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folk u.k

L'anti-star.

Publié le par RAZOR

Anne-Briggs---Anne-Briggs---1971.jpg

Genre:folk.

 

ANNE BRIGGS

 

ANNE BRIGGS - 1971

 

POUR ECOUTER ANNE BRIGGS - ANNE BRIGGS - 1971

 

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S’il est une artiste qui n’a jamais cherché à attirer les regards sur elle, et encore moins à devenir une star, c’est bien Anne Briggs, l’extraordinaire folkeuse anglaise, découverte par Ewan MacColl. Elle ne supportait pas être regardée sur scène, aussi fermait-elle les yeux quand elle chantait. Parallèlement, elle était si douée que, malgré sa volonté de rester en marge, elle a marqué au fer rouge la scène du folk revival britannique. Ses chansons ont inspiré des musiciens de renom comme Jansch ou Page ; son chant et sa voix d’une pureté cristalline (à déchirer les tympans), d’une magnifique clarté, ont autant suscité la vocation des Sandy Denny, Jaqui McShee, June Tabor, Maddy Prior, Linda Thompson que la nouvelle génération des Kate Rushby ou Eliza Carthy.

    

Malheureusement, le passage dans la musique traditionnelle anglaise de cette figure culte est limité à, grosso modo, une dizaine d’années. Orpheline précoce et fugueuse ado, elle préfère, au début des années 70, se retirer dans les Scottish Highlands, tournant délibérément le dos à l’industrie musicale et à une carrière qu’on lui prévoie pourtant juteuse.


 Cette sorte de strong woman, au comportement peu banal, au caractère bien trempé et aux idées bien arrêtées se consacre alors au maraîchage et prend place derrière les étals de marché jusqu’à ce qu’elle ne réapparaisse en studio (ce qu’elle détestait) en 1997 pour enfin libérer ce magnifique Sing A Song For You de 1973 qui, si elle n’avait pas avorté la sortie de ce LP au motif qu’elle n’y aimait pas sa façon de chanter, aurait peut-être changé sa décision d’arrêter. Sa discographique se résume donc à un EP paru en 1964 (The Hazards Of Love), à l’éponyme Anne Briggs (Topic Records-1971), à l’énigmatique The Time Has Come (1971). Le chat est maigre certes, mais  le lot d’une trentaine de chansons qui constitue son répertoire complet n’en a que plus de valeur.


J’ai fait le choix de la chronologie et de m’arrêter un instant sur son album éponyme publié en 71, le temps de réunir quelques chansons mises au chaud depuis ses débuts au début des 60’s et de convaincre la récalcitrante d’enregistrer. La collection s’appuie sur un lot de vieux titres folkloriques traditionnels et de substance originale. Moyennant guitare ou bouzouki ou a cappella (six des dix pistes), elle livre une performance remarquablement pure, propre, libre, sans fioritures, vivant intensément ses dix  prestations, dont on retiendra surtout l’énorme Willie O’Winsbury, Young Tambling, The Cuckoo et Blackwater Side qu’Anne chantait en duo avec Bert Jansch dans les clubs folk. Même si l’écoute peut se révéler un peu casse-boulettes à la longue, il faut savoir que c’était ça le folk revival façon british et qu’Anne Briggs en fut une mémorable représentante. Cela dit, pensez à vous rabattre aussi sur Sing A Song For You (97), pas piqué des vers (RAZOR).

 

 

 

1. Blackwater Side.

2. The Snow It Melts The Soonest.

3. Willie O'Winsbury.

4. Go Your Way.

5. Thorneymoor Woods.

6. The Cuckoo.

7. Reynardine.

8. Young Tambling.

9. Living By The Water.

10. Ma Bonny Lad.

 

 

 

Anne Briggs:guitare,bouzouki,chant.

John Moynihan:bouzouki sur 3.

 

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Reconnu par le God himself.

Publié le par RAZOR

Wizz-Jones---The-Legendary-Me---1970.jpg

Genre:acid folk.

 

WIZZ JONES

 

THE LEGENDARY ME - 1970

 

POUR ECOUTER WIZZ JONES

 

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Bert Jansch disait à son endroit qu’il était certainement le guitariste le plus méconnu de tous les temps. Ce en quoi, il n’avait pas complètement tort car, pour mézig, Wizz Jones a longtemps fait figure d’illustre inconoblé. Pourtant, croyez moi, depuis des décennies, je suis (du verbe suivre) suffisamment, et de près, les choses du rock et des genres y affiliés, pour ne pas aussi bêtement que ça me retrouver sur la touche.

 

Dans le domaine folk british, j’en ai consommé du pékin et j’en ai vu défiler des brochettes de musicos. Faut croire que le Jones en question a suivi des filières parallèles pour échapper à mon attention coutumière et surtout pour glisser entre les mailles de mon insatiable et boulimique curiosité musicale. D’autant plus que la scène folk anglaise est un échiquier que j’affectionne tout particulièrement. Conclusion, The Legendary Me, son album référence de 1970, est remonté jusqu’à moi le jour où j’ai enfin levé sur le voile sur Wizz Jones. Autrement dit, quand les poules ont commencé à avoir des dents, si vous voyez ce que je veux dire… Je vous fiche mon billet qu’aujourd’hui encore il pointe encore au guichet des grands ignorés du rock. Au moment des comptes, à part figurer dans les bons papiers de la presse musicale nationale où il a le statut de cador de l’acid-folk à l’anglaise, ou être cité très favorablement dans les biographies du God et de Rod Stewart, force est de constater que le succès lui a toujours glissé entre les doigts.

