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Insignifiant.

Publié le par RAZOR

The-Beatles---Yellow-Submarine---1969.jpg

Genre: pop, musique de film.

 

THE BEATLES

 

YELLOW SUBMARINE - 1969

 

POUR ECOUTER THE BEATLES - YELLOW SUBMARINE - 1969

 

link

 

Le voilà le mouton noir du catalogue des Beatles. Leur dixième album, publié en janvier 1968, n’est ni plus ni moins que la bande-son du film d’animation du même nom, dont les Beatles sont les acteurs et sorti sur les écrans près d’un an avant. 

 

Sur la face 1, du Beatles. Sur la 2, du pas Beatles, c’est aussi simple que cela. Des six titres affectés aux liverpuldians les plus célèbres de la terre, quatre sont inconnus au bataillon et pour cause, ce sont des rescapés de sessions de 67 : All Together Now, qui ne vaut pas un clou, It’s All Too Much, psychédélique mais à peine mieux, Hey Bulldog et Only Northern Song qui eux, tiennent la route.

 

All You Need Is Love et Yellow Submarine sont plus familiers dans la mesure le premier cité est sorti préalablement en single et que le second connaît une deuxième vie après avoir figuré dans l’album Revolver.

 

Résumons, deux inédits pas fameux, deux déjà entendus, une face B constituée d’instrumentaux pas mal gaulés de George Martin dont, franchement, je me tape comme de l’an quarante. Je suis venu pour les Beatles et là, rien ou peu.

 

La raison ? Les Beatles ne s’intéressent pas du tout à ce projet, qu’ils réfutent complètement et traînent des pieds à confectionner à son intention la moindre chanson nouvelle. Yellow Submarine en subit le contrecoup. Lennon avait de quoi haïr ce disque qui n’a rien pour lui. Ce lot est des plus insignifiants. C’est le mouton noir, je vous dis (RAZOR).

 

 

1) Yellow Submarine.

2) Only a Northern Song.

3) All Together Now.

4) Hey Bulldog.

5) It's All Too Much.

6) All You Need is Love.

7) Pepperland.

8) Sea of Time and Sea of Holes.

9) Sea of Monsters.

10) March of the Meanies.

11) Pepperland Laid Waste.

12) Yellow Submarine in Pepperland.

 

 

John Lennon:guitare électrique,acoustique,banjo,ukulélé,harmonica,claviers,chant.

Paul McCartney:basse,guitare acoustique,contrebasse,tambourin,chant.

George Harrison:guitare électrique,acoustique,orgue,violon,tambourin,chant.

Ringo Starr:batterie,tambourin,chant.

George Martin:piano,orchestration.

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L’heure est grave.

Publié le par RAZOR

The-Beatles---Rubber-Soul---1965.jpg

Genre: pop,rock.

 

THE BEATLES

 

RUBBER SOUL - 1965  (4,5)

 

POUR ECOUTER THE BEATLES - RUBBER SOUL - 1965

 

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Pour les amateurs de chiffres, Rubber Soul (décembre 1965/Parlophone) est le sixième LP des Beatles. Il est numéro 1 des charts UK pendant 8 semaines pour une présence de 47, pendant 6 semaines sur 59 aux States. Plus d’un million de pièces écoulées en quelques jours seulement…

 

Rubber Soul, produit par le phénomène George Martin et placé dans le sillage de Help, est une double réussite commerciale et critique. Mais ce qui saute aux yeux, ou plutôt aux oreilles, à l’écoute de Rubber Soul, c’est que les Beatles se sont émancipés de leur côté pop gentillette pour minettes (exception faite de Michelle) pour amorcer un virage plus rock comme si ce qu’ils font ne leur suffit plus et qu’il leur importe de pousser plus loin leur art.

 

L’influence de ce qui se passe aux States, notamment de Bob Dylan et du folk-rock initié par les Byrds , est une des raisons pour lesquelles le son et le ton changent ;  l’écriture est mieux maîtrisée par Lennon et McCa qui traversent des turbulences dans leur vie perso (traiter de relations amoureuses complexes n’est pourtant pas évident).

 

Par ailleurs,  il est fait appel à de nouveaux outils de travail : du sitar sur Norvegian Wood, du clavecin pour In My Life, tandis que la fuzz box (Vox Tone Bender) est sortie pour Think For Yourself.

 

Fini les bons garçons, les Beatles deviennent adultes, grandissent dans leur tête et leurs perceptions changent sous l’effet conjoint de la marijuana et du LSD qu’ils commencent à consommer régulièrement. Rubber Soul, en ce sens, prépare aux albums de l’ère psychédélique à venir que sont Revolver et Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band et qui voient leur créativité artistique exploser.

