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L'inventeur du country funky sound.

Publié le par RAZOR

Jim-Ford---Harlan-County---1969.jpg

Genre:country,country-rock.

 

JIM FORD

 

HARLAN COUNTY - 1969

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (HARLAN COUNTY) link

 

 

 

Envolé, disparu, aux abonnés absents… J’aimais bien le p’tit Jim Ford, un campagnard du trou du cul minier de l’Amérique (Kentucky), mais surtout un sujet d’une autre planète, celle des allumés, entré dans la carrière avec fracas et aussi vite parti goûté à une retraite précoce, sans que l’on sache une once de ce qu’il fabrique précisément jusqu’à sa mort, si ce n’est qu’il se poudre salement le nez de coco, qu’il se tourne ensuite vers Dieu et qu’il vit reclus dans une caravane de Mendocino.

 

Il en est délogé en 2006 par des suédois qui ne l’ont pas oublié, et le traquent pour relancer, via les démos inexploitées qu’il détient depuis trois décennies, une carrière tout ce qu’il y a de plus éphémère. Le Jim, c’est l’genre de mecs anti rock-star qui fait tapis avec Harlan County, son LP de 1969 qu’il sait très convaincant, mais qui ne prend ni la peine, ni le temps d’attendre le  retour sur investissement ou de capitaliser sur un talent en lequel son entourage croit dur comme fer. C’est l’genre rien à branler.

 

Décevant pour des proches qui le soutiennent en vain, cet être finalement peu crédible aux yeux des siens, se casse vite fait, bien fait, et Harlan County fait un flop, passe inaperçu dans le concert discographique du moment. C’est le début d’une errance qui s’achèvera en novembre 2007 alors que l’artiste semble retrouver un regain d’intérêt pour son travail (voir la compil’ Sounds Of Our Time).

 

Aujourd’hui, il nous reste ce fameux Harlan County pour tirer le fil de la pelote qui mène à Jim Ford, l’auteur d’un country-rock funky original et unique, qui a influencé des artistes comme Nick Lowe et dont certains titres du répertoire ont été repris par Aretha Franklin, Bobby Womack, Sylvia McNeil ou les Temptations.

 

Avec l’aide de Dr John aux claviers que l’on ne présente plus, du guitariste Gerry McGee, de James Burton, autre guitariste, et de Jim Keltner à la batterie, respectivement de l’entourage de Presley et Lennon pour les deux derniers cités, Jim Ford investit les studios Wally Heider de L.A. sous l’étiquette Sundown/White Whale Records, concocte une magnifique collection de dix chansons (dont 7 originaux) soutenues par une voix soul mélodieuse taillée pour le truc, par de beaux arrangements (guitares, cordes et cuivres) et qui sont devenues avec le recul son épitaphe.

 

I’m Gonna Make Her Love Me est magistral, la chanson-titre un grand moment de pop sur fond autobiographique. Et les ballades ? Du lourd qui déchire, l’artiste n’est pas là pour faire de la dentelle comme l’indiquent le tonique Love On My Brain ou Changing Colors. Dr. Handy’s Dandy Candy loue avec force dynamisme son penchant pour les sucreries hallucinogènes. Spoonfull ? Un truc de fou furieux qui révèle le talent de ce garçon décidément pas comme les autres, un talent jamais démenti du début à la fin de ce disque très très surprenant.

 

A voler si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas débourser quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Dans tous les cas, il faut l’avoir tant c’est bandant (RAZOR).

 

 

 

Face 1.

 

1. Harlan County.

2. I'm Gonna Make Her love Me.

3. Changin' Colors.

4. Dr. Handy's Dandy Candy.

5. Love On My Brain.


 

Face 2.

 

1. Long Road Ahead.

2. Under Construction.

3. Workin My Way To L.A.

4. Spoonful.

5. To Make My Life Beautiful.

 

 

 

 

Jim Ford:chant,guitare.

Dr. John:piano,claviers.

Gerry McGee,James Burton:guitare.

Jim Keltner:batterie.

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Un son, un style, une ambiance...

Publié le par RAZOR

The-Great-Peanut-Conspiracy---The-Great-Conspiracy---1968.jpg

Genre:rock psychédélique.

 

PEANUT BUTTER CONSPIRACY

 

THE GREAT CONSPIRACY - 1968

 

  POUR ECOUTER UN EXTRAIT (TOO MANY DO) link

 

 

Plus californiens qu’eux, tu meurs ! Peanut Butter Conspiracy, au nom trippy comme il se doit de ce temps là, est né à Los Angeles en 1966, en passant préalablement par la filière Ashes, un bien beau groupe de folk-rock du crû, qui compte en son sein le dénommé Spencer Dryden, futur batteur de l’Airplane et des New Riders Of The Purple Sage.

 

Al Brackett (certaines de ses chansons ont été interprétées par Three Dog Night et l’Aigle Randy Meisner), au départ de ce dernier pour la bande à Kaukonen en remplacement de Skip Spence, met alors sur les rails ce qui donne Peanut Butter Conspiracy, trois LP à son crédit et recensé comme une des nombreuses formations qui alimentent la west-coast psych.

