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En plein foisonnement hip.

Publié le par RAZOR

Touch---Street-Suite---1969.jpg

Genre: blues-rock, folk, psych.

 

TOUCH

 

STREET SUITE - 1969

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (CATFISH) link

 

 

On est bien, hein Tintin ? On est bien là, à écouter les p’tits missouriens de Touch, une affaire san-louisane considérée comme sans prétention mais qui ne peut pas faire de mal, née en plein foisonnement hip (1967), éphémère, parce que vraisemblablement noyée dans la masse, sort réservé à tant d’autres de ses congénères.

 

Le dénommé Street Suite de 1969 est le seul tribut qui marque une existence fugace. Chopez-le au vol, allongez-vous et accordez-vous un méga panard avec tarpé pour Tintin de circonstance. Un p’tit brief sur les zozos qui nous concernent  avant de se laisser aller: E.Ray Schulte (songwriter, guitariste, harmoniciste) en est l’instigateur. Le frangin Jerry tripote la basse, Ovid (joli prénom, Ovid) Bilderback bat, tandis que Paulette Butts, outre le fait de s’occuper du cas du tambourin, assure le chant. Et quand je dis elle assure, elle assure sa chique !

 

Dans le genre psyché, c’est plutôt gratiné, le Touch. Il ne m’étonne pas un seul instant qu’il ait fait les premières de Cream et de Steppenwolf. La compétence est là mais faute de moyens, Touch n’a pas pu pérenniser une entreprise qui, une fois qu’elle a mis la main à la poche pour autofinancer les 100 spécimen de Street Suite, n’a plus les liquidités en caisse pour assurer le bling bling qui accompagne la publication.

 

Remercions encore une fois tous ces chasseurs de trésors de l’industrie musicale de l’ère moderne qui permettent les exhumations de groupes et de projets à propos desquels on ne sait pas grand-chose et qui renaissent sous leur aile… Le nouveau format  ici à ingurgiter, monté avec la bite et le couteau comme on dit, recense, d’après mes sources, l’intégralité de la matière que Touch avait dans son escarcelle.

 

Autrement dit le Street Suite d’origine concerne la tranche qui débute avec Happy Face (8) pour prendre fin avec Let’s Keep The Children On The Streets (13) et qui comprend aussi Beginnings, Get A Gun, Catfish, Got To Keep Travelin’ On. On oubliera les deux derniers titres (Motor City’s Burning et Gettin’ Off), sans intérêt et rajoutés pour que la collection soit complète. Les quatre premières pièces sont des méchants blues-rock datant de 69 (deuxième line-up), parmi lesquels une reprise psychédélico-déprimante de Light My Fire des Doors. Du bon boulot. Trois chansons plus acoustiques, appelons ça des bonus (Lady Of The Universe, The Magic Inside You et Rainbow) témoignent de l’époque 70 où David Surkamp (Pavlov’s Dog), sorte de Grace Slick au masculin (ou chanteur bisexuel, c’est selon) trainait dans les parages. Ces dernières ont moins mes faveurs et sont dispensables.

 

L’intérêt se porte essentiellement sur ce qui constitue le vrai Street Suite (8/13), et qui révèle un Happy Face atypique, un excellent blues progressif, Catfish, un Beginnings qui, ma foi, me plaît bien (hein Tintin ?), un révolutionnaire et brûlant Get A Gun, sous-titré A Song About Self-Defense, un Got To Keep Travelin’ On dans la veine du Lovin Spoonful et une chanson sur les soulèvements urbains des sixties, au solo de batterie pas indispensable (Let’s Keep The Children On The Streets).

 

C’est à ce niveau que la voix de l’amie Paulette donne sa pleine mesure et que se révèle la facette créative de son leader Ray Schulte. Si la confusion est de mise dans le montage chronologique de cette affaire (il faut suivre !), gageons qu’elle trouvera preneur auprès des fouineurs de cette époque. J’y mets 4 au truc ! (RAZOR)


 

1) Stormy Monday Blues Round Trip (single A-side,1969).

2) Round Trip (single A-side,1969).

