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neil young

Jolie exhumation, Neil.

Publié le par RAZOR

Neil-Young---Live-At-Cellar-Door---2013.jpg

Genre:rock,folk rock,live.

 

NEIL YOUNG

 

LIVE AT THE CELLAR DOOR - 2013

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Les archives de Neil Young doivent regorger de belles pièces. Celle que le marché nous exhume en cette fin 2013 n’est pas vilaine dans son genre. Le Live At The Cellar Door, émis le 10 décembre dernier, nous ramène à l’époque où l’artiste, après l’épisode Buffalo et d’excellents débuts en solo (Neil Young/1968), confirmés par Everybody Knows This Is Nowhere en 1969 et par Déjà Vu (1970) avec ses acolytes Crosby, Stills et Nash, devient la star montante de l’année 70 et ce, d’autant plus qu’After The Gold Rush, sorti fin août, marque une troisième réussite personnelle d’affilée.


Neil Young, à un moment-clé de sa carrière puisqu’il s’est récemment désolidarisé de CSN &Y, alors groupe majeur du rock, est, en cet hiver 70, dans une phase transitoire qu’il met à profit en organisant, entre le 30 novembre et le 2 décembre, une série de 6 concerts à Washington. Le club du Cellar Door sert de cadre à ce concert intimiste du canadien révélé au grand public 43 ans plus tard.


Le Cellar Door est un petit club de musique qui a connu ses heures de gloire entre 1965 et 1981. Petit certes, avec ses 200 places, mais très prisé des artistes qui peuvent ainsi véritablement communier avec leurs fans. Petit et intime, qui a vu se succéder tout ce que le rock compte de stars : Gram Parsons, J.J. Cale, les Flying Burrito Brothers, Miles Davis, Richie Havens, James Taylor, Carole et B.B King…


Chronologiquement, l’événement qu’on nous jette en pâture dans les bacs précède et surtout prépare au Carnegie Hall new-yorkais (4 et 5 décembre 70) qui est alors l’étape la plus déterminante du parcours d’un Young prêt à jouer gratuitement dans ce lieu mythique. A Washington, le Loner se projette sur cette date capitale pour lui et pour laquelle il a déjà décidé d’un concert intime, dépouillé où la forme acoustique prévaut.


Cette ultime répétition de Cellar Door annonce le triomphe de Carnegie Hall et démontre son aptitude à briller sans le Crazy Horse ou ses compères du légendaire quatuor. Young sait désormais qu’il peut voler de ses propres ailes, d’autant plus qu’il est un auteur-compositeur avisé et qu’il vient de signer l’excellent After The Gold Rush dont 5 titres servent de base à la présente prestation : Tell Me Why, After The Gold Rush, Only Love Can Break Your Heart, Birds, Don’t Let It Bring You Down.


Cinnamon Girl et Down By The River qui figurent sur l’album Everybody Knows This Is Nowhere, See The Sky About To Rain que l’on retrouvera sur On The Beach (1974), Old Man sur Harvest (72), Flying On The Ground Is Wrong (Buffalo Springfield 67), Expecting To Fly (Buffalo Springfield Again 67) et I Am A Child (Last Time Around 68) de la période Buffalo, ainsi que Bad Fog Of Loneliness, prévu à l’origine pour le Johnny Cash Show, mais finalement annulé, pour réapparaître sur Live At Massey hall (1971), complètent le set de ce beau concert nocturne


Ici, c’est donc du Young seul, sans harmonies vocales ni guitares électriques, pastoral, acoustique ou installé derrière son piano. Du Young naïf qui se fout quasiment à poil. Du Young toujours sur forte influence des drogues et qui peut parfois se perdre dans des versions curieuses et maladroites comme celle de l’attractif Cinnamon Girl (c’était sa première interprétation de cette chanson au clavier) ou complètement s’égarer dans un (trop) long Flying On The Ground Is Wrong, improvisé et visiblement là pour meubler.


Le reste est encore du Young, mais celui qu’on vénère : plaintif à la voix inégalée, poignant, convaincant, introspectif, obsédant, passionnant, cohérent, chargé d’émotion. Le canadien de 25 ans trouve le moyen de plaisanter avec son auditoire, le courant semble bien passer entre les deux.


Comme le son est d’enfer, vous avez tout à fait le droit d’imaginer cette intéressante exhumation d’archives, historiquement importante je le rappelle, comme prochain cadeau pour papy (RAZOR).

 


 

1. Tell Me Why.

2. Only Love Can Break Your Heart.

3. After the Gold Rush.

4. Expecting to Fly.

5. Bad Fog of Loneliness.

6. Old Man.

7. Birds.

8. Don't Let It Bring You Down.

9. See the Sky About to Rain.

10. Cinnamon Girl.

11. I Am A Child.

12. Down by the River.

13. Flying on the Ground Is Wrong.

 


 

Neil Young:guitare,piano,chant.

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Le tout à l'égo.

Publié le par RAZOR

The-Stills-Young-Band---Long-May-You-Run---1976.jpg

Genre:rock,folk rock,pop rock.

 

THE STILLS-YOUNG BAND

 

LONG MAY YOU RUN - 1976 (3,5)

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Pris individuellement, rien à redire. De Crosby à Young, en passant par Nash et Stills, tous ont réussi une brillante carrière. En quatuor, en trio ou en duo, les différentes permutations ou combinaisons incestueuses au sein de cette communauté d’artistes ont donné lieu à des petits combos notoires : Crosby Stills Nash & Young, Crosby Stills & Nash, Crosby & Nash, Stills & Young.