 

PBC était très populaire dans le sud de la Californie. The Great Conspiracy (1968) fait suite au bon The Peanut Butter Conspiracy Is Spreading paru en 1967 (les deux albums figurant sur une réédition) et précède For Children Of All Ages (1969).

 

Pourtant signée par Columbia Records, et même avec Gary Usher, l’homme derrière les Byrds (Younger Than Yesterday, The Notorious Byrds Brothers et Sweetheart Of The Rodeo) en guise de producteur, ce qui n’est quand même pas rien, cette formation californienne n’a jamais vraiment décollé, malgré une bonne réputation entretenue par ses prestations en public.

 

L’ère flower-power est déjà dans une phase déclinante, ce qui n’arrange rien quand des mauvais choix, des indécisions ou des conditions d’enregistrement discutables pour un tel label, viennent en plus se greffer là-dessus.

 

De cette expérience live, elle a toutefois gardé un son, un style et une atmosphère caractéristiques qui font tout l’intérêt de leur deuxième disque, dans la même veine que le précédent à la différence près que Bill Wolff supplée Lance Fent à la guitare et que ça change beaucoup de choses.

 

Dans ce contexte, Roy Halee, l’ingénieur du son, a fait un énorme travail. Le jeu du premier nommé s’avère plus solide et créatif. Dans le même temps, la rythmique assurée par la paire Brackett (basse)/Voigt (batterie) gagne en vitalité et en finesse. Du coup, c’est tout l’album qui est tiré vers le haut, d’autant plus qu’il est enjolivé par de superbes harmonies et par le chant angélique de Barbara Sandi Robison. Parmi les têtes d’affiche de Peanut Butter Conspiracy, j’insisterai plus spécialement sur Too Many Do, chanson qui a obtenu un grand temps d’antenne sur les radios FM californiennes du moment. Etirée, comme le trippy Ecstasy, elle va au delà des six minutes pour pouvoir exploiter les passages instrumentaux à des fins d’improvisation ; on tient là les fleurons de ce disque, avec l’apaisant Lonely Leaf qui valorise la voix de Sandi, Time Is After You, Turn On A Friend qui réfère aux thèses de Timothy Leary de réveiller l’humanité en gobant les pilules, Living Dream et le militaire Wonderment. Manquant parfois de profondeur, il présente parallèlement quelques faiblesses comme le concis Invasion Of The Poppy People, Living Loving Life ou le puéril Captain Sandwich.

 

Groupe très intéressant mais comme toujours trop vite disparu, PBC avait de la gueule et son album N°2 est finalement une belle petite pièce du répertoire de la côte ouest des Etats-Unis. (RAZOR)

 


 

Face 1.


1. Turn On A Friend (To The Good Life).                      

2. Lonely Leaf.                    

3. Pleasure.             

4. Too Many Do.                 

5. Living,Loving Life.                     

6. Invasion Of The Poppy People.

 


 

Face 2.


1. Captain Sandwich.                   

2. Living Dream.                 

3. Ecstasy.               

4. Time Is After You.                      

5. Wonderment.

 

                 

 

Alan Brackett:basse.

Jim Voigt:batterie.

John Merrill:guitare.

Bill Wolff:lead guitare.

Barbara Sandi Robison:chant.

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Dans le spectre psych ambiant.

Publié le par RAZOR

Spirits-And-Worm---Spirits-And-Worm---1969.jpg

Genre:pop-rock psychédélique.

 

SPIRITS AND WORM

 

SPIRITS AND WORM - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM  link

 

 

 

Dans la malle bien achalandée des galettes oubliées des sixties que fouillent continuellement les éditeurs musicaux en quête du graal, le label italien Akarma est allé chercher, en 2003, ce Spirits And Worm sorti en 1969, LP éponyme du groupe du même nom. Pour beaucoup, l’identité de cette équipe ne dit rien qui vaille. Pas plus que l’album.

 

A son écoute (Deezer), il est ahurissant de ne pas avoir eu plus d’écho de Spirits And Worm dont les seules infos qui nous reviennent portent sur la constitution de cette bande originale, gaie et enluminée qui pratique un excellent pop-rock psyché.

 

Autour de la puissante voix féminine d’Adrianne Maurici, Spirits And Worm réunit également un lot de quatre beaux musiciens : Tommy Parris qui tient la basse, Artie Hicks qui s’occupe de ses fûts et deux guitaristes, Alfred Scotti qui chante aussi et Carlos Hernandez, ce dernier ayant pour lui d’être le pourvoyeur exclusif  des compositions de cette formation américaine et de leur seul disque qui, semblerait-il, a circulé essentiellement et en quantité très restreinte dans New York et sa périphérie.