 

Au détour de mes investigations sur le sujet, j’apprends que le Wizz a influencé des générations entières de guitaristes du Royaume-Uni et pas des lopettes, puisqu’on compte parmi eux les légendaires Clapton, Renbourn, Martyn, Jansch, Thompson, McTell. Le gratin de la Vieille Albion, les joyaux de la couronne. Pourtant, comme il le dit lui-même, à ce jour, il est comme à ses débuts : une main devant, une main derrière. Mais il est heureux et c’est tout ce qui compte.

 

Ce troubadour du folk présente alors le paradoxe d’être du bled et d’y être un vrai caïd chez lui, quand, dans le même temps, il est carrément snobé, voire zappé, de l’autre côté de l’Atlantique ou chez nous. Pourtant, depuis le milieu des années 50, imprégné de la littérature beat des Burroughs, Ginsberg et Kerouac, enthousiasmé par les spectacles de Big Bill Broonzy, de Rambling Jack Elliot, Woody Guthrie, et de Muddy Waters, il mouille le maillot dans les bars, plus particulièrement ceux londoniens de Soho. Il tâtonne aussi dans le même temps dans une clique de skiffle de sa ville natale de Croydon, les Cowboys (1957).

 

De son vrai blaze Raymond Ronald Jones, Wizz emprunte son nom de guerre onomatopique, repris dans le comic strip gainsbardien de 67, à un personnage des Beanos (Wizzy The Wuz), cet hebdo british de B.D de l’après-guerre, concurrent du journal de Mickey et de Spirou. Au début des années 60, après avoir appris le métier auprès de la confrérie à trois têtes composée d’Alexis Korner, Davey Graham et Long John Baldry, il est mûr pour bourlinguer, guitare en bandoulière, dans une bonne partie de l’Europe et en Afrique (Maroc), d’où il revient en 1963 pour se lancer dans un duo de bluegrass prometteur mais pionnier, avec le banjoïste le plus célèbre du Royaume-Uni, Pete Stanley. Un LP en découle (Sixteen Tons Of Bluegrass/1966), mais le public ne suit pas ; Wizz, qui officie aussi comme musicien de sessions pour vivre, se lasse et l’affaire périclite en 67. Retour à la case départ : les spectacles dans rades miteux aux relents de tabac froid, exil vers l’Allemagne (1969).

 

Jusqu’aux années 70, le guide de la génération Jansch n’a jamais attiré les feux de l’actualité sur lui. Il commence à se faire à l’idée qu’il ne sera donc jamais le grand guitariste/chanteur qu’il rêvait d’être quand il se cassait les ongles sur les riffs de blues inlassablement répétés, sous l’œil impitoyable de Long John Baldry. Pourtant tout est là : la technique en fingerpicking chaude comme de la braise, assurée et puissante ; la voix, expressive, tour à tour profonde, accablée, tendre, moqueuse ;  la matière, bien ressentie et parfaitement restituée (Alan Turnbridge est à l’écriture) et une main droite digne de Big Bill Broonzy, dit-on dans les tee-rooms. Et les avis élogieux et sincères de ceux qui, parallèlement,  réussissent… Que peut-on lui reprocher ? Rien. Sinon que le label de Ian Anderson n’a pas pignon sur rue et produit en exemplaires limités.

 

En me penchant sur le travail de Wizz (je l’appelle Wizz, nous sommes devenus des intimes), que je méconnaissais sous toutes les coutures, j’ai eu l’heureuse surprise de constater les notes élevées qui sont associées à chacun de ses albums des seventies. Il en compte 9 entre 1969 et 1977. Maintenant que j’ai quasiment tout entendu de cet artiste, je dis chapeau mais je ne comprends toujours pas pourquoi il n’y a pas eu plus de retour vers le public. 

 

L’éponyme de 69, son suivant l’extraordinaire The Legendary Me (70), l’excellent Right Now (72), le surprenant Magical Flight (77) et Winter Song, l’E.P de 72 sont des passages obligés d’un catalogue complètement sous-estimé.

 

The Legendary Me (Novembre 1970/The VillageThing distribué par Transatlantic Records) est celui par lequel j’ai décidé de vous mettre en relation avec cet artiste frustré et scoumounard comme dégun. On le serait à moins mais jugez plutôt. Le jour où il croit enfin percer chez l’Oncle Sam et capitaliser sur son nom, en ouvrant quelques dates de la tournée de Sonic Youth, son avion est contraint de rebrousser chemin. Motif ? 11 Septembre, attentat contre les Twin Towers.

 

Autre tuile. Pendant des années, il travaille avec Alan Turnbridge, plus poète que musicien, rencontré à Soho. Les deux font la paire, le binôme est indissociable. Wizz met en valeur le travail du co-auteur de ses textes, mais c’est Ralph McTell, qui a flairé la qualité de l’écrivain depuis bien longtemps, qui met la main sur les droits d’exploiter le répertoire de Turnbridge. A lui le jackpot. Wizz, qui a défendu ces chansons sur toute la planète, se l’est fait mettre profond.

