil, des Kerouac, Joplin, Hendrix, Guthrie.

 

Dans le berceau même de la renaissance du folk, là où se réunissaient écrivains et poètes beatniks, comiques et musicos dans d’inlassables hootnanies. Un truc de ouf ! Mémorable périple, j’en ai pris plein les mirettes, alors vous pensez bien que Bleeker & MacDougal, ces rues qui vivent encore au rythme de cette légende et de ses souvenirs, ça me parle comme vous ne pouvez pas l’imaginer.


Le méconnu et atypique Fred Neil, l’énigmatique troubadour des 60’s, influence majeure pour de multiples artistes, tenait le café Wha ? au 115 de la rue MacDougal. Première scène du Zim et de Tim Rose, il permet au Velvet Underground de débuter dans le métier ; c’est lui qui donne de l’élan à la carrière de Phil Ochs, de Judy Collins. La Bleeker Street, qui croise la rue MacDougal (où Fred prend la pose sur la pochette), est l’autre épicentre important de la bohème américaine d’alors.


De là, à nommer son premier LP solo (Tear Down The Walls de 64 est fait en duo avec Vince Martin), Bleeker & MacDougal (Elektra Records-mai 65), il n’y avait qu’un pas. Fred Neil, aimé de tous, copié par beaucoup et repris par une majorité d’artistes l’a franchi, histoire de rendre hommage à son Greenwich Village, ainsi qu’au folk qu’il y a initié et au blues, ses racines.

 

Véritable photographie du haut du panier de la scène folk new-yorkaise des sixties, ce disque requalifié en A Little Bit Of Rain en 1970, est une pure beauté, à l’image de ses deux suivants, l’éponyme Fred Neil de 1966, réédité sous Everybody’s Talkin’ en 69 et Sessions (1967 chez Capitol). Cette tierce discographique est incontournable, sachez-le. Elle attise les regrets d’avoir trop rapidement perdu tout contact avec cet incomparable contributeur musical, qui fit trop tôt (en 1975) le choix de tourner le dos à l’industrie du disque, de prendre délibérément et irrémédiablement ses distances avec le milieu de la musique et de la culture populaire, au risque de vivre reclus et de s’auto-effacer de l’histoire du rock.

 

Mort en juillet 2001 et en Floride, cet artiste folk emblématique aura finalement passé près de trois décennies, éloigné de tout et sans donner le moindre signe de vie. Son choix a relégué aux oubliettes l’un des plus grands noms de cette période. Il est heureux que les initiés, eux, n’aient jamais coupé le cordon ombilical qui les relie à Fred Neil.


L’artiste de Cleveland à la voix de baryton chaleureuse et triste, chargée d’émotion, capable de crooner comme de chanter le blues, ou de s’enflammer sur la country, le songwriter génial aux compositions sobres et posées délicatement, profondément arrangées, le gratteux confirmé et polyvalent qui manie un large éventail de styles avec grande aisance, nous propose ici 13 titres d’une grande beauté.

 

Il est soutenu par un certain Felix Pappalardi (basse), futur Mountain, Pete Childs (guitare et dobro), Douglas Hatfield, alias Chip Douglas (re-basse) et le Lovin’ Spoonful à venir John Sebastian (harmonica). Point n’est besoin de manier le dithyrambe, ses compositions parlent d’elles-mêmes et s'affirment comme historiquement importantes, de par la brèche que l’album a ouvert auprès de plusieurs générations d’artistes.


Blues On The Ceiling, Little Bit Of Rain, Sweet Mama, Other Side Of This Life, Candy Man, Bleeker & MacDougal, Country Boy, Mississippi Train…il faut avoir entendu ça au moins une fois dans sa vie. Après, on peut mourir apaisé. Ce Fred, c’était vraiment quelqu’un. Son oeuvre est magnifique (RAZOR).


 

 

1. Bleecker & MacDougal.

2. Blues on The Ceiling.

3. Sweet Mama.

4. Little Bit Of Rain.

5. Country Boy.

6. Other Side Of This Life.

7. Mississippi Train.

8. Travelin' Shoes.

9. The Water Is Wide.

10. Yonder Comes The Blues.

11. Candy Man.

12. Handful Of Gimme.

13. Gone Again.

 


 

Fred Neil:guitare,chant.

Pete Childs:dobro,guitare.

Felix Pappalardi,Douglas Hatfield:basse.

John Sebastian:harmonica.

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Sublime collection.

Publié le par RAZOR

Jesse-Winchester---Third-Down-110-To-Go---1972.jpg

Genre:pop-rock,folk rock US.

 

JESSE WINCHESTER

 

THIRD DOWN 110 TO GO - 1972

 

POUR ECOUTER JESSE WINCHESTER - THIRD DOWN 110 TO GO - 1972

 

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Son superbe premier album éponyme de 1970 avait pourtant le mérite d’être clair : Jesse Winchester est de la race des grands auteurs-compositeurs et interprètes. Avec Third Down, 110 To Go, publié chez Warner Bros en 1972, cet artiste de talent remet le couvert en livrant une deuxième sublime collection de chansons d’affilée.

 

On comprend mieux maintenant pourquoi le Zim en pince pour ce gars né en Louisiane, considéré par ses pairs comme un des plus grands et intelligents songwriters de sa génération. Il est à regretter que, malheureusement, d’autres détrousseurs de catalogues plus huppés, en aient plus profité que lui en reprenant certains de ses titres à leur compte : Elvis Costello, Joan Baez, Emmylou Harris, Tim Hardin, Tom Rush, Jimmy Buffett, Jerry Jeff Walker, Brewer & Shipley ou encore les Everly Brothers ont capitalisé sur leur pioche respective ; dans le même temps, Winchester reste dans les starting-blocks et ne parvient pas à décoller.


