Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Page, l'ingénieux du son.

Publié le par RAZOR

Jimmy-Page---Lucifer-Rising-And-Other-Sound-Tracks---2012.jpg

Genre: rock expérimental.

 

JIMMY PAGE

 

LUCIFER RISING AND OTHER SOUND TRACKS (1972) - 2012

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (LUCIFER RISING-MAIN TRACK)

 

link


 

Depuis 1988 et le faible Outrider, Jimmy Page n’a plus été en mesure de proposer un album solo digne de ce nom. Le voilà qui revient en 2012 avec un disque qui lui est personnel, Lucifer Rising And Other Sound Tracks.

 

Vingt quatre ans plus tard, il pointe son museau comme si de rien n’était, avec une offre un peu présomptueuse dans son approche, adaptée au porte-monnaie des fans (3 formules), disponible dans un premier temps, exclusivement via son site et par les plus débrouillards, donc réservée à une élite ou à une minorité, à la communication bien maîtrisée, entretenant le mystère, mais qui date de 1972, faisant d’ailleurs l’objet d’un bootleg canadien, hélas de qualité déplorable.

 

Autrement dit, alors que le public bave d’impatience de retrouver l’ex Yardbirds et Led Zep dans quelque chose de nouveau et de croustillant, lui nous sert du quarante ans d’âge, même si, comme le précise le communiqué de presse le réchauffé a fait l’objet de retouches et été revitalisé. Encore heureux.

 

Comment interpréter cette exhumation ? Jimmy Page est-il à ce point en panne d’inspiration ou est-il uniquement accaparé par le seul souci de faire du fric ? Comme si en qualité de leader du Led Zep, il avait à se soucier de son avenir et de celui de sa garde rapprochée.

 

L’artiste s’est-il embourgeoisé, pipolisé au degré de ne faire que des piges à gauche à droite, des représentations fussent-elles honorables dans l’humanitaire ? Est-il à ce point accaparé ? Il a quand même traversé plus de trois décennies à ne plus rien proposer de potable artistiquement, à ne plus créer quelque chose de personnel et à vivre sur ses acquis. Etrange.

 

Quoi qu’il en soit, soyons bon prince, même si cette publication est un album de plus à mettre à son crédit, ce qu’il propose pour son come-back discographique, porte le sceau des chercheurs en acoustique.

 

Le paysage sonore avant-gardiste et expérimental qu’il déterre ici de ses archives et qu’il officialise en le légalisant, est à la fois étrange et terrifiant, mais essentiellement aventureux au point de me laisser sceptique et peu séduit.  L’exploit n’est pas peu mince cependant, pour moi, d’être parvenu à à ne pas m’être déconnecté de ce fatras sonore brut parfois inaudible et difficilement identifiable. Page n’est pas à une expérience près.

 

Ce travail  correspond bien à l’artiste ésotérique qu’il est alors. Composée à l’origine pour les besoins de la bande-son de l’hypnotique  mystique, psychédélique et occulte court métrage du même nom (avec Marianne Faithfull et le frère Jagger), réalisé par Kenneth Anger (dans lequel il fait une brève apparition), la chanson titre n’est pas retenue au montage, ce qui fait sortir Page de ses gonds quand il constate que le travail (excellent au demeurant) de l’ex musicien de Love, Bobby Beausoleil, depuis la prison entre 77 et 79 où il est incarcéré pour meurtre (il fait partie de la secte satanique de Charles Manson et de l’idéologie Helter Skelter), est privilégié.

 

Lié à Jimmy Page  par leurs penchants méphistophéliques, étant tous deux de fervents adeptes du maître sataniste du vingtième siècle,  Aleister Crowley, Anger refuse de donner suite au projet initialement commandé à l’artiste de Heston. Les relations se tendent après l’expulsion manu militari d’Anger du domicile des Page par l’épouse de Jimmy. Une brouille s’ensuit, Anger allume Page par voie de presse, lui reprochant sa paresse et son manque d’implication dans l’entreprise, trois ans après le lui en avoir passé commande, allant même jusqu’à menacer de lui jeter un sort, et met à exécution son verdict : écarter Page de Lucifer Rising au profit de Beausoleil.

