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Entre rêve et réalité.

Publié le par RAZOR

Jackson-Browne---Saturate-Before-Using---1972.jpg

Genre: folk-rock, country-rock, west coast.

 

JACKSON BROWNE

 

SATURATE BEFORE USING - 1972

 

POUR ECOUTER JACKSON BROWNE - SATURATE BEFORE USING - 1972

 

link

 

 

Très bon album que le Saturate Before Using (1972) en question. Parallèlement très grand artiste que ce Jackson Browne, son auteur, américain né en Allemagne car fils de militaire et artiste engagé s’il en est. De Browne, l’histoire retient principalement  Running On Empty, publié en 1977, mais, avant de toucher du doigt la notoriété, il y eut un avant : Saturate Before Using, son premier LP, suivi du bon mais méconnu For Everyman (73) ainsi que de l’excellent Late For The Sky (74) dans lequel Scorsese pioche pour soutenir son film Taxi Driver et de The Pretender (76), un peu en retrait.


Co-auteur (avec Glenn Frey) du Take It Easy popularisé par Eagles, claviériste éphémère du premier Nitty Gritty Dirt Band, alors rival des Byrds dans le genre folk-rock/country-rock (1965), Jackson Browne, de retour chez l’Oncle Sam et plus particulièrement à L.A, bosse un temps, à New-York, avec Tim Buckley et Nico avant de se lancer à son propre compte.

 

C’est sur la terre californienne que naît son premier jet, le fameux Saturate Before Using. Jackson a 23 balais, des mélodies folk, des paroles saisissantes plein la tête et des fourmis dans les doigts à vouloir, sans délai, leur donner vie, les partager. Gorgée de soleil, tantôt apaisante et mélancolique, parfois plus musclée, l’œuvre initiale, autobiographique, du natif d’Heidelberg s’écoule paisiblement, tranquilou, en toute décontraction, dans une agréable homogénéité, avec une surprenante maturité et un aplomb étonnant. Plaisante à plus d’un titre, elle transporte son lot d’émotion tout le long de l’écoute. Arrangée avec raffinement, elle séduit à l’image de ses morceaux-vedette, Rock Me On The Water, Jamaica Say You Will, Doctor Of My Eyes, Song For Adam, My Opening Farewell, des modèles de très grandes chansons qui frisent la perfection. Jackson Browne compte, il faut s’en souvenir, parmi les auteurs-compositeurs les plus talentueux et intelligents du moment ; l’artiste a souvent été sollicité pour alimenter les catalogues d’autrui.

 

Celui qui fut soutien de John Kerry aux élections ricaines de 2004, qui s’investit, dès 78, aux côtés de Graham Nash et Bonnie Raitt dans le mouvement anti-nucléaire No Nukes, installe, dès son premier essai en solitaire, la norme Jackson Browne qu’il porte à un niveau si haut, que seuls les tous grands pourront approcher. Je ne vous en dis pas plus. Fermez les yeux et laissez-vous aller, Jackson, entouré de cadors de la meilleure trempe (David Crosby, Craig Doerge, Jess Ed Davis, Jimmie Fadden, Jim Gordon, Sneaky Pete Kleinow, Russ Kunkel, Albert Lee, Leland Sklar et Clarence White) fait le reste. C’est juste superbe et poignant (RAZOR).

 

 

 

1. Rock Me on the Water.

2. Doctor My Eyes.

3. Jamaica Say You Will.

4. My Opening Farewell.

5. From Silver Lake.

6. Song for Adam.

7. Something Fine.

8. Looking Into You.

9. A Child in These Hills.

10. Under the Falling Sky.

 

 

 

Jackson Browne:guitare,piano,claviers,chant.

David Campbell:violon.

David Crosby:choeurs.

Jesse Ed Davis:guitare sur 2.

Craig Doerge:piano,claviers sur 1/4/5.

Jimmie Fadden:harmonica.

Jim Gordon:orgue.

David Jackson:piano sur 10.

Sneaky Pete Kleinow:pedal steel guitare.

Leah Kunkel:chœurs sur 5.

Russ Kunkel:batterie.

Albert Lee:guitare,piano électrique sur 9/10.

Leland Sklar:basse.

Clarence White:guitare acoustique sur 3.

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Un novateur dans le rock.

Publié le par RAZOR

Randy-Newman---12-Songs---1970.jpg

Genre: pop, rock, blues, folk.

 

RANDY NEWMAN

 

12 SONGS - 1970

 

POUR ECOUTER RANDY NEWMAN - 12 SONGS - 1970

 

link

 

 

S’il n’a pas déclenché des mouvements de foule pour son acquisition, ni soulevé les passions populaires, 12 Songs (1970), deuxième LP du californien Randy Newman, n’en est pas moins considéré par la presse spécialisée de l’époque comme un album essentiel parce qu’audacieux. Grande étape de sa carrière, il est encore régulièrement cité aujourd’hui parmi les plus grands disques du rock.

 

Pour l’occasion, l’angelin s’avère très novateur dans le concert ambiant, mélangeant témérairement pop, rock, blues, folk et blues, endossant divers costumes pour user d’histoires simples mais sournoises, brodées autour d’un lyrisme original certes mais surtout caustique, cynique, parfois démoniaque. Le rock d’alors n’avait que rarement été confronté à ce type de prestataire musical. Randy Newman a fait le choix de cette voie et au vu de ce disque, il ne se discute même pas. Quoi qu’il en fût, le subtil et détonnant 12 Songs a ouvert la voie à sa lumineuse carrière.

 

L’eau a depuis coulé sous le pont. Ce compositeur hors pair, pianiste et chanteur, auteur sardonique de la première heure, élevé à la Nouvelle-Orléans et vraisemblablement sustenté au répertoire de Fats Dominos, vire progressivement de bord, en s’impliquant, comme ses oncles et cousins, dans la musique de films et de séries TV où il s’est imposé comme un compositeur de ciné à part entière. Ainsi, on le retrouve derrière des réalisations comme la B.O des Toy Story 1, 2 et 3 (Disney), Ragtime de Milos Foreman, Maverick de Richard Donner, l’Eveil de Penny Marshall, Pur Sang de Gary Ross ou encore Jeu de Dupes de George Clooney, pour n’en citer que quelques-uns.

 

Mais là n’est pas le propos du moment ; revenons à 12 Songs dont toute la croustillance revient à sa sophistication et à un cran étalé peu coutumier alors. Evoquer la violence ou le racisme (Yellow Man ou My Old Kentucky Home) sous l’angle grimacier et par le petit bout de la lorgnette, fallait oser, car ça n’était pas dans le ton des seventies. Randy se l’est autorisé ; son toupet a trouvé en retour les faveurs des critiques, moins celle d’un réseau de fans encore maigrelet, peu enclins et pas préparés à adhérer à cette forme d’écriture, à cette caste d’artistes, malgré la pertinence de son premier album Randy Newman (Creates Something New Under The Sun - 1968) et l’excentricité de son talent.

12 Songs, summum du persifflage en chansons, reflète un lot de titres charmants, aux mélodies porteuses, bien produits, bien en rythme, et délicieusement, subtilement, lumineusement écrits. L’accompagnement est limité à la portion congrue. Autour du piano raffiné et du chant émouvant de Randy, le support se résume à un ensemble guitare/basse/batterie/percus qui œuvre dans la retenue et la délicatesse. En font partie des pointures comme Clarence White et Ron Elliott (guitares), Ry Cooder (slide), Lyle Ritz et Al McKibbon (basse), Gene Parsons et Jim Gordon (batterie) ainsi que Milt Holland et Roy Harte (percussions). Que du beau linge, cela va de soi.