Dans la première moitié de l’année 1976, c’est à Stephen Stills et Neil Young de se prêter à une association : le Stills-Young Band. Si Crosby et Nash sont en mesure de le faire, pourquoi pas eux, les deux anciens piliers du Buffalo Springfield et certainement les plus populaires de ces mousquetaires du rock?


Il est vrai que l’idée de réunir les maillons forts du Buf’ a de quoi séduire. Les deux compères sont excités à l’idée de pouvoir retrouver l’interaction qui fut la leur entre 66 et 68, de reprendre le Buffalo là où ils l’avaient laissé dix ans auparavant… Ils sont supposés être sur la même longueur d’ondes.


A ce stade de sa carrière, entre Zuma (1975) et American Stars ‘n’ Bars (1977), Neil Young prévoit, comme c’était annoncé à la presse, de publier Chrome Dreams avec le Crazy Horse que Percival a engagé dans une tournée (Europe et Japon). Le projet discographique tombe à l’eau, ne sortira jamais, les titres pressentis étant progressivement inclus sur des LP ultérieurs. Il s’offre donc le luxe d’un intermède avec son ami Stills (Long May You Run/1975), avant de faire un extra avec le Band (The Last Waltz) pour son concert d’adieu au Bill Graham’s Winterland Ballroom, le jour de Thanksgiving 1976.


Stephen Stills, après la mémorable expérience Manassas, sort un troisième LP solo. Bide. Il n’est pas dans la meilleure phase de sa carrière. Dans le même temps, il s’attelle à réactiver Crosby Stills Nash & Young et à repartir en tournée avec de nouveaux morceaux. Un album est entrevu (Human Highway), jamais achevé, la faute aux relations pourries qui plombent le groupe.


Crosby et Nash prennent le parti du duo. C’est l’option retenue également par Stills et Young. Des divergences quant au backing band retenu pour les accompagner sur la route minent cette entreprise qui va vite s’avérer furtive. Stills fait le choix de musiciens de sessions tandis que le Loner veut imposer son Crazy Horse pour des raisons contractuelles. Stills aura le dessus.


Mais l’histoire de cet album ne s’arrête pas là ; elle va même plus loin dans la mesure où Crosby et Nash, alors accaparés par la réalisation de leur (mauvais) album Whistling Down The Wire auquel ils accordent la primeur, sont invités par Young à faire les harmonies  sur quelques titres de Long May You Run. Tout s’apparente alors à ce que le quatuor ne se reforme et que le projet du duo Stills/Young ne vire finalement à un disque CSN & Y. Crosby et Nash ont la tête ailleurs. Cela n’est pas du goût de tout le monde (suivez mon regard…), aussi les voix de Nash et Crosby sont retirées. Un clash naît entre les membres qui se prolonge jusqu’à la reformation de l’équipe mythique en 1988.


Avant que l’album ne sorte en septembre 1976, le duo entame une  tournée de promotion (Clarkstown/Michigan, le 23 juin 76). A sa publication, il en est déjà terminé de cette association, Young ayant quitté la tournée en plein milieu (à Columbia/Caroline du Sud, le 20 juillet 76). Voilà pour les anecdotes. Comme on peut en juger, cet album véhicule, quant à sa préparation, son contexte et ses acteurs, une belle batterie de casseroles. On peut même dire que l’affaire était très mal engagée.


Pour ce qui est du line-up du Stills-Young Band opérant sur Long May You Run, c’est tranché. Stills et Young pourvoient le projet en guitare, piano et chant, tandis que  Joe Vitale (Amboy Dukes, Barnstorm et fidèle de CS&N) se charge de la batterie, Joe Lala et Jerry Aiello, tous deux des ex-Manassas, prennent respectivement les percussions et les claviers, tandis que George Chocolate Perry, de l’entourage de Stills, tient la basse. On comprend mieux que la décision de Stills de faire appel à des musiciens ayant figuré sur certains de ses travaux passés, ait pu déclencher les réactions épidermiques du canadien.


En une quarantaine de minutes, les choses reprennent plus ou moins leur place ; on croit  les rancœurs ravalées, la hache de guerre  enterrée et on a droit à effort globalement acceptable, produit par Tom Dowd et Don Gehman, mais sur lequel le duo conserve un droit de regard très fort. Les studios californiens de Criteria servent de cadre à ces enregistrements concentrés entre février et juin 76. L’Allman Brothers (Eat A Peach) et Derek & The Dominos (Layla) ont déjà fait appel à cet endroit de Miami connu également sous le nom d’Atlantic South Studios.


Long May You Run ne révolutionne pas le genre folk/rock ; il fait toutefois de  belles étincelles, par intermittence seulement. Malgré le fait d’avoir culminé au rang 26 du Billboard 200 et d’avoir été certifié or, ce disque est un peu terne. Encore heureux que le LP de leurs confrères Crosby et Nash s’avère leur plus faible, sans quoi…


Unique travail que Young et Stills aient fait ensemble (on exclura le Buffalo et le quatuor) et première fois qu’ils se retrouvent tous deux  à nouveau sur un disque depuis 1970, Long May You Run ne restera pas dans leurs annales, même si tout n’est pas à écarter ici.