 

L’histoire dit même que Spirits And Worm a été retiré des bacs peu de temps après qu’il y soit apparu, en raison d’une pochette sujette à polémique pour une soi-disant connotation diabolique et  représentant un couple de chèvres allongées sur une tombe. Aujourd’hui, on rirait de ce montage photographique plus gentillet et grossier que l’on doit au designer et illustrateur Tom Wilkes, crédité ici comme DirArt et qui a à son actif une impressionnante galerie de couvertures : Flowers et Beggars Banquet des Stones, Safe As Milk de Captain Cœur de Bœuf, Pearl de Janis Joplin, The Gilded Palace Of Sin du Flying Burrito Brothers, des albums de Spirit, Phil Ochs, Dillard & Clark, Clapton, Harrison, Delaney & Bonnie…


Difficile d’en dire plus, le reste, c’est à l’oreille que ça se fait. Dans le genre, Spirits & Worm pourrait être assimilé à d’autres oubliés de la première heure, Neighb’rhood Childr’n  pour ceux qui connaissent (et que j’ai récemment chroniqué), mais la structure à laquelle on pense spontanément pour sa voix féminine de tête, c’est l’Airplane et sa chanteuse charismatique Grace Slick.

 

Outre le bel organe vocal ici entendu qui est l’atout principal de ce groupe, cet album piraté plus que de raison, brille par la présence remarquée et experte de guitares saturées, par des textes solides, intelligents, parfois occultes, de douces harmonies de voix, des airs entraînants et bien dans l’esprit West-Coast de cette ère psychédélique.

 

Dix titres frais, acides et bien cadencés, appuyés par un environnement sonore parfait, habillent cette pièce rare à trouver dans son costume vinylique d’origine. De cet ensemble plutôt cohérent qui couvre bien le spectre de l’époque et de la scène californienne, émergent certains must comme You And I Together, Fanny Firecracker ou She.

 

Au final, il s’en dégage une très agréable sensation générale et permanente, qu’il serait dommage de garder égoïstement pour soi. Les bonnes choses qui laissent un sourire sur le faciès et un sentiment de bien-être, j’aime à les partager. Pour toi public…(RAZOR).


 

 

1. You And I Together.

2. Every Little Bit Of Love.

3. She.

4. Fanny Firecracker.

5. Sunny Please Hold Me.

6. Spirits And Worm.

7. All I Need Is A Little You.

8. She’s The One.

9. You’re Dynamite.

10. She’s So Good.

 


 

Tommy Parris:basse.

Artie Hicks:batterie.

Alfred Scotti,Carlos Hernandez:guitares.

Adrianne Maurici:chant.

Alfred Scotti,Tommy Harris:choeurs.

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Curiosité sans plus.

Publié le par RAZOR

Wariting-On-The-Wall---The-Power-Of-The-Pics---1969.jpg

Genre:heavy psych.

 

WRITING ON THE WALL

 

THE POWER OF THE PICTS - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link 

 

 

Un pitbull te renifle avec insistance le bas du falzar, lève la papatte arrière droite et te pisse contre la patte d’ef de ton jeans que tu v’nais de récupérer au pressing il n’y a même pas une heure, tu fais quoi ? Tu laisses le chienchien à sa mémère gentiment finir au risque de te faire désosser dans les règles canines et tu fais comme si t’avais rien vu, rien entendu, en prenant bien soin qu’autour de toi personne n’ai observé le manège. Et tu bombes le torse quand le molosse obéit à l’ordre péremptoire de son maître « Michou, ici ! » et s’éloigne de ton champ de vision !

 

Avec Writing On The Wall, que les fans des premiers rots de la scène progressive apprécieront, c’est en quelque sorte le même cas de figure. Tu poses le vinyle sur la platine, tu lances le truc, t’en deviens forcément accro parce que c’est bien lourd et psyché comme tu l’aimes avec tendance à te caresser dans le sens du poil, puis au fil des événements, tu ne peux que te résoudre à conclure que l’affaire en question est plus une belle curiosité qu’un grand LP de rock prog psyché. Tu laisses pisser pour voir si tu n’as pas fait d’erreur d’appréciation mais surtout tu fais ton Jack quand on te demande si tu connais le binôme Writing On The Wall/The Power Of The Pics de 1969. Alors là tu te gausses, te pousses du col, tu bouscules tout le monde pour dire « j’y étais ! », bref, tu deviens, en un claquement de doigts, le centre d’intérêt, la mémoire vivante, le vétéran qu’on hisse sur le pavois.

 

J’ai écouté l’affaire en loucedé, sans ébruiter, jusqu’à la dernière goutte, mais bon… comment dire…  j’ai laissé Michou pisser sur l’étage inférieur de ma toile denim et j’ai attendu qu’ça passe. Douche écossaise ! Comme la nation  d’origine de ces ectoplasmes qui hantaient précédemment le rock sous l’identité de Jury.

 

Un seul album à leur actif mais qui les a rendus populaires au Royaume-Uni : The Power Of The Pics. Obscur et trop ambitieux, dans le même moule que ce que d’autres ont mieux fait à cette époque, emmené par une guitare méchante et par un Hammond sauvage,  de qualité mais qui n’en peut plus de se  montrer, par un chant un peu trop théâtral, miné par l’absence de belles mélodies et par un son fadasse, plombé par des riffs en rafale, trop simpliste malgré l’ambition de départ, ce disque ne m’a pas fait grimper aux rideaux, ce que son démarrage pouvait laisser espérer.