 

L’orientation prise par ce disque explique également pourquoi aucun titre n’a fait de belle carrière en single, en dépit de titres aujourd’hui ultra connus comme Michelle, Norvegian Wood ou Drive My Car. Rubber Soul est tout simplement imaginé différemment de ce qui a été précédemment réalisé ; c’est un album qui fait le lien entre les gamins adulés d’hier et les hommes avides d’expérimentations de demain.

 

Leur vie quotidienne est de plus en plus lourde et 1965 est un cap majeur pour eux. L’heure est grave si l’on s’en réfère à une pochette qui laisse une drôle d’impression avec des Beatles qui n’esquissent pas le moindre sourire et qui semblent nous alerter sur le changement qui nous attend à l’intérieur.

 

Primordial, le disque l’est donc dans le catalogue des musiciens de Liverpool. Qui plus est, il est bon, très bon même, bien équilibré, avec des titres simples, aux mélodies souvent magnifiques, aux harmonies grandioses, sans faille (quoi que What Goes On chantée par Ringo…), sans niaiserie musicale ou lyrique.

 

Pour moi, inutile de soulever  le moindre pan de ce disque pour tenter d’y dénicher une pièce supérieure à une autre, ce tournant historique dans la carrière des Beatles est une petite merveille que je saisis goulûment. Je le dis haut et fort : sans Rubber Soul, point de Revolver et de Sgt Peppers, d’où son importance capitale. Les amateurs de beau apprécieront : 4,5 (RAZOR).

 

 

1) Drive My Car.

2) Norvegian Wood.

3) You Won't See Me.

4) Nowhere Man.

5) Think For Yourself.

6) The Word.

7) Michelle.

8) What Goes On.

9) Girl.

10) I'm Looking Through You.

11) In May Life.

12) Wait.

13) I Needed Someone.

14) Run For Your Life.

 

John Lennon:guitares,orgue,piano,percussions,chant,effets sonores0

Paul McCartney:basse,guitare électrique,piano,orgue,chant.

George Harrison:guitare acoustique,guitare électrique,sitar,chant.

Ringo Starr:batterie,percussions,orgue,chant.

George Martin:orgue,piano,harmonium.

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Les Stones de la décadence.

Publié le par RAZOR

Rolling-Stones---Goats-Head-Soup---1973.jpg

Genre: rock.

 

THE ROLLING STONES

 

GOATS HEAD SOUP - 1973

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

link

 

 

S’il est un album qui divise les fans des Rolling Stones, c’est bien ce Goats Head Soup de 1973, à la pochette jaune et floutée sur le visage souriant de Mick Jagger. Les Stones ont déjà déroulé du câble depuis une décennie et c’est long dix ans dans le rock. Sont-ils encore crédibles, plaisent-ils encore à leurs fans, en ont-ils encore sous le pied ? Est-ce le début de la fin ?

 

Difficile d’y répondre selon que l’on se place dans la globalité de la carrière jusqu’alors proposée par le groupe ou que l’on isole ce disque. Il est sûr que le parcours exceptionnel qui mène les Stones à ce onzième jet, plaide en faveur des fans persuadés que la bande à Jagger/Richards, abonnée désormais aux salons plus qu’aux studios, a fait son temps et qu’elle se fourvoie dans une approche plus commerciale.

 

Il est vrai que les comparaisons avec ce qui précède ne sont pas à l’avantage de Goats Head Soup. Débarqué dans la foulée de Beggar’s Banquet (1968), de Let It Bleed (1969), de Sticky Fingers (1971) mais surtout de l’anthologique Exile On Main Street (1973), cet album marque un coup d’arrêt marquant dans le haut niveau rock auquel nous étions alors habitués de leur part. Personne ne peut nier cette évidence.

 

Le slow Angie fait le reste en trustant comme jamais les hits frenchies, mettant bien le doigt sur ce que les Stones sont dorénavant : des stars embourgeoisées et décadentes, divisées humainement et géographiquement, lassées sur le plan corporel et mental, taries dans le domaine artistique.

 

En réécoutant cet opus près de 40 ans plus tard, même en l’isolant de son contexte huppé qui précède, je continue à penser que les Stones se sont arrêtés là, malgré le sursis proposé par It’s Only Rock ‘N’ Roll l’année suivante.