Issu du sud de l’Amérique, Winchester, pour échapper au Vietnam, migre vers le Canada en 67 et en devient citoyen en 73. Jimmy Carter l’amnistie pour cette insoumission en 77. Cet exil influera beaucoup sur son travail. Hormis Yankee Lady en 70 et Say What en 81, le canado-américain reste cantonné à un rôle d’auteur-compositeur de l’ombre (seule la critique l’encense alors), d’autant plus qu’il est interdit de séjour aux States pour les raisons évoquées précédemment. Et comme c’est là que ça se passe…


C’est donc au Canada et à Québec qu’il entame sa carrière solo après avoir un temps toutefois tâté du groupe (The Astronauts), fait les tournées des bars avec son propre répertoire, avant de taper dans l’œil de canadiens célèbres, le Band, et notamment de Robbie Robertson qui lui permet de réaliser son premier album en 1970, l’éponyme Jesse Winchester dans lequel s’implique le membre du Band (guitariste, compositeur et producteur) et auquel il prend part avec le regretté Levon Helm (batterie et mandoline), jamais en berne quand il fallait de filer le coup de pouce à son prochain. Hélas, trois fois hélas, Winchester n’a jamais pu assurer la promo de cet album extraordinaire, pas plus que celle de celui qui nous intéresse ici : Third Down, 11 To Go (72), auto-produit, même si Todd Rundgren est également partie prenante dans l’opération. Difficile donc de fédérer autour cet album et d’avoir une audience conséquente.


L’écriture est raffinée, habile, experte, émouvante, convaincante et précise ; elle se prête à merveille au ton folk-rock ici développé dans son appareil le plus simple, d’autant plus que la voix de Winchester, toujours douce et expressive, ne faillit jamais.


En 13 titres pour autant de mélodies mémorables, essentiellement acoustiques et personnels, Jesse Winchester dévoile un homme coupé de ses racines et qui garde la tête haute. C’est beau. Encore plus beau que l’album précédent du fait d’un son meilleur. Il eut été criminel de continuer à négliger cet artiste et à faire comme s’il n’avait jamais existé, non ? (RAZOR).


 

1. Isn't That So?

2. Dangerous Fun.

3. Full Moon.

4. North Star.

5. Do It.

6. Lullaby for the First Born.

7. Midnight Blues.

8. Glory to the Day.

9. The Easy Way.

10. Do La Lay.

11. God's Own Jukebox.

12. Silly Heart.

13. All Of Your Stories.

 


 

Bob Boucher,Gene Cotton,Jimmy Oliver:basse.

N.D. Smart,Ron Frankel:batterie.

Andre Benichou,Doug Schmolze:guitare.

Sam Kelly:congas,bongos.

Amos Garrett:guitare,chant.

Don Abrams:percussions.

Gord Fleming:piano.

Charles Viber:violon.

Jesse Winchester:guitare,chant,piano,compositions,production.

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Pas remboursé par la Sécu.

Publié le par RAZOR

Jimmy-Buffett---Changes-In-Latitudes-Changes-In-Attitudes--.jpg

Genre:pop,rock US.

 

JIMMY BUFFETT

 

CHANGES IN LATITUDES, CHANGES IN ATTITUDES - 1977

 

POUR ECOUTER JIMMY BUFFETT - CHANGES IN LATITUDES, CHANGES IN ATTITUDES - 1977

 

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Tu vois le haut de ta pile de disques ? Et bien, désormais, c’est là que tu vas y déposer cette merveille qu’est Changes In Latitudes Changes In Attitudes que l’on doit à Jimmy Buffett. Qui plus est, garde-le toujours à portée de main pour les jours de « pas glop », tu ne sais pas l’effet thérapeutique qu’il peut avoir sur l’individu. Placébo ? Peut-être, mais sur moi, il est siffisamment influent pour remettre de l’ordre dans des idées parties en sucette et pour rebooster le pourceau déprimé au groin naviguant au raz des pâquerettes.


Depuis 1977, date de sa sortie, Changes In Latitudes Changes In Attitudes n’a jamais quitté le top ten de mes favoris ; le gazier qui l’a pondu fait partie de ce cercle privilégié d’artistes du passé vers lesquels je reviens régulièrement pour me refaire, compte tenu que le contexte du moment reste tristement et désespérément stérile (et toc, prenez ça dans les dents). Problème, ce n’est pas remboursé par la Sécu, aussi l’investissement à engager sera entièrement pour votre pomme.


Les tempes grises bombent le torse et se font fort de l’exhiber : « Je l’ai déjà, nanana ! ». Alors mets le bien au chaud sous la couette, quitte à ce que Mémère, à laquelle tu tournes maintenant le dos une fois en position horizontale et nocturne, se pousse un peu (on appelle ça l’Hôtel des Culs Tournés). Bien sûr qu’ils l’ont ce disque bienfaiteur, les papys, même s’il ne peut pas faire grand chose pour leurs rhumatismes inflammatoires. Alors exit le Prozac, bienvenu au Jimmy Buffett, doublé d’un p’tit coup d’jaja derrière la cravate, le remède est salvateur.


Ce n’est pas difficile de faire ami-ami avec ce disque de folk-rock tout en mid-tempo, faut dire. Tout y est savoureux et facile à vivre : le chant, les mélodies, les textes, l’ambiance…Un p’tit briefing sur Buffett, chanteur-compositeur, touche-à-tout (il a même bossé pour Billboard Mag) et gratteux?

 

C’est né en 46 au Mississippi, ça grandit en Alabama, puis transite par Nashville, histoire d’enfiler les habits du chanteur de country. En 70, tombe un premier contrat, puis un second, plus juteux en 73 avec ABC-Dunhill et en 77, un hit alimenté à l’humour, Margaritaville, qui est devenue sa norme.

 

Entre ces dates, Buffett fidélise un panel de fans qui en pince pour ce bonhomme portant chemise hawaïenne et initiateur de chansons colorées, des airs d’ambiance décontractés, faciles à digérer, propices à l’évasion, tanguant entre pop, rock, folk, country et rehaussées de rythmes caribéens : appelons ça du folk-rock tropical. En homme d’affaires avisé et expert en communication, Buffett a depuis largement capitalisé sur cette image.


Sept LP précèdent l’album du jour : les discrets Down To Earth (70) et High Cumberland Jubilee (71) pour Barnaby Records ; les réussis A White Sport Coat And A Pink Crustacean (73) et Living & Dying in ¾ Time (74) ainsi que A1A (74), N°25 du Billboard 200 Chez Dunhill Records, Rancho Deluxe (United Artists75) bande sonore du film du même nom dans lequel il a joué, et le moyen Havana Daydreamin’ (76).


