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10 contre un.

Publié le par RAZOR

Bob-Dylan---Another-Self-Portrait--1969-71----The-Bootleg-S.jpg

Genre: folk-rock, Bootleg Series.

 

BOB DYLAN

 

ANOTHER SELF PORTRAIT (1969/71) - THE BOOTLEG SERIES VOLUME  - 2013

 

POUR ECOUTER BOB DYLAN - ANOTHER SELF PORTRAIT - BOOTLEG VOL 10 - 2013

 

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La collection desBootleg Series permet, depuis 1991, date à laquelle le premier volume est inscrit, de pouvoir accéder aux archives de Bob Dylan. Une question s’impose à ce stade du dixième épisode sorti fin août 2013, Another Self Portrait (1969-71). Aura-t-on assez d’une vie pour découvrir l’intégralité de son œuvre ? Au train où vont les choses avec ces mercantiles éditeurs, la génération des babys boomers, les seniors d’aujourd’hui, aura-t-elle assez de souffle pour en voir le bout ? J’en doute, car il est manifeste qu’on est loin d’avoir faire le tour du sujet.


De la même manière que les insatiables et cupides producteurs  TV prolongent dans le temps ce feuilleton imbécile des Chtis, en baladant ses pitoyables acteurs entre Las Vegas, Hollywood et je ne sais quelle autre endroit, les maisons d’éditions discographiques prennent un plaisir malin et intéressé à étirer la matière Dylan, très très extensible et pour les mêmes fins que leurs homologues du petit écran. Du postulat, plus c’est con, plus ça dure et ça emplit les poches, j’exclurai toutefois ce qui touche au Zim, par respect pour cet artiste prolifique.


Mais pour l’esprit, c’est du pareil au même, kif-kif bourricot, si l’on considère que ce numéro 10 réfère au Self Portrait de 1970 pour Columbia records, le double album salopé, sciemment bordélique et inabouti du catalogue de Dylan, sabordé par le barde himself, dénué de toute ambition artistique, boursoufflé de titres pâlichons et enflé au remplissage. Poil à gratter de la discographie d’un Dylan m’en-foutiste et qui n’en peut plus d’être le Messie, Self Portrait fera dire au critique de Rolling Stone, Greil Marcus : « Qu’est-ce que c’est que cette merde ? ». Ce en quoi, il n’est pas loin de la vérité au regard du matraquage en règle dont il fut l’objet à sa sortie. Self Portrait, c’est de la haute trahison et de la provocation à l’état brut. Pour la petite histoire, le même Marcus signe aujourd’hui les notes de la pochette de cette collection.


Cette dixième édition des Boots porte sur la période professionnelle 1969/1971 de Bob Dylan et ratisse autour de son album bâtard, mais pas que, puisque, et ça change la donne, New Morning fait la même année que Self Portrait, est également partie prenante dans cette exhumation. Elle compile des sessions d’enregistrements  recentrées autour d’alternatives et de chutes de studio de cette époque. 35 pistes alimentent ainsi les deux Cd de la version basique ou les 3 vinyles dans la version à l’ancienne. En formule Deluxe, on passe à quatre, dont Self Portrait remasterisé et un dernier qui porte plus particulièrement sur le concert de l’Ile de Wight, le 31 août 1969 avec le Band. Les livrets joints font, d’autre part, la part belle à des photos de cette période.


Dézingué de son temps, pourquoi, dès lors, faire tant de tintouin à l’endroit de ce disque surproduit, bâclé et manquant de crédibilité quand on sait le répertoire de Dylan a autre chose à proposer ? Pourquoi, quarante trois berges plus tard, continuer alors à s’agiter comme des sémaphores désarticulés sur un album qui n’a comme réponse qu’un majeur pointé bien haut ?


Parce que Dylan ne laisse pas insensible, d’une part. Parce que fouiller les coffres regorgeant d’archives de Self Portrait amène à mieux cerner et comprendre la genèse d’un album qui peut avoir été injustement matraqué. Cet aspect nous a peut-être échappé de son temps. Enfin, ce n’est pas parce qu’une œuvre a été aussi lourdement persiflée que sa version compilée et revisitée sous un angle différent, n’est pas digne d’intérêt.


Mon propos n’est pas d’inciter le lecteur à mettre une seconde fois la main au porte-monnaie ; il a vraisemblablement déjà donné pour ce couac, en 1970, et on ne l’y prendra plus. Ma démarche ne vise pas une quelconque quête d’indulgence à son endroit, pas plus qu’une opportune occasion de réhabilitation, mais plutôt à éveiller sur une tranche assez incompréhensible et surprenante du parcours du Zim. A tenter de (peut-être ?) mieux comprendre (et encore ?) les motifs de son sabordage d’alors, foutoir innommable de reprises en veux-tu, en voilà, de titres déjà connus du public, d’instrumentaux guère convaincants, même si Wigman fait un carton, et, suprême provoc’, d’ouvrir l’album avec une chanson affectée aux seules cordes vocales de ses choristes et de choisir pour accompagner ce bordel, un casting musical de derrière les fagots (David bromberg, Al Kooper). Je ne suis pas sûr d’en trouver les clés.  Plus d’un Dylanophile avisé s’y est cassé les dents.


Solution de facilité pour éviter toute migraine, il est préférable de mettre ça sur le compte d’un personnage impénétrable et ne pas se poser trop de questions à son sujet. Faut-il rappeler que sur le LP précédent, Nashville Skyline de 69, Dylan se fait déjà remarquer par la concision étonnante de son travail et par un surprenant détour par la musique country ? L’homme, déconcertant, n’en est donc pas à son coup d’essai. Dylan a souvent été là où on ne l’attendait pas.


Le Dylan de Self Portrait, double premier album des années 70, sort d’une période qui l’a isolé des studios et des planches pour des raisons de santé. Depuis quatre ans et son pseudo accident de moto de 66, le porte-parole de la génération ambiante se terre et se tait ; ses silences sont mal interprétés par des adorateurs qui se mettent alors à lui pourrir la vie. De cette existence perturbée et de ce rôle de Prophète de la génération hip’, il n’en veut plus. Il se méfie du milieu. Cette défiance, doublée de son retrait contraint de la scène,  laisse le champ libre à la naissance d’un marché parallèle qui lui sera préjudiciable. Dylan veut redevenir un gars normal, déconstruire le mythe qu’il est alors et Self Portrait est sa riposte pour qu’on lui lâche les baskets une fois pour toutes. Ce qui peut se défendre et expliquer le pourquoi du maillon faible de sa discographie. Faible, mais attachant, au motif de cette faiblesse.


L’étrange New Morning, inscrit aussi au programme de ce bootleg ten, propose du mieux et redonne quelques couleurs à cette offre de 2013, mais Dylan est dans la période la moins active et la plus controversée de son parcours, il faut le savoir. Les chutes de studio qui  s’attachent à ce deuxième disque de 70 sont souvent meilleures que l’original. C’est déjà ça de gagner. Ajoutez à cela une poignée de titres issus des sessions Horizon Nashville 69, un vestige des Basement Tapes de 67 et des performances live tirées de la prestation à Wight 69 et vous avez ce qui constitue l’intégralité de l’offre basique.


A nouvelle écoute, nouveau jugement. La performance d’ensemble est ici globalement supérieure, car plus spontanée, plus vivante. Elle gagne en virilité et en pureté au niveau du chant. Serait-ce le fait du long silence qui sépare les deux moutures, mais la dernière en date me séduit à un point que je n’aurais pas imaginé avant d’en découdre avec la version exhumée. Comme si un nouveau Dylan naissait au gré de son cheminement. Finalement, ce n’est pas vilain du tout. Another Self Portrait de 2013 corrige les approximations qui affectent les performances des pistes d’hier. Il éclipse largement son prédécesseur tant décrié et amène à revoir sa cotation. De quoi se gratter le crâne…


Ainsi dépouillées d’overdubs et d’une production pénalisante, plusieurs chansons gagnent en qualité : le folk Copper Kettle, Days Of 49, Thirty Boots, Spanish Is The Loving Tongue, la ballade honky-tonk Alberta #3, House Carpenter, Annie’s Going To Sing Her Song, Pretty Saro qui n’est pas sans évoquer son modèle, Woody Guthrie jeune, Little Sadie, Time Passes Slowly ou Belle Isle qui revit. Dans ce contexte brut de décoffrage, Dylan affiche un auto-portrait plus proche des troubles qui l’affectent alors mais éloigné du Dylan messiaque et poète. J’avoue que, là oui,  mon intérêt est accaparé plus que dans l’épreuve originale. Dans le même élan, cela m’amène à desserrer l’étreinte malintentionnée opérée sur l’album raté de 70, qui traîne toujours une aussi sale réputation.