 

Fades, peu inspirés, soporifiques, tristounets, voire pitoyables et ridicules, même le meilleur de cet album est à des années lumières du moins bon des devoirs antérieurs. Où sont nos déménageurs du rock ? Où est leur adrénaline coutumière ? Disparus l’un comme l’autre sous le soleil des Caraïbes, en Jamaïque, où Goats Head Soup est enregistré (Kingston). Le constat est édifiant : soleil, chaleur, dolce vita et substances lénitives analgésient un projet qui n’a pas grand-chose pour lui.

 

On écarte le titre d’entrée encore stonien, Dancing With Mr. D en lequel certains entrevoient une légère réminiscence de Sympathy For The Devil (faut oser quand même !), le Doo Doo machin chose, beau réflexe de nervosité, le curieux  Winter, Star Star qui ramène aux Stones de Sticky Fingers, et oualou, on ferme.

 

Même Angie sur lequel j’ai frotté comme un crevard à l’époque, ne parvient plus à éveiller en moi le plus lascif  des souvenirs de conquêtes. Goats Head Soup n’est donc pas un incident de parcours ou la résultante d’une appréciation erronée et injustifiée des vrais supporters, il est l’endroit par lequel un immense  groupe de rock s’est éteint.

 

Compte tenu de sa durée (46 minutes et des), il en devient même pompant à écouter. Oubliez-moi ça, c’est mieux  (RAZOR).


 

1) Dancing With Mr. D. 

2) 100 Years Ago. 

3) Coming Down Again. 

4) Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker). 

5) Angie. 

6) Silver Train. 

7) Hide Your Love 

8) Winter. 

9 Can You Hear the Music. 

10) Star Star. 


 

Mick Jagger:chant,chœurs,guitare,harmonica,piano sur 7.

Keith Richards:chœurs,chant sur 3,guitares,basse sur 6.

Mick Taylor:guitares,slide guitare,basse sur 1/3.

Charlie Watts:batterie.

Bill Wyman:basse.

Nicky Hopkins:piano sur 1/3/5/8/9.

Billy Preston:piano,orgue,clavinet sur 2/4,percussions.

Ian Stewart:piano sur 6/10.

Bobby Keys,Jim Price:saxophones.

Jim Horn:flûte.

Chuck Findley:trompette.

Rebop Kwaku Baah,Pascal Raicevic,Jimmy Miller:percussions.

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Salué par la critique.

Publié le par RAZOR

Neils Lofgren - Nils Lofgren - 1975

Genre: rock, roots rock.

 

NILS LOFGREN

 

NILS LOFGREN - 1975

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (BACK IT UP) link

 

 

Le talentueux guitariste Nils Lofgren est surtout connu pour sa collaboration sur de nombreux albums de Neil Young et notamment After The Gold Rush où, paradoxalement, il est utilisé à contre-emploi au piano, et pour avoir gravité dans l’entourage du boss Springsteen.

 

De sa carrière sous Grin dans la région de Washington, de 1969 à 1973, il demeure quelques belles traces (Grin de 71 et 1+1 de 72), plus en tout cas que son parcours en solitaire parallèle à son engagement pour le loner, où le gars de Chicago est plus à la peine.

 

Pourtant, ce dernier démarre sur les chapeaux de roue avec un excellent LP éponyme de 1975, sans que son niveau ne soit par la suite égalé, quoi que Cry Tough qui suit (1976) ait encore du poids dans le sac.

 

Salué par la critique au moment de sa publication, ce disque confirme tout le bien entrevu lors des épisodes Young et Grin, l’artiste étant alors au sommet de son art. L’écriture est globalement solide et mature, le jeu de guitare vole haut, la rythmique met en vedette Aynsley Dunbar faisant proprement le métier aux fûts, bien soutenu par un Wornell Jones (basse) efficace.

 

Opus pop rock d’une belle fraîcheur, il recense quelques belles pistes comme Rock And Roll Crook, Back It Up, If I Say It It’s So, le triste The Sun Hasn’t Set On This Boy Yet, I Don’t Want To Know, Keith Don’t Go (Ode To The Glimmer Twin) au riff pugnace, Duty (Lof manie également la slide comme un pro), One More Saturday Night, la ballade hispano-douloureuse Two By Two ainsi que la reprise du tandem Goffin/King, le poignant Goin’ Back.

 

C’est ici qu’il faut poser ses valises pour partir en quête du meilleur album du surdoué Nils Lofgren. Il vaut la peine de lâcher quelques brouzoufs (RAZOR).

 

 

1) Be Good Tonight.

2) Back It Up.

3) One More Saturday Night.

4) If I Say, It’s So.

5) I Don’t Want To Know.