La gloire et la popularité, c’est avec Changes In Latitudes, Changes In Attitudes qu’il les touche du doigt. Après le lancinant mais accrocheur Margaritaville, présent sur ce disque, sa vie va changer du tout au tout. Tu parles Charles, album de platine, ça touche déjà le pactole, mais avec Margaritaville en plus, seul top ten de sa carrière, c’est tout bénef Joseph. Il ouvre un café Margaritaville à Key West dans la foulée et décline sous cette identité tout ce qui lui passe par la tête : chemises bariolées, T-Shirts, livre et tout le bastringue. Rusé renard le Buffett.


Margaritaville a ses charmes, mais ne résume pas cet album qui décline, quelques pièces mélancoliques ou plus festives, de la meilleure veine comme le morceau-titre et ses trois suivants immédiats à savoir la balade Wonder Why We Ever Go Home, le somptueux Banana Republics (repris à Steve Goodman), Tampico Trauma et le langoureux Lovely Cruise qui n’en finit plus de tirer sa flemme, ainsi que In The Shelter, Miss You So Badly et le rêveur Biloxi de Jesse Winchester.

 

L’écriture est posée (8 originaux) et mature, les sujets abordés traités avec drôlerie, voire avec un tantinet de provoc’. Tout ce que j’aime. Qui plus est certaines plages incitent souvent à battre de la savate pour accompagner la mesure, ce qui n’est pas pour me déplaire. C’est un signe qui ne trompe pas.


Album le plus écouté de Buffett, ce disque annonce le changement qui s’opère alors en Jimmy Buffett. Il fait le lien avec la nouvelle vie de patachon qu’il va mener désormais sous les palmiers, les pieds dans l’eau. On ne va pas lui en tenir rigueur, au regard du cadeau qu’il nous laisse ici. Mais bon sang, que c’est chouette et revitalisant, ce truc. Non seulement il est indispensable, mais il est indispensable. Alors tu le mets en haut de la pile et tu le sors les jours de « pas bien ». VU ? (RAZOR).

 

 

Face 1.


1. Changes in Latitudes, Changes in Attitudes.

2. Wonder Why We Ever Go Home.

3. Banana Republics.

4. Tampico Trauma.

5. Lovely Cruise.

 

Face 2.


1. Margaritaville.

2. In the Shelter.

3. Miss You So Badly.

4. Biloxi.

5. Landfall.


 

Jimmy Buffett:guitare acoustique,chant.

Greg "Fingers" Taylor:harmonica.

Michael Utley:piano,orgue.

Harry Dailey:basse.

Kenneth "Barfullo" Buttrey:congas,batterie.

Michael Jeffry,Roger Bartlett:lead guitare.

Ferrel Morris:percussions.

Billy Puett:flute.

Harry Dailey,Michael Jeffry,David Bryant:choeurs.

Norbert Putnam,Michael Utley:arrangements.

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L'Amérique dans ce qu'elle a de plus pure.

Publié le par RAZOR

Norman-Blake---Whiskey-Before-Breakfast---1976.jpg

Genre:bluegrass,folk U.S,americana.

 

NORMAN BLAKE

 

WHISKEY BEFORE BREAKFAST - 1976

 

ECOUTER NORMAN BLAKE - WHISKEY BEFORE BREAKFAST (Slow Train Through Georgia)

 

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Considéré par ses pairs comme étant un des plus grands guitaristes de bluegrass-folk-country-rock de tous les temps, Norman Blake, chanteur-auteur-compositeur né dans le Tennessee, c’est du lourd qui s’est fait tout seul et à l’huile de coude.

 

Sa carrière perso, démarrée en 1972, avec l’excellent Back Home In Sulphur Springs, affiche aujourd'hui 50 ans de bons et loyaux services et ne recense pas moins de 37 albums, sans compter les implications qu’il a pu avoir sur les projets d’autres artistes qui elles, ne se comptent même plus. Pour le fun, citons pêle-mêle, June Carter (future Mme Cash), Johnny Cash (Orange Blossom Special), Bob Dylan (sur Nashville Skyline), Steve Earle, Kris Kristofferson, Joan Baez et plus près de nous, Robert Plant et Alisson Krauss (5 Grammys)… De ce Blake crédité chez ses confrères du rock, c’est un choix personnel, je retiendrais plus particulièrement son engagement sur le Will The Circle Be Unbroken, trésor national américain, pondu par les californiens du Nitty Gritty Dirt Band.


Donnez-lui un instrument à cordes et vous verrez l’usage incroyable qu’il peut en faire. Norman Blake pratique avec un égal talent et dans des techniques diverses et maîtrisées, pratiquement tout ce qui s’apparente de près ou de loin à la guitare : guitare acoustique, mandoline, banjo 6 cordes, violon, dobro. Mais ses seules et vraies racines se situent dans le bluegrass dont il est une figure de proue. Blake est toujours dans le coup à 75 berges.


Dans sa discographie de grande qualité, j’ai une prédilection pour Whiskey Before Breakfast, publié en 1976 : du bluegrass à l’état pur dont ce LP est une pierre angulaire, doublé d’un jeu de guitare acoustique dans ce qu’il dévoile de plus virtuose.

 

Whiskey Before Breakfast est un classique du genre, une très grande collection d’airs traditionnels (Six White Horses, Arkansas Traveler, Old Grey Mare, The Girl I Left In Sunny Tennessee, les pots pourris Sleepy Eyed Joe/Indian Creek, Fiddler’s Dram/Whiskey Before Breakfast) et d’inoubliables originaux (Church Street Blues, Slow Train Through Georgia, Down At Milow’s House, Macon Rag) du bluegrass des 70’s.

 

Avec pour seul complice, un second guitariste, Charlie Collins, Norman Blake y fait montre d’une grande aisance technique naturelle (ce fameux flatpicking qui l’a popularisé est une merveille) et d’une belle audace musicale.

 

L’ambiance est cool, c’est le nec plus ultra du genre, point barre. Balaize. C’est l’Amérique dans ce qu’elle a de plus pure. Celle des Appalaches et des soirées campagnardes autour du feu. Bref ça respire la vie à pleins poumons. Ce yankee est hors normes (RAZOR).