 

Page fouette alors d’autres chats : la carrière du Led Zep à faire fructifier et une dépendance aux drogues dures. Le film a finalement vu le jour en 1980. Voilà pour l’anecdote. Reste ce qui aurait dû alimenter la B.O de ce film culte et dont je ne suis pas preneur (face 1) et cinq autres pièces expérimentales de l’époque que Page a réuni autour pour boucler son affaire (face 2), dont une reprise du thème principal. Sortis du contexte pour lequel ils furent envisagés, tous ces titres sans les images qui s’y rapportent, ne signifient rien. Ils donnent juste une idée de ce qui se passait dans la tête d’un artiste et compositeur pour lequel le processus d’expérimentation sonore a toujours été une priorité.

 

Sans la vision avant-gardiste de son artisan le plus curieux et avide de sensations, vision datant des Yardbirds, et qui tendait déjà à repousser les limites de sa guitare et du son, Led Zep aurait-il survécu au sommet du rock aussi longtemps ? Le son, c’est lui. Dazed And Confused, formidable titre, célèbre pour le passage de l’archet qu’il frotte sur les cordes de sa guitare pour en tirer des sons inouïs, c’est encore lui.

 

Si je décrie cet album pour les raisons évoquées, je n’en ai pas moins beaucoup de considération pour tout ce que ses recherches ont amené à la musique et qui ont valeur de référence aujourd’hui. Par contre, pour Lucifer Rising And Other Sound Tracks, on fera sans moi (RAZOR).

 

 

Face1.


1) Lucifer Rising-Main Track.

 

Face 2.


1) Incubus.

2) Damask.

3) Unharmonics.

4) Damask-Ambient.

5) Lucifer Rising-Percussive Return.


 

Jimmy Page:instrumentation,composition,technique,production.

Voir les commentaires

Un aigle mazouté.

Publié le par RAZOR

Joe-Walsh---Analog-Man---2012.jpg

Genre: rock.

 

JOE WALSH

 

ANALOG MAN - 2012

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

 

Vingt ans. Cela fait 20 piges que Joe Walsh, l’ex Eagles est aux abonnés absents, son dernier album solo étant Songs For A Dying Planet de 1992.

 

Absorbé par une carrière qu’il mène de front avec son ancien groupe, les Aigles, qui se sont reformés pour Hell Freezes Over en 1994 et avec lesquels il tourne beaucoup et sort Long Long Road Out Of Eden (2007), Walsh s’éparpille entre des piges pour le Crossroad Guitar Festival au profit de l’association soutenue par Eric Clapton et d’autres causes, entre des tournées avec Jim Fox et Dale Peters deux ex James Gang, entre un soutien à Carson, candidat à la présidence des Etats-unis, entre le cinéma qui le sollicite pour un rôle en 98.

 

Il profite de ce parcours désordonné pour remettre en contrepartie de l’ordre dans son mode de vie en tentant de décrocher de la drogue et de la bibine. En s’achetant une conduite, Joe Walsh retrouve l’envie de bosser, d’où Analog Man (2012) qui nous change des deux malheureuses compils ayant meublé son trou de deux décennies dans l’industrie du disque (Look What I Did de 95 et Greatest Hits/Little Did He Know de 97).

 

En vingt berges, l’eau a coulé sous le pont et si Walsh, comme il le dit dans une interview, pense qu’il est revenu, laissons-lui la responsabilité de cette impression. Pour être tout à fait  objectif, je ne suis pas vraiment d’accord avec lui.

 

Je trouve qu’après un départ très prometteur, l’album devient vite plat et s’essouffle aussi rapidement. Au regard des deux premiers titres qui portent la griffe de l’artiste, je m’attendais à mieux, mais l’étincelle ne met jamais le feu aux poudres. Tu as les alloufs, le baril qui n’demande qu’à péter et rien ne se passe, une fois la mèche allumée.

 

C’est plan-plan et à quelques exceptions près, le morceau titre, Spanish Dancer, Family, Wrecking Ball et One Day At A Time, je me suis fait chier à cent sous d’l’heure. Manque d’originalité, manque de pêche, c’est comme si Walsh joue avec des musiciens recrutés à moindre coût et à la sauvette, comme s’il manque de moyens pour faire mieux.

 

A regarder le pédigrée du line-up, on se demande si l’avancée dans l’âge n’est pas contagieuse. L’aigle a les ailes mazoutées et semble dépassé par les événements, incapable de faire mieux. Cependant, il faut lui laisser une chose : il joue toujours aussi bien de la gratte ; il est seulement regrettable que sa rugosité coutumière, enfin je veux dire celle d’il y a vingt carats, fasse franchement défaut.

 

Au final, je m’interroge. Que reste-t-il de mémorable au terme de cette écoute ? 5 titres sur 10. Trop peu pour ne pas l’installer dans le ventre mou de son catalogue et pour se réjouir qu’un quelconque renouveau. La seule chose qui puisse me faire plaisir, c’est de recommencer à entendre parler de lui, parce que je l’aime bien le Bob. Sors nous vite quelque chose de potable, mais pas dans vingt ans (RAZOR).


 

1) Analog Man.

2) Wrecking Ball.

3) Lucky That Way.

4) Spanish Dancer.

5) Band Played On.

6) Family.

7) One Day At a Time.

8) Hi-Roller Baby.

9) Funk 50.

10) India.


 

Tim Armstrong:guitare.

David Crosby,Graham Nash,Tommy Lee James:choeurs.

Richard Davis:synthétiseur.

Jim Fox:batterie,chœurs.

Steve Jay:percussions.

Greg Leisz,Jay Dee Maness:pedal steel guitare.

Little Richard:piano,choeurs.

Jeff Lynne:basse,batterie,guitare,claviers,choeurs.

Kenny Passarelli,Dale Peters,Rick Rosas:basse.

Ringo Starr:batterie.

Bruce Sugar:orgue,percussions.

Joe Vitale:claviers,sitar.

Joe Walsh:batterie,guitare,synthétiseurs,chant,choeurs.

Voir les commentaires

La surprise Transatlantic Railroad.

Publié le par RAZOR

Transatlantic-Railroad---Express-To-Oblivion---2001.jpg

Genre: rock psychédélique.

 

TRANSATLANTIC RAILROAD

 

EXPRESS TO OBLIVION - 1968 (2001)  (3,5)

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (ELEPHANT) link


 

Sur la scène san-franciscaine des années 60, il y avait, dans un premier chapeau, les plus illustres, les Dead et l’Airplane, It’s A Beautiful Day, Big Brother & The Holding Company, Santana, Creedence (et oui !), Country Joe, Moby Grape, Quicksilver et, dans un deuxième chapeau, une foultitude de formations généralement éphémères, qui n’ont pu produire que quelques singles isolés ou qu’un malheureux 33 tours. Ces dernières alimentent en principe les nombreuses compils du genre que l’on trouve dans les bacs sous des appellations à connotation psychédélique ou à l’esprit lysergique. De là à considérer cette manne musicale comme  quantité négligeable ou non digne d’intérêt, il n’y a qu’un pas que certains franchissent allègrement.

 

Elle fait  partie intégrante de ce décor des sixties, qu’on le veuille ou non et réserve parfois de bien belles surprises, à l’image du Transatlantic Railroad, formé en 1965  à San Rafel High Scool dans le comté de Marin.  

 

Considéré par ses pairs comme un grand groupe de scène de San Francisco, son gros potentiel lui vaut de partager les spectacles du Dead avant qu’il ne soit le Dead (The Warlocks).  Steve Myers (guitare), Jamie Kindt (basse), Ron Van Bianchi (batterie), Jim Monroe (chant) auquel succède Mark Finch en 1967, et Kent Housman (guitare) n’évoquent peut-être pas grand-chose pour vous, quoi qu’Housman, très respecté dans le milieu artistique, ait contribué aux deux derniers LP de Blue Cheer, autre figure emblématique de cette scène. Jamais LP n’est venu dévoiler cette compétence. Seuls les privilégiés de l’endroit pouvaient alors en attester.

 

Il aura fallu 2001 pour que cela soit rendu possible grâce à Express To Oblivion. Jusque là, le groupe n’apparaît que furtivement sur ces fameuses compilations (notamment 3 titres sur l’excellent What A Way To Come Down/Various Artists-Nuggets) que j’évoque par ailleurs.

 

Les sept pièces que compte Express To Oblivion sont la preuve irréfutable que notre client n’était pas si loin que ça de jouer en première division, avec les cadors cités ci-dessus. Il ne leur manquait finalement que de la matière et un peu plus de maturité.

 

Dans la veine de l’Airplane et du Quicksilver des débuts, ils possèdent ce son typique de Frisco  et reconnaissable à des lieux à la ronde : The San Francisco Sound. Album qui met sous les projecteurs, les guitares et l’orgue de Geoff Meyer, une propension à étirer les performances (Tehama Street Song, Elephant, Old English), une base west-coast psych lourde, ses meilleurs atouts sont Elephant qui en donne pour 12 minutes de belles démonstrations , l’excellent Blues Fried Chicken, et les country-folk Good Times et Irahs.