6) Keith Don’t Go (Ode To The Glimmer Twin).

7) Can’t Buy A Break.

8) Duty.

9) The Sun Hasn’t Set On This Boy Yet.

10) Rock And Roll Crook.

11) Two By Two.

12) Goin’ Back.


 

Nils Lofgren:guitare,piano,chant.

Wornell Jones:basse.

Aynsley Dunbar:batterie.

Stu Gardner:choeurs.

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Piqué par le chikungunya des bayous.

Publié le par RAZOR

 

Clifton Chenier - Louisiana Blues And Zydeco - 1965

Genre:blues,folk,world,country.

 

CLIFTON CHENIER

 

LOUISIANA BLUES AND ZYDECO - 1965

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

 

1925, Opelousas en Louisiane: Clifton Chenier, le roi du Zydeco voit le jour. Zydeco… le mot est lâché. Qu’est-ce que c’est encore que c’t’affaire ? Une variante géniale de la musique cajun, rassurez-vous. Pour schématiser, d’un côté, on a le swamp boogie, du rock & roll chanté avec l’accent cajun, de l’autre le Zydeco, que l’on doit aux créoles, qui s’appuie sur la base instrumentale de la musique traditionnelle cajun. Les influences sont blues et rhythm & blues.

 

Le Zydeco qui vient du Zarico (du nom haricots), style musical proche de la musique cadienne, est apparu en Louisiane dans les années 30. L’accordéon y est l’instrument roi, mais le genre fait également appel à des cuillères pour donner le rythme, et à un frottoir, sorte de planche à laver en aluminium porté en plastron.

 

Les frères Chenier ont sorti le Zydeco des marais de Louisiane, Clifton l’a exporté au-delà des frontières américaines. Il en est aujourd’hui l’incontournable emblème. C’est endiablé, ça fout une irrésistible envie de se dégourdir les guiboles, ce Zydeco, et Clifton Chenier est le maître en l’espèce. Comme il se plaisait à le crier haut et fort autour de lui, sa musique n’est pas compliquée : « c’est rien que des danses françaises avec un peu de swing autour pour faire bouger les gens ».

 

Sa musique française, au gars Chenier, vous en avez un chouette aperçu ici dans ce Louisiana Blues And Zydeco (enregistré aux Gold Star Studios de Houston/1965) qui réunit de quoi rendre sa bonne humeur au plus triste des sujets. Pensez que le Chenier en question, en dépit d’un état de santé qui se dégrade, souffrant des reins et d’un diabète très avancé, amputé d’un pied et dyalisé quasiment quotidiennement, il est là et bien là, jusqu’à son dernier souffle, parmi ses potes, à faire ses pitreries et à donner le tempo, sans se départir de son magnifique sourire.

 

Cette leçon de courage et de vie est aussi grande que le disque du jour qui propose une collection simple, cool, émouvante, variée et imaginative, de pièces mémorables du genre. Comment détester l’accordéon quand il est aussi énergique et prompt à recracher un tel blues de killers ? Comment ne pas redemander encore de ces danses interminables, trempées dans la fange des bayous, de ces boogies percutants que le chikungunya des marais a sûrement piqués ? 

 

Cet album explosif, premier enregistrement de Zydeco jamais réalisé, est imparable (Hot Rod Boogie, It’s Hard, Louisiana Blues, Zydeco Sont Pas Sale…) de bout en bout. King Of The Bayous (70), Out West (74), Frenchin’ The Boogie (79), Country Boy Now (84) et Bogalusa boogie (84) sont d’autres belles références d’un auteur qui appartient désormais à l’Histoire. Il y avait un avant Clifton Chenier, il y a maintenant un après, dont il faut immanquablement être (RAZOR).


 

1) Zydeco Sont Pas Sale.


2) Lafayette Waltz.


3) Louisiana Two Step.


4) Clifton 's Waltz.


5) Louisiana Blues.


6) Why Did You Go Last Night.


7) Eh Tite Fille.


8) Banana Man.


9) Hot Rod.


10) It's Hard.


11) I Can Look Down At Your Woman.


12) I Can't Stand.


13) Monifique.


14) Johnny Can't Dance.


15) I Lost My Baby (in French).


16) Pepper In My Shoe.


17) Can't Go Home No More.

 

18) Wrap It Up.


 

Clifton Chenier:accordéon,chant.

Fullon Antoine,Jo Morris:basse.

Madison Guidry,Robert St. Judy:batterie.

Cleveland Keyes,Felix Benoir:guitare.

Elmore Nixon:piano.