 

Pour en revenir à cet album, son deuxième solo, que l’on doit considérer comme un must du folk-rock anglais (ça vaut du Fairport, du Steeleye Span ou du Pentangle), son titre est justement inspiré d’une chanson introspective de Turnbridge. Pour peu que l’on soit familiarisé avec l’ensemble de son œuvre, et depuis je le suis (du verbe être), le son unique de Wizz est identifiable dès les premières notes. N’est-ce pas le propre d’un grand artiste que d’être identifiable spontanément ?

 

11 titres garnissent ce disque brillant et apaisant. 8 sont le fait de Turnbridge. C’est là que se situe le nec plus ultra de l’album : la chanson titre, See How The Time Is Flying, Slow Down To My Speed et Dazzling Stranger. Willie Moore est une chanson traditionnelle que Jones est allé quérir dans le patrimoine folk US et l’excellent Keep Your Lamp Trimmed And Burning est de Reverend Gary Davis. Wizz Jones signe If I’d Only Known. Le lyrisme n’est pas sa tasse de thé.

 

La version modernisée en format CD (2006/Sunbeam) rajoute trois bonus live de sa période allemande, dont deux couvertures géniales du Sisters Of Mercy de Leo Cohen et Needle Of Death, le playdoyer anti-drogue dure de Bert Jansch qui inspirera le Needle And The Damage Done à Neil Young. En gros, je ne vois pas un fan de folk, qui plus est de folk british, passer à côté, et de cet artiste cash, et de cet album spontané (RAZOR).


 

 

 

1. See How the Time is Flying.

2. Willie Moore.

3. The Legendary Me.

4. When I Cease to Care.

5. Nobody Told You So.

6. Beggar Man.

7. Keep Your Lamp Trimmed and Burning.

8. Dazzling Stranger.

9. If I'd Only Known.

10. Slow Down to My Speed.

11. Stick a Little Label on It.

 

Bonus.

 

12. Sisters of Mercy.

13. Glory of Love.

14. Needle of Death.

 


 

Wizz Jones:guitare acoustique,chant.

John Turner:basse.

Peter Berryman:guitare sur 3.

Ralph McTell:accordéon sur 8.

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Une rareté d'acid-folk british.

Publié le par RAZOR

Tony-Caro-And-John---All-On-The-First-Day---1972.jpg

Genre: folk psychédélique.

 

TONY, CARO & JOHN

 

ALL THE FIRST DAY - 1972

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

 

Le folk britannique avait fière allure dans les années 60/70 et je vous sors comme argument, pour étayer mes dires, un LP de derrière les fagots, certainement pas le plus populaire du genre, celui du trio constitué de Tony, Caro et John : All On The First Day de 1972.

 

Tony, c’est Tony Dore ; derrière Caro se profile Caroline Clark, et John est l’autre Clark de cette tierce musicale anglaise. Ce truc de potes musicalement précoces et inséparables débute dans la cité romano-british de Derby entre Dore et Clark (le mâle) pour se poursuivre sur la scène londonienne folk où Tony rencontre Caro.

 

Réunis sous le même toit, les trois larrons piqués à l’ISB (Incredible String Band) y livrent leurs premières joutes avec un public de connaisseurs. Avec l’ISB pour influence, il ne faut pas être grand clerc pour deviner que leur tasse de thé, c’est l’acid-folk.

 

All On The First Day s’appuie sur un folk a minima mais pas pour autant dénué d’ambition, dépiauté de tout superflu, chargé d’émotion et surtout qui exsude  l’authenticité par tous les pores. Dans le genre, il a le privilège d’appartenir au haut du panier du folk-rock psych recensé dans les premières années des 70’s.

 

Fortement teintées au psychédélisme, ses mélodies détendues accrochent irrémédiablement, servies par des voix qui s’équilibrent entre l’organe éthéré et romantique de Caro et ceux plus âpres de ces messieurs, renforcées par quelques harmonies vocales pas pourries du tout et par une instrumentation bien ciblée (violon, harpe, mandoline, flageolet…), soutenues par quelques effets électroniques judicieux. Le dosage est parfait, imaginatif et intelligent, l’esprit est hippie (nature, amour…) ; il a une modernité avérée confortée par une très belle musicalité.

 

Pour un budget revu à la baisse et dans des conditions d’enregistrement modestes au regard des 100 exemplaires publiés à sa sortie en 1972 et du vieux magnéto 2 pistes utilisé, Tony Caro & John livrent ici un LP plus qu’intéressant, jamais rabat-joie.

 

Le joyau du disque ? Eclipse Of The Moon et sa slide réverbérée, c’est un passage en boucle obligé. Mais n’occultez pas pour autant des titres comme Waltz For A Spaniel, There Are No Greater Heroes, Snugglylug ou Sargasso Sea, ils vous toucheront autant qu’ils m’ont séduit. Fans de l’ISB, du Fairport, de Vashti Bunyan, de Pentangle, à vos marques… prêts ? Go ! (RAZOR)


 

 

Face 1.


1. The Snowdon Song.                

2. Eclipse Of The Moon.               

3.  Meg II.                 

4. Snugglylug.                    

5. Apocalypso.                    

6. Sargasso Sea.                

7. Swordsman Of Somoa.

 


 

Face 2. 

                    

1. There Are No Greater Heroes  .          

2. Waltz For A Spaniel.                 

3. Hole In My Heart.                       

4. Morrison Heathcliff.                  

5. Don't Sing This Song.              

6. Homecoming       .          

7. All On The First Day.

 


 

Tony Dore:chant,guitares,mandoline,violon,orgue,percussions,effets sonores.  

Caro Clark:chant,kazoo,percussions,tambourin.  

John Clark:chant,guitare électrique,basse,percussions,effets sonores.  

Julie Dore:choeurs.  

Jonny Owen:harmonica.

Road Jones:claviers.

Simon Burrett:choeurs,guitare électrique.  

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Indispensable.

Publié le par RAZOR

Donovan---Sunshine-Superman---1966.jpg

Genre: folk, folk psychédélique.

 

DONOVAN

 

SUNSHINE SUPERMAN - 1966

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Troisième LP de Donovan paru pour le compte d’Epic Records, Sunshine Superman paraît aux Etats-unis en septembre 1966, mais dans le même temps, les fans britanniques en sont privés à cause de sombres histoires de contrat entre la nouvelle étiquette et l’ancien label Pye. Quasiment un an plus tard, ce vide est comblé par un ersatz qui compile des titres figurant sur l’album américain et de Mellow Yellow qui lui succède. Mais avouez que pour un artiste britannique, ne pas être publié chez lui en primeur ou dans des temps raisonnables, a de quoi être skocking.

 

Sunshine Superman dans sa version U.S est donc celui qui fait référence au catalogue. Complètement psychédélique, il se démarque des albums précédents et influera fortement et incontestablement sur des générations entières de zikos de l’époque. Ce transfert du troubadour folk vers un flower power naissant, tient pour beaucoup dans son rapprochement avec Mickie Most, producteur avisé et John Cameron, arrangeur hors pair.

 

C’est par ce disque et la chanson titre qui le porte (elle fait number one) que l’écossais accède au statut de pop star. Enregistré entre Londres (EMI) et Los Angeles (CBS), il bénéficie, grâce aux experts ci-dessus et aux instruments exotiques utilisés (sitar,tablas) d’un nouveau son qui dote l’album d’une agréable atmosphère psychédélique.

 

L’album couvre une collection de très belles pièces parmi lesquelles Season Of The Witch que Stephen Stills s’est approprié plus tard, The Fat Angel qui réfère à Mama Cass (des Mamas & Papas), Bert’s Blues en hommage à Bert Jansch qui a lui-même influencé l’écossais, la très belle mélodie Legend Of A Girl Child Linda (pour sa future femme), le psyché The Trip, Celeste ainsi que certains hymnes folkloriques médiévaux comme Guinevere ou Three King Fishers.

 

Comme la voix est exquise, sensuelle et magique et que quelques belles pointures comme Jimmy Page piquent au truc, on obtient un beau mix folk trippy, mystique, lumineux, sous influence lysergique manifeste. On appelle ça un classique et ça s’acquiert coûte que coûte parce que c’est un élément constructeur de l’histoire du rock (RAZOR).


 

Face 1.


1. Sunshine Superman.

2. Legend of a Girl Child Linda.

3. Three King Fishers.

4. Ferris Wheel.

5. Bert's Blues.


 

Face 2.


6. Season of the Witch.

7. The Trip.

8. Guinevere.

9. The Fat Angel.

10. Celeste.


 

Donovan:chant,guitare acoustique.

Bobby Ray:basse.

Eddy Hoh:batterie.

Shawn Phillips:sitar.

Jimmy Page,Eric Ford:guitare sur 1.

John Cameron:claviers sur 1.

Spike Healey:basse sur 1.

Bobby Orr:batterie sur 1.

Tony Carr:percussions sur 1.

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L'après Lindisfarne.

Publié le par RAZOR

Alan-Hull---Pipedream---1973.jpg

Genre:folk-rock.

 

ALAN HULL

 

PIPEDREAM - 1973

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Mort en 1995, Alan Hull est surtout connu pour avoir été l’auteur-compositeur, le musicien et chanteur de Lindisfarne, groupe de folk rock britannique (Newcastle), l’une des formations les plus talentueuses (Nicely Out Of Tune/1970, le superbe Fog On The Tyne/1971 et Back And Fourth/1978) et méconnues que l’Angleterre ait eu à nous proposer.

 

A la scission du groupe, en 1973, une partie de Lindisfarne emboite le pas à Alan Hull pour son projet d’exécuter un premier LP solo, le dénommé Pipedream, un projet particulièrement bien ficelé, à l’image de l’ensemble de la discographie du groupe qui l’a révélé, même si plus rock que ses travaux sous Lindisfarne. Ray Jackson et Kenny Cradock notamment, encadrent celui qui est également  poète après ses heures.

 

Auteur-compositeur novateur et compétent, c’est un Hull profond, passionné, à l’humour doux-amer, imagé, cool, accrocheur, fluide, qui traite ici de sujets vrais et de son temps comme la politique, l’alcool, la drogue, l’amour. Ses premiers pas dans une carrière assurée désormais seul, sont très convaincants.

 

L’auteur du géant Fog On The Tyne et de Lady Eleanor (écrit d’après un personnage d’Edgar Allan Poe) marche dans les pas de ce que le mémorable team de Newcastle faisait encore récemment, comme si ce répertoire fignolé aux petits oignons n’était autre que celui envisagé pour alimenter  le dernier  jet de Lindisfarne et que la rupture n’a pas permis. Qu’à cela ne tienne, c’est toujours du Hull dans le texte et dans les notes, et la transition entre les deux structures est gagnante.

 

Dans ce contexte individuel, les perles s’exposent avec un égal talent : Song For A Windmill, Country Gentleman’s Wife, Justanothersadsong (tout attaché s’il vous plaît !), Breakfast, United States Of Mind, Numbers, Drug Song, I Hate To See You Cry. Hull regarde l’existence droit dans les yeux et la chante puissamment. Il faut prendre son œuvre très au sérieux, mes petits biquets ; elle est plutôt fructueuse, on s’en aperçoit malheureusement un peu tard (RAZOR).


 

1. Breakfast.

2. Justanothersadsong.

3. Money Game.

4. STD 0632.

5. United States of Mind.

6. Country Gentleman's Wife.

7. Numbers (Travelling Band).

8. For The Bairns.

9. Drug Song.

10. Song for a Windmill.

11. Blue Murder.

12. I Hate To See You Cry.


 

Alan Hull:chant,guitare,piano,harmonium.

Jon Turnbull:guitare.

Colin Gibson:basse.

Ken Craddock:piano,orgue,harmonium,piano électrique,guitare.,

Ray Laidlaw:batterie.

Ray Jackson:harmonica,mandolin,chant.

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Dans le patrimoine gaélique.

Publié le par RAZOR

Dr.-Strangely-Strange---Kip-Of-The-Serenes---1969.jpg

Genre:acid folk.

 

DR. STRANGELY STRANGE

 

KIP OF THE SERENES - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Les étudiants irlandais (Trinity College de Dublin) du Dr. Strangely Strange nouaient une relation d’amitié si rapprochée avec les membres d’Incredible String Band qu’aux premières notes de Kip Of The Serenes (1969), il apparaît évident, comme le nez au milieu de la figure, que ces derniers sont également leur influence artistique dominante.

 

Créé en 1967 autour de Tim Booth (chant et guitare) et d’Ivan Pawle (chant, basse et claviers), le duo folklorique s’étoffe avec l’arrivée de Tim Goulding (chant et claviers) et de Caroline « Linus » Greville (chant et percussions), auxquels il faut adjoindre « Orphan Annie Mohan », choriste qui héberge tout ce joli monde.

 

Pratiquant un folk freak expérimental qui peine à trouver preneur auprès de la masse (Kip Of The Serenes – Island Records en 1969), Dr. Strangely Strange s’ouvre plus au rock dans un deuxième et ultime LP, Heavy Petting (1970). Malgré l’apport ponctuel de Gary Moore, alors guitariste de Thin Lizzy, il connaît une destinée commerciale similaire à son prédécesseur. Ces échecs amènent Dr. Strangely Strange à déposer les armes en 1971.

 

Depuis, cette formation injustement étiquetée alors comme étant une pâle copie d’ISB, a retrouvé des couleurs, au point d’être encore dans le coup aujourd’hui autour de son trio fondateur et de drainer dans son sillage une belle cohorte de Strangelies. Dr. Strangely Strange attire pourtant très tôt l’attention de Joe Boyd, producteur d’ISB, alors très friand de ce type de formations et artistes acoustiques. Pour mémoire, outre Incredible String Band, ce dernier a lancé les carrières de Fairport Convention et de Nick Drake, produit le premier album de Vashti Bunyan, l’exceptionnel Just Another Diamond Day de 1970 (voir ma chronique)… Il ne faut pas être grand clerc pour deviner les raisons de la présence de Boyd derrière Dr. Strangely Strange.

 

En dépit de l’insuccès avéré à sa publication, leur maigre catalogue bénéficie d’un regain d’intérêt dans le nouveau siècle. Pour en revenir à Kip Of The Serenes, son ambiance étrange et spontanée rappelle les soirées hippies improvisées autour d’un feu de camp, où seul le plaisir de jouer compte. Des guitares sèches, une flûte à bec, un harmonium, un sifflet, un violon, une mandoline, quelques percussions, des harmonies de voix suffisent à entretenir une délicieuse atmosphère psychédélique à minima comme celle de cet album qui ouvre avec un surprenant Strangely Strange But Oddly Normal dont les multiples rebondissements réfèrent incontestablement à ISB.

 

Donnybrook Fair et ses huit minutes et des, Strings In The Earth And Air, Dark-Haired Lady (et sa petite touche jazzy), l’accrocheur Dr. Dim & Dr. Strange, le folklorique Ship Of Fools, A Tale Of Two Orphanages, le zarbi On The West Cork Hack continuent à explorer avec délicatesse cet acid folk un peu tortueux parfois, mais jamais inintéressant, ni redondant.

 

Autour de mélodies d’une grande simplicité et dans une démarche assez simpliste, ces artistes semblent prendre leur panard. Jamais ennuyeux, j’adhère totalement (RAZOR).

   

 

Face 1.

 

1. Strangely Strange But Oddly Normal.

2. Dr. Dim & Dr. Strange.

3. Roy Rogers.

4. Dark-Haired Lady.

5. On the West Cork Hack.


 

Face 2.

 

1. A Tale of Two Orphanages.

2. Strings in the Earth and Air.

3. Ship of Fools.

4. Frosty Mornings.

5. Donnybrook Fair.


 

Ivan Pawle:basse,chant.  

Jim Booth:guitare,chant.

Tim Goulding:claviers,chant.

Caroline “Linus” Greville:percussions,chant.

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Liberté, inventivité...

Publié le par RAZOR

Julie-Driscoll---1969---1971.jpg

Genre: folk, folk-rock.

 

JULIE DRISCOLL

 

1969 - 1971

 

POUR ECOUTER DES EXTRAITS link

 

 

 

1969, comme son titre ne l’indique pas le moins du monde, est paru en 1971. Prévu à l’origine pour figurer sur le label Marmalade (filiale de Polydor) du dénicheur de talent et organisateur d’événements hors pair qu’est Giorgio Gomelsky (qui sera le manager de Magma, je l’ignorais), il est publié deux ans plus tard chez Polydor.

 

1969 est le premier album en solitaire de Julie Driscoll après qu’elle ait tourné le dos à un Brian Auger & The Trinity alors en phase terminale. Avant d’en arriver là, celle que ses fans surnomment affectueusement Jools, ancienne animatrice du fan club des Yardbirds, débute sa carrière au sein du Steampacket avec Rod Stewart, Long John Baldry et Brian Auger. Trouvaille de Gomelsky qui gère ses premiers pas dans le métier, Julie Driscoll rencontre rapidement une immense popularité au contact de l’organiste Brian Auger, un des artistes les plus respectés du paysage pop anglo-saxon, un des plus grands visionnaires de sa génération et ce, dès 1967.

 

La France voue une adoration sans bornes à cette voix soul d’une rare puissance pour une artiste blanche. Cette très jolie chanteuse, et sensuelle par-dessus le marché, qui se tortille langoureusement jusqu’au bout de ses doigts, est élevée au statut de vedette internationale grâce à son interprétation gracieuse du Wheel’s On Fire de Bob Dylan (1968). Cette starisation est un poids pour elle, aussi profite-t-elle de l’opportunité de la cessation d’activité du groupe pop de son ami Auger, pour redescendre d’un petit nuage lourd à supporter, médiatiquement usant, physiquement éprouvant, et prendre l’option  de desseins musicaux plus personnels et plus expérimentaux.

 

Pop star, très peu pour elle, elle est trop touche-à-tout, aventureuse et curieuse pour se cloisonner artistiquement parlant, d’autant plus que, dans le même temps, elle rencontre le pianiste Keith Tippett (Tippetts en vérité) qui, épousé en 1970, est officiellement son mari au moment de la sortie de ce disque. A ce moment précis, Julie Driscoll n’est donc plus Driscoll, elle est Tippetts (et non pas Tippett). Vous me suivez ?

 

L’heure est donc venue pour Jools de faire ses propres chansons. Pour 1969, elle en propose huit très remarquées, desquelles émane un souffle de liberté et d’inventivité. Le registre est à dominante folk-rock avec des incursions dans le jazz et des influences très Canterbury. Il faut dire que le parterre des musiciens de ce disque est essentiellement issu de cette scène : autour de l’élu du cœur de Julie, on retrouve Elton Dean (Soft Machine), Nick Evans (Keith Tippett Group, Soft Machine, Centipede), Karl Jenkins (Nucleus et futur Soft Machine), Marc Charig (même cursus), ainsi que le flûtiste avant-gardiste de jazz, Bob Downes. Ajoutez à ces illustres représentants du jazz, des pointures du rock comme les Brian Godding (ex-Blossom Toes), Jim Creegan (The Falcons, Blossom Toes et Family), Brian Belshaw (Blossom Toes), Chris Spedding, guitariste de sessions polyvalent qui a gravité un temps dans l’entourage de Jack Bruce… Quel casting !

 

Dans le sillage de la voix sublime de Jools et de la contribution chaleureuse de Tippett et de sa bande, 1969 se pare d’une foultitude d’émotions nées de leur situation d’amoureux fous. La matière haut de gamme est ici conséquente. Le raffiné Leaving It All Behind, dans son habillage canterburien, met la lumière sur la qualité exceptionnelle et la pertinence de l’apport de la section cuivres dans l’univers de Driscoll. Karl Jenkins (cuivres et hautbois), c’est quelque chose. Cette nouvelle orientation de l’artiste appuyée par les superbes arrangements de Tippett s’affiche d’entrée dans un explosif A New Awakening. Driscoll à la guitare acoustique, Tippett au piano et Jeff Clyne à la basse invitent ensuite à un phénoménal Those That We Love. C’est simple, mais traité à la perfection et avec la passion amoureuse qui anime les esprits du couple. Break Out ? L’interprétation relève du divin. Pour The Choice, Driscoll reconduit la formule à trois gagnante de Those That We Love à la différence près que l’excellent flûtiste Bob Downes relaie (et de quelle manière) le pianiste Tippett. Cette même flûte s’invite sur le charmant et intime Lullaby, venant gracieusement en soutien d’une voix décidément merveilleuse et de la guitare acoustique. Walk Down bat le rappel des cuivres, se positionnant comme un sublime compromis entre folk-rock et free jazz. La ballade enflammée I Nearly Forgot…But I Went Back referme une œuvre unique de 38 minutes.

 

On connaissait jusqu’alors la voix impressionnante de cette diva ; on sait aujourd’hui son goût de l’aventure et de la liberté. Le risque pris de rompre avec son passé pop est gagnant  comme ce grand disque le prouve(RAZOR).  

 

 

1. A New Awakening.

2. Those That We Love.

3. Leaving It All Behind.

4. Break Out.

5. The Choice.

6. Lullaby.

7. Walk Down.

8. I Nearly Forgot...but I Went Back.


 

Julie Driscoll:chant,guitare acoustique.