 

12 Songs s’écoute religieusement pour en apprécier toute la substantifique moelle. Suzanne, Lucinda, Let’s Burn Down The Cornfield, Lover’s Prayer, Mama Told Me Not To Come, Have You Seen My Baby… la rigolade s’organise. Avec l’âge et le recul, l’œuvre a encore pris du slip et n’en est que meilleure. Dont acte (RAZOR).

 

 

 

1. Have You Seen My Baby?

2. Let's Burn Down the Cornfield.

3. Mama Told Me (Not to Come).

4. Suzanne.

5. Lover's Prayer.

6. Lucinda" (Newman) – 2:40

7. Underneath the Harlem Moon.

8. Yellow Man.

9. My Old Kentucky Home.

10. Rosemary.

11. If You Need Oil.

12. Uncle Bob's Midnight Blues.

 

 

 

Clarence White,Ron Elliott:guitare

Ry Cooder:slide guitare.

Randy Newman:piano,chant.

Lyle Ritz,Al McKibbon:basse.

Gene Parsons,Jim Gordon:batterie.

Roy Harte,Milt Holland:percussions.

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On prend tout ou on ne prend rien.

Publié le par RAZOR

FOXX---The-Revolt-Of-Emily-Young---1970.jpg

Genre:concept album, pop rock psychédélique.

 

FOXX

 

THE REVOLT OF EMILY YOUNG - 1970

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Sur son bulletin trimestriel pourrait figurer l’annotation suivante : « Mérite mieux que l’oubli dans lequel il se complaît depuis plus de quarante ans ». Pourtant, s’il est un disque qui avait toutes les qualités pour pouvoir bien figurer à l’étage supérieur, c’est ce The Revolt Of Emily Young (Decca Records). Il est crédité à Foxx, groupe de studio texan monté ponctuellement pour faire aboutir, en mai 1970, ce sublime projet de pop rock psychédélique, arrangé par Bergen White, homme de l’ombre qui fait briller les autres : on lui doit notamment une implication énorme dans Polk Salad Annie de Tony Joe White (1969).

 

Derrière Foxx et son unique fait d’armes, se profilent l’éditeur discographique de renom, Buzz Cason (compositeur, claviériste, ingénieur et producteur) une icône de Nashville plus connue pour avoir bossé avec Elvis Presley et Jimmy Buffett, ainsi que Pepper Martin (guitariste, chanteur et co-compositeur). Apparaissent aussi des acteurs tels qu’Al Perkins (guitare et chant), Little Joe Martin (batterie et chant), Butch Bourque (basse et chant).

 

The Revolt Of Emily Young est ce que l’on appelle un concept album, genre alors en vogue (Pet Sounds des Beach Boys et Sergent Peppers des Beatles, Blonde On Blonde de Dylan, Aqualung de Jethro Tull, The Lamb Lies On Broadway de Genesis, l’Homme à la Tête de Chou de Gainsbourg…). L’œuvre imaginée par le tandem Buzz Cason/Pepper Martin, s’appuie ici sur le cheminement personnel et spirituel de l’héroïne, Emily Young. Le scénario est complètement dans le ton d’une époque qui voit alors se perdre beaucoup de ses héros et de ses contemporains, partis quêter l’illumination et disparus au bout d’une seringue.

 

Album consistant, construit sur de très jolies chansons, brodé autour de remarquables  mélodies, pétillant d’idées, bien orchestré et bien mené par un line-up compétent (Al Perkins, c’est les Flying Burrito, Manassas et Souther Hillman Furay Band), il déroule une quinzaine de brillantes pistes psyché, alternées entre douceur et force, qui captent l’intérêt dès le début et le maintiennent jusqu’à son terme. Ce qui est plutôt rare pour ce genre de disques.

 

Compte tenu que ces titres prennent place et s’imbriquent dans un canevas bien réglé, en ressortir un plus qu’un autre n’aurait pas de sens. On prend tout le lot ou on ne touche à rien. Et vous verrez que le temps d’écoute passe vite, qu’on en ressort heureux, ce qui est un signe à son avantage. Alors comme moi, vous vous poserez la question de savoir comment une aussi belle œuvre a pu passer entre les mailles du filet et disparaître dans les hypogées du rock (RAZOR).