Cleveland Chenier:planche à laver (frottoir).

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Artiste sans précédent.

Publié le par RAZOR

Fred-Neil---Fred-Neil---1967.jpg

Genre: folk.

 

FRED NEIL

 

FRED NEIL - 1967

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (EVERYBODY'S TALKIN') link

 

 

La voix de Fred Neil règne sur le folk en général comme sur l’album que je propose de décortiquer, l’éponyme de 1967. Et quelle voix ! Un organe de baryton, profond, chaud, authentique qui vous lézarde l’échine de haut en bas, la parcourant au passage de frissons incontrôlables.

 

Et puis, il y a le jeu de guitare de Neil, technicien de la 12 cordes, indissociable de la voix qui fait de ce binôme la référence indiscutable de la scène de Greenwich du milieu des années 60, où tout démarre. De prestigieux artistes se succèdent pour puiser dans son répertoire matière à alimenter leur projet, ou à relancer leur carrière. Les Stills, Crosby, Parsons, Kantner, Buckley, Nilsson, Sebastian, Hardin, Havens, Valente, l’Airplane même, vont ponctuellement faire  leur marché dans ce vivier légendaire constitué de pièces anthologiques.

 

Car cet artiste énigmatique  est également un fieffé auteur-compositeur de blues-folk, inspiré et avéré, touchant, introspectif, que Dylan en personne regardait avec admiration et respect. Certains groupes de l’époque se revendiquent même comme étant les fils de Neil (Byrds, Lovin’ Spoonful, Monkees, Buffalo Springfield…). Lui, le grand timide en est gêné. Il n’est pas à l’aise en studio et encore moins dans le regard du public.

 

C’est la raison pour laquelle, de son vivant et hormis ce qui gravite autour de la scène familière de Greenwich, Neil, qui réussit le tour de force d’être vénéré de ses contemporains sans avoir jamais eu de véritable auditoire, n’atteint jamais la popularité (il sombre dans la drogue et tourne le dos à l’industrie de la  musique), d’autant plus qu’il n’en a que faire d’une carrière commerciale ; son crédo, c’est jouer, jouer et encore jouer. Le jour, la nuit, partout. Jouer.

 

Partant de là, son parcours discographique est assez maigrichon et ne retient que 5 albums entre 1965 et 1971, dont ce Fred Neil, éponyme et troisième du catalogue, publié chez Capitol où il travaille avec le producteur rebelle, Nick Venet.

 

C’est l’œuvre avec un grand O de ce natif de Cleveland, ce genre de disque qui vous noue la gorge d’émotion et duquel vous ressortez forcément secoué. A l’image de Everybody’s Talkin’, la plus célèbre de ses chansons, de l’émouvant The Dolphins ou de Faretheewell, neuf  pistes absolument magnifiques (teintées de jazz pour certaines) s’enchaînent pour le plus grand plaisir de l’auditeur.  J’exclus le dernier titre à rallonge Cynicrus…machin, raté et très dispensable qui clôt le disque. Tout le reste n’est que bonheur.

 

Ce grand oublié du folk régnait sur Greenwich Village, ne l’oublions jamais. Dans le genre, il n’y avait alors aucun précédent ; ça vaut tous les discours. Pas besoin de montrer patte blanche (RAZOR).


 

1) The Dolphins.

2) I've Got a Secret (Didn't We Shake Sugaree).

3) That's the Bag I'm In.

4) Badi-Da.

5) Faretheewell (Fred's Tune).

6) Everybody's Talkin.

7) Everything Happens.

8) Sweet Cocaine.

9) Green Rocky Road.

10) Cynicrustpetefredjohn Raga.


 

Fred Neil:guitare acoustique,guitare électrique,chant.

Pete Childs:guitare électrique,guitare acoustique.

John T. Forsha:guitare acoustique,12 cordes.

Cyrus Faryar:guitare acoustique,bouzouki.

Rusty Faryar:symbales.

Jimmy Bond:basse.

Billy Mundi:batterie,percussions,tambourin.

Alan Wilson:harmonica.

Nick Venet:effets sonores.

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A faire chavirer Nashville.

Publié le par RAZOR

John-Stewart---California-Bloodlines---1969.jpg

Genre: folk, country.

 

JOHN STEWART

 

CALIFORNIA BLOODLINES - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Mort en 2008 d’un AVC, John Stewart avait 68 ans. Ce troubadour était en quelque sorte le patriarche du folk. Sa mort et les remous qu’elle engendre à fouiller sa dense discographie, permet de faire le constat que le natif de San Diego affiche une cinquantaine d’albums pour son propre compte.