Neil Young met dans la corbeille une dot de 5 morceaux. Stills en assure 4. Young fait du Young, Stills du Stills et il ressort de l’écoute la sensation très marquée de deux mini-LP dans le LP. Il se ressent précisément comme un manque d’implication de l’un sur le lot de l’autre et lycée de Versailles, comme dirait Alexandre-Benoît Bérurier. Cette collaboration de circonstance, plus que véritable groupe, pénalise beaucoup le projet. A cette époque, le blondinet poudré et le canadien ont trois couilles. Six à eux deux… ceci explique cela.


La chanson-titre, Midnight On The Bay, Guardian Angel, Ocean Girl, Fontainebleau et Black Coral échappent aux jugements plutôt sévères qu’on  lui porte. De là à le vouer aux gémonies, faut pas déconner quand même.


L’ensemble est terne, convenons-en,  mais la matière dite convaincante suffisamment en nombre pour le placer à un niveau honorable (3,5/5). Les fans de ces deux immenses stars s’y retrouveront malgré tout, mais qu’ils sachent que cette expérience n’est restée qu’au stade de bonne idée. Il manque beaucoup trop de cette magie qu’ils distillaient généreusement sous Buffalo pour que Long May You Run accède à un niveau supérieur. Mais bon, c’était pour eux l’époque du tout à l’ego, pitoyable période dont l’un comme l’autre aime le moins parler (RAZOR).

 

 

1. Long May You Run.

2. Make Love to You.

3. Midnight on the Bay.

4. Black Coral.

5. Ocean Girl.

6. Let It Shine.

7. 12/8 Blues (All the Same).

8. Fontainebleau.

9. Guardian Angel.


 

Neil Young:guitare,piano,harmonica,synthétiseur,chant.

Stephen Stills:guitare,piano,chant.

Joe Lala:percussions,chant.

Jerry Aiello:orgue,piano.

George "Chocolate" Perry:basse,chant.

Joe Vitale:batterie,flûte,chant.

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Le bison rue encore.

Publié le par RAZOR

Neil-Young---Crazy-Horse---Psychedelic-Pill---2012.jpg

Genre: rock.

 

NEIL YOUNG & CRAZY HORSE

 

PSYCHEDELIC PILL - 2012

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Le père Young en a encore sous la semelle, c’est le moins que l’on puisse reconnaître au regard de son dernier album : Psychedelic Pill (2012). Americana, constitué de reprises de standards de la musique américaine et une autobiographie Waging Heavy Peace ont meublé le temps du canadien depuis 2010 et la sortie du mitigé The Noise, au point que certains, impatients de le voir recomposer au plus haut niveau et de proposer des originaux, y voient une panne d’inspiration avérée de l’artiste (ce qu’il craint selon sa biographie) et que d’autres, désabusés par ses derniers objectifs, commencent à perdre confiance en Young.

 

Le Loner a le chic de  n’être jamais là où on l’attend (la lecture de ses mémoires le confirme) et pour le coup, il fait encore montre de son côté imprévisible. Qui l’attendait avec un album aussi long (pas loin de 90 minutes), le plus long qu’il n’ait jamais réalisé et qui vire au double CD, voire au triple vinyle ? Qui pouvait imaginer qu’il nous ponde un titre tentaculaire et épais à plus de 27 minutes (Driftin’ Back) ?

 

Qu’il retrouve pour la deuxième fois de l’année (Americana) son légendaire et fidèle backing band, Crazy Horse, relève du normal. Par contre, il signe pour l’occasion huit nouveaux titres, ce qui pour quelqu’un qui se dit affecté par le syndrome de la page blanche, n’est quand même pas mal. Le paradoxe Neil Young…

 

Driftin’ back annonce la couleur d’entrée. On parle de rock ici et rapidement le genre de bœuf initiale rassure sur le touché de Neil Young qui ne souffre d’aucune atteinte arthritique ; les années n’ont aucune emprise sur lui, l’affaire a la vitalité qu’on aime chez lui. Cette sorte de jam interminable et parfois improvisée est jouissive, d’autant plus que les potes de plus de 40 ans (la première collaboration remonte à 1969 et Everybody Knows This Is Nowhere), toujours aussi solides au poste et chargés d’électricité comme jamais, jouent quasiment les yeux fermés, laissant au chef le soin de placer, sous le régime de la torture, son instrument de prédilection.

 

On pourrait arguer la longueur des morceaux de l’album qui à l’image du furieux et acidulé Driftin’ Back (27 :36) et à force, pourraient générer l’ennui ; même pas. Ramada Inn (16:49) et Walk Like A Giant (16:27) à propos d’un rock qui pouvait changer le monde,  autres galops impétueux sans une quelconque bride sur le cou, on en r’demande tous les jours.

 

Pour équilibrer sa nouvelle œuvre, Young alterne les plages rock  étirées avec des pièces plus dans les normes (entre 3 et 4 minutes pour 5 d’entre elles), She’s Always Dancing culminant à 8 :33. Parmi celles-ci, la chanson titre (dont une version alternative clôture l’album), lourde et renforcée par un effet flanger saisissant, Born In Ontario qui ramène à la terre qui l’a vu naître et Twisted Road qui réfère aux influences artistiques du bison canadien (Dylan, Dead…) toutes deux faites dans un même moule country-rock dans lequel le Loner + Crazy Horse excellent.

 

For The Love Of Man est une belle ballade aussi classique et simple que sincère. Reste She’s Always Dancing, sorte de chevauchée guitaristique familière chez le canadien (Like A Hurricane ou Cowgirl In The Sand), doublée d’une belle et grande mélodie. Si on fait les comptes, la pilule en question passe comme une lettre à la poste. La prise de risque est récompensée.