3) Day To Day Man (single B-side,1969).

4) Light My Fire Round Trip (single B-side,1969).

5) Lady Of The Universe (bonus).

6) The Magic Inside You (bonus).

7) Rainbow (bonus).

8) Happy Face (Or.)

9) Beginnings (Or).

10) Get A Gun (Or).

11) Catfish (Or.)

12) Got To Keep Travelin' On (Or).

13) Let's Keep The Children On The Streets (Or.)

14) Motor City's Burning.

15) Gettin' Off.


 

Ovid Bilderback:percussions.

Paulette Butts:chant,tambourin.

Jerry Schulte:basse.

Ray Schulte:guitare,chant,harmonica.

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Fils de.

Publié le par RAZOR

West-Bruce---Laing---Why-Dontcha---1972.jpg

Genre: hard rock, blues rock.

 

WEST BRUCE & LAING

 

WHY DONTCHA - 1972

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

En novembre 1972 paraît Why Dontcha de ce que l’on appelait un supergroupe, constitué de Leslie West et Corky Laing, deux anciens de Mountain, et de Jack Bruce, le grand Jack Bruce de Cream qui revient aux affaires. La mode est aux power-trios, que voulez-vous. Le power-trio ou super group, c’est la norme pour se faire mousser dans le blues-rock.

 

Et West, Bruce & Laing en est un vrai, taillé sur mesure pour la meilleure et la plus vitaminée des fusions entre blues et hard. Et Why Dontcha, le premier disque à réunir ces trois demi-dieux, du fait de leur appartenance au gotha du rock du moment : Corky Laing, un batteur canadien que le regretté spécialiste en la matière, Levon Helm (The Band), considérait dans son top five des fûts et que l’industrie du disque acclame encore aujourd’hui ; un bassiste emblématique dont ce serait faire injure que de repositionner la carrière (Bruce) et Leslie West, un chanteur aussi énorme que son physique, récemment amputé d’une jambe (mais reparti au turbin depuis), doublé d’un guitariste inqualifiable. Entre nous, j’ai honte quand je vois les chochottes qu’on nous agite sous le nez maintenant… Mais bon, passons.

 

Je m’empresse de vous affranchir : Why Dontcha est le seul des trois albums officiels de leur catalogue qui vaille vraiment le coup, son suivant Whatever Turns You On (1973) étant deux tons nettement en dessous et le live de 1974 (Live ‘N’ Kickin’) une déception, car ne restituant pas comme il se doit, sur scène, l’énergie et la lourdeur dégagées en studio.

 

Why Dontcha lui, a tout. Il fait la part belle aux riffs tranchants qui décalottent les coiffes et à des compositions abouties, efficaces, qui suintent le plaisir d’en être. Les trois monstres sacrés laissent leur ego au vestiaire et turbinent avec aisance au service du collectif.

 

Leur blues-rock sauce piquante a du peps, de l’audace et de la technicité. Comme c’est inspiré, ça vole dans les hautes sphères du hard, sans toutefois avoir la prétention de déloger qui vous savez du piédestal.

 

Ce cocktail corrosif n’est pas pour les pieds tendres. Avec 75% de Mountain et 25% de Cream, vous vous attendiez à quoi ? (RAZOR)

 

 

1) Why Dontcha?
2) Out Into the Fields.
3) The Doctor.
4) Turn Me Over.
5) Third Degree.
6) Shake Ma Thing (Rollin’ Jack).
7) While You Sleep.
8) Pleasure.
9) Love Is Worth the Blues.
10) Pollution Women.


Leslie West:chant,guitare acoustique,guitare électrique,dobro.

Jack Bruce:basse,claviers,harmonica,chant,guitare acoustique.

Corky Laing:batterie,guitare rythmique,chant.

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Avis de recherche.

Publié le par RAZOR

Steamhammer---Reflection---1969.jpg

Genre: blues-rock.