 

Révélé par le Trio Kingston (1961), où il montre de belles dispositions en qualité d’auteur-compositeur, charge d’écriture qu’il assume préalablement  au sein du Cumberland Three, John Stewart, fin 67, concède un de ses titres, Daydream Believer, aux Monkees qui le transforme aussitôt en succès.

 

Après une pige avec John Denver, cet américain pur jus qui voue une passion sans bornes à son pays auquel il a consacré de très grandes chansons, appuie activement la campagne électorale du démocrate Robert Fitzgerald Kennedy pour l’accession à la présidence des Etats-Unis (1968), avant de se lancer dans une carrière en solitaire qu’il voue complètement à son univers musical de prédilection : le folk.

 

Paradoxalement, il  aborde ce parcours solo par un duo avec Buffy Ford (Signals Through The Glass/1968) avant que le superbe California Bloodlines (mai 1969) ne vienne échouer dans les bacs. Je dis « échouer » parce que l’album ne rencontre pas le succès escompté auprès du public, comme c’est de coutume dès lors que la critique, elle, le flatte. La reconnaissance de l’artiste et du travail sont certes tardives, mais elles sont. Aujourd’hui, California Bloodlines a la reconnaissance qu’il mérite  et j’en suis fort aise.

 

Enregistré à Nashville, le folk traditionnel de Stewart s’accompagne ici d’un agréable grain country. Produit par le dissident Nick Venet (Beach Boys notamment) de Capitol Records, qui ne lésine jamais sur les moyens consentis à ses poulains, California Bloodlines bénéficie du renfort des requins de Nashville, pour partie les mêmes que ceux qui ont vaqué au Skyline Nashville du Zim. Pourtant Stewart n’est pas vraiment chaud pour combiner ses compositions ciselées pour son folk, au jeu des countrymen de Nashville. La peur de voir dénaturer l’authenticité de sa musique s’installe alors.

 

Nick Venet, habile interlocuteur, fait passer le message auprès des musiciens chevronnés (Fred Carter Jr, Norbert Putnam, Charlie McCoy, Lloyd Green, Hargus « Pig » Robbins, Kenneth A. Buttrey) qui mettent plus d’enthousiasme et d’inspiration dans leur jeu, au point que le studio baigne dans une euphorie magique. C’est tout bénéfice  pour California Bloodlines qui devient ce que John Stewart fera de meilleur.

 

Les « ceusses » qui connaissent le bonhomme et son œuvre, la finesse de son songwriting (Some Lonesome Picker, Razor-Back Woman, July You’re A Woman, Missouri Birds, The Pirates Of Stone County Road, Mother Country), plus particulièrement celui de cet opus de belle et vraie musique américaine, savent la difficulté qu’il y a à privilégier un titre plus qu’un autre…

 

Mais Mother Country, Some Lonesome Picker, Never Goin’ Back, Missouri Birds, c’est quelque chose. L’histoire dit que les durs à cuire de Nashville ont parfois versé une petite larmichette. La bière ? Le Jack Daniels ? La Tequila ? Et si c’était tout simplement l’émotion ?

 

Je vous laisse apprécier à sa juste valeur cet artiste merveilleux, parmi les meilleurs songwriters que l’Amérique ait engendré. John Stewart ne s’imagine même pas ce qu’il a réalisé là, pas plus qu’il n’a la moindre idée du plaisir qu’il m’a fait passer à son écoute.

 

Que California Bloodlines soit dans les 200 meilleurs LP de tous les temps, relève de l’anecdote. Waouh ! Dernière mise au point: Razor-Back Woman n'a pas été écrit pour ma femme... (RAZOR)


 

Face 1.


1) California Bloodlines.

2) Razor-Back Woman.

3) She Believes in Me.

4) Omaha Rainbow.

5) The Pirates of Stone County Road.

6) Shackles and Chains.


 

Face 2.


1) Mother Country.

2) Some Lonesome Picker.

3) You Can't Look Back.

4) Missouri Birds.

5) July, You're a Woman.

6) Never Goin' Back.


 

John Stewart:guitare.

Kenneth A. Buttrey:batterie.

Fred Carter Jr:guitare.

Norbert Putnam:basse.

Charlie McCoy:harmonica.

Lloyd Green:pedal steel.

Hargus "Pig" Robbins:piano.

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De bons élèves du rock.

Publié le par RAZOR

The-Blues-Image---Open---1969.jpg

Genre: blues rock, hard rock.