 

Au trente cinquième échelon de son catalogue studio, le vieux s’offre une vivifiante cure de jeunesse façon Ragged Glory ou Rust Never Sleeps. Sa collaboration avec son groupe de fidèles musiciens relève plus que jamais du sublime : Young + Crazy Horse, c’est un label dont les groupes rock du moment feraient bien de s’inspirer.

 

Papy fait de la résistance. Il a encore de belles heures devant lui. Quant au blocage devant la page blanche, mon cul, Neil. Pas sur ce que tu nous balances ici. Il a de la gueule ton album. A l’heure actuelle, il y a bien plus lamentable que toi. Au fait, c’est vrai cette histoire comme quoi t’aurais lâché le tarpé ? (RAZOR)


 

Disque 1.


1. Driftin' Back.

2. Psychedelic Pill.

3. Ramada Inn.

4. Born in Ontario.


 

Disque 2.


1. Twisted Road.

2. She's Always Dancing.

3. For the Love of Man.

4. Walk Like a Giant.

5. Psychedelic Pill" (Alternate Mix).


 

Neil Young:chant,guitare.

Billy Talbot:basse,chant.

Ralph Molina:batterie.

Frank Sampedro:guitare.

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Depuis le temps qu'on l'attendait.

Publié le par RAZOR

Neil-Young---Waging-Heavy-Peace--Autobiographie----2012.jpg

Genre: livre, autobiographie, français.

 

NEIL YOUNG

 

UNE AUTOBIOGRAPHIE (WAGING HEAVY PEACE) - 2012

 

 

On l’attendait vainement cette autobiographie de Neil Young. A force d’entendre le Loner dire qu’il était hors de question pour lui de publier ses mémoires, le doute était permis de ne jamais en voir la couleur.

 

Mais le canadien qui ne raisonne pas comme tout le monde, a changé d’avis, et a profité d’une immobilisation due à un orteil cassé pour s’y coller une fois pour toutes. En trois mois, chapitre après chapitre, d’une manière pas toujours très ordonnée pour le lecteur mais correspondant à la logique de son auteur, Neil laisse libre cours à ses souvenirs compilés dans Waging Heavy Peace, une Autobiographie en français (2012).

 

Il y a dans ce livre de Young autant de rythme que de désordre, un peu à l’image du surnom de Moulin A Vent dont son père l’avait affublé. On s’y habitue vite à ce fouillis qui n’altère pas ni la lecture ni l’intérêt pour le retour sur lui-même qu’il s’impose. Mais ça a du lui en coûter de s’épancher sur sa vie, lui le timide par excellence, l’avare de sensationnel qui, contrairement au Keith Richards de Life qui n’hésite pas à balancer, la joue relativement discret. Est-ce pour autant à bailler d’ennui ? Pas le moins du monde, car Neil, même s’il reste une énigme au sortir de ce livre, n’en est pas moins un personnage attachant et très actif (voitures, nature, films…).

 

Il revisite l’enfant de l’Ontario, revient sur l’artiste prolifique en confessant quelques anecdotes quant à son parcours décontenançant et s’attarde quelques moments sur l’extraordinaire vie de star sous LSD qui a vu ses potes disparaître les uns derrière les autres.

 

L’auteur la joue instinctif, simple, spontané, sincère, parfois superficiel. Il ne manque cependant ni d’humour ni de finesse, mais fait parfois preuve de naïveté et à tendance à radoter aussi. Le bucheron est naturel et s’appuie sur l’affectif pour avancer : sa femme Pegi, ses enfants, ses potes. Son esprit est clair : il a arrêté le tarpé et la lichette. Il s’est défoncé pour le reste de sa vie, dit-il. Enfin, c’est ce qu’il raconte… (RAZOR).

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L’effet Crazy Horse.

Publié le par RAZOR

Neil-Young---Crazy-Horse---Americana---2012.jpg

Genre: rock, country-rock.

 

NEIL YOUNG & CRAZY HORSE

 

AMERICANA - 2012

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Il faut remonter à 2010 pour situer le dernier album de Neil Young (Le Noise), mais cela fait neuf ans (Greendale/2003) que le canadien n’a pas enregistré avec ses potes de 40 ans, le mythique Crazy Horse.

 

Pour l’événement, car c’en est un, l’attelage des meilleures heures est ressorti du ranch et recomposé au grand complet. Billy Talbot, Ralph Molina et Poncho Sampedro (absent sur Greendale) pointent à l’appel d’Americana (2012) qui doit être, si je ne m’abuse quelque chose comme le numéro 34 de son impressionnante et pléthorique discographie.

 

Il n’aura pas fallu trente secondes pour que tout ce joli monde soit sur la même longueur d’onde de cet Americana qui, comme tout l’indique, rassemble un lot de classiques empruntés au folklore ricain : Oh Susannah, Clementine, This Land Is Your Land, High Flyin’ Bird (Jefferson Airplane), Tom Dooley, Gallows Pole (Led Zep)…

 

Young et ses acolytes revisitent une Amérique certes galvaudée, mais collant encore de près à cette actualité (les paroles dont certaines sont centenaires, sont toujours aussi pertinentes des décennies plus tard) et lui font subir un traitement sonique sans ménagement.

 

Ces airs que le temps a érodés, Pépère et ses Chevaux Fous prennent un malin plaisir à leur donner une seconde jeunesse, façon Loner. Les guitares incendiaires frémissent, se distordent comme jamais, perforant quelques tympans au passage, ça réverbère, ça bastonne et ça délire de toutes parts.