 

On se contentera de bon album de rock pour qualifier cette publication plus témoignage d’une époque que d’un groupe. Mrs Cooper’s Pie, Ladybird, Aries et Bogeyman, tous placés en tête de wagon, sont les rescapés d’un LP qui n’a rien de révolutionnaire. C’est pour cette raison que, quand le pitbull envoie la giclée, laissez-faire et attendez que ça se passe. Des fois que… (RAZOR).

 

 

1. It Came On A Sunday.   

2. Mrs. Cooper's Pie. 

3. Ladybird.

4. Aries.

5. Bogeyman.

6. Shadow Of Man.

7. Taskers Successor.  

8. Hill Of Dreams.

9. Virginia Waters.

 


 

Willy Finlayson,Robert Smith:guitare.

Jimmy Hush:batterie.

Linnie Patterson:chant.

Bill Scott:claviers.

Jake Scott:basse.

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L'inventivité façon Mandel.

Publié le par RAZOR

Harvey-Mandel---Baby-Batter---1971.jpg

Genre:rock instrumental.

 

HARVEY MANDEL

 

BABY BATTER - 1971

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (BABY BATTER) link

 

 

 

Que ceux qui ne portent pas dans leur cœur le principe du tout instrumental, aillent voir là-bas si j’y suis, le temps de rancarder les autres sur Baby Batter (1971), un des fleurons, avec Cristo Redentor, du catalogue de ce guitariste inventif qu’est Harvey Mandel. Il est si doué avec ses doigts qu’il s’abstient de chanter, préférant ne pas prendre le risque de se fourvoyer dans un LP classique. D’où l’instrumental en question.

 

Remarquez bien, on ne perd pas au change car cette dispense de textes et de chant l’amène à redoubler d’intensité, de finesse, de soin  et de créativité dans ses compositions et dans les prestations qui en découlent.

 

Influencé par le blues et le jazz qu’il fusionne au rock, Harvey Mandel explore des horizons musicaux proches de ceux de Santana, de Roy Buchanan ou de Jeff Beck. L’ex-Canned Heat (1969/70), collaborateur de Mayall dans sa période californienne (USA Union et Back To The Roots) et partenaire des Pierres Qui Roulent sur deux titres de Black And Blue (il a passé une audition pour pourvoir au remplacement de Mick Taylor à son départ des Stones), fait montre d’une phénoménale technique, fluide, élégante ponctuée de grandes lignes harmonieuses de guitare et d’une utilisation experte de la wah-wah.

 

Dans les sept titres qu’il développe ici, c’est la simplicité qui prime. Le Snake (surnom qui lui vient de Canned Heat) a cette faculté à se fondre littéralement dans chaque pièce. Aidé par un backing band (dont Larry Taylor, le complice des heures sous Canned Heat) qui lui apporte le soutien nécessaire pour faire briller son jeu et doter l’album de ce son si typique, Mandel livre une intéressante copie moulée dans le rock, le blues et le R & B.

 

Côté son, c’est une pureté. Si vous n’avez jamais entendu parler d’Harvey Mandel, c’est l’occasion rêvée de piquer au truc. Chaque piste a un gros potentiel (j’ai un faible pour Freedom Ball, Hank The Ripper et El Stinger).

 

Baby Batter est un grand disque qui ne s’éteint jamais, fut-il complètement instrumental ; il tient constamment en haleine. C’est le minimum que l’on soit en droit d’espérer d’un artiste de cette trempe (RAZOR).

 

Face 1.


1. Baby Batter.

2. Midnight Sun.

3. One Way Street.

4. Morton Grove Mama.


 

Face 2.


5. Freedoom Ball.

6. El Stinger.

7. Hank The Ripper.


 

Larry Taylor:basse.

Big Black:congas sur 2.

Colin Bailey,Paul Lagos:batterie.

Harvey Mandel:guitare électrique,guitare acoustique.

Howard Wales,Mike Melvoin:orgue,piano électrique.

Emil Richards:percussions sur 3 et 7.

Sandra Crouch:tambourin sur 1 et 2.

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Précurseur d'un rock tribal.

Publié le par RAZOR

J.J.-Light---Heya---1969.jpg

Genre:pop, rock, rock tribal.

 

J.J LIGHT

 

HEYA ! - 1969

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (HEYA) link

 

 

Il est inscrit à l’état civil du Nouveau-Mexique  sous le patronyme de Jim Stallings. Musicien, auteur-compositeur, interprète, auteur de bouquins, producteur, professeur, ce pluridisciplinaire yankee a été à la scène le bassiste du Sir Douglas Quintet sous sa véritable identité (d’abord au coup par coup puis d’une manière plus engagée en 1971/72), mais c’est sous J.J Light qu’il a rééllement  brillé.

 

Son album Heya (1969), loin d’être alors prophète en son pays, est reconnu aujourd’hui comme une excellente représentation de la scène rock psychédélique angeline et de son talent, tandis que l’hypnotique single du même nom qui en est extrait, à la forte sapidité amérindienne, a cartonné chez nous en 70, sans que le public amerloque, complètement désintéressé, ne s’en offusque le moins du monde. C’est plutôt surprenant pour un américain du crû et poulain d’un éditeur majeur de cette scène. Heya ne paraîtra jamais chez l’Oncle Sam.