 

THE BLUES IMAGE

 

OPEN - 1970  (3,5)

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

D’excellents blues-rockers, voilà ce que sont ces floridiens de Tampa réunis sous l’étendard de (The) Blues Image. Au terme de l’écoute d’Open, leur deuxième LP (1970), tel est le constat que l’on se doit de faire. C’est solide dans tous ses contours, sans génie particulier mais sans couacs non plus. Il appartient au contingent des groupes qui font correctement le boulot et qui  n’en rajoutent pas. 

 

Percutant, efficace, sans chercher à monopoliser les feux de la rampe, Blues Image a les faveurs de la critique de la fin des sixties et la reconnaissance des siens, notamment de Jimi Hendrix qui voit en lui un groupe d’avenir. Le chanteur-batteur Manuel Bertematti, proche de ce dernier, le percussionniste Joe Lala (du clan Manassas) et le guitariste Mike Pinera (futur Iron Butterfly) sont les instigateurs de ce projet débuté sous forme d’un trio fusionnant rock, jazz et rythmes cubains, structure que complète le bassiste gallois Malcolm Jones en 1966. De quatuor, Blues Image, qui en profite pour adopter ce nom, évolue en quintet avec l’arrivée du californien Skip Konte (futur Three Dog Night), claviériste et s’installe à Miami (1968).

 

Signé par Atco Records (1969), un premier album éponyme tombe (112 dans les charts U.S), correct mais manquant de trop d’inspiration, démontrant du potentiel certes, mais qui ne s’exprime pas encore totalement. Hendrix a bien reniflé l’affaire, le doute n’est pas permis.

 

Open, qui suit rapidement, a toutefois une autre gueule. Les chansons sont bien meilleures et cela se traduit aussitôt par un positionnement au rang 94 dans les classements, en dépit d’une poussée commerciale qui n’est pas en rapport avec le contenu plutôt solide de l’album et ce, malgré la présence du single Ride Captain Ride, top ten vendu à plus d’un million d’exemplaires.

 

Le registre est blues rock, hard rock et latino et fort agréable, même si encore une fois, il n’y a rien de quoi crier au génie. The Blues Image intègre la classe des bons élèves qui font correctement leurs devoirs, sans être forcément inscrits au tableau d’honneur. Vous voyez le topo ? (RAZOR).


 

1) Love Is The Answer.

2) Running the Water.

3) Clean Love.

4) La Bamba.

5) Consuelate.

6) Ride Captain Ride.

7) Pay My Dues.

8) Fugue U.

9) Parchman Farm.

10) Wrath of Daisey.

11) Take Me.


 

Mike Pinera:chant,guitare.

Malcolm Jones:basse.

Joe Lala:percussions,chant.

Skip Konte:claviers.

Manny Bertematti:batterie.

Kent Henry:guitare solo (invité).

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Plaisir constant.

Publié le par RAZOR

Bill-Withers---Just-As-I-Am---1970.jpg

Genre: soul, folk-soul.

 

BILL WITHERS

 

JUST AS I AM - 1971

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Une merveille de folk-soul que ce Just As I Am. Bill Withers, ça ne vous dit rien ? Ain’t No Sunshine (Grammy Award), ça ne vous parle pas ? Aux premières notes de ce titre immortel, vous allez dire, façon Commissaire Bourrel dans les 5 Dernières Minutes : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! »… c’est cette chanson qui l’a révélé au public planétaire ; elle figure en bonne place sur ce Just As I Am (1971) qui lui, à l’inverse, n’a touché qu’un auditoire restreint, une élite de vernis, de culards ou de privilégiés, appelez ça comme vous voulez.

 

Encore un disque oublié, me direz-vous ? Et bien oui, encore un. Un haut de gamme… bonjour le manque à gagner ! Vous allez me faire le plaisir d’écouter ce truc pour lequel on a mis les petits plats dans les grands et déplacer du beau linge: Stephen Stills qui tient la guitare, et Booker T. Jones aux claviers.

 

Meilleur album de Bill Withers, ex-Marine puis ouvrier, dépourvu de la moindre formation musicale, privé du moindre soutien, sans le sou, orphelin de père à 13 ans, ce mélange unique de pop, de soul et de gospel est enregistré avec un budget aux bouts si difficilement joignables que les acteurs sont même expulsés du studio tant que le financement n’est pas garanti par Sussex Records.

