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Genre: pop, rock, jazz, latino.
SANTANA
SHAPE SHIFTER - 2012
POUR ECOUTER L'ALBUM
Le trente sixième album de Santana, appuyé par son label Starfaith Records, a tout pour plaire aux fans de A Love Supreme (Coltrane) et de Caravanserai (1972), LP par lequel Carlos a orienté son rock latino vers un style plus jazz-rock et qui, pour aborder ce virage artistique comptait pas moins de sept instrumentaux sur dix. Il séduira parallèlement les inconditionnels de Samba Pa Ti et d’Europa, ces chefs d’œuvre qui laissent la finesse et la sensibilité du jeu de guitare s’exprimer.
Vous l’avez bien compris, le Santana nouveau, celui de Shape Shifter (mai 2012) privilégie le langage instrumental (12 titres sur 13). Cela faisait un moment que Santana ne s’était consacré uniquement à sa musique, à sa guitare et à la spiritualité de cette manière. Hormis le disque de reprises Guitar Heaven (2010) et All That I Am (2005), disque de collaborations décevantes avec des invités pourtant triés sur le volet, il faut remonter à 1999 et au probant Supernatural pour que le mexicain refasse dans l’originalité.
Ce disque que l’on pourrait traduire par « changement de forme » puise son inspiration dans le sort réservé aux Amérindiens, le chicano étant en complet désaccord avec l’Etat de Georgie qui proposait une loi réprimant plus sévèrement l’immigration.
Shape Shifter a un indéniable côté surnaturel, un thème cher à Carlos. Il incarne les affinités de l’artiste pour la spiritualité amérindienne. Devadip (Œil de Dieu), le disciple du guru indien Sri Chinmoy, est donc de retour. Le guitariste aux 100 millions d’albums écoulés dégage toujours autant d’émotion, même s’il manque parfois d’inspiration, et les notes qui fusent de sa Stratocaster ont toujours la même propension à apaiser et à susciter de la mélancolie, du rêve et de la chaleur.
Santana fait du Santana. C’est reconnaissable entre mille et pour ceux qui en doutaient depuis 1999, il peut encore créer de l’extraordinaire musique. Le line-up qui l’accompagne contribue à l’ambiance tribale de Shape Shifter : Chester Thompson assure les claviers, la rythmique est composée de Dennis Chambers (batterie) et de Benny Rietveld (basse) tandis que les percus sont le fait des excellents Karl Perazzo et de Raoul Rekow.
Le fiston, Salvador, contribue, par ailleurs et magnifiquement, au piano sur Canela et Ah Sweet Dancer. Nomad, le morceau titre, la reprise de Toure Kunda, Dom, la samba ensoleillée chantée par Andy Vargas et Tony Lindsay Erez La Luz, l’apaisant Never The Same Again, le furibond Nomad, Macumba In Budapest (façon Europa) et Canela sont les signes encourageants que celui qui est considéré par beaucoup comme le plus grand guitariste de la planète rock, est revenu au sommet et ça n’est pas pour nous déplaire (RAZOR).
1) Shape Shifter.
2) Dom.
3) Nomad.
4) Metatron.
5) Angelica Faith.
6) Never The Same Again.
7) In The Light of a New Day.
8) Spark of the Divine.
9. Macumba In Budapest.
10) Mr. Szabo.
11) Erez La Luz.
12) Canula.
13) Ah, Sweet Dancer.
Carlos Santana:guitare.
Andy Vargas,Tony Lindsay:chant sur 11.
Chester Thompson:claviers.
Dennis Chambers:batterie.
Benny Rietveld:basse.
Salvador Santana:piano.
Raul Rekow:congas.
Karl Perazzo:percussions.