 

 

 

Face 1.

1. New Bethel Awakening.
2. Rebecca's Prayer.
3. Doctor John.
4. Sunshine Children.
5. Rock Jock Bobby Sloan.
6. In The Garden.
7. Syndrome Of Change.

Face 2.

1. Highway Children.
2. Into Something Real.
3. Opus Epyllion (The Age Of Light).
4. Flight Termination.
5. Just Another Village Incident.
6. Last Words.
7. New Bethel Awakening II.
8. The Revolt of Emily Young.



 

Butch Bourque:basse,chant.      

Buzz Cason:compositeur,ingénieur,orgue,piano,producteur.

Little Joe Martin:batterie,chant.

Pepper Martin:compositeur,guitare,chant.

Al Perkins:guitare,chant.

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Y'a mieux, mais c'est plus cher.

Publié le par RAZOR

Alamo - Alamo - 1971

Genre: hard rock,heavy,southern rock,psych.

 

ALAMO

 

ALAMO - 1971

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (SOFT AND GENTLE) link

 

 

Du rock ou plutôt du hard rock bien ficelé, qui flirte, à dose homéopathique avec le southern rock, Alamo d’Alamo (1971) n’a pas la prétention (et encore moins les atouts qu’il faut pour) de postuler pour les lauriers d’album du siècle. Qu’il se contente d’être du travail honnête et décent, c’est déjà un beau compliment.

 

Leur seul LP ne les distingue pas du lot très fourni des groupes lourds et âpres, mais ce legs, situé dans le moule de ce qui se faisait alors beaucoup au début des 70’s et aux States, a le mérite de bien canaliser ce côté graveleux qui aurait pu les situer du côté du Texas. C’est mal les connaître.

 

Alamo a pignon sur rue à Memphis et doit pour beaucoup à Larry Raspberry qui, avec Jimmy Hart, a préalablement porté haut et loin les couleurs de l’étendard Gentrys (Keep On Dancing), puis qui, après Alamo, vaquera avec succès aux destinées de l’excellent The Highsteppers.

 

L’Alamo sous sa forme initiale, se compose d’un trio constitué de Richard Rosebrough, batteur et par ailleurs ingénieur du son, Raspberry et le claviériste  Ken Woodley, avant de s’étoffer avec l’arrivée de Larry Davis (basse).

 

Sa caractéristique : de la lourdeur et de la dureté à tous les étages, un jeu de guitare fougueux de Raspberry avec riffs de désosseur confirmé, une utilisation très prononcée de l’Hammond, un chanteur bien bourru pour couronner le toute et une rythmique qui n’est pas là pour faire de la figuration. Du classique à cette époque, mais ça paye, c’est efficace. A fond les manettes dans le cabriolet de Papa, sûr que ça fait son p’tit effet. Avec le casque sur les esgourdes, c’est pas mal non plus, ça envoie et ça décolle le cérumen niché au fond du pavillon auriculaire. J’aime, même si il faut raison garder. Dans le genre, y a mieux mais c’est plus cher.

 

Les huit pistes sont globalement solides et massives (Got To Find Another Way, The World We Seek, Question Raised, Bensome Changes); Soft And Gentle a ma préférence. Conclusion, ça a le mérite d’avoir existé, autant le savoir. D’autant que les frictions en interne vont rapidement miner cette unité homogène. Passe à ton voisin (RAZOR).

 

 

 

Face 1.


1. Got to Find Another Way.

2. Soft and Gentle.

3. The World We Seek.

4. Question Raised.

 

Face 2.


1. Bensome Changes.

2. All New People.

3. Get the Feelin'.

4. Happiness Is Free.


 

Larry Raspberry:guitare.

Richard Rosebrough:batterie.

Larry Davis (aka Larry Changes):basse.

Ken Woodley:claviers,chant.

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