 

Précurseur d’un rock tribal que Redbone a ensuite repris à son compte, le Navajo d’origine qu’est J.J Light (il doit son nom d’artiste au magnat Bob Markley producteur du West Coast Pop Art Experimental Band) revient par la grande porte en 2007, grâce à la réédition du label britannique Sunbeam.

 

Le LP tant attendu et que personne ne connaît vraiment se constitue de 11 titres originaux. Autour de ce qui est l’élément fort de cette réédition remasterisée, les éditeurs brodent une armada de bonus en tous genres pour gonfler l’affaire à 26 chansons : des faces B, des pièces qui auraient dû alimenter un second disque, des alternatives … qui, pour moi, ont moins d’intérêt (certains apports étant même de moindre qualité sur le plan sonore), tout en méritant une écoute.

 

La plus grande des considérations  pour cette version extensible réside surtout dans sa première partie, de Na Ru Ka à On The Road (1/14). C’est là que se concentre toute la substantifique moelle du catalogue de Stallings, que sa voix pleine de fougue et de passion se montre le plus souvent à son avantage, que son écriture brille le plus et que son rock dur s’exprime le mieux.

 

Comme il bénéficie du soutien de cadors de studios (Larry Knechtel, Earl Palmer, Joe Osbourne, Jim Gordon, Ron Morgan, Gary Rowles), il ne surprendra personne de voir cet album (je parle du Heya de 1969) se positionner à une note de 4/4,5. Na Ru Ka, Hey Yo Hanna Wa et Heya proposent de surprenantes et intéressantes influences ethniques qui apportent un vent de fraîcheur au rock.

 

Silently Sleeping a du Dylan sous le capot. It’s Wednesday, Gallup New Mexico, Until It Snows, Indian Dysneyland, Follow Me Girl, Hello Hello Hello figurent également au sommet de cette pyramide discographique. Heya, dont on peut louer la force et la fraîcheur, ne méritait pas cette mise à l’écart des siens.

 

La réédition tombe à pic pour redorer le blason d’un disque oublié et d’un artiste dont le parcours solitaire fut pour le moins concis. On sait maintenant que c’est à regret (RAZOR).


 

1. Na Ru Ka.
2. Silently Sleeping.
3. Follow Me Girl.
4. It's Wednesday.
5. Until It Snows.
6. The Electric Land Band.
7. Hello, Hello, Hello.
8. Heya.
9. While the World Turns to Stone.
10. Henry Glover.
11. Hey Yo Hanna Wa.
12. Indian Disneyland.
13. Gallup, New Mexico.
14. On the Road Now.



Bonus.


15. Low Rider Rule.
16. Running Bear.
17. Rose Marie.
18. A Thousand Years Old.
19. Love Is Not a Game.
20. Power to the People.
21. Kent State Massacre.
22. Christine.
23. Don't We All Get Lonely Sometimes?.
24. Have You Seen My Baby?.
25. Stuck in Prison.
26. Heya.



Jim Stallings:chant,basse,guitare.
Gary Rowles:guitare.
Ron Morgan:guitare.
Larry Knechtel:piano,orgue.
Joe Osborne:basse.
Jim Gordon:batterie.
Earl Palmer:batterie.

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Le rock est triste.

Publié le par RAZOR

Ten-Years-After---Live-At-Fillmore-East-1970---2001.jpg

Genre:blues,blues-rock,Alvin Lee,live,Fillmore.

 

TEN YEARS AFTER

 

LIVE AT FILLMORE EAST 1970 - 2001

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT link

 

 

 

Alvin Lee est mort et c’est le rock tout entier qui a le blues et qui pleure une de ses idoles. Artiste phare de la décade prodigieuse des années 60/70, guitariste à la virtuosité légendaire et leader mémorable de Ten Years After, Lee avait 68 ans, un âge auquel on ne doit pas encore être sur les listes de la Faucheuse, surtout quand le motif de son hospitalisation ne présente aucun signe alarmiste.

 

Complications lors d’un acte chirurgical banal, avance-t-on. Tu parles, belle connerie oui, après Rory Gallagher, nous perdons un très grand musicien, l’égal des Clapton, Hendrix et autres guitare-héros de ce temps, mais en moins connu. Capable de jouer 10.000 notes en même temps, ce technicien véloce a immortalisé Ten Years After en signant une prestation inoubliable à Woodstock en 1969, I’m Going Home et en contribuant très activement à une flopée de très bons albums crédités à sa formation (jusqu’à A Space In Time - 1971).

 

Alvin Lee devait partager l’affiche parisienne de l’Olympia avec Johnny Winter début avril ; il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer et sa discographie, de laquelle j’extrais, à des fins évocatoires, le double Live At Fillmore de 1970 (sorti en 2001 chez Capitol Records) qui explique parfaitement le showman Lee, un artiste de scène hors normes.