 

STEAMHAMMER

 

REFLECTION - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

La guitare acoustique qui égrène ses notes mélancoliques dans le doux clapotis d’un ruisseau en filigrane, augure d’une ambiance apaisante. Le temps à Water (Part I) de s’écouler et le filet d’eau est aussitôt troublé par une déferlante assassine. Le riff tueur du blues-rock Junior’s Wailing s’abat sans sommations sur l’auditeur. Ouvrez le parapluie !  A ce moment là du disque, on flaire le bon endroit, le bon moment. Bingo ! Le programme des réjouissances est à la hauteur des espérances suscitées par une entrée en matière réussie.

 

Steamhammer, dans son Reflection de 1969, pratique, avec bonheur et inspiration, cette belle alternance à connotation blues prog. Reflection est une petite merveille peu connue et, comme c’est souvent le cas, disparue six pieds sous terre rejoindre le lot des laissés-pour-compte du rock.

 

Ces anglais du sud de l’Angleterre (Worthing), formés en 1968 et signés par CBS Records un an plus tard, ont le seul tort de contribuer à inonder alors une scène blues-rock déjà surchargée et en limite de saturation. Le public peine à mordre à ce énième groupe du genre, il y est indifférent d’autant plus qu’une première vague du british boom l’a préalablement ratissé de long en large.

 

Pourtant la compétence est là, l’inspiration également. La compétence s’appelle Martin Pugh, excellent praticien de la six cordes, Martin Quittenton, aussi efficace à la rythmique que talentueux songwriter (co-signataire de Maggie May valorisé par Rod Stewart), Kieran White à la voix pincée très expressive et au beau jeu d’harmonica, Steve Davey (basse) et Michael Rushton (batterie), le binôme actif de la rythmique. Le futur co-fondateur de Jefferson Airplane, Pete Sears (piano) et le flûtiste jamaïcain Harold McNair font l’appoint sur cet album aux influences ou similitudes nous ramenant vers des artistes comme Freddie King, Jethro Tull et Hendrix dans l’utilisation de la wah wah.

 

La ballade Lost You Too, She’s The Fire, les reprises de King (B.B), You’ll Never Know et de Boyd (Eddy), Twenty Four Hours, Even The Clock, Down The Highway et surtout Junior’s Wailing sont les éléments qui incitent à lancer un avis de recherche en bonne et due forme sur ce disque.

 

Sorti de son contexte du moment où le blues-rock était parfois prétexte à tout et n’importe quoi, Reflection démontre de bien belles choses alors trop vite englouties. Ses 38 minutes d’écoute sont  brillantes. Je veux, mon n’veu (RAZOR).

 

 

1) Water, Pt. 1.

2) Junior's Wailing.

3) Lost You Too.

4) She Is the Fire.

5) You'll Never Know.

6) Even the Clock.

7) Down the Highway.

8) On Your Road.

9) Twenty-Four Hours.

10) When All Your Friends Are Gone.

11) Water, Pt. 2.


 

Kieran White:chant,harmonica,guitare acoustique.

Martin Pugh:guitare.

Martin Quittenton:guitare rythmique.

Steve Davey:basse.

Michael Rushton:batterie.

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Avant le départ de Cotton.

Publié le par RAZOR

The-Illinois-Speed-Press---Duets---1970.jpg

Genre: country-rock.

 

THE ILLINOIS SPEED PRESS

 

DUETS - 1970  (3,5)

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (THE VISIT) link

 


 

Duets (1970) est le deuxième opus d’Illinois Speed Press, celui après lequel son fondateur Paul Cotton, appâté par Richie Furay, rejoint l’illustre Poco, un des plus grands groupes américains du moment, ce que l’on a tendance à oublier. Ce transfert consiste à remplacer Jim Messina qui passe alors la main.

 

Moins bluesy mais plus acoustique que l’album éponyme précédent, Duets comprend une série de belles chansons dont Bad Weather de Paul Cotton qui deviendra une norme du répertoire de Poco (From The Inside 1971), dont The Visit, le blues dans toute son expression et un surprenant Dearly à tiroirs.

 

Le reste oscille entre hard rock (The Life et Seventeen Days), soft rock (Bad Weather) et country (Country Dumplin’), sans que ce soit désagréable. C’est de la bonne musique, bien produite, bien arrangée, offrant de plaisantes harmonies vocales (Sadlly Out Of Place).

 

Duets confirme le premier LP, même si je lui préfère son prédécesseur. L’Illinois Speed Press aurait pu faire une brillante carrière, le talent en a décidé autrement, puisque c’est sous d’autres cieux plus huppés que Cotton ira faire valoir le sien, Kal David créant, pour sa part, The Fabulous Rhinestones (3 albums), groupe de blues-rock.

 

Avec des compositions un peu mieux ficelées voire avec un ou deux titres plus accrocheurs, ISP aurait vraisemblablement connu un meilleur sort encore, mais ce qu’il montre dans Duets et dans l’éponyme qui précède, suffisent déjà à considérer cette formation comme un digne représentant du genre qu’elle pratique.

 

Compte tenu que peu de gens connaissent ce groupe, cette agréable surprise est à découvrir : 3,5 (RAZOR).

 

 

Face 1.


1) Country Dumplin’.

2) Sadly Out Of Place.

3) The One Who Knows.

4) Dearly.

 

Face 2.


1) Morning Blues.

2) Bad Weather.

3) The Life.

4) The Visit.

5) Seventeen Days.


 

Rob Lewine:basse.

Fred Page:batterie.

Kal David,Paul Cotton:guitars,chant.

Mike Anthony:claviers,chant.

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Dans le viseur de Lynyrd Skynyrd.

Publié le par RAZOR

The-Illinois-Speed-Press---The-Illinois-Speed-Pres-copie-1.jpg

Genre: country-rock, blues rock.

 

THE ILLINOIS SPEED PRESS

 

THE ILLINOIS SPEED PRESS - 1969

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (BEAUTY) link

 

 

Paul Cotton… l’alabamien Norman Paul Cotton, que voilà un beau sujet de conversation et une étape obligée pour aborder l’Illinois Speed Press. Membre influent du légendaire Poco, lui-même formé à partir du mythique Buffalo Springfield, le guitariste Paul Cotton passe par les scolaires de Capitols (1958), devenu les Mus-Twangs, groupe essentiellement instrumental (1961), par les Gentrys (début 1965) puis les Rovin’ Kind (courant 65), des fidèles du Whisky-A-Go-Go, avant de fonder l’Illinois Speed Press en 1968.

 

Le guitariste de blues, pilier de la scène de Chicago, David Raskin, alias Kal David et déjà du voyage Rovin’ Kind, est l’autre tête de pont du projet ISP qui, s’il est vite retombé dans l’oubli, n’en a pas moins laissé, comme trace de son existence, deux LP d’excellent niveau : l’éponyme de 1969 et Duets, sorti en 1970. Les deux sont signés chez Columbia Records et réalisés sous la houlette du  producteur James William Guercio, connu pour son travail avec le Chicago Transit Authority, les Buckinghams ou Blood Sweat & Tears.

 

Portée par un tandem de guitares, la musique pratiquée par l’Illinois Speed Press mélangeant rock, soul et country, ainsi que la structure adoptée, donnent des idées à Lynyrd Skynyrd. Etre dans le collimateur ou la source d’inspiration des Rossington et Ronnie Van Zandt, vous donne un aperçu de la qualité qui colle au nom de cette formation ?

 

Elle situe par ailleurs le registre country-rock, blues-rock  dans lequel elle évolue. Très bien accueilli par la critique, ce premier album de 1969 trouvera preneur auprès des fans de bon blues-rock ainsi que ceux de Poco que Cotton rejoint après Duets. Cette combinaison gagnante tractée par la force motrice Cotton/Kal, propose un excellent  lot de compositions variées et récréatives.

 

Kal étant un fervent joueur de blues-rock, Cotton un éminent adepte de country-folk, il résulte de ce disque une opposition de deux styles qui n’affecte nullement son écoute. Cette alternance, qui peut faire douter sur le fait que c’est le même groupe qui joue d’un titre à l’autre, profite même à l’œuvre en question qui atteint un appréciable rang 144 dans les charts de l’année 1969.

 

Même s’il n’affiche pas de grandes prétentions, cet opus maintient une qualité constante du début à la fin, exception faite du titre Overture (un collage de pistes) assez rasoir. Get In The Wind que reprendra Poco, PNS, l’acoustique Here Today, Be A Woman, Free Ride et Beauty sont les fleurons d’un album qui sent bon le plaisir de faire la musique que l’on aime.

 

Quand le talent de Paul Cotton et les énormes compétences de Kal David viennent compléter cet état d’esprit récréatif, on obtient un album éponyme de grande tenue qui, couplé avec Duets pour les besoins des rééditions d’œuvres enfouies, est un achat à que je vous conseille : 4 (RAZOR).

 

 

Face 1.


1) Overture.

2) Get In The Wind

3) Hard Luck Story

4) Here Today.

5) Pay The Price.


 

Face 2.


1) P.N.S. (When You Come Around).

2) Be A Woman.

3) Sky Song.

4) Beauty.

5) Free Ride.


 

Mike Anthony:orgue,piano.

Paul Cotton:guitare,chant.

Kal David:guitare,chant.

Rob Lewine:basse.

Fred Page:batterie.

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Une bien belle prise.

Publié le par RAZOR

Duncan-Browne---Give-Me-Take-You---1968.jpg

Genre: folk, pop baroque.

 

DUNCAN BROWNE

 

GIVE ME TAKE YOU - 1968

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (GIVE ME TAKE YOU) link

 

 

Ce fils d’officier de la Royal Air Force aurait pu épouser la même carrière que son géniteur, mais une santé précaire l’en prive alors qu’il s’y prédestine. En optant pour la musique, Duncan Browne, par ailleurs excellent compositeur, doté d’un sens mélodique aiguisé, fait des heureux, se révélant  un virtuose de la guitare acoustique, instrument qu’il dompte d’abord, après l’avoir fait de la clarinette, sans l’aide de quiconque, pendant son adolescence (il est influencé par Dylan, Bach et Haendel), pour le maîtriser ensuite à la perfection en suivant des cours d’harmonie et de composition à l’Académie de Musique et d’Art Dramatique de Londres.

 

Duncan fonde alors le groupe folk Lorel, signé par Immediate Records, le nouveau label indépendant  d’Andrew Loog Oldham qui vient de lâcher les Stones. Seul un single (le très bon Hear And Now)  concrétise ce partenariat, ce qui n’empêche pas Browne de taper dans l’œil avisé d’Oldham et de prolonger cette association qui débouche sur Give Me Take You, premier LP solo de l’anglais (1968).

 

Flop commercial, il est depuis réhabilité à la hausse. Mélange de pop, de folk et de classique, ce LP, pour lequel Browne bénéficie de l’aide lyrique du poète David Bretton, issu de la même promo de la Royal Academy Of Music And Dramatic Art, est une œuvre majeure de pop baroque et des sixties, hors du temps, qu’Oldham n’a pas été en mesure de vendre et de promouvoir à sa juste valeur. C’est la raison essentielle de l’oubli dans lequel il s’est englué depuis.

 

Redécouvert par le jeu des rééditions, Give Me Take You a tout pour lui et sa reconnaissance tombe bien trop tard pour que le génial Duncan Browne, décédé en 1993, puisse en tirer les bénéfices mérités.

 

De la guitare sèche, des chœurs éthérés, des harmonies vocales, des parties de clavecin, des instruments à vent (cuivres) et à cordes (harpe, flûte, hautbois), une voix douce, rêveuse et duveteuse, des textes qui empruntent à la poésie british du dix neuvième, des arrangements sophistiqués qui ne laissent pas de marbre Keith Emerson des Nice, des mélodies ouatées…

 

Give Me Take You est effectivement une très belle capture, pleine de mélancolie et de délicatesse, bouleversante, qui met en exergue le talent innommable de ce ménestrel pourtant encore juvénile à l’époque des faits (21 ans).

 

De ce répertoire absolument sublime, il convient surtout de ne rien écarter et de tout consommer gloutonnement. Il est inenvisageable de passer à côté de ce joyau (RAZOR).


 

1) Give Me Take You.

2) Ninepence Worth Of Walking.

3) Dwarf In A Tree ( A Cautionary Tale).

4) Ghost Walks.

5) Waking You Part I.

6) Chloe In The Garden.

7) Waking You Part II.

8) On The Bomsite.

9) I Was You Weren’t.

10) Gabilan.

11) Alfred Bell.

12) Death Of Neil.

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Velours et soie.

Publié le par RAZOR

Colin-Blunstone---One-Year---1971-copie-1.jpg

Genre: pop, soft rock, pop baroque.

 

COLIN BLUNSTONE

 

ONE YEAR - 1971

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Les Zombies sont relégués aux oubliettes depuis quasiment un lustre et Odessey And Oracle n’a pas encore acquis son statut d’album culte, cette reconnaissance ne venant que plus tard, quand Colin Blunstone, son chanteur attitré depuis l’origine du groupe, devenu agent d’assurances, reprend du service pour les besoins de One Year (1971), première pierre de sa période solo et certainement la plus mémorable de ce répertoire individuel.

 

Blunstone a bien préparé son affaire, en s’accordant tout le temps et le soin nécessaires à la réalisation de One Year, ses collègues Chris White et Rod Argent, autres pièces emblématiques des Zombies, lui filant parallèlement un sérieux coup de main en lui offrant sur un plateau trois titres et en le produisant.

 

Il résulte de ce retour au premier plan et de cette association, un album de pop baroque (chassez le naturel, il revient au galop) plein de délicatesse, harmonieux, qui, même s’il n’est pas du Zombies à proprement parler, ne s’en éloigne pas trop cependant.

 

La caractéristique essentielle de ce travail réside dans la voix unique, raffinée et mélancolique de son interprète, mais ce qui retient également l’attention de ce disque ensoleillé, c’est la qualité de l’écriture de Blunstone, auteur-compositeur discret sous la bannière Zombies et qui se révèle complètement ici.

 

En dépit de sa durée un peu courte, One Year (Epic), finement ciselé et créatif, intense et immense, est à découvrir, notamment She Loves The Way They Love Her, ses magnifiques ballades Smokey Day et Misty Roses, empruntée à Tim Hardin, Caroline Goodbye, Mary Won’t You Warm My Bed (de Mike d’Abo, chanteur de l’ancien Manfred Mann), I Can’t Live Without You, Let Me Come Closer To You et Say You Don’t Mind de Denny Laine (Moody Blues). Que du bonheur ! (RAZOR)



1) She Loves The Way They Love Her.

2) Misty Roses.

3) Smokey Day.

4) Caroline Goodbye.

5) Though You Are Far Away.

6) Mary Won't You Warm My Bed.

7) Her Song.

8) I Can't Live Without You.

9) Let Me Come Closer to You.

10) Say You Don't Mind.


 

Colin Blunstone:chant,guitare.

Rod Argent:claviers.

Russ Ballard:guitare.

Jim Rodford:basse.

Robert Henrit:batterie.

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Quelle purée !

Publié le par RAZOR

Edgar-Broughton-Band---Wasa-Wasa---1969.jpg

Genre: psychedelic rock, acid rock, blues,hard rock, rock prog, proto punk.

 

EDGAR BROUGHTON BAND

 

WASA WASA - 1969

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (DEATH OF AN ELECTRIC CITIZEN) link

 

 

De beaux allumés, ces oiseaux ; ça travaille dur sous la coiffe de ces trois sujets incontrôlables, semeurs de troubles, provocateurs hirsutes, marchant en dehors des clous et aux substances prohibées, qui ne concèdent rien, ni à personne, agressifs, militants nanar, auxquels les organisateurs de festivals ferment souvent leurs portes et que les groupes partageant leur affiche craignent comme la peste.

 

Edgar Broughton Band se revendique de la veine underground, celle de Cap’tain Cœur de Bœuf (Captain Beefheart pour les non-initiés), si tant est qu’il puisse être répertoriable, et fait tâche dans le milieu musical ambiant. Un an après leur naissance du côté de Warwick (GB-1968), les Broughton Bros, Rob et Steve, ainsi qu’Art Grant larguent, via Harvest Records, antenne d’E.M.I, une première bombe qui va laisser des traces et des bleus : Wasa Wasa (1969).

 

Avant de l’enfourner dans le lecteur, profitez-bien une dernière fois du silence de votre environnement, car une fois appuyé sur la touche Play, ça envoie une de ces purées boueuses, torturées, obscures et violentes comme j’en ai rarement entendu en 69.

 

Passés par le blues, ils décochent d’entrée un scud psychédélique broyé façon EBB, saturé de guitares de la pire espèce, le bien nommé Death Of An Electric Citizen. Sept autres missiles aussi méchants les uns que les autres enchaînent derrière.

 

Le sillon est blues, psyché et prog. C’est chaud bouillant, ça rudoie, c’est halluciné, brutal, démoniaque, frénétique, mais ça n’émeut pas outre mesure ces fils de Satan qui en ricanent même (Evil). A côté d’eux, les Mothers passent pour des enfants de chœur. Au final, c’est pas mal, mais vous savez quoi ? QU’EST-CE-QUE CA FAIT DU BIEN QUAND CA S’ARRETE !!!! (RAZOR)


 

1) Death of an Electric Citizen.
2) American Boy Soldier.
3) Why Can't Somebody Love Me.
4) Neptune.
5) Evil.
6) Crying.
7) Love in the Rain.
8) Dawn Crept Away.


 

Robert "Edgar" Broughton:chant,guitare.

Steve Broughton:batterie.

Arthur Grant:basse.

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Foghat, vrai brûlot.

Publié le par RAZOR

Foghat---Fool-For-The-City---1975.jpg

Genre: hard rock.

 

FOGHAT

 

FOOL FOR THE CITY - 1975

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link


 

Il faut attendre 1975 pour que, enfin dirais-je, un disque de Foghat me branche. Les quatre précédents m’ont jusque là laissé sur ma faim et ce qui suit durant les seventies me fait autant d’effet qu’un cataplasme sur une jambe de bois.

 

Depuis 1971 que ces jeunes british en lesquels on place de gros espoirs, j’attends de voir. Au regard de leur parcours pré Fool For The City, force est de constater que le bilan est maigre et très mitigé.

 

Après de bons débuts dans la profession avec l’éponyme de 1972 (du bon blues rock), Rock And Roll (1973), Energized et Rock And Roll Outlaws de 1974 ne confirment en aucun cas les promesses.

 

C’est le temps des interrogations, Fool For The City tombe comme un cheveu dans la soupe pour les faire taire, en se parant d’une distinction platine.

 

Cohérent, impétueux, respirant la confiance, plus mature, chichement doté avec le meilleur titre du groupe, Slow Ride, avec la version funky de Terraplane Blues de Robert Johnson, avec l’acoustique Take It Or Leave It du duo Jameson/Peverett, le soigné morceau titre, avec des pistes certes moins huppées mais nettement plus bandantes que ce que le groupe nous a précédemment proposé, ce LP est la plus belle réalisation des anglais de Foghat. On prend sans discuter cet album à la pochette complètement barge (RAZOR).

 

 

Face 1.


1) Fool for the City.

2) My Babe.

3) Slow Ride.


 

Face 2.


1) Terraplane Blues.

2) Save Your Loving (For Me).

3) Drive Me Home.

4) Take It or Leave It.


 

Lonesome Dave Peverett:chant,guitare.

Rod "The Bottle" Price:guitare,slide guitare,steel guitare,chant.

Roger Earl:batterie,percussions.

Nick Jameson:basse,claviers,guitare,chant.

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Gratiné !

Publié le par RAZOR

Steve-Young---Rock-Salt-And-Nails---1969.jpg

Genre: country-rock.

 

STEVE YOUNG

 

ROCK SALT AND NAILS - 1969

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (COYOTE) link

 

 

Exceptionnellement, commencez par jeter un coup d’œil sur la belle brochette de zicos qui prêtent leur concours à Steve Young pour ce qui est le premier de ses cinq LP des années septante, le bien nommé Rock Salt And Nails : le guitariste James Burton, 8 ans de Presley (1969/77), Gram Parsons (Byrds, Flying Burrito Brothers), le pote de Keith Richards à l’héritage musical impressionnant, Gene Clark, l’âme des Byrds, auteur des deux chefs d’œuvre en solo que sont White Light et No Other (1971 et 1974), Hal Blaine qui détient l’exploit d’avoir battu sur plus de 35.000 chansons et pour les plus grands (Presley, Simon & Garfunkel, Mamas & Papas, Beach Boys, Byrds), David Jackson, bassiste de la scène de Los Angeles (Hearts et Flowers) proche de Clark et qui fut de la première version de Dillard & Clark en 1968, Chris Ethridge (qui vient de nous quitter en avril 2012 d’un cancer au pancréas), ex International Submarine Band et Flying Burrito, que l’on retrouve dans les travaux de Judy Collins, Johnny Winter, Ry Cooder, Linda Ronstadt, Jackson Browne, puis le violoniste angelin de bluegrass le plus influent de tous les temps, Richard Greene, et Donald Beck, qui fut le l’expédition Dillard & Clark (et qui vient de nous quitter en mai 2012).

 

Mais qui est donc ce Steve Young pour attirer à lui un tel aréopage ? Un géorgien qui grandit entre Alabama et Texas, apprend la guitare seul comme un grand, compose ses propres chansons très tôt, passe par l’incontournable scène de Greenwich Village, s’installe sur la côte ouest dès 1964 où il bosse avec Van Dyke Parks et Stephen Stills, fait une brève apparition dans Stone Country, groupe de country-rock psychédélique (1967-69) qui gratte pour chez RCA, puis bifurque vers le concurrent A & M Records où il entame sa carrière solo.

 

Rock Salt & Nails (1969) débute ce parcours personnel qui va installer Steve Young parmi les tout bons de la scène californienne, en matière de country-rock et d’Outlaw Country, ce que confirmera le LP suivant Seven Bridges Road. Sa musique, mélange d’influences country, rock, folk, blues et gospel, se distingue par une grande simplicité, une belle fraîcheur, une décontraction flirtant parfois avec le ludique.

 

On se délecte avec bonheur d’un répertoire courageux, globalement brillant et efficace, constitué essentiellement de reprises de compositeurs et interprètes évoluant dans la country : Roosevelt Jamison, Utah Phillips, Johnny Horton, Peter La Farge, Marvin Rainwater, Kenny Austin et Hank Williams. La contribution  de Steve Young en termes de songwriting se limite à trois titres parmi lesquels Love In My Time, Holler In The Swamp et sa chanson la plus populaire, Seven Bridges Road qui donne le nom à son deuxième et excellent LP (1972), chanson avec laquelle les Eagles notamment se sont remplis les poches sur leur Greatest Hits Vol. 2 de 1980, bien après que Joan Baez, Rita Coolidge et Ian Matthews l’aient préalablement interprété respectivement en 1970, 1971 et 1973.

 

Il est cependant regrettable, à l’image d’un catalogue pourtant de grande qualité, que cet album soit resté plus de quatre décennies dans l’ombre. C’est un modèle d’Americana. Passe à ton voisin… (RAZOR)


 

 

1) That's How Strong My Love Is.

2) Rock Salt and Nails.

3) I'm a One-Woman Man.

4) Coyote.

5) Gonna Find Me a Bluebird.

6) Love in My Time.

7) Seven Bridges Road.

8) Kenny's Song.

9) Holler in the Swamp.

10) Hoboin.

 11) My Sweet Love Ain't Around.

 


 

Steve Young:guitare rythmique,chant.   

James Burton:dobro,guitare.

Gram Parsons:orgue.

Gene Clark:harmonica.

Dave Jackson:basse.

Chris Ethridge:basse.

Richard Greene (Meyer Sniffin):violon.

Don Beck:guitare.

Hal Blaine:batterie.

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