 

Young fait le reste comme quand il livrait ses joutes les plus épiques avec le Crazy Horse. A 67 balais, le plus américain des canadiens est toujours aussi vert, incisif, et poignant, la voix est toujours aussi crade et limite, mais le toujours jeune homme a encore envie d’en découdre, de donner de l’émotion et vous voudriez qu’on manque ça ? Faudrait être un sacré « bolosse » pour passer à côté d’Americana, je vous le dis, qui plus est par les temps de disette actuels.

 

Le pari était osé, mais au final, Young qui jouit d’une grande liberté artistique, réussit parfaitement sa gageure de faire du neuf (et quel neuf !) avec du vieux, de transformer ce répertoire-solution de facilité délicat, parce qu’entré dans la culture populaire, en un brûlot rock labellisé Young.

 

C’est vraiment comme à la bonne époque, ça envoie du lourd, sans temps morts, sans limite. Les retrouvailles sont joyeuses. Serait-ce l’effet Crazy Horse ? Trop fort, le vieux ! Je vous fiche mon billet qu’Americana tiendra largement son rang dans la production de 2012. On parie ? (RAZOR)

 

 

 

1) Oh Susannah.

 

2) Clementine.

 

3) Tom Dooley.

 

4) Gallows Pole.

 

5) Get A Job.

 

6) Travel On.

 

7) High Flyin’ Bird.

 

8) She’ll Be Comin ’Round The Mountain.

 

9) This Land Is Your Land.

 

10) Wayfarin’ Stranger.

 

11) God Save The Queen.

 

 

 

Billy Talbot:basse.

 

Ralph Molina:batterie.

 

Poncho Sampedro:guitare.

 

Neil Young:guitare,chant.

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Rien d'un disque pépère.

Publié le par RAZOR

Neil-Young---Le-Noise---2010.jpg

Genre: rock.

 

NEIL YOUNG

 

LE NOISE - 2010

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Ecrire une chronique sur cette nouvelle pièce de Neil Young me titillait depuis que l'album fut publié. Mais ayant prêté serment, sur la tête de je ne sais plus quel saint, de ne me consacrer uniquement qu'à des albums des années 60/70, je ne voulais pas déroger à cet engagement personnel et sortir de ce cadre. Et puis, aveu de faiblesse, je tombe dans le panneau de l'affectif, parce que Neil Young et moi, c'est une longue histoire d'amour dont la genèse est fixée à ses débuts dans le Buffalo Springfield. Je craque, et me voilà à commenter le dernier opus du canadien à la voix haut perchée (mais un peu plus fragile), voix toujours aussi caractéristique en dépit de son âge avancé (il accusera 67 printemps le 12 novembre 2012).

 

J'en vois déjà, impatients d'en découdre avec le Loner, qui me tirent la manche : « Et alors ? C'est comment ? Toujours dans le coup, le vieux Neil ? ». Je ne vais pas tergiverser, ni vous faire languir : Le Noise, s'il n'est pas un chef d'oeuvre, n'en est pas moins une bien belle surprise.

 

Inspiré, brut, dépouillé, essentiellement électrique, Le Noise succède à Fork In The Road de 2009. Il est un face-à-face entre Neil, venu sans groupe, et ses deux guitares, acoustique et électrique, que le canadien alterne avec bonheur. Jamais le surnom de Solitaire (The Loner) ne lui a si bien collé à la peau.

 

Dès l'entame, le contact est raide, les riffs abrasifs et coupants, les accords de son folk corrosifs, la voix touchante, les textes intelligents et beaux, parfois sombres. Des intermèdes mélancoliques, précieux et raffinés, doux, portés par une guitare acoustique inspirée d'Harvest, s'insèrent dans cet univers râpeux et aux excellents effets sonores (le son est un peu cathédral).

 

Produit par Daniel Lanois, son alter ego canadien, accompagné de ses grattes, Neil Young, sur ce dernier album (son 34ème, il me semble), frappe fort. Le Noise n'a rien du disque pépère, fait par un pépère pour des pépères. Au contraire, il sonne djeune et redonne un coup de fouet à la carrière du rocker de Toronto, qui a encore les moyens et la matière, l'envie aussi, pour pondre un très grand disque.

 

Dans les faits, Le Noise propose huit titres aux paroles axées sur l'amour qui fout le camp, la guerre, l'espoir, la colère, la peur du futur. Une balade rock, Walk With Me, ouvre dans une ambiance lourde et cradingue, pourvue d'effets et de distorsions. L'homme sait y faire, même seul. Pendant trente huit minutes, il va à l'essentiel, dans une atmosphère claire/obscure. Les belles mélodies portées par Hitchhiker et Sign Of Love, le réussi Rumblin', les sublimes acoustiques Love And War et Peaceful Valley Boulevard, élevés au rang de joyaux, justifient l'achat de ce disque d'une beauté insolente.

 

Neil Young ne nous y apprend rien qu'on ne connaisse déjà de sa façon de jouer, de sa manière de maîtriser son art, de son aptitude réelle à bien « songwriter ». Par contre, l'association avec Lanois est un vrai bonheur. A découvrir impérativement, le vieux est toujours là. Le rock, c'est son terrain, Le Noise abonde en ce sens (RAZOR).


 

1) Walk With Me.

2) Sign Of Love.

3) Someone's Gonna Rescue You.

4) Love And War.

5) Angry World.

6) Hitchhiker.

7) Peaceful Valley Boulevard.

8) Rumblin'.


 

Neil Young:guitare électrique,guitare acoustique,chant. 

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Retour au pays.

Publié le par RAZOR

Neil-Young---A-Treasure---2011.jpg

Genre: country.

 

NEIL YOUNG & THE INTERNATIONAL HARVESTERS

 

A TREASURE - 2011  (3,5)

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Mais où s’arrêtera-t-il ? Jusqu’où Neil Young va-t-il fouiller ses archives et continuer à en exhumer de savoureuses  reliques ? A Treasure (2011), dernier épisode en date, nous oblige à une nouvelle halte sur la carrière du Loner. Une énième  chasse au trésor. Celle qui dicte la sélection présente sur cet album s’inscrit dans une période vue comme artistiquement stérile par les fidèles partisan du canadien.

 

Dans sa traversée du désert des années 80, englué dans les voies boueuses  de l’électro et de la new wave, du rockhabilly,  plus rien (hormis Old Ways) ne relie Neil Young de l’artiste prolifique et inspiré  de l’époque Harvest.  L’homme est assez intelligent et lucide pour s’en apercevoir, aussi, dans le sillage du très countrysé Old Ways (c’était l’année du Farm Aid), dont  Geffen Records rejettera le principe de l’œuvre anti-commerciale par définition (la country n’était pas en odeur de sainteté auprès de la masse, ni compatible avec la notion de rentabilité) et poursuivra Young devant les tribunaux pour avoir dérogé aux  règles du contrat les unissant, il part en tournée de promotion (1984/85) avec, pour compagnon, l’International Harvesters (Nashville).

 

Si les diverses archives exhumées jusqu’alors nous ont révélées le Young à cheval entre acoustique et électrique, passant du folk au rock, elles nous rappellent via l’épisode A Treasure que Young a tâté et bien, du country. Certains LP du Loner en distillent ça-et-là avec parcimonie et à bon escient ; ils ont généralement été accompagnés de commentaires plutôt élogieux.

 

Pour l’heure, l’intermède qu’il s’offre ici a le museau à fond dans le genre. Tant pis pour ceux qui ont du mal avec la country music, tant mieux pour les autres.  Quoi que le fougeux Grey Riders et les près de huit minutes de Southern Pacific (que l’on trouve sur l’album Re-Actor) possèdent ce petit côté rock qui ne déplaira pas aux allergiques.

 

Parmi les 12 titres live compilés et archivés pour la circonstance, cinq sont inédits comme le délicieux Amber Jean (en hommage à sa fille Amber née juste avant la tournée en question), Let Your Fingers Do The Walking, l’original et torride Soul Of A Woman, Nothing Is Perfect et Grey Riders. Flying On The Ground Is Wrong remonte, par contre, au premier Buffalo, tandis que Are You Ready For The Country figure sur Harvest (1972). Le regretté Ben Keith (mort en 2010) qui œuvre à  la pedal steel guitare, Rufus Thibodeaux, le violon déjanté de la country, Bill Drummond, bassiste, Anthony Crawford (guitare, banjo), Karl Himmel (batterie), le pianiste Spooner Oldham (relayé par Hargus « Pig » Robbins sur  les trois derniers titres sur lesquels la basse échoit à Joe Allen) constituent le line-up complice, compétent, homogène et motivé, sélectionné par l’œil avisé du canadien. Chaque médaille, fut-elle d’or, a son revers.

 

Comme c’est résolument country, tout le ton du disque s’installe dans un état d’esprit similaire, ce qui signifie qu’il peut parfois, au fil de l’écoute, engendrer une certaine sensation de monotonie ou de répétitif. Au final, si trésor, il y a, il faut bien creuser. On retiendra surtout les pistes jamais publiées préalablement, l’International Harvesters (de vrais pros de sessions) et son super pedal steel player, Ben Keith.

 

Je crois surtout que le véritable trésor de ce disque est de permettre de découvrir une nouvelle facette de Young, pas la plus populaire mais certainement pas la pire comme j’ai pu le lire par ailleurs.

 

Il ressort que ce disque déterré a une vraie raison d’être auprès des inconditionnels de musique  de terroir et des fans de Young qui ne laissent rien passer sur leur idole. Quant à moi, je l’ai écouté.

 

J’ai apprécié, mais n’ai pas l’intention de l’acquérir à n’importe quel prix, non pas que la performance du moment soit inintéressante ou mauvaise, mais mes centres d’intérêt pour Young portent sur d’autres périodes de sa carrière. Et si, réflexion faite, le vrai trésor de cette publication était l’International Harvesters Band ? Vous avez pensé à cette option ? (RAZOR).

 

 

 

1) Amber Jean.

2) Are You Ready For The Country?

3) It Might Have Been.

4) Bound For Glory.

5) Let Your Fingers Do The Xalking.

6) Flying On The Ground Is Wrong.

7) Motor City.

8) Soul Of A Woman.

9) Get Back To The Country.

10) Southern Pacific.

11) Nothing Is Perfect.

12) Grey Riders.

 


 

Neil Young:guitare,chant.

Ben “Long Grain” Keith:pedal steel guitare,lap steel guitare,chant.

Anthony Crawford:guitare,banjo,chant.

Rufus Thibodeaux:violon.

Spooner Oldham:piano.

Tim Drummond:basse.

Karl Himmel:batterie.

Hargus “Pig” Robbins:piano sur 10/11/12.

Joe Allen:basse sur 10/11/12.

Matraca Berg,Tracy Nelson:chœurs sur 11.

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Le Graal.

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Neil-Young----Time-Fades-Away---1973.jpg

Genre: rock, live.

 

NEIL YOUNG

 

TIME FADES AWAY - 1973

 

Album live de 1973, Time Fades Away, qui reprend des enregistrements de plusieurs concerts lors d’une tournée dramatique (hormis le titre Love In Mind, pris lors d’une tournée à Los Angeles) en 1971, a une histoire. Un drame sur fond de drogue.

 

Tout le monde connaît le penchant de Danny Whitten pour les drogues dures (The Needle And The Damage Done, sur Harvest, allait dans ce sens). Ce musicien, ami de Neil Young, pose problème au Loner du fait que, choisi pour assurer la guitare de la tournée (octobre 1972 à avril 1973 avec les Stray Gators), il est quasiment incapable de tenir son rôle au sein de la formation. Cela se situe après la sortie et le succès mondial d’Harvest. La tournée doit également mener le canadien en Europe, comme c’était initialement prévu (mais n’ira pas à son terme).

 

Dany Whitten, junkie jusqu’au bout des veines, raide défoncé, n’est pas en mesure de faire le job, Neil Young va le virer avec 200 dollars pour seule rétribution (et un vol pour la Californie). Le 18 novembre 1972, Neil apprend l’affreuse nouvelle du décès de son ami par overdose et ne s’en remet pas, se réfugiant dans la Téquila (obsédé par ce malheur dont il porte la responsabilité à l’époque, il s’en sortira en exorcisant les démons qui l’habitent, dans Tonight’s The Night).

 

Le canadien devient irritable, emmerde tout le monde, s’en prend à son groupe, au public, délaisse sa fidèle et indissociable Gibson Les Paul pour une Gibson Flying V, chante mal (Crosby et Nash rejoindront Neil Young pour assurer les guitares rythmiques et accroître les harmonies vocales, tant le canadien est défaillant dans sa voix ; il semblerait souffrir d’une infection de la gorge), joue mal les morceaux pour lesquels le public l’attend (la promotion d’Harvest), ne maîtrise pas du tout les nouvelles compositions alors inédites. Le son devient lourd et dégueulasse. Bref, on est loin du Neil Young cool et bucolique d’Harvest, du génial musicien, de l’incomparable songwriter.

 

Là où l’artiste doit assoir sa notoriété, il prend le contrepied inexpliqué. A un point tel qu’il suscite des interrogations, tant il pète un câble. Exaspéré, son batteur Kenneth Buttrey (remplacé par Johnny Barbota) lui claque la porte au nez fin janvier 1973 et Jack Nitzsche ne se fait pas prier pour dire ses quatre vérités au boss. Adieu l’Europe, la tournée prend fin à Salt Lake City. Time Fades Away est le fruit de ce chaos. Cradingue, abrasif, poisseux, tumultueux, désabusé, cynique, agressif…autant d’ingrédients qui font la réussite d’un live.

 

Time Fades Away ? Un bijou pour démarrer, suivi de l’apaisant Journey Through The Past, ballade mélancolique (Love In Mind et The Bridge sont dans le même registre piano/harmonica). L’introspectif Don’t Be Denied (qui démarre la face B du LP de 1973) voit Neil Young s’auto-flageller tandis que Last Dance, titre exceptionnel et point culminant du LP, achève le disque. Entre temps, à ne pas négliger, un mélancolique L.A. et un Yonder Stands The Sinner, noir, brutal, mais terriblement beau. Time Fades Away, c’est en quelque sorte la noirceur de Tonight’s The Night sans la maturité.

 

C’est un des disques les plus remarquables du Loner dans une ambiance tendue. Il est l’un des trois albums obscurs et angoissés du Solitaire avec Tonight’s The Night et On The Beach. Un grand album douloureux, témoin d’une période très difficile de la vie de Neil Young (RAZOR).


 

1) Time Fades Away.

2) Journey Through The Past.

3) Yonder Stands The Sinner.

4) L.A.

5) Love In Mind.

6) Don't Be Denied.

7) The Bridge.

8) Last Dance.


 

Neil Young:guitare,piano,harmonica,chant.

Ben Keith:pedal steel guitare,harmonies vocales sur 1/3/4/6/8.

Jack Nitzsche:piano sur 1/3/4/6/8.

Johnny Barbata:batterie sur 1/3/4/6/8.

Tim Drummond:basse sur 1/3/6/8.

Joe Yankee:basse sur 4.

David Crosby:guitare rythmique,choeurs sur 3/8.

Graham Nash:choeurs sur 8.

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Retour aux sources.

Publié le par RAZOR

Neil-Young---Comes-A-Time----1978.jpg

Genre: rock, folk-rock, country-rock.

 

NEIL YOUNG

 

COMES A TIME - 1978

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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Comes A Time a pour vocation première de faire passer un très bon moment à l’auditeur. On va voir que l'effet est gagnant. Sorti en 1978, Neil Young revient à un style country-folk-rock qui lui sied à merveille.

 

Après 1975 et Zuma, un très bon album, Neil, dont le parcours professionnel et artistique était alors instable, voire agité (un projet avec le compère de toujours Stephen Stills, une compil’ et une apparition au concert d’adieu du Band, un album précédent American Stars’n’Bars insignifiant) pose ses valises et retrouve un peu de calme.