 

Il n’est pas meilleur jardin que celui de Bill Graham pour en juger. Le magnifique document capturé un week-end de février 70 (27 et 28) dans le mythique Fillmore East new-yorkais, théâtre de concerts anthologiques cette même année (Allman Brothers Band, Mountain, Dead, Neil Young…) place Alvin Lee au centre d’une atmosphère incendiaire remarquable. Six mois après Woodstock, Lee remet le couvert au milieu de sa formidable équipe du Ten Years After (Lyons, Churchill et l’autre Lee), une formation travailleuse, chevronnée et inspirée.

 

Le quatuor nous balance en pleine gueule douze titres d’une valeur inestimable (issus de deux concerts), moulés dans le blues, le rock et le jazz. Le public présent a-t-il conscience de ce à quoi il assiste alors ? Alvin Lee joue le pyromane de service et endosse parallèlement  le costume pimpant (ou Pin Pon) du pompier, pour circonscrire à coups de riffs et de solos les foyers qu’une Gibson plus furieuse et déterminée que jamais et  animée par des doigts hyper agiles, a allumés dans le parterre de petits veinards.

 

Que ce soit sur les reprises et classiques issus du répertoire de Willie Dixon, Sonny Boy Williamson et de Chuck Berry ou sur leurs propres titres, Alvin Lee et son invincible armada, qui à l’Hammond, qui à la rythmique, font très grosse impression ici. Question live, ce Fillmore 70 est  leur meilleure carte.

 

Il est difficile d’y résister, on en reste bouche bée. Les bras m’en tombent encore plus de 40 ans après. Certes, son nom ne faisait plus les gros titres depuis des lustres, mais comment pourrait-on oublier tout ce qu’il apporté au rock ? Comment oublier Crickelwood Green, Ten Years After, Woodstock ? Love Like A Man ?

 

Aujourd’hui, j’ai le cœur très gros de perdre un artiste de cette trempe. Des tonnes d’images défilent devant mes yeux. Le temps nous prend ceux qu’on aime les uns derrière les autres. Pas juste tout ça. Ciao Alvin, j’ai le blues. Au revoir Mr Graham Barnes, vous étiez quelqu’un de très bien (RAZOR).

 

 

 

Disque 1.


1. Love Like A Man.

2. Good Morning Little Schoolgirl.

3. Working On The Road.

4. The Hobbit.

5. 50,000 Miles Beneath My Brain.

6. Skoobly-Oobley-Doobob/I Can't Keep From Crying Sometimes/Extension On One Chord.

 


 

Disque 2.


1. Help Me.

2. I'm Going Home.

3. Sweet Little Sixteen.

4. Roll Over Beethoven.

5. I Woke Up This Morning.

6. Spoonful.

 


 

Leo Lyons:basse.

Alvin Lee:guitare,chant.

Chick Churchill:orgue.

Ric Lee:batterie.

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Totale adhésion.

Publié le par RAZOR

Ford-Theatre---Trilogy-For-The-Masses---1968.jpg

Genre:rock psychédélique.

 

FORD THEATRE

 

TRILOGY FOR THE MASSES -

 

  POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Ford Theatre, créé en 1966 sur ce qui était les Continentals, puis les Joyful Noise, qui battait pavillon à Boston, était tenu en haute estime dans le Landerneau du rock et, au regard de l’album Trilogy For The Masses (1968), cette considération était légitime. Cette formation n’était pas la plus populaire du Massachussetts par hasard.

 

Positionnés dans le théâtre rock psychédélique du crû, les promesses les plus élogieuses circulaient alors à leur endroit. Deux LP plus tard, plus de son, plus d’images, on éteint la lumière et on referme la porte derrière soi : les Mazzarelli, Webster, Altieri et Tamagni, Conti de la première heure, rejoints par Harry Palmer, la vraie patte du groupe, et Joe Scott, grossissent alors le lot des laissés pour compte de la profession. Regrettable, mille fois regrettable, je vous l’assure, car cette clique avait des arguments. On n’ouvre pas pour le grand Procol Harum si on n’a pas les moyens qu’il faut pour assurer.

 

Ford Theatre, qui tire son nom du lieu même de Washington où le président U.S Abraham Lincoln fut assassiné par un sympathisant sudiste, a deux albums dans sa besace (ABC Records), celui qui nous préoccupe et un deuxième, Time Changes, publié dans la foulée immédiate (1969) et deux ans avant que le moteur ne cale pour ne plus redémarrer (1971).

 

Trilogy For The Masses, dans son double enrobage rock progressif et psychédélique, a mon adhésion totale. Joli travail d’Hammond, guitares acidulées, chant cool et limite pleurnichard, mélodies  surprenantes, pistes d’une belle vivacité parfois  instrumentalement étirées pour la bonne cause, atmosphère sombre et aux confins du sinistre, son unique, enregistrement « live » en deux prises studios, Trilogy For The Masses correspond à leur représentation d’une Amérique morose, alors en plein chaos, baignant dans une totale confusion et au bord de l’implosion (souvenons-nous que nous sommes en plein Vietnam et que l’Amérique est encore sous le choc de l’assassinat de John Kennedy).