Chris Spedding:guitare, basse.

Keith Tippett:piano,celeste,arrangements.

Elton Dean:saxophone alto.

Nick Evans:trombone.

Brian Godding:guitare, voix.

Trevor Tompkins:batterie.

Derek Wadsworth:trombone.

Jeff Clyne:basse.

Mark Charig:cornet.

Karl Jenkins:hautbois.

Bud Parkes:trompette.

Stan Sultzman:saxophone alto.

Brian Belshaw:basse,voix.

Jim Creegan:guitare.

Barry Reeves:batterie.

Bob Downes:flûte.

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Au Panthéon du folk.

Publié le par RAZOR

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Genre: folk progressif.

 

ROY HARPER

 

STORMCOCK - 1971

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

 

4 titres et aucune faille, tel est le résumé que l’on pourrait faire du cinquième LP de Roy Harper, l’extraordinaire Stormcock de 1971. De la haute couture acoustique (folk prog), autrement dit un produit qui doit se positionner dans les strates supérieures d’une discothèque revendiquée comme de haut niveau. Roy Harper réalise là son meilleur travail et prend une envergure nouvelle avec ce disque. Il peut désormais rouler des mécaniques car il acquiert la stature des monstres sacrés de la vague folk anglaise d’après 1965, née dans les caves-clubs de Soho et où les Bert Jansch, les John Martin, les Jackson C. Frank, les Donovan ont chanté les problèmes du monde en donnant parallèlement de véritables cours de guitare acoustique.

 

Harper est de cette trempe, à la différence près qu’il a donné une dimension supplémentaire au folk progressif anglais ; la majestueuse performance technico-acoustique qu’il assure ici relève du nec plus ultra du genre. Inouï !

 

Ce disque est un monstre de créativité, d’intensité, de passion, d’épanouissement ; par opposition, il n’a rien du produit conçu pour avoir la moindre espérance d’un avenir brillant dans les bacs, d’autant plus que la plus concise de ses quatre pièces culmine quand même à plus de 7 minutes. Non, ces titres folk atmosphériques ambitieux et intelligents appartiennent à un monde à part, dans lequel se regrouperont  les puristes et les frappadingues du genre

 

. Harper projette la musique populaire encore plus loin. Ayons bien à l’esprit qu’à cette époque, le folk n’avait pas toujours (ou plus) les faveurs du public, qui plus est six ans après avoir occupé le devant de la scène… Le rock était déjà passé à autre chose, le rock n’attend pas.

 

Ici ça se passe essentiellement à la guitare (complété par quelques instruments) et à la voix qui tient surtout de la plainte ; les images véhiculées sont encore plus marquées qu’à l’ordinaire et savamment élaborées, les chansons sortent de leur cadre habituel.

 

Hors d’œuvres, le premier des quatre, raille le système judiciaire, s’élève contre la peine capitale, inspiré qu’il est par l’affaire Caryl Chessman dans les années 50. Guitare acoustique et chant fantomatique pour débuter, soutenus ensuite par de belles harmonies vocales, on en prend pour une huitaine de minutes fabuleuses … il y a du Desolation Row là-dessous.

 

The Same Old Rock, aussi complexe qu’étonnant, s’attaque lui à la religion et à tous les fanatismes qu’elle engendre. Harper signe là une chanson qui le fait rentrer définitivement au Panthéon de la musique. Devenu, comme son prédécesseur un classique, ce morceau est génial et bénéficie de la présence masquée de Jimmy Page, caché pour des raisons contractuelles sous le pseudo de S. Flavius Mercurius.

 

La face 2 est du même tonneau : un menaçant One Rock And Roll Band blâme la violence et recadre l’humain sur sa propension à guerroyer (Vietnam). Géant ! L’environnemental et épique Me And My Woman pour lequel David Berdford a assuré les arrangements orchestraux boucle, sans jamais baisser d’intensité, une œuvre d’une quarantaine de minutes de laquelle on se souvient toute sa vie.

 

Roy Harper est une icône, gardez bien cela à l’esprit. Entrez dans l’univers imagé de Stormcock et vous réaliserez pourquoi il est depuis l’album référence de nombreux artistes. Ce n’est pas arrivé par hasard, il y a une implication et un travail si énormes, un souci créatif et de la perfection tellement permanents derrière ce disque époustouflant. De mémoire, j’ai rarement entendu un tel déluge acoustique (RAZOR).

 

Face 1. 


1. Hors d'œuvres.

2. The Same Old Rock.

 

Face 2.


1. One Man Rock and Roll Band.

2. Me and My Woman.


 

Roy Harper:guitare,chant,basse,claviers,saxophone.

S. Flavius Mercurius (Jimmy Page):guitare sur 2.

David Bedford:orgue,arrangements orchestraux.

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Finement ciselé.

Publié le par RAZOR

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Genre: folk, pop baroque.

 

AMAZING BLONDEL

 

FANTASIA LINDUM - 1971

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (FANTASIA LINDUM) link

 

 

 

Un p’tit saut dans l’temps, ça vous tente ? Suivez-moi, j’ai un truc sous le coude qui devrait vous plaire… Amazing Blondel, ça vous parle ? Fait dans un moule genre Fairport Convention, Gryphon voire Pentangle et qui a résisté à l’impitoyable épreuve du temps, Amazing Blondel est un des trucs british les plus insolites de la fin des années 60, début 70. Hors des sentiers battus, comme on dit. Direction donc la vieille Albion médiévale, la tasse de thé d’Amazing Blondel qui a laissé une belle et originale empreinte dans le folk acoustique progressif british.

 

Fantasia Lindum (1971/Island Records) est certainement son apogée artistique, mais ses albums originaux ont tous de la qualité et de l’intérêt pour peu que le genre ne vous soit pas trop casse-burnes.

 

Trio composé d’Eddie Baird, de John Galdwin et de Terry Wincott, Amazing Blondel pratique un folk rock médiéval lumineux et d’une grande clarté S’appuyant sur une maîtrise complète d’instruments datant du Moyen-Âge et de chansons de cette époque. Ainsi luth, hautbois, cistre (John David), harmonium, flûte à bec, cromorne, ocarina (Terry Wincott), guitare et percus (Edward Baird) meublent leur quotidien musical. Le trio est capable de pratiquer une quarantaine d’instruments de cette époque et ce, dans la plus grande justesse. C’est dire…

 

Ces ménestrels portés sur l’Angleterre élisabéthaine et des Tudor, sur les danses traditionnelles britanniques n’ont jamais accroché les hits avec cette musique atypique, mais au moins ont-ils eu l’opportunité de se faire bigrement plaisir et de le partager. Fantasia Lindum, suite d’une vingtaine de minutes, Safety In God Alone, Two Dances, belles pièces acoustiques, et Siege Of Yaddlethorpe (Jim Capaldi de Trafic y assure les percussions) ont de l’ambition et de la décontraction, sans jamais ennuyer, ni être terne, un seul instant.

 

C’est finement ciselé tout ça, doux, tendre, accompli et très professionnel. Seul bémol :faut aimer le genre (RAZOR).


 

1. Fantasia Lindum.

2. To Ye.

3. Safety In God Alone.

4. Two Dances.

5. Three Seasons Almaine.

6. Siege of Yaddlethorpe.

 

 

John David Gladwin:chant, luth,double basse, theorbe.

Terence Alan Wincott:chant,piano,croborne,clavecin,harmonium.

Edward Baird:luth,chant,cloches,dulcimer,guitare.

Jim Capaldi:batterie. 

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Très sollicité par ses pairs.

Publié le par RAZOR

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Genre: folk, musicien session.

 

BIG JIM SULLIVAN

 

SITAR BEAT - 1968  (3,5)

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (SHE'S LEAVING HOME)  link

    


C’est bien connu : les enterrements rameutent la famille autour de la dépouille. Celle du rock ne diffère en rien des autres. Il aura fallu son décès début octobre de cette année 2012 pour que le guitariste de session  anglais Big Jim Sullivan, pas le plus connu auprès du public malgré un pédigrée impressionnant que l’on a tendance à oublier, fasse reparler de lui.

 

Big Jim Sullivan, dans les années 60/70, aura été le « session man » le plus sollicité du rock. Plus de 1000 chansons, dont 55 décrocheront les lauriers suprêmes, lui sont associées. Des Kinks (You Really Got Me), à Marianne Faithfull (As Tears Go By), en passant par Tom Jones (What’s New Pussycat), David Bowie (Space Oddity), Donovan (Catch The Wind), le thème de Goldfinger, le  James Bond interprété par Shirley Bassey, ou en passant par Gainsbourg, James Tomkins (ou Tompkins) pour l’état civil, est un des guitaristes les plus influents du milieu et l’un des pionniers de la talkbox, de la fuzzbox et de la wah-wah dans la musique.

 

Il est connu pour avoir été l’instructeur de Steve Howe (Yes) et surtout de Richie Blackmore (Deep Purple), mais aussi pour être, à cette époque, un des seuls musiciens à pouvoir pratiquer à haut niveau le sitar. Dans un emploi du temps consacré essentiellement aux autres, Big Jim Sullivan sort sous son nom trois albums dans les années 60/70 : Sitar Beat (1968), Sullivan Plays O’ Sullivan (1971) et Big Jim’s Back (1974).

 

Sitar Beat vaut plus que les deux autres dans la mesure où il dévoile magnifiquement la maîtrise technique incomparable de l’artiste britannique dans le maniement de cet outil musical d’origine indienne.

 

En revisitant à sa manière (et en incluant quelques compositions de son crû), au son de son seul instrument, les chansons en vogue à cette période (She’s Leaving Home, A Whiter Shade Of Pale, Sunshine Superman, Within You Without You…), Big Jim Sullivan popularise et crédibilise la pratique du sitar auprès d’un public alors sceptique sur sa transposition dans le rock.

 

Ok, je vous l’accorde, ça fait un peu « old fashioned » aujourd’hui, mais à l’heure du souvenir et du recueillement, il convient de garder en mémoire son incroyable parcours et que, si ces précurseurs n’avaient pas défriché le terrain, le rock n’en serait pas là aujourd’hui. A prendre donc, comme il se doit. Avec respect, même si ça semble dépassé (RAZOR).

 

Face 1.


1. She's Leaving Home.

2. Sunshine Superman.

3. A Whiter Shade Of Pale.

4. LTTS.

5. The Koan.

 

Face 2.


1. Tallyman.

2. The Sitar And The Rose.

3. Translove Airways (Fat Angel).

4.  Within You Without You.

5.  Flower Power.


 

Big Jim Sullivan:sitar,arrangements.

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