 

Pas de doute, nous sommes bien dans la cour de ceux qui ont façonné cet échiquier psychédélique devenu culte. Sans ces  seconds couteaux qui improvisaient des jams à chaque coin de rue  de cette Californie d’alors, l’histoire aurait-elle été la même ? Pas sûr. En attendant, allons-y pour un 3,5/5, ça le mérite bien (RAZOR).


 

1) Camp Towanga.

2) Fred Chicken Blues.

3) Tehama Street Song.

4) Elephant.

5) Old English.

6) Irahs.

7) Good Times.


 

Mark Finch:chant.

Steve Myers:guitare.

Kent Housman:guitare.

Jamie Kindt:basse.

Geoff Meyer:orgue.

Ron Van Bianchi:batterie.

Voir les commentaires

Tu seras toujours un Fleetwood Mac.

Publié le par RAZOR

Bob-Welch---French-Kiss---1977.jpg

Genre: pop/rock.

 

BOB WELCH

 

FRENCH KISS - 1977

 

POUR ECOUTER L'ALBUM DE 1977

 

link

 

L’homme qui a porté à bout de bras la transition entre le Fleetwood Mac de la première heure (dans sa version blues et anglaise) et celui de l’ère moderne et commerciale, Bob Welch, malade, s’en est allé courant juin 2012, en se tirant une balle dans la poitrine, préférant couper court à toute éventualité d’être un fardeau pour les siens. Paix à son âme.

 

Compte tenu du rôle de catalyseur déterminant joué par le chanteur-guitariste et compositeur angelin après le départ de Peter Green et de Jeremy Spencer et de la part prépondérante prise dans la réalisation de 5 des albums du Mac entre 1971 et 1974 (remplacé par Buckingham), il ne pouvait pas nous quitter comme ça, ce bon vieux Bob. Alors j’ai fouillé dans ma caisse à galettes pour lui adresser un ultime adieu, car je l’aimais bien le Bob, écarté de la distribution des prix dès lors que la machine Fleetwood a mis la surmultipliée après qu’il lui ait tenu la tête hors de l’eau. Comme je n’apprécie pas spécialement ces procédés…

 

J’aimais aussi beaucoup son album solo de 1977, French Kiss. Même si l’occasion est triste, ne nous privons pas du plaisir de le revisiter. Ultime hommage, The Show Must Go On, comme on dit. En quittant le Fleetwood dont il fut l’élément moteur de la période californienne, Welch constitue d’abord, avec l’ancien bassiste de Jethro Tull Glenn Cornick et le batteur co-fondateur de Nazz Thom Mooney,  le trio de hard rock, Paris qui ne fait pas beaucoup parler de lui, qui englue l’artiste dans l’anonymat et occasionne une relative désaffection de son parterre de fans. Il faut attendre 1977 pour qu’il réapparaisse et de quelle manière !

 

Seul et avec un premier LP, French Kiss, n° 12 du Billboard, écoulé à plus d’un million d’exemplaires, certifié disque de platine et fort de trois singles juteux : le romantique Sentimental Lady (déjà présent sur Bare Trees de FM et retravaillé), Ebony Eyes et Hot Love Cold World. Mélange de pop-rock-disco commercial, taillé sur mesure pour les ondes, il n’est pas sans rappeler, sous certains aspects, des albums du Mac comme le White Album de 75 (l’éponyme Fleetwood Mac) ou Rumours qui marquent le changement de direction du groupe.

 

Rien de surprenant en fait dans la mesure où Welch bénéficie ici du soutien de Christine McVie, de Mick Fleetwood et de son remplaçant Lindsey Buckingham. Outre les trois titres évoqués, les autres pistes présentes, même si elles sont moins huppées, tendent à solidifier ce LP : Easy To Fall, Carolene, Outskirts, Danchiva, Lose My Heart et Lose Your Heart. Ce disque, tu ne l’as pas volé, tu ne le dois qu’à ton talent. Frais, French Kiss  confirme le Welch excellent mélodiste que l’on connaissait sous Fleetwood, le Welch à la guitare inventive, le Welch à la voix très agréable.

 

Une voix que l’on n’entendra plus jamais, malheureusement. Repose en paix, Bob. Tu seras toujours un Fleetwood Mac. Peut-être le plus marquant avec Peter Green et ça personne ne peut te l’enlever. (RAZOR).


 

1) Sentimental Lady.

2) Easy to Fall.

3) Hot Love, Cold World.

4) Mystery Train.

5) Lose My Heart.

6) Outskirts.

7) Ebony Eyes.

8) Lose Your....

9) Carolene.

10) Dancin' Eyes.

11) Danchiva.

12) Lose Your Heart.


 

Bob Welch:chant,guitare,basse.

Alvin Taylor:batterie auf sur 1.

Mick Fleetwood:batterie sur 1.

Christine McVie:choeurs sur 1, 2 and 12.

Lindsey Buckingham:guitare et choeurs sur 1.

Gene Page:arrangement cordes.

Voir les commentaires

Attention, brigade lourde !

Publié le par RAZOR

Yesterday-s-Children---Yesterday-s-Children---1969.jpg

Genre: hard rock.

 

YESTERDAY'S CHILDREN

 

YESTERDAY'S CHILDREN - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Dans la gamme des groupes US de hard-rock largement au-dessus de la moyenne et dont on se demande bien pourquoi et comment ils s’y sont pris pour passer à côté du jackpot, j’en ai un sous le coude qui vient tout droit du Connecticut et qui a eu une reconnaissance nationale mineure : Yesterday’s Children, pourtant belle représentation du heavy psych à un haut niveau.

 

Emmené par les frères Croce, Dennis au chant et Richard à la guitare, Chuck Maher à la basse, Ralph Muscatelli à la batterie et par le soliste qui joue le plomb, Reggie Wright, Yesterday’s Children n’a qu’un seul LP au compteur (éponyme et de 69), mais, mazette, qu’est-ce qu’il déchire mortel le bougre !

 

A grand renfort de riffs carnassiers, d’accords adipeux, de solos tueurs, de rythmique lourde qui n’arrête jamais, les gaillards ne font pas dans la dentelle. Si vous cherchez du sophistiqué, du raffiné, passez votre route. Cette grosse Bertha musicale qui flirte parfois avec le rock progressif, va à l’essentiel et le meilleur moyen d’y parvenir, c’est de rentrer, tête baissée et tous ensemble, dans le lard de l’auditeur, avec des compositions costaudes et  puissantes.

 

Yesterday’s Children a les arguments  de cette lourdeur amphétaminée qui ne se relâche jamais et ne s’encombre pas de fioritures. Moi qui ne suis pas un fou furieux du genre, je suis tombé et sous le charme, et sous les charges incessantes d’une brigade lourde qui, alors que l’on croit qu’elle a tout envoyé, en a toujours une en réserve.

 

C’est groggy que l’on ressort du triturage imposé par ces loustics, d’autant plus que la qualité sonore est ici superbe et que l’on ne se prive donc pas de cette cascade de décibels. Tout se mâche, rien ne se recrache, même si on mastiquera plus longuement Sailing, Paranoïa, Hunter’s Moon et Evil Woman. Magnifique objet, je l’admets (RAZOR).


 

Face 1.


1) Paranoia.

2) Sad Born Loser.

3) What Of I.

4) She's Easy.


 

Face 2.


1) Sailing.

2) Providence Bummer.

3) Evil Woman.

4) Hunter's Moon.


 

Dennis Croce:chant.  

Richard Croce:guitare.

Chuck Maher:basse.

Ralph Muscatelli:batterie,percussions.

Reggie Wright:lead guitare.

Voir les commentaires

Retour aux sources.

Publié le par RAZOR

Santana---Shape-Shifter---2012.jpg

Genre: pop, rock, jazz, latino.

 

SANTANA

 

SHAPE SHIFTER - 2012

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

link

 

 

Le trente sixième album de Santana, appuyé par son label Starfaith Records, a tout pour plaire aux fans de A Love Supreme (Coltrane) et de Caravanserai (1972), LP par lequel Carlos a orienté son rock latino vers un style plus jazz-rock et qui, pour aborder ce virage artistique comptait pas moins de sept instrumentaux sur dix. Il séduira parallèlement les inconditionnels de Samba Pa Ti et d’Europa, ces chefs d’œuvre qui laissent la finesse et la sensibilité du jeu de guitare s’exprimer.

 

Vous l’avez bien compris, le Santana nouveau, celui de Shape Shifter (mai 2012) privilégie le langage instrumental (12 titres sur 13). Cela faisait un moment que Santana ne s’était consacré uniquement à sa musique, à sa guitare et à la spiritualité  de cette manière. Hormis le disque de reprises Guitar Heaven (2010) et All That I Am (2005), disque de collaborations décevantes avec des invités pourtant triés sur le volet, il faut remonter à 1999 et au probant Supernatural pour que le mexicain refasse dans l’originalité.

 

Ce disque que l’on pourrait traduire par « changement de forme » puise son inspiration dans le sort réservé aux Amérindiens, le chicano étant en complet désaccord avec l’Etat de Georgie qui proposait une loi réprimant plus sévèrement l’immigration.

 

Shape Shifter a un indéniable côté surnaturel, un thème cher à Carlos. Il incarne les affinités de l’artiste pour la spiritualité amérindienne. Devadip (Œil de Dieu), le disciple du guru indien Sri Chinmoy, est donc de retour. Le guitariste aux 100 millions d’albums écoulés dégage toujours autant d’émotion, même s’il manque parfois d’inspiration, et les notes qui fusent de sa Stratocaster ont toujours la même propension à apaiser et à susciter de la mélancolie, du rêve et de la chaleur.

 

Santana fait du Santana. C’est reconnaissable entre mille et pour ceux qui en doutaient depuis 1999, il peut encore créer de l’extraordinaire musique. Le line-up qui l’accompagne contribue à l’ambiance tribale de Shape Shifter : Chester Thompson assure les claviers, la rythmique est composée de Dennis Chambers (batterie) et de Benny Rietveld (basse) tandis que les percus sont le fait des excellents  Karl Perazzo et de Raoul Rekow.

 

Le fiston, Salvador, contribue, par ailleurs et magnifiquement, au piano sur Canela et Ah Sweet Dancer. Nomad, le morceau titre, la reprise de Toure Kunda, Dom, la samba ensoleillée chantée par Andy Vargas et Tony Lindsay Erez La Luz, l’apaisant Never The Same Again, le furibond Nomad, Macumba In Budapest (façon Europa) et  Canela sont les signes encourageants que celui qui est considéré par beaucoup comme le plus grand guitariste de la planète rock, est revenu au sommet et ça n’est pas pour nous déplaire (RAZOR).

  

 

1) Shape Shifter.
2) Dom.
3) Nomad.
4) Metatron.
5) Angelica Faith.
6) Never The Same Again.
7) In The Light of a New Day.
8) Spark of the Divine.
9. Macumba In Budapest.
10) Mr. Szabo.
11) Erez La Luz.
12) Canula.
13) Ah, Sweet Dancer.

 


 

Carlos Santana:guitare.

Andy Vargas,Tony Lindsay:chant sur 11.

Chester Thompson:claviers.

Dennis Chambers:batterie.

Benny Rietveld:basse.

Salvador Santana:piano.

Raul Rekow:congas.

Karl Perazzo:percussions.

Voir les commentaires

A l'aise, Blaise.

Publié le par RAZOR

Stepson---Stepson---1974.jpg

Genre: hard rock, heavy blues.

 

STEPSON

 

STEPSON - 1974

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (RULE IN THE BOOK) link

 

 

Stepson, originaire de Portland, n’a pas inventé l’eau chaude, cela se saurait depuis. Mais ce pour quoi il est connu (encore que…), il le fait correctement, à savoir du hard blues de fort bon calibre, joué en se frisant les moustaches, à l’aide Blaise, comme on en rencontre beaucoup en cette première moitié des seventies.

 

Ce qui lui vaut de s’attirer au passage des éloges bien mérités de la part de professionnels qui jugent le seul et unique LP de leur existence, l’éponyme Stetson (1974 chez ABC/Dunhill) comme complet, globalement compétent et agréablement surprenant : voix taillée sur mesure pour ce répertoire (Jeffrey Hawks), une rythmique qui ne fait pas le déplacement pour rien (Bruce Hauser et Len Fagan), une guitare mordante qui la joue solo ou qui riffe à tout berzingue, une belle utilisation de l’harmonica, des titres maison, il n’en faut pas plus pour que la mayonnaise monte et se révèle goûteuse comme j’ai pu en juger en y trempant un doigt.

 

Rude Attitude, I Apologize, Hurt Burnin’ dépassent les autres chansons d’une courte tête. Ma foi, une belle collection d’ensemble qui ne déçoit jamais. C’est–y pas bon à prendre ? (RAZOR)


 

1) Rule In The Book.

2) Lil´ Bit.

3) Rude Attitude.

4) It´s My Life.

5) I Apologize.

6) Suffer.

7) Back To Bama.

8) Man, I´m A Fool.

9) Turnpike.

10) Burnin´ Hurt.


 

Len Fagan:batterie.

Bruce Hauser:basse.

Jeffrey Hawks:chant.

Vern Kjellberg (Joey Newman):guitare.

Voir les commentaires

Une référence pour Mojo.

Publié le par RAZOR

Whistler-Chaucer-Detroit-And-Greenhill---The-Unwritten-Work.jpg

Genre: rock, folk-rock, country, blues, pop..