 

1. Hand Me Down My Walking Cane.

2. Under the Double Eagle.

3. Six White Horses.

4. Salt River.

5. Old Grey Mare.

6. Down at Milow's House.

7. Sleepy Eyed Joe/Indian Creek.

8. Arkansas Traveler.

9. The Girl I Left in Sunny Tennessee.

10. The Minstrel Boy to the War Has Gone/The Ash Grove.

11. Church Street Blues.

12. Macon Rag.

13. Fiddler's Dram/Whiskey Before Breakfast.

14. Slow Train Through Georgia.

 


 

Norman Blake:guitare,chant.

Charlie Collins:guitare.

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Coin Coin !

Publié le par RAZOR

Fuzzy-Duck---Fuzzy-Duck---1971.jpg

Genre:rock,rock progressif.

 

FUZZY DUCK

 

FUZZY DUCK - 1971 (3,5)

 

POUR ECOUTER FUZZY DUCK - FUZZY DUCK - 1971

 

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Elle n’est pas mimi la pochette des Fuzzy Duck ? Je me souviens comme si c’était hier de ce vinyle éponyme de septembre 1971 qui a circulé sous le manteau dans la cour du bahut. Les on-dit avancent que Fuzzy Duck, à quelques années près, aurait pu dézinguer tout le monde et s’affirmer comme un des cadors du heavy rock prog british ambiant… Mouais, j’veux bien.

 

Difficile d’imaginer qu’il ait pu mettre sous l’éteignoir des pointures comme Deep Purple, écarter de la course au podium un Sabbath, jouer dans la cour de l’Atomic Rooster ou déloger de son piédestal l’autre larron du genre, le mythique Led Zep… Il faut raison garder, dire qu’il talonne ces groupes… Mouais, mais y a encore du boulot. Qu’ils aient pu boxer avec des Uriah Heep, Argent, Camel ou Andromeda dont est issu Hawksworth, son membre fondateur, j’veux bien. Et encore.

 

J’veux bien, mais encore eut-il fallu que l’embryon de ce vilain petit canard ne soit pas étouffé dans l’œuf aussi prématurément, qu’il ait eu le temps de se laisser pousser la teub. En effet, aussitôt né dans le nord londonien (1970), aussitôt disparu (1971), le temps de déposer sur acétate quelques traces de son existence artistique, lesquelles révèlent, ce que je leur accorde, un vrai talent, mince argument qui n’a visiblement pas été suffisamment probant pour convaincre au moment opportun, à défaut de durer.

 

Londoniens articulés autour des expérimentés Paul Francis à la batterie, Grahame White au chant et à la guitare, Mick Hawksworth (ex-Andromeda), bassiste-chanteur, et Roy Sharland (Spice et The Crazy World Of Arthur Brown) aux claviers, Fuzzy Duck, groupe chapeauté par Gordon Mills (Tom Jones, Gilbert O’Sullivan), n’a donc qu’un LP à exhiber à la face du monde (chez MAM, une branche de Decca Records). Il profite de cette seule opportunité d’appartenir au monde vinylique du rock pour prendre à témoin ses auditeurs que son statut de relativement bonne formation de heavy rock prog n’a rien d’usurpé, mais  le parallèle avec Atomic Rooster ou avec un Wishbone Ash en plus fougueux, a quelque chose d’indécent et de déplacé. Mouais, j’veux bien. On est effectivement dans le même registre, toutes proportions gardées, mais relativisons de grâce.

 

Dominée par les joutes entre un Hammond furieux et une guitare tueuse, portée par une rythmique de baroudeurs (Paul Francis bat et Mick Hawksworth basse), la musique de Fuzzy Duck remue bien certes, affiche de la brillance certes, de la simplicité et de l’énergie, OK. Leur heavy rock est classique et imparable, poivré, mordant, mais ne fait pas montre d’un grand génie. Ca a le mérité d’être efficace et accrocheur. Ces volatiles ont été élevés au grain et au grand air et ça se détecte vite au regard de la vigueur qu’ils développent, mais c’est quand même pas d’la volaille de Bresse. Le bât blesse au niveau des textes. C’est là que se situe leur vraie déficience, car pour le reste le bilan est limite satisfaisant. Mais ça accroche de justesse, l’essentiel étant là, grâce à l’orgue virevoltant de Roy Sharland et à la guitare azimutée de Grahame White, à des vocaux qui ne laissent pas indifférents, des riffs de malades et des solis de déjantés, même si ça ne fait pas montre de beaucoup d’originalité.

 

Dans cet ordre d’idées : Time Will Be Your Doctor qui donne un aperçu de ce dans quoi on fout les pattes. Et derrière, ça enchaîne, du lourd façon Grosse Bertha : Mrs Prouts, Aftermoon Moon, le carré More Than I Am, Country Boy, In Our Time, le cosmique A Word From Big D. Quatre bonus complètent l’offre originale, enregistrés après que Grahame White ait quitté le groupe (avant la sortie du LP) et que Garth Watt-Roy a remplacé. Ceux-ci tiennent la route.

 

Ces nord-londoniens survoltés, mais loin d’être géniaux, ont vraiment le feu au cul ; on ne s’y ennuie pas, mais on n’en a rien de vraiment créatif à en attendre. Pour moi, c’est encore trop superficiel. Le hard rock anglais de l’époque avait bien le vent en poupe, mais pas avec ce disque . Coin Coin !!! (RAZOR)

 

 

Mick Hawksworth:basse,chant,12 cordes,guitares,cello sur 7.

Roy Sharland:orgue,chant sur 8,piano sur 3. –

Paul Francis:batterie,percussions.

Grahame White:guitare électrique,chant,guitare acoustique sur 2.

Garth Watt Roy:guitare électrique,chant.

 

 


1. Time Will Be Your Doctor.

2. Mrs Prouts.
3. Just Look Around You.
4. Afternoon Out.
5. More Than I Am.
6. Country Boy.
7. In Out Time.
8. A Word From Big D.

 

Bonus.


9. Double Time Woman.
10. Big Brass Band.
11. One More Hour.
12. No Name Face.

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C'est bath !

Publié le par RAZOR

J.D.-Crowe---The-New-South---J.D.-Crowe---The-New-South---1.jpg

Genre:progressive bluegrass,country.