Pris sous cet angle, le bootleg en question lève un petit pan du voile quant à l’aspect déroutant de l’enregistrement qu’il nous a jetés en pâture, il y a quatre décennies, et donne une un éclairage nouveau sur une des périodes les plus troubles de sa carrière ; ce boots a donc, une fois n’est pas coutume, son utilité. Il en ressort que la matière initiale n’était finalement pas si mauvaise que ça, pas bâclée comme rabâché dans toutes les chroniques (y compris les miennes). Par contre, une chose est sûre au vu d’Another Self Portrait : les choix de  production, zéro Mr Bob Johnston ! Puisse le projet de trifouiller dans les archives du barde puisse nous réserver autant de surprise que ce volume 10. J’adore et j’adhère (RAZOR).

 

 


Disque 1.


1. Went To See The Gypsy.

2. In Search Of Little Sadie.

3. Pretty Saro.

4. Alberta #3.

5. Spanish Is The Loving Tongue.

6. Annie’s Going To Sing Her Song.

7. Time Passes Slowly #1.

8. Only A Hobo.

9.  Minstrel Boy.

10. I Threw It All Away.

11. Railroad Bill.

12. Thirsty Boots.

13. This Evening So Soon.

14. These Hands.

15. Little Sadie.

16. House Carpenter.

17. All The Tired Horses.


 

Disque 2.


1. If Not For You.

2. Wallflower.

3. Wigwam.

4. Days Of ’49.

5. Working On A Guru.

6. Country Pie.

7. I’ll Be Your Baby Tonight.

8. Highway 61 Revisited.

9. Copper Kettle.

10. Bring Me A Little Water.

11. Sign On The Window.

12. Tattle O’Day.

13. If Dogs Run Free.

14. New Morning.

15. Went To See The Gypsy.

16. Belle Isle.

17. Time Passes Slowly #2.

18. When I Paint My Masterpiece.

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Pour les fondus de jazz-rock.

Publié le par RAZOR

Bill-Bruford---Feels-Good-To-Me---1978.jpg

Genre:jazz fusion,jazz rock.

 

BILL BRUFORD

 

FEELS GOOD TO ME - 1978 (4,5/5)

 

POUR ECOUTER BILL BRUFORD - FEELS GOOD TO ME (song) - 1978  

 

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Bill Bruford a battu pour des groupes prestigieux. Chronologiquement, il a d’abord collaboré avec Yes (de 69 à 73), puis avec King Crimson (73/75) avant de faire une courte pige avec Genesis pour les besoins d’une tournée (76/77). Batteur au jeu créatif, doté d’une remarquable finesse de toucher, d’une grande précision, Bruford est de sensibilité jazz.

 

S’émancipant du rock progressif qu’il a pratiqué une décennie, l’anglais du Kent engage, en 1978, une carrière solo qui se traduit, la même année, par la sortie d’un premier album de style jazz rock progressif (Feels Good To Me), dont le moins que l’on puisse dire est qu’il est surprenant, même si parfois difficile d’accès, surtout pour les non-initiés à cette musique.


Par ce disque mature, Bruford montre, outre ses qualités de batteur, de bien belles dispositions pour l’écriture, livrant des compositions profondes, puissantes, cohérentes et personnelles qui m’ont convaincues. A ses côtés, la fine fleur est rassemblée : les guitaristes John Goodsall et Allan Holdsworth, le bassiste Jeff Berlin, le claviériste Dave Stewart, le trompettiste Kenny Wheeler et Annette Peacock au chant (rare pour un disque de jazz fusion) peuvent se targuer d’être des grands musiciens.


Cette œuvre collective inspirée développe une complexité telle qu’elle trouvera plus facilement preneur auprès du panel de fondus de jazz rock et des amateurs de belle batterie. Perso, je me suis accroché aux premières incursions dans cet album. Pour le reste, je me suis laissé porter par cette musique virtuose, travaillée en totale synergie, tout en contrôle et sans en faire des tonnes.

 

J’y ai pris beaucoup de plaisir, même si le genre n’est pas ma tasse de thé. Sans conteste, Feels Good To Me figure parmi les meilleurs LP de fusion de cette période. Mais bon, comme dirait l’autre : faut aimer le genre. 4,5/5 (RAZOR).

 

1. Beelzebub.

2/ Back to the Beginning.

3/ Seems like a Lifetime Ago (part one).

4/ Seems like a Lifetime Ago (part two).

5/ Sample and Hold.

6/ Feels Good to Me.

7/ Either End of August.

8/ If You Can't Stand the Heat.

9/ Springtime in Siberia.

10/ Adios a La Passada (Goodbye to the Past).

 


 

Bill Bruford:percussions,batterie.

Allan Holdsworth:guitare.

Annette Peacock:chant.

Dave Stewart:claviers.

Jeff Berlin:basse.

Kenny Wheeler:trompette.

John Goodsall:guitare.

Neil Murray:basse.

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Un parallèle avec les Mamas.

Publié le par RAZOR

Spanky---Our-Gang---Like-To-Get-To-Know-You---1968.jpg

Genre:folk rock, sunshine pop.

 

SPANKY & OUR GANG

 

LIKE TO GET TO KNOW YOU - 1968

 

POUR ECOUTER SPANKY & OUR GANG - LIKE TO GET TO KNOW YOU (Song) - 1968

 

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La disparition accidentelle, fin octobre 1968, de son chef de file et homme à tout faire Malcolm Hale, précipite la perte de Spanky & Our Gang (1969). Trois LP studio et un live concrétisent un passage, certes furtif, dans le rock, démarré en 65/66, mais non dénué d’intérêt.

 

Cette formation populaire est souvent mise en parallèle avec les Mamas & Papas pour un style et des harmonies qui s’apparentent de près aux américano-canadiens, et du fait qu’Elaine « Spanky » McFarlane, sa chanteuse, supplée un temps Cass Eliott (Mama Cass) dans les Mamas de la deuxième génération.


Like To Get To Know You (1968) est le deuxième LP de Spanky & Our Gang pour Mercury Records. Il fait suite, en avril 68, à un premier disque éponyme moyen, sorti un an plus tôt, mais qui détient en son sein quelques pièces passées à la postérité comme Sunday Will Never Be The Same (N° 9 des hits), Lazy Day (que l’on retrouve au quatorzième rang) ou Making Every Minute Count (31 au Billboard), bien ancrées dans l’idéalisme de la période hip ambiante.

 

De ce second album, deux titres émergent qui ont fait également une belle carrière de single, Sunday Mornin’ (30) et Like To Get To Know You (17), tandis que le sulfureux  Give A Damn, interdit sur les ondes, a atteint une honorable quarante troisième position. Pour une formation dont on a en fait très peu entendu parler et qui a essentiellement rayonné localement, l’exploit n’est pas peu mince que d’avoir accroché six Billboard 50 à son tableau de chasse.


L’œuvre de référence s’appuie sur la voix puissante de Spanky, autour de laquelle viennent s’enlacer, en soutien, de talentueuses harmonies vocales. Le registre est pop-jazz, sunshine pop, avec de beaux arrangements et un son graveleux qui fait sa spécificité. La troupe montre de beaux comportements musicaux, même si, dans un registre similaire aux Mamas sur les plate-bandes desquels elle marche incontestablement, elle n’en atteint pas le niveau, pénalisée par une carence manifeste au niveau du songwriting.

 

A noter une belle couverture du Suzanne de Cohen et Echoes, signé Fred Neil. Globalement bon, Like To Get To Know You est agréable à écouter (PLO54).


 

1. The Swingin' Gate.

2. Prescription for the Blues.

3. Three Ways from Tomorrow.

4. My Bill.

5. Sunday Mornin.

6. Echoes.

7. Suzanne.

8. Stuperflabbergasted.

9. Like to Get to Know You.

10. Chick-a-Ding-Ding.

11. Stardust.

12. Coda (Like to Get to Know You).



 

Chet Amsterdam,Kenny Hodges,Larry Knechtel,Richard Davis:basse.

Bill LaVorgna,Donald MacDonald,Hal Blaine,John “Chief” Siter:batterie.

Artie Schroeck:claviers.

Lefty Baker,Malcolm Hale,Mike Deasy:guitare.

Nigel Pickering:guitare rythmique.

Elaine Spanky Mc Farlane:chant.

Red Rhodes:steel guitare.

Lee Katzman:trompette.

Walter Raim:guitare 12 cordes.

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