 

WHISTLER CHAUCER DETROIT AND GREENHILL

 

THE UNWRITTEN WORKS OF GEOFFREY, ETC - 1968

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Accrochez-vous aux branches, mes biquets, parce que vous expliquer ce groupe, n’a rien d’une simple formalité. Car c’est un groupe, composé de quatre individualités, Whistler Chaucer Detroit et Greenhill. Des texans. Jusque là, rien de bien compliqué. Oui mais voilà, Geoffrey Chaucer, c’est Eddie Lively, chanteur et guitariste, et Benjamin Whistler, c’est Scott Fraser. Et puis Nathan Detroit a pour nom David Bullock et Philipp Greenhill est aussi Phil White. Tous sont des multi-instrumentistes notoires doublés de compositeurs de qualité, chacun dans son registre propre, et dotés de voix acceptables. Donc vous les retrouverez à tous les postes.

 

Ils ne sont pas là pas hasard, d’ailleurs le magazine Mojo a classé, en 2000, leur album de référence, The Unwritten Works Of Geoffrey Etc de 1968, comme l’un des plus grands disques de tous les temps, de quoi vous embrouiller, car inconnus au bataillon. Jamais entendus parler.

 

Un tel statut mérite respect. Raison de plus pour y jeter un regard, non ? Mélange de folk (Upon Waking From The Nap), de folk-rock (Ready to Move, The Viper), de country (Just Me And Her), de blues (Live ‘Till I Die), de cabaret (Street In Paris) et de quelques touches de psych (Day Of The Childhood, House Of Collection), le répertoire, construit autour de pièces instrumentales pour l’essentiel, ne manque pas pour autant de piment et de diversité.

 

Le travail est abouti, charmant, décontracté, paraît tellement en dehors du temps et est un peu fantaisiste parfois. Il ne manque à cette offre, en fait, qu’un titre qui entraîne tout dans son sillage pour que la boucle soit bouclée et que le disque soit un gagnant des bacs.

 

Produit par le missourien T-Bone Burnett, reconnu pour ses talents en la matière, l’album, passé sous silence à sa sortie, dégage de bonnes vibes. C’est ce que j’étais venu chercher dès lors que son existence est parvenue jusqu’à moi. Sans regrets. Pour l’anecdote, on retrouve plus tard ces joyeux drilles sous la bannière de Space Opera, ça vous parle ? Moi pas (RAZOR).

   

 

1) The Viper (What John Rance Had To Tell).
2) Day Of Childhood.
3) Upon Waking From The Nap.
4) Live ‘Till I Die.
5) Street In Paris.
6) As Pure As The Freshly Driven Snow.
7) Tribute To Sundance.
8) House Of Collection.
9) Just Me And Her.
10) On Lusty Gentlemen.
11) Ready To Move.

 

 

David Bullock:guitare,basse,chant.

Scott Fraser:guitare,claviers,basse,chant.

Eddie Lively:guitare,chant.

Phil White:basse,claviers,chant.

John Carrick:guitare,chant.

T.Bone Burnett:production,chant.

Voir les commentaires

Du blues en culottes courtes.

Publié le par RAZOR

Dirty-Blues-Band---Dirty-Blues-Band---1967.jpg

Genre: blues.

 

DIRTY BLUES BAND

 

DIRTY BLUES BAND - 1967

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

L’album éponyme du Dirty Blues Band (1967), groupe de Riverside (Californie) n’est rien de plus qu’un énième LP consacré au blues. Mais il a pour lui d’être bon et d’être interprété par des gamins précoces, vraisemblablement  bercés trop près des Sonny Boy Williamson, des Willie Dixon et autres Albert King dont ils s’approprient quelques titres ici.

 

C’est le sud-californien Rod Piazza, alias Gingerman, harmoniciste hors pair et excellent chanteur, qui est à l’initiative de cette formation très inspirée par le blues électrique de Chicago et plus particulièrement par le Paul Butterfield Blues Band.

 

Les autres parties prenantes de cet opus, sans surprises, bien ficelé entre standards du blues et originaux signés Piazza, sont Glenn Ross Campbell, l’enfant prodige de la steel guitare et ex-Misunderstood, le batteur John Milliken, Les Morrison (bassiste), le guitariste Robert Sandell et l’organiste talentueux qu’est Pat Maloney.

 

Promis à une belle carrière au regard de la prestation sur ce disque, le groupe a rapidement disparu, la faute à des engagements citoyens auxquels les membres ne pouvaient alors se soustraire. Worry Worry Blues, Born Under A Bad Sign, Spoonful, Shake It Babe… les amateurs de blues classique apprécieront, car ça tient la route cette affaire (RAZOR).


 

1) Don’t Start Me Talkin’.

2) What Is Soul Baby.

3) Hound Dog.

4) New Orleans Woman.

5) I’ll Do Anything Babe.

6) Checkin Up On My Baby.

7) Shake It Babe.

8) Worry Worry Blues.

9) Born Under A Bad Sign.

10) Spoonful.

11) Chicken Shack.


 

Rod Piazza:harmonica,chant.

Glenn Ross Campbell:guitare.

John Milliken:batterie.

Les Morrison:basse.

Robert Sandell:guitare rythmique.

Pat Maloney:claviers.

Voir les commentaires

Justice est faite.

Publié le par RAZOR

Gene-Clark---Silverado--75-Live---Unreleased---2008.jpg

Genre: country-rock,country.

 

GENE CLARK

 

SILVERADO '75 LIVE & UNRELEASED - 2008

 

 

C’est un Gene Clark affecté par les revers commerciaux qui affronte la scène du club Ebbets Field de Denver (Colorado) en ce jour de février 1975. Celui qui a fondé les fameux Byrds, en fut le pilier du chant et de l’écriture jusqu’en 1966, dont le talent de visionnaire a permis, avec les Gosdin Brothers, d’être le premier à développer une fusion de la country et du rock (puis avec Doug Dillard) avant de signer deux albums extraordinaires que le rock d’alors a boudé (White Light et No Other), et bien, cet incomparable artiste a les boules de ne pas voir son talent se traduire par autre chose que de l’indifférence.

 

Il ne décolle toujours pas alors qu’il vient de signer en 1974, un deuxième album solo que la critique contemporaine juge comme une pièce maîtresse de la musique. Le génial Gene Clark continue à ramer et ça lui pèse. Etant considéré comme trop rock pour les countryistes et trop country pour les rockeux, le public ne suit pas. Pas plus celui de Denver, lieu de l’enregistrement de l’album Silverado ’75 Live & Unreleased, étape d’une tournée pour laquelle, devant le peu d’enthousiasme du label (Asylum de Geffen) à promouvoir No Other, Gene Clark réunit un backing band (les fameux Silverados) et prend la route pour soutenir son œuvre.

 

Afin de réduire les frais, seuls le guitariste Roger White, le bassiste Duke Bardwell, l’accompagnent dans cette entreprise entre la fin 1974 et les premiers mois de 75. Quelques clubs de second plan lui ouvrent les portes. Les échecs successifs pèsent de tout leur poids sur ses épaules et cette situation se ressent jusque dans sa voix, face à un parterre visiblement très clairsemé.

 

Gene Clark est usé à force de tenter de convaincre et désabusé de ne rien voir venir en retour. Comme, dans le même temps, il s’est remis à l’écriture de nouveaux titres, il écarte de son répertoire du jour No Other (exception faite du morceau titre et de Silver Raven), dont il est supposé faire la promo. Inutile de s’attendre donc à un live de derrière les fagots. Les douze pièces que garde jalousement la radio locale qui couvre alors ce qui n’est pas l’événement qu’il doit être, sont finalement autorisées à être publiées en 2008.

 

Certaines sont des classiques comme Set You Free This Time et Here Without You de l’époque Byrds, Spanish Guitar, Kansas City Southern et She Darked The Sun du temps de Dillard & Clark, Train Leaves Here This Morning qui figure sur le premier Eagles, le traditionnel In The Pines, le country-folk Long Black Veil. Les nouveautés se nomment Daylight Line et Home Run King.

 

Silverado ’75 Live & Unreleased n’est pas le disque du siècle, mais il est très bon et traduit parfaitement le parcours d’un artiste pétri de classe, mais auquel le rock n’a pas donné sa chance au bon moment. Depuis, Clark est un mythe. Justice est faite et moi, j’aime quand ça se passe comme ça (RAZOR).

 

1) Long Black Veil.

2) Kansas City Southern.

3) Spanish Guitar.

4) Home Run King.

5) Here Without You.

6) No Other.

7) Daylight Line.

8) Set You Free This Time

9) She Darked The Sun.

10) In The Pines.

11) Train Leaves Here This Morning.

12) Silver Raven.

 

Gene Clark:guitare,chant.

Roger White:guitare.

Duke Bardwell:basse.

Voir les commentaires

1 2 > >>