 

Cette situation assez cocasse n’a en rien influé sur la qualité d’une œuvre qui s’appuie sur les propres compositions de Bill Withers, exception faite de deux reprises, Everybody’s Talkin de Fred Neil et Let It Be des Beatles, quasiment méconnaissable dans sa version soul. Si les honneurs sont pour l’intemporel Ain’t No Sunshine, on puisera dans des chansons aussi intenses et sensibles que Harlem, Grandma’s Hand, Better Off Dead, l’émotion, l’intimité et la chaleur qu’on vient chercher dans la soul music et avec ce type d’interprètes. A

 

ucun moment de relâchement ne vient perturber un plaisir qui se fait constant. L’ouvrage est cohérent et captivant sur toute la ligne. Il est une pièce maîtresse de la soul U.S. Le talent de Withers, alors âgé de 33 ans, saute aux yeux ; le milieu en fait déjà une star, lui ne change pas d’un iota et reste humble devant les joyaux cités précédemment desquels on ne peut pas dissocier Hope She’ll Be Happier, I’m Her Daddy, Do It Good et Sweet Wanomi.

 

Ce Withers est une grande découverte, son album une phénoménale réussite (RAZOR).


 

1) Harlem.

2) Ain’t No Sunshine.

3) Grandma’s Hand.

4) Sweet Wanomi.

5) Everybody’s Talkin.

6) Do It Good.

7) Hope She’ll Be Happier.

8) Let It Be.

9) I’m Her Daddy.

10) In My Heart.

11) Moanin And Groanin.

12) Better Off Dead.


 

Bill Withers:guitare,chant.

Stephen Stills:guitare.

Chris Ethridge:basse.

Jim Keltner:batterie.

Booker T. Jones:guitare,claviers.

Bobbye Hall Porter:percussions.

Al Jackson, Jr:batterie.

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Remettre les pendules à l’heure.

Publié le par RAZOR

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Genre: folk rock, country rock, pop psychédélique.

 

THE BEAU BRUMMELS

 

TRIANGLE - 1967

 

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Au cours de l’année la plus huppée du rock, la plus compétitive aussi, 1967, Triangle, quatrième LP de Beau Brummels, joue vainement des coudes pour se faire une place au soleil, cette sortie passant quasiment inaperçue. The Beau Brummels n’est pourtant pas le premier venu dans la mesure où les californiens (et un irlandais) sont une des peaux de bananes que les ricains du rock mettent dans les pattes de l’importune British Invasion initiée par la Beatlemania, pour tenter de colmater la brèche dans laquelle Stones, Who et consorts se sont engouffrés, et partant de là, lui clouer le bec avec le single Laugh Laugh. Il y va alors de l’honneur de la nation.

 

Depuis cet épisode patriotique, le Beau Brummels alterne succès et bides (leur premier album) sur la scène de la baie de Frisco. Il publie trois LP avant Triangle et passe d’un cinq de départ à un trio, d’où son nom. Le guitariste Ron Elliott, le chanteur Sal Valentino et Ron Meagher, bassiste, sont les rescapés du changement de direction artistique qui s’opère radicalement au sein du groupe dès 67 et qui se traduit aussitôt par un album époustouflant, échappant malheureusement aux lauriers qui lui reviennent de droit, pour les raisons de folle concurrence telles qu’alors en vogue. Le niveau de cette année 67 est si exceptionnel et les places au sommet de la pyramide si chères qu’on peut lui pardonner.

 

Toujours est-il que Triangle, venu d’on ne sait trop où, met sur le cul les critiques alors que le public en a à peine connaissance. Délicieux mélange de diverses influences (pop, folk-rock, country), Triangle bénéficie d’une grande  liberté de manœuvre à laquelle le producteur Lenny Waronker (Warner Records) n’est pas étranger.

 

La musique de Beau Brummels se couvre soudainement d’un voile brumeux et mystique que le producteur, favorable à ce que la créativité s’exprime, a ardemment souhaité. Exit donc le Beau Brummels d’hier, fournisseur de hits. Les californiens prennent un nouveau départ.

 

Dans ce cadre inédit, Ron Elliott (et son complice Bob Durand), pour l’essentiel, et Sal Valentino pour l’appoint, font preuve d’une belle maturité, de beaucoup de délicatesse, signant  9 des 11 titres, les deux autres chansons étant empruntées à Randy Newman (Old Kentuck Home) et à Merle Travis (Nine Pound Hammer) et, ma foi, restituées dans un enrobage très avantageux. Ces deux derniers titres annoncent l’orientation country-rock du prochain album, Grange Bradley de 68.

 

Pour qu’un disque soit retenu comme chef d’œuvre, il lui faut des munitions, des pépites comme on dit. On les tient ici sous la forme de l’étrange valse qu’est  Magic Hollow (et le jeu de clavