Le seul legs de Palmer.
Genre:rock psychédélique.
BRUCE PALMER
THE CYCLE IS COMPLETE - 1971
POUR ECOUTER UN EXTRAIT (OXO PART I)
Il est triste et regrettable que certaines grandes œuvres ne soient jamais remontées à la surface ou remises à l’occasion sous les feux des projecteurs. D’autant plus qu’en ce qui concerne Bruce Palmer, The Cycle Is Complete, objet des regrets qui m’habitent, est la seule qu’il est à faire valoir pour sa propre pomme.
Il y a les cadors et les sous-fifres me direz-vous. Deux points, deux mesures si je peux m’exprimer ainsi. On en fait des tonnes pour Stephen Stills et Neil Young, voire à un degré moindre pour Richie Furay, avec lesquels Bruce Palmer a œuvré au sein du Buffalo Springfield jusqu’à son remplacement par Jim Messina, mais quedal pour celui qui tenait la basse (et de quelle manière !) dans cette formation séminale et anthologique.
Même si Bruce était moins motivé pour la célébrité que les deux compères aux égos surdimensionnés du CSN & Y, il n’en demeure pas moins que la longue improvisation free jazz et psyché en quatre phases tissée autour de la basse de Palmer et figurant au menu de cet opus, mérite louanges et considération.
Elle vaut surtout de replacer sur un même pied d’égalité que ses chefs sous Buffalo, celui qui en était un maillon déterminant mais discret, un membre aussi influent que les autres dans la création du son West Coast des années 60.
Obscur trip instrumental, The Cycle Is Complete (Verve/1971) est fusionné en un mix ésotérique de rock, jazz, folk, psychédélisme et d’influences orientales, échafaudé autour d’une multitude d’instruments (violon, orgue, flûte, hautbois, piano, oboe, congas) et de quelques vocalises (Ricky James Matthews), étiré en une suite tentaculaire de 4 jams qui relèvent pour beaucoup de l’improvisation.
Visionnaire, le rendu de ce gourou musical (dixit Ahmet Ertegun) est proprement sidérant et ne trompe pas sur les substances qui ont accompagnées ces prestations exceptionnelles à écouter le casque vissé sur le crâne pour en exploiter au mieux la substantifique moelle.
Plombé commercialement, cette musique ne se prêtant absolument pas à des desseins mercantiles, il est évident que cet album s’adresse essentiellement aux collectionneurs et nostalgiques de feu Palmer, l’ami de Neil Young. Encore faut-il pouvoir le trouver.
Quoi qu’il en soit, je tenais à cette petite piqûre de rappel à l’égard d’un homme qui a donné beaucoup au rock, surtout au rock californien que j’affectionne. Comme le Canadien de Liverpool (célèbre pour l’affaire du Corbillard de Neil Young) n’est plus là, puisse ma chronique faire d’une pierre, deux coups : réhabiliter le magnifique, frénétique et spontané The Cycle Is The Complete et rendre hommage à cet artiste aux lignes de basse mémorables, mais qui, hélas, n’a jamais tiré profit de son énorme talent malgré les tentatives de son pote Neil Young. A l’écoute de ces quatre pièces, il avait beaucoup à offrir (RAZOR).
Face 1.
1. Alpha-Omega-Apocalypse.
2. Interlude.
Face 2.
1. Oxo.
2. Calm Before the Storm.
Bruce Palmer:guitares,basse.
Ed Roth:orgue.
Rick Matthews:percussions,chant.
Big Black (Danny Ray):congas.
Templeton Parcely (Chester Crill):violon.
Richard Aplan:hautbois,flûte.
Jeff Kaplan:piano.
Paul Lagos:batterie.