 

J.D. CROWE & THE NEW SOUTH

 

J.D. CROWE & THE NEW SOUTH - 1975

 

POUR ECOUTER J.D CROWE & THE NEW SOUTH - 1975

 

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A l’heure où le show-biz contemporain fabrique à la pelle des étoiles de pacotille, où l’on devient une starlette, en faisant le buzz comme on dit, avec un « Non mais Allo quoi » ou un « quand je pète, je troue mon slip », il est bon de remettre l’église au milieu du village, de redonner toutes ses lettres de noblesse aux mots vedette, légende, mythe… On a tendance maintenant à se voir trop vite trop beau et à utiliser un vocabulaire décalé et peu compatible avec le talent prêté à l’artiste d’aujourd’hui. Loin de moi l’idée de réveiller des querelles entre Anciens et Modernes, mais avouez que, souvent, il y a de quoi se la prendre et se la mordre.

 

J.D Crowe lui, est une légende : J.D, comme James Dee, Crowe comme Crowe, américain du Kentucky, joueur de banjo virtuose, pionnier et figure avant-gardiste du bluegrass. Tous les consommateurs de cette musique vous le diront : Crowe est un Maître, un visionnaire qui a redéfini les paramètres de son art. Dans son sillage, des générations entières de musiciens se sont engouffré, perpétuant cette évolution qu’il a initiée. Avec sa formation New South, il publie l’éponyme J.D Crowe & The New South (Rounder Records - 1975), devenu depuis une norme incontournable du bluegrass. Si l’on ose la comparaison, ce LP influent a autant fait pour le genre que le Psychedelic Sounds Of The 13th Floor Elevators pour le rock psychédélique. Vous flairez le topo ?

 

New South, formé autour de Crowe lequel a passé cinq ans sous la tutelle de Jimmy Martin (1927/2005), dit le Roi du Bluegrass, est, en quelque sorte, un prolongement de l’aventure commencée sous la bannière des Kentucky Mountain Boys, fin des années 60 jusqu’en 73 (trois LP) : J.D Crowe, Red Allen, Larry (puis Tony) Rice, Doyle Lawson (jusqu’en 71) et Bobby Slone composent alors le line-up. New South a compté dans ses rangs des musiciens notables : outre ceux qui ont servi sous le prototype des Kentucky Mountain Boys, citons pêle-mêle Ricky Skaggs, Jerry Douglas, Keith Whitley, Jimmy Gaudreau, Steve Bryant, Tony King, Mike Gregory, Richard Bennett, Darrell Webb, Dwight McCall, Wayne Fields ou encore Ron Stewart…

 

Cet album éponyme de 75 suit Bluegrass Evolution de deux ans. Deuxième disque du répertoire de J.D Crowe & the New South, celui que les aficionados nomment Rounder 0044 en référence à son numéro de catalogue auprès de la maison d’édition Rounder Records, il marque le début d’un nouveau type de bluegrass, plus moderne, plus audacieux, plus novateur et plus intello.

 

Larry Rice a quitté la formation et n’apparaît pas sur ce disque collectif et dynamique au son très moderne, qui bénéficie par ailleurs de l’arrivée du frangin Terry (chant, guitare), de Ricky Skaggs (violon, mandoline, chant) et de Jerry Douglas (dobro). Ce turn-over permanent sera la marque de fabrique des New South.

 

Eclectique dans sa matière, il mélange la tradition au progressif, voie jamais explorée de la sorte auparavant. Ainsi des titres appartenant au patrimoine du bluegrass comme Nashville Blues (Earl Scruggs) ou Some All Day (Louise Certain & Gladys Stacey), traditionnels comme Sally Goodin, Cryin’ Holy, voisinent avec la modernité façon Gordon Lightfoot (Ten Degrees, You Are What I Am). Ajoutez à cela un style instrumental qui vire à 180° se délivrant de son schéma rythmique carré, dans lequel une liberté d’improvisation accrue s’invite et vous aurez l’explication de l’engouement qui frappe les ados d’alors pour cette musique, ce groupe et cet album. Rien n’a changé aujourd’hui, il jouit toujours de la même popularité. Vocalement Rice, Douglas et Crowe assurent un max et comme pris individuellement, ces oiseaux-là ne sont pas des pingouins, je vous laisse imaginer la richesse de la collection proposée par Rounder, collection (rééditée en 92) qui a changé la face de la musique bluegrass. Ce mariage de fraîcheur et d’expérimental à la tradition, c’est trop d’la balle. Chez nous, dans notre langage des 70’s, on disait alors : c’est bath. C’est du pareil au même quand on veut dire qu’on aime. Toujours et quarante ans après. Alors les Nabilla ou Sébastien Patrick… des pets de lapin (RAZOR).

 

 

 

1. Old Home Place.

2. Some Old Day.

3. Rock Salt and Nails.

4. Sally Goodin.

5. Ten Degrees.

6. Nashville Blues.

7. You Are What I Am.

8. Summer Wages.

9. I'm Walkin.

10. Home Sweet Home.

11. Cryin' Holy.

12. Why Don't You Tell Me So.

 


 

J.D. Crowe:banjo,chant,guitare.

Tony Rice:guitare,chant.

Ricky Skaggs:mandoline,violon,alto.

Bobby Slone:basse.

Jerry Douglas:dobro.

 

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Merci pour tout, Djay Djay.

Publié le par RAZOR

J.J.-Cale---Roll-On---2009.jpg

Genre:rock,pop.

 

J.J. CALE

 

ROLL ON - 2009

 

POUR ECOUTER J.J CALE - ROLL ON - 2009

 

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“Enough is enough, can’t do it no more, bring down the curtain, bring down the curtain, bring down the curtain, close the door”… Ce qui donne en français : « c’est assez, je n’en peux plus, baisse le rideau, baisse le rideau, baisse le rideau, ferme la porte. » C’est par ces mots que s’achève le dernier titre de l’album Roll On de J.J Cale, sorti en 2009. Le rideau s’est baissé, la porte s’est refermée, la guitare s’est tue, J.J Cale n’est plus depuis hier.


Roll On est son quatorzième album studio, sorti sans faire de vague, comme tout ce qu’il a fait dans sa vie. J’entends déjà certains rabat-joie rabâcher qu’on n’a rien loupé, que, de toute façon, le vieux nous ressert encore, pour la énième fois, le même truc, à savoir de la musique de feignasse, de traîne-savates, qu’il ferait mieux de laisser la place aux jeunes au lieu de leur faire de l’ombre sur son seul nom. Et puis quoi encore ?


Tas de salopiots, le graal faut aller le chercher. C’est comme le pompon sur le manège, tu sautes pas, t’es baisé. Faut se sortir les doigts du cul, avoir des billes et du talent. Cale, c’est un Do It Yourself qui s’est fait seul et ses disques « doigts de pieds en éventail », j’en r’demande. C’est le style maison, le Tulsa Sound. Mieux, c’est un label qui a influencé le rock dans toute sa diversité. Alors respect quand on évoque le gaillard sur sa dépouille encore fumante…


Roll On mérite qu’on s’y attarde quelques minutes, par respect pour un homme (et un artiste) qui sera regretté de beaucoup et qui jouait la musique qui lui ressemblait au mépris des flashs et des royalties. On peut lui arguer de se répéter et de n’être jamais sorti de ce registre plan-plan. Et alors, il est le seul ? Même sans dévier de sa ligne de conduite, en se complaisant cinq décennies dans le laid back, en sonnant quasi à l’identique, le cow-boy solitaire a construit certaines des plus belles pages du rock et parvient même encore à surprendre comme sur cet album, son dernier. Il aurait pu se prélasser dans un hamac jusqu’à son dernier souffle, lui a décidé de continuer à faire le seul truc qui le fasse bander quand il se lève : de la musique. Celle qu’il aime et qu’il fait si bien. Et on voudrait le lui reprocher ? Faut pas pousser mémère dans les orties, elle est en short !


N’en déplaise aux détracteurs, Roll On ne dépare pas dans son catalogue ; le charme de sa musique opère inlassablement et ramène une fois de plus à ce qui est sa marque de fabrique depuis Naturally (72), un mix de swing, de country, de folk, de blues et de jazz. En 2009, Cale étonne encore et surtout avec Who Knew, un scat nonchalant, ou Former Me, un peu plus audacieux que la norme. Pour le reste, ça coule de source. C’est du Cale. Du Djay Djay, du classique, auquel il est difficile de reprocher quoi que ce soit. Surtout pas de piquer la place aux djeunes. Mais maintenant que la voie est libre, on va pouvoir juger. Le rideau s’est baissé, la porte s’est refermée, la guitare s’est tue, Cale n’est plus, Paix à son âme (RAZOR).

 

 

 

1. Who Knew.

2. Former Me.

3. Where the Sun Don't Shine.

4. Down to Memphis.

5. Strange Days.

6. Cherry Street.

7. Fonda-Lina.

8. Leaving in the Morning.

9. Oh Mary.

10. Old Friend.

11. Roll On.

12. Bring Down the Curtain.

 


 

J.J. Cale:chant,guitare,autres instruments.

David Teegarden:batterie.

Christine Lakeland,Steve Ripley:guitare acoustique.

David Chapman,Mark Leonard,Bill Raffensperger:basse.

Jim Karstein,Jim Keltner:batterie.

Walt Richmond,Glen Dee:piano.

Rocky Frisco:claviers.

Shelby Eicher:mandoline.

Jim Markham,John “Juke” Logan:harmonica.

Don White,Eric Clapton:guitare.

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Salut l'artiste !

Publié le par RAZOR

J.J.-Cale---Troubadour---1976.jpg

Genre:rock.

 

J.J. CALE

 

TROUBADOUR - 1976

 

POUR ECOUTER J.J. CALE - TROUBADOUR - 1976

 

link

 

 

Il avait 74 ans. J.J Cale vient de s’éteindre en Californie des suites d’une attaque et pour le coup, oui, j’ai, 1, les boules depuis une heure que la nouvelle est tombée sur les écrans, 2, les jetons. Les boules, parce que le père du Tulsa Sound, ce blues teinté de country, de jazz, de folk qu’il véhiculait d’une  façon inimitable et bien propre à lui dans les 70’s, s’en est allé, il va falloir s’y habituer. L’auteur de Cocaine et inspirateur de nombreux artistes (Marc Knopfler pour le groove et Eric Clapton, Lynyrd Skynyrd, Johnny Cash, Brian Ferry, le Band, Allman Brothers, Waylon Jennings, Poco, Jerry Garcia Band, Kansas, Captain Beefheart, Tom Petty, Santana ou Francis Cabrel chez nous), va nous manquer; c’est une énième légende du rock qui disparait, même si ce dernier a toujours récusé ce statut et a de tout temps été moins connu que ses morceaux. 2, j’ai les jetons, parce que les prochains sur la liste à être convoqués en haut lieu selon les règles de la nature, ce sont les sujets de ma génération. La ligne d’arrivée n’est pas loin, on voit les tribunes au fond de la ligne droite, n’est-il point Jean Papa ? A l’allure où nos idoles foutent le camp, que va-t-il nous rester ?


Sauvé de l’oubli par Eric Clapton, en 1970, qui reprend à son compte After Midnight, écrit dans les années 60, pour en faire un hit (sans que J.J en soit informé), Cale capitalise sur ce succès pour se lancer dans une carrière solo. After Midnight est un point de départ, un catalyseur pour tout ce qu’il a enchaîné derrière.


Guitariste spécialiste du laid back, du jeu cool, songwriter, chanteur, doublé d’un mec qui touchait sa bille en matière d’ingénierie du son, J.J Cale laisse derrière lui un catalogue pas toujours estimé à sa juste valeur, dans lequel certains ne se sont pas privé de faire leur marché. Remarquez bien que sans ces aides extérieures, le discret J.J Cale aurait croupi dans l’ombre dans laquelle il se réfugiait délibérément. Le Maître, comme l’appelait Eric Clapton, affiche seize LP studios au compteur dont le point d’orgue est Troubadour (1976) qu’il a signé de sa main dans son intégralité, à un titre près. Quel meilleur hommage rendre à cet artiste que de le faire via ce disque magnifique, son meilleur.


J.J Cale avait un style bien particulier, tout en décontraction, en douceur ; sa musique paresseuse, langoureuse mais inspirée, incitait à tirer sa flemme et à remettre à plus tard l’activité du moment. A défaut de connaître J.J Cale, on connaissait sa musique, à propos de laquelle certains détracteurs avançait, à tort, qu’elle était toujours la même ; on reconnaissait ce style nonchalant, ce jeu de guitare (et cette technique) qui caressait les cordes, cette voix légèrement nasale, feutrée, souvent marmonnée. Concerts au compte-goutte, présence rare dans les médias ou sur les plateaux de TV, celui que Clapton admirait le plus au monde, a préféré laisser aux autres la faculté de faire du succès avec ses chansons. Encore heureux qu’il ait pu décrocher un Grammy Award pour son duo avec Clapton (Road To Escondido – 2006), sans quoi sa carrière, pourtant très chargée et très riche, serait proche du zéro pointé, ce qui eut été une grosse injustice, croyez m’en. John Weldon Cale, auteur de tubes planétaires et que Neil Young considérait comme le meilleur guitariste avec Hendrix, était ainsi fait qu’il préférait tracer son chemin en solitaire, au risque de ne pas avoir de retour sur investissement. Simple, humble et en dépit de tout cela, accessible, celui dont Bertrand Blier a utilisé les chansons pour son film de 83, La Femme de Mon Pote, fuyait la notoriété comme le choléra et avait en horreur de prendre l’avion. Il ne vivait pas non plus reclus comme certaines langues de vipère le prétendent souvent. Les mêmes sans doute, qui véhiculent à son endroit une image de cossard qu’il n’a jamais été.


Cale l’équilibré, nommé J.J pour la scène afin de ne pas le confondre avec John du Velvet Underground, a démarré son parcours en solo avec Naturally, en 1972 ; il se referme désormais et pour toujours sur Roll On publié en 2009. Sa dernière implication restera fixée à 2013 où il apparaît en duo sur Angel (paroles et musique de Cale) avec Clapton (Old Sock). Entre ces deux dates, plus d’une quinzaine d’albums et deux fois plus de contributions sur ceux de ses potes (Leon Russell, Bob Seger, Maria Muldaur, Paul Simon, Art Garfunkel, Neil Young, John Hammond, , Tony Joe White, Eric Clapton et même Eddy Mitchell en 78) alimentent le parcours artistique régulier et solide de ce barde. Il aura duré plus de 5 décennies. Il n’est pas dit que cette longévité aurait été la même s’il n’avait pas fait preuve de cette fabuleuse modestie, de cette légendaire discrétion qui l’a poussé jusqu’à ne jamais faire apparaître sa photo sur quelque LP que ce soit. On ne pouvait pas changer Cale, il prenait les choses comme elles arrivaient, sans prise de tête ni contrainte, et ça lui allait très bien.


Troubadour ? J’y viens. C’est le quatrième du catalogue de Djay Djay, celui sur lequel figure le stellaire Cocaine immortalisé par Clapton et celui qui l’a fait connaître auprès du grand public. Mais pas que. A ce stade de sa carrière, il commence à émerger en qualité d’auteur-compositeur-interprète, mais n’est pas encore connu de la grande famille du rock, surtout aux States. En France, c’est différent, J.J Cale a rapidement été adopté par le public et Troubadour vient conforter tout le bien que les frenchies pensent de lui. Rarement album de Cale n’aura concentré autant de belles pièces et s’il est album à avoir, c’est celui-là, à l’atmosphère délicieusement changeante, captivant et émouvant du début à la fin, autrement dit de Hey Baby à You Got Me So Bad. C’est l’œuvre de référence de Cale. Savoir qu’il n’y en aura plus d’autres et que sa voix s’est tue, me peine au plus haut point. J’ai oui dire qu’After Midnight pourrait devenir l’hymne officiel de l’Okhlahoma. Si seulement. Allez, salut l’artiste, on pensera encore longtemps à toi (RAZOR).


 

1. Hey Baby.

2. Travelin' Light.

3. You Got Something.

4. Ride Me High.

5. Hold On.

6.Cocaine.

7. I'm A Gypsy Man.

8. The Woman That Got Away.

9. Super Blue.

10. Let Me Do It To You.

11. Cherry.

12. You Got Me So Bad.

 


 

J.J. Cale:chant,guitare,piano

Charles Dungey,Tommy Cogbill:basse.

Joe Osborn,Bill Raffensberger:basse.

Karl Himmel,Kenny Buttrey,Buddy Harmon:batterie.

Jimmy Karstein,Kenny Malone:batterie.

Gordon Payne,Chuck Browning:guitare.

Reggie Young,Harold Bradley,Bill Boatman:guitare rythmique.

Lloyd Green,Buddy Emmons:steel guitare.

Audie Ashworth,J.I. Allison,Farrell Morris:percussions.

Bobby Woods,Bill Purcell:piano.

George Tidwell:trompette.

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Dans les habits du Maître.

Publié le par RAZOR

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Genre:blues.

 

GARY MOORE

 

BLUES FOR JIMI - 2012

 

POUR ECOUTER GARY MOORE - BLUES FOR JIMI - 2012

 

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Gary Moore n’a jamais fait mystère de l’influence déterminante qu’a pu avoir Jimi Hendrix quant à sa décision de faire de la guitare ainsi que de l’admiration sans borne qu’il lui vouait. Qui de mieux que l’irlandais pouvait rendre hommage au black de Seattle ? Ce dernier a été rendu dans le cadre de la libération, par la succession d’Hendrix, de l’album tant espéré par les fans, Live At Monterey. Le cadre du London Hippodrom Theater s’est prêté à un concert unique pour lequel Gary Moore, soutenu par la belle rythmique constituée du bassiste Dave Bronze et le batteur Darrin Mooney,  a revisité, entre autres, les grands classiques que le légendaire guitariste a joués à  Monterey en 67 et d’autres temps forts de la carrière de son idole.

 

Cet événement du 25 octobre 2007 a été décliné sur supports CD et DVD. Mémorable, d’autant plus que Billy Cox et Mitch Mitchell (mort un an plus tard, en novembre 2008), anciens musiciens de l’entourage d’Hendrix, s’invitent à la fête sur Red House, Stone Free et Hey Joe.

 

Publié par Eagles Records, à titre posthume, le septembre 2012, du fait de la disparition à 58 ans de Gary Moore (6 février 2011), Blues For Jimi confirme que l’auteur de Parisian Walkways et de Still Got The Blues était un des seuls guitaristes à pouvoir endosser les habits du Maître. Il en avait la technique et le feeling.

 

Purple Haze, Foxy Lady, The Wind Cries Mary et Hey Joe figurent sur le Live d’Hendrix. Huit autres titres de sa collection complètent la prestation talentueuse et inspirée de Moore : Manic Depression, I Don’t Live Today, My Angel (de Moore) enchaîné et habilement confondu avec Angel (de Jimi), Fire, Red House, Stone Free et Voodoo Child pour conclure.


Dès l’entame amorcée par l’énorme riff, mis au supplice, de Purple Haze, Gary Moore démontre toute la maîtrise qu’il a du répertoire de son mentor. Jusqu’à son terme (Woodoo Child), l’ex-Thin Lizzy colle au plus près de son idole dont il possède même les mimiques. C’est bluffant et ça vaut son pesant de beurre de caouètes (RAZOR).


 

 

1. Purple Haze.

2. Manic Depression.

3. Foxy Lady.

4. The Wind Cries Mary.

5. I Don't Live Today.

6. My Angel.

7. Angel.

8. Fire.

9. Red House.

10. Stone Free.

11. Hey Joe.

12. Voodoo Child (Slight Return).



 

Gary Moore:chant,guitare.

Dave Bronze:basse.

Darrin Mooney:batterie.

Billy Cox:basse,choeurs (sur 9/10/11).

Mitch Mitchell:batterie (sur 9/10/11).

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Collection anthologique.

Publié le par RAZOR

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Genre:pop-rock.

 

MAMA CASS

 

DEDICATED TO THE ONE I LOVE - 2002

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (DREAM A LITTLE DREAM) link

 

 

Née Ellen Naomi Cohen, elle est morte sous Mama Cass Elliot le 29 juillet 1974 (il y a 39 ans jour pour jour), alors qu’elle avait à peine 32 ans et un QI de 165. Ironie du destin, Keith Moon, batteur légendaire des Who, disparaît dans la même chambre de ce sinistre hôtel, quatre ans plus tard. Chanteuse du mythique Mamas & Papas, cette fille de Baltimore, après avoir fait quelques touches convaincantes comme actrice, en concurrençant notamment Barbra Streisand sur un des rôles qu’elle fut amenée à jouer, adopte d’abord le surnom de Mama Cass en hommage à la comédienne Peggy Cass et y adjoint plus tard, Elliot, en mémoire d’un proche décédé.

 

C’est pourtant une carrière folk qu’elle épouse en 1963, aidée en cela par son appartenance à la scène de Greenwich Village où elle travaille alors comme vestiaire au Showplace. Elle y fait la connaissance de Tim Rose, auteur-compositeur très mésestimé et de John Brown avec lesquels elle fait un bout de chemin sous l’étendard des Triumvirate ; on les retrouve souvent du côté du Bitter End de la légendaire Bleeker Street new-yorkaise.

 

Après avoir adhéré aux projets folks du Big Three avec James Hendricks (son futur mari), puis participé à la brève aventure des Mugwumps avec Zal Yanovsky et Denny Doherty, celle qui est à l’initiative de la création du trio Crosby Stills & Nash pour avoir présenté Nash à ses compères, rejoint les Mamas & Papas que le fidèle et protecteur Doherty a préalablement intégrés.

 

Au milieu de l’année 65, naissait alors une des seules formations américaines qui allait pouvoir tenir à la British Invasion du début des 60’s. Associée à l’ère hippie et à la Californie, ce groupe enchaîne les succès : California Dreamin’, Monday Monday, I Saw Ger Again, Words Off Love, Dedicated To The One I Love qui donne son nom à la collection 1968/70 de ce disque de Mama Cass qui correspond à la période solo de l’artiste, au cours de laquelle elle produit 6 LP studios.

 

La carrière en solitaire de Mama Cass, belle-sœur du batteur Russ Kunkel, est moins connue que celle au sein des Mamas, avec lesquels elle a tutoyé les étoiles entre 65 et 68. Membre charismatique de la bande emmenée par John Phillips, elle n’en a pas moins eu un parcours discographique personnel allant de très honnête à très bon, commencé chez Dunhill Records, ponctué par trois LP (Dream A Little Dream – 1968 ; Bubblegum, Lemonade And Something For Mama et Make Your Own Kind Of Music en 1969), entrecoupé par un court intermède avec l’ancien Traffic, Dave Mason (1971 et un album intéressant), puis poursuivi auprès de RCA, de 1972 à 73 (Cass Elliot, The Road Is No Place For A Lady et Don’t Call Me Mama Anymore). C’est cette époque qui alimente la collection anthologique du jour, Dedicated To The One I Love (Spectrum- 2002) et notamment le créneau Dunhill (68/71), où l’on retrouve le plus croustillant de son catalogue, à savoir Dream A Little Dream Of Me de sa période Mamas, It’s Getting Better, Make Your Own Kind Of Music, New World Coming, Move In A Little Closer Baby, California Earthquake, Good Times Are Coming, Lady’s Love, Easy Come Easy Go, Ain’t Nobody Else Like You, Blow Me A Kiss… Le meilleur est là, porté par ce qui a été un facteur important de sa réussite : une voix d’alto exceptionnelle, puissante, inoubliable, fort justement  intronisée au Rock And Roll Hall Of Fame en 98 (RAZOR).

 


 

1. Make Your Own Kind Of Music.

2. Dream A Little Dream.

3. It's Getting Better.

4. Blow Me A Kiss.

5. California Earthquake.

6. Move In A Little Closer, Baby.

7. Easy Come, Easy Go.

8. Talkin' To Your Toothbrush.

9. When I Just Wear My Smile.

10. Don't Let The Good Life Pass You By.

11. Lady’s Love.

12. Sour Grapes.

13. I Can Dream, Can't I ?

14. New World Coming.

15. He's A Runner.

16. Good Times Are Coming.

17. Who's To Blame.

18. Ain't Nobody Else Like You.

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