 

Le choix de l’identité du groupe, le concept musical développé dans une sorte de lamentation permanente et sur un rythme hypnotique continu, jusqu’au design d’une pochette hallucinante avec son œil central qui vous observe, le projet de nos Milford’s Kids, singulièrement contemporain, est savamment pensé et retranscrit.

 

Ce rock dramatique, comme se plaisait à le définir son maître-penseur Harry Palmer, est original et inhabituel. Rien que pour cette spécificité, une incursion dans l’univers de ces talentueux musiciens s’impose. Cette affaire en a excité plus d’un. Pourquoi pas vous ? (RAZOR)

 

 

 

Face 1.


1. Theme For the Masses Part 1.

2. 101 Harrison Street (Who You Belong To).

3. Exerpt (From the Theme).

4. Back to Philadelphia3

5. The Race Part 1.


 

Face 2.


6. The Race Part 2.

7. From a Back Door Window (The Search).

8. Theme For the Masses Part 2.

9. Postlude: Looking Back.

 
 

Harry Palmer:guitare.

John Mazzarelli:claviers,chant.

Butch Webster:guitare.

Joey Scott:chant.

Jimmy Altieri:basse,chant.

Robert Tamagni:batterie,chant.

String Quartet:Charles McCraken,Bernard Eichen,Aaron Rosand,George Ricci.

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Du Walker vintage.

Publié le par RAZOR

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Genre: folk,country,country outlaw.

 

JERRY JEFF WALKER

 

DRIFTIN' WAY OF LIFE - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

 

Driftin’ Way Of Life, c’est tout à fait le genre de disques que tu ne risquais pas trouver en tête de gondole des rayons, même chez les disquaires les plus huppés et les mieux achalandés. Rares étaient dans l’hexagone ceux qui avaient la tête à la country, je ne le répèterais jamais assez.

 

En 1969, le rock en France était zeppelinien ou n’était pas, à un moment où les Beatles commençaient à ranger doucement leur matériel. Dans le même temps, Creedence Clearwater Revival y faisait fructifier ses trois albums sortis cette année là. Les plus avisés aux choses de la musique qui bouge, avaient les yeux tournés vers le rock sudiste d’un Allman Brothers qui émergeait alors et qui faisait déjà parler de lui, continuaient à suivre de près les Dead, Doors, Airplane, Crosby Stills & Nash, Neil Young et toute cette juteuse scène californienne qui occupait essentiellement les esprits.

 

Seuls les plus chanceux, les culards des grandes métropoles  (et encore !) qui utilisaient le biais de l’importation pour alimenter leurs discothèques, avaient accès à ces LP d’un genre diabolisé, la faute à l’ignorance et au fanatisme, et dont la presse, pas réceptive pour deux ronds, parlait à peine.

 

Le fameux Driftin’ Way Of Life de Jerry Jeff Walker appartient à cette catégorie musicale muselée, soumise à discrètion par la force des choses, qui ne s’est révélée qu’après coup et qui n’a été sublimée que plus tard. Beaucoup plus tard. Mais, comme dit le dicton chez les bikers, vieux motard que jamais.

 

Ce Jerry Jeff Walker, dont beaucoup n’ont jamais entendu parler ni de la dent, ni de la lèvre (en bon français : ni d’Adam, ni d’Eve), est un des chantres du genre country, mais dans son acte dérivé, l’Outlaw Movement, né dans les années 60 et autoproclamé comme tel par ses électrons libres (Johnny Cash, Guy Clark, Mickey Newbury, Waylon Jennings, Kris Kristofferson, Merle Haggard, Willie Nelson…), en réaction au son de Nashville de Chet Atkins ou Hank Williams.

 

Jerry Jeff Walker est préalablement passé par la filière Greenwich Village new-yorkaise, ville dont il est natif, contrairement à ce que la coloration texane de sa musique pourrait laisser penser. Il a par ailleurs officié aux commandes de sa propre légion, Circus Maximus (ne pas confondre avec des vikings qui se sont depuis appropriés cette identité) avec laquelle il publie deux excellentes galettes folk-psych.

 

Walker est également très impliqué dans l’écriture ; il est connu pour être l’auteur de Mr Bojangles, devenu un des classiques les plus enregistrés du rock, après être passé entre les mains expertes du Nitty Gritty Dirt Band. T

 

oujours en activité en 2013, malgré une première partie de vie dissolue et excessive qui aurait dû le tuer (ne s’appelle pas Walker qui veut), ce troubadour compte une quarantaine d’albums à son actif dont Viva Terlingua (1973), le plus populaire, et ce magnifique Driftin’ Way Of Life (1969), celui qui le qualifie le mieux, car il traduit bien et authentifie toutes ses années d’errance.

 

Ici tout est Walker : paroles et musique, à cheval entre country, folk, rock et légères influences cubaines. Album mélancolique, intime qui vous pénètre au compte-gouttes, ce LP, son premier en solo est le fruit d’une obligation contractuelle avec son éditeur Vanguards Records (il avait déjà signé pour Atlantic) ; il recense un lot de 11 titres qui s’inscrivent parmi ce que l’artiste a fait de mieux dans sa carrière : Driftin’ Way Of Life, Morning Song To Sally, Shell Game, Old Road, North Cumberland Blues, Gertrude, No Roots In Ramblin’, Dust On My Boots…

 

Le son, l’ambiance campagnarde, la voix profonde de JJW et la cohorte de bons et loyaux soldats qui l’accompagnent convergent vers le très haut niveau, seule issue qui pouvait advenir d’une telle conjonction de brillance (RAZOR).

 

 

 

1. Driftin' Way Of Life.

2. Morning Song To Sally.

3. Shell Game.

4. Ramblin', Scramblin'.

5. No Roots In Ramblin'.

6. Old Road.

7. North Cumberland Blues.

8. Let It Ride.

9. Fading Lady.

10. Gertrude.

11. Dust On My Boots.

 


 

Pete Wade:guitare acoustique,dobro,violon.

Norbert Putnam:basse.

Kenney Buttrey:batterie.

David Bromberg,Wayne Moss:guitare.

Jerry Jeff Walker:guitare,harmonica.

David Briggs:piano,clavecin.

Harald Rugg:steel guitare.

Charlie McCoy:harmonica.

Hargus Robbins:piano électrique.

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Plaisir sans faim.

Publié le par RAZOR

The-Gosdin-Brothers---Sounds-Of-Goodbye---1968.jpg

Genre:country,bluegrass.

 

THE GOSDIN BROTHERS

 

SOUNDS OF GOODBYE - 1968

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (SOUNDS OF GOODBYE) link

 

 

 

Inutile de chercher les frangins Gosdin, Vern et Rex, dans le top 50, parmi les faiseurs de tube, vous fouineriez en vain. Ces gars de l’Alabama débarqués tardivement sur l’échiquier californien, sont surtout des besogneux, des défricheurs de la country music qu’ils orientent vers un country-rock progressif, des pionniers qui ont ouvert une brèche dans un genre dans lequel les Byrds se sont engouffrés.

 

Le rock ne dira jamais assez ce que Sweetheart Of The Rodeo, un des meilleurs albums de tous les temps, et qui mêle bluegrass, folk et country, doit aux frérots Gosdin. Ok, en fouillant un peu, il se peut bien que l’on trouve, ça-et-là, trace de titres qui ont pu flamber ou être repris par d’autres, mais ça ne va jamais très loin.

 

Du temps où ils ont fait parler d’eux, le bluegrass et le country-rock sont encore les moutons noirs du rock, loin des aspirations musicales populaires. Ceux qui vouent un culte à ce genre musical dans son spectre  le plus élargi et depuis son avènement, savent que le nom des Gosdin, en 1968, date de la sortie de leur Sounds Of Goodbye (la même année que Sweetheart Of The Rodeo), est alors une référence de la scène country-rock californienne naissante.

 

Il suffit de soulever le couvercle de la marmite qui mijote sur le feu, pour en apprécier tout le délicieux fumet. Ces ex-Hillmen de Chris Hillman et partenaires des premiers pas en solo de Gene Clark nous ont ici mitonné une recette de bonne famille dont ils ont le secret, un des ces trucs à l’ancienne généreusement dressé sur assiette en porcelaine de Limoges.

 

Sounds Of Goodbye est une éclatante gourmandise, un nanan aux ingrédients country, folk, pop et psyché soigneusement sélectionnés et mijotés, mélangés avec goût, soin, passion et savoir-faire.  Du début à la fin, ce type de noble prestation vous émoustille les papilles et ne rassasie le convive qu’à force d’y regoûter. Ce plat né de la patte des chefs Gosdin figure aujourd’hui encore sur toutes les cartes des meilleurs lieux de réjouissance.

 

Dans cette cuisine de studios, les voix des maîtres-queues s’unissent dans une belle harmonie, dans une complémentarité affinée, avec profondeur et émotion ; leur partition se récite alors dans le plus grand des naturels, sans en rajouter, simplement, intelligemment, bien proportionnée entre sucré et salé, bien assaisonnée comme appris auprès des maîtres dont ils ont hérités.

 

Ce disque, je parle là de l’original, est un régal qui vaut pour toutes les pièces qui composent son menu intemporel. C’est le seul moment où les deux frères (Vern est hélas décédé récemment) se retrouvent seuls aux fourneaux, il est mémorable, jovial et contagieux : Oui Chefs ! (RAZOR)

 

 

 

Face 1.

1. Sounds Of Goodbye.

2. She's Gone.

3. Try And Catch The Wind.

4. Let It Be Me.

5. For Us To Find.

 


 

Face 2.

1. The Victim.

2. The First Time.

3. Woman's Disgrace.

4. Bowling Green.

5. Louisiana Man.

6. Love Of The Common People.

 


 

Vern Gosdin:guitare,chant.

Rex Gosdin:guitare,chant.

Gib Guilbeau:guitare,violon,choeurs.

Wayne Moore:basse,choeurs.

Gene Parsons:batterie,percussions,harmonica,choeurs.

Clarence White:guitare,choeurs. 

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