Noble Koss.
Genre:rock,live.
PAUL KOSSOFF & BACK STREET CRAWLER
LIVE AT CRAYDON FAIRFIELD HALLS 15.06.75 (2006)
POUR ECOUTER L'ALBUM
Joe Bonamassa qui touche sa bille sur le sujet dit de lui : « le vibrato d’un guitariste, c’est son empreinte digitale, c’est dans votre ADN, c’est votre personnalité, c’est le timbre de votre voix. Paul Kossoff avait un vibrato rapide, tout en étant bluesy et soulful, un vibrato sous contrôle et toujours passionné ». Arrivé à maturité, le vibrato inné de Kossoff était extraordinaire et inimitable. Paul Kossoff était inimitable.
Il est regrettable que ce guitariste anglais hors pair n’ait pas eu la reconnaissance qu’il mérite. Les bilans et classements ont tendance à l’oublier au moment des comptes ou à le reléguer derrière le quatuor britannique Clapton, Green, Lee, Page dont il est au moins l’égal et auxquels il n’a absolument rien à envier. Mais on ne raye pas des tablettes sur un simple claquement de doigt un musicien de sa trempe, malheureusement doublé d’un junkie notoire qui affiche à peine 25 printemps quand la drogue l’emporte pour toujours. A deux ans près, il intégrait le club des 27, et ça aurait peut-être contribué à ne pas l’oublier.
Le Koss est né pour être guitariste, mais la révélation vient des Bluesbreakers et de Clapton. A 17 ans, il intègre les Black Cat Bones, un groupe de blues électrique anglais, mais c’est sous l’étendard de Free (68) que Paulo, accompagné de Paul Rodgers, Andy Fraser et Simon Kirke embarqué dans ses valises, connaît ses premiers succès avec All Right Now, The Hunter ou Wishing Well. Début 70, Free est le groupe de blues-rock anglais qui vend le plus en Grande-Bretagne.
Le problème chez Kossoff, c’est qu’il est un angoissé permanent, malgré le succès et l’intérêt que lui portent alors les grandes stars du rock. Il est souvent à côté de la plaque en raison d’une consommation outrancière de stups. Son manque de fiabilité de plus en plus récurrent sonne le glas de l’aventure Free. Kossoff se met souvent chiffon, son addiction aux drogues dures prend progressivement le dessus et est de moins en moins en mesure d’assurer sa partition.
A la fin de Free (73) vu par Al Kooper comme le meilleur de tous les groupes, Rodgers et Kirke migrent vers Bad Company tandis que le Koss forme le Back Street Crawler. Alors qu’il semble reprendre du poil de la bête et qu’une tournée britannique s’annonce avec sa nouvelle formation en tête d’affiche et Bad Company en ouverture (avril 76), Kossoff rechute et s’éteint sur le vol Los Angeles New York du 19 mars 76. De l’épisode Free, l’histoire a retenu le superbe Live de 1971. Kossoff y est magistral.
Guitariste influent pour des gars comme Pat Travers, Robin Trower, Joe Bonamassa, Angus Young, Warren Haynes, la force de Kossoff résidait dans sa simplicité, qualité qui faisait l’admiration de ses congénères de la profession et le respect de son auditoire.
Back Street Crawler (1973) est le titre de l’album qui marque sa sortie de Free et ses premières joutes en solo. C’est aussi le nom qu’il donne à son unité de blues-rock composée de Tony Braunagel, Terry Wilson et Mike Montgomery avec lesquels il publie The Band Played On en 75.
La tournée de mai/juin 75 qui voit BSC atterrir au Fairfield Halls de Croydon, dans la banlieue londonienne, sert de support à la promotion de cet album qui doit sortir en fin d’année. Dans le même temps, se finalisent parallèlement les derniers détails du disque. De nouvelles dates supplmentaires sont annoncées, mais Kossoff ne peut les honorer qu’après la sortie du LP prévue en octobre, pour des problèmes de santé. La maladie s’aggravant malgré les traitements, cette prestation scénique est une des dernières apparitions officielles de Kossoff. La fin est programmée le 3 mars 76 au Starwood de Los Angeles…
Retour au Fairfield Halls (juin 75). Il faut en être, les occasions de se péter du Kos live étant maigres, la faute à un catalogue qui n’a pas eu le temps de prendre du coffre pour les raisons que l’on connaît. En dépit d’une qualité sonore un peu boiteuse et malgré les efforts louables de remastérisation, ce live est hyper dynamique et très excitant.
S’il est encore des sceptiques pour émettre un doute sur mes propos initiaux favorables au soldat Kossoff, qu’ils ouvrent grand leurs esgourdes. Sa présente performance apportera indéniablement de l’eau à leur moulin. C’est net et précis ; c’est le Koss de Free. Il est énorme d’entrée de jeu, signe des soli d’enfer, ne faillit que rarement, mais faillit quand même. La dope, que voulez-vous. Mandrax, coke et héro, ça vous fait piquer du blair pour moins que ça.
Comme la troupe est sur la même longueur d’ondes, avec notamment un chanteur de derrière les fagots, le sieur Terry Wilson-Slesser qui la joue dans un registre Steve Marriott, rien ne justifie donc de passer à côté de cette affaire qui vaut son pesant de peanuts.
Les chansons que Back Street Crawler défend sur scène sous le nom de Paul Kossoff, sont essentiellement celles de l’album en cours de réalisation (9/14). Montgomery en est le principal signataire, mais le travail est bien collégial comme le démontre cette écoute que je classe parmi les grands live des années 70. Il m’aurait bien plu d’être dans la salle ce jour là (RAZOR).
1. The Band Played On.
2. Side Kick To The Stars.
3. Long Way Down To The Top.
4. New York.
5. Train Song.
6. Survivor.
7. Stealing My Way.
8. All The Girls Are Crazy.
9. Jason Blue.
10. Rock ‘n’ Roll Junkie.
11. Molten Gold.
12. The Hunter.
13. We Won.
14. Bird Song Blues.
Paul Kossoff:guitare.
Terry Wilson-Slesser:chant,basse.
Tony Braunagel:batterie.
Mike Montgomery:claviers,chant.