 

Comes A Time est le reflet de ce besoin de souffler du Loner. C’est du Young façon Harvest (sans atteindre toutefois le même degré de qualité), le Young de ses débuts en solo. C’est léger comme dans les titres qui ouvrent le disque Goin’ Back et Comes A Time.

 

Avec un Crazy Horse moins électrique, le Loner nous offre deux jolis morceaux, Look Out For My Love et Lotta Love. La voix de Nicolette Larson vient soutenir celle de Neil dans une grande harmonie vocale, comme c’est le cas dans le seul titre « électrifié » de l’album, Motorcycle Mama (avec Already One).

 

A relever, une belle reprise du standard folk signé originellement Ian Tyson (années 1960), le superbe Four Strong Winds (repris en français par Hugues Aufray). Les mélodies sont très agréables, les textes autobiographiques et d’une grande douceur.

 

S’il n’a pas le label de bijou comme Harvest, Comes A Time n’en est pas moins un très bel album qui rassure les fans sur les possibilités du « loner » à un moment où sa carrière était cahotique. Neil Young sait encore y faire et c’est tant mieux pour notre plaisir (RAZOR).

 

 

1) Goin' Back.

2) Comes A Time.

3) Look Out For My Love.

4) Lotta Love.

5) Peace Of Mind.

6) Human Highway.

7) Already One.

8) Field Of Opportunity.

9) Motorcycle Mama.

10) Four Strong Winds.


 

Neil Young:guitare,harmonica,chant.

Frank Sanpedro:guitare,chant.

Billy Talbot:basse,chant.

Ralph Molina:batterie,chant.

Tim Mulligan:saxophone.

Nicolette Larson:harmonie vocales.

Ben Keith:steel guitare.

Karl Himmel:batterie.

Tim Drummond:basse.

Spooner Oldham:piano.

Rufus Thibodeaux:violon.

Joe Osborn:basse.

Larrie Londin:batterie.

J.J. Cale:guitare électrique.

Farrel Morris:percussions.

Rita Fey:autoharpe.

Grant Boatwright,John Christopher,Jerry Shook,Vic Jordan:guitare acoustique.

Steve Gibson,Dale Sellers,Ray Edenton:guitare acoustique.

Shelly Kurkland,Stephanie Woolf,Marvin Chantry,Roy Christensen:cordes.

Gary Vanosdale,Carl Goroditsby,George Binkley,Steve Smith:cordes.

Larry Harvin,Larry Lasson,Carol Walker,Rebecca Lynch,Chuck Cochran:cordes.

Virginia Ghristensen,Maryanna Harvin,George Kosmola,Martha McCrory:cordes.

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Inoubliable Cortez...

Publié le par RAZOR

Neil-Young---Zuma---1975.jpg

Genre: rock.

 

NEIL YOUNG WITH CRAZY HORSE

 

ZUMA - 1975

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

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En 1975 sort Zuma dont la pochette est d’une laideur crasse. D’emblée, la première idée qui vous vient à l'esprit est que le contenu doit être du même tonneau. Faux, le canadien nous gratifie, en 1975, d’un album superbe, bien dans le style sombre-torturé-électrique-puissant qu’on lui connaît sur Tonight’s The Night (mais moins dépressif quand même) et On The Beach.

 

On est donc loin du Neil d’Harvest et du folk de sa période féconde, mais c’est inspiré et ça sent le vécu. Accompagné de David Crosby (guitare), de Stephen Stills qui officie à la basse, de Tim Drummond (basse, batterie) et de Ralph Molina à la batterie, le « Loner » nous livre un Zuma, complètement rock & Roll, mais torturé dans les textes, torturé, avec une voix blessée, torturé dans son jeu musical également.

 

Neil Young, au côté animal et à la guitare cradingue, panse ses blessures avec son instrument. Et le cataplasme prend puissamment avec le rock musclé et sans fioritures de l’excitant Don’t Cry No Tears (génial morceau), suivi d’un titre à te filer un coup de déprime, Danger Bird (un de ses meilleurs titres).

 

L’agressif Drive Back, Barstool Blues et sa guitare qui hurle, le jubilatoire Stupid Girl alternent avec des ballades comme Pardon My Heart (acoustique), Looking For A Love, pop, et Through My Sails qui réunit CSNY.

 

Mais le nec plus ultra de Zuma, c’est le lumineux mais sinistre et puissant Cortez The Killer (quel solo immortel !), l’avant dernier morceau. En conclusion, dans Zuma, Neil Young fait tantôt dans le gai, tantôt dans le noir.

 

S’il n’est pas le plus connu des albums de Neil Young, il n’en demeure pas moins un disque varié, incontournable, d’un mec torturé et nostalgique. Qui plus est, le Crazy Horse est au top de sa forme (RAZOR).


 

1) Don't Cry No Tears.

2) Danger Bird.

3) Pardon My Heart.

4) Lookin' For A Love.

5) Barstool Blues.

6) Stupid Girl.

7) Drive Back.

8) Cortez The killer.

9)Through My Sails.


 

Neil Young:chant,guitare.

Frank Sanpedro:guitare.

Billy Talbot:chant,basse.

Ralph Molina:chant,batterie.

Tim Drummond:basse sur Pardon My Heart.

David Crosby:chant sur Through My Sails.

Stephen Stills:chant,basse sur Through My Sails.

Graham Nash:chant sur Through My Sails.

Russ Kunkel:congas sur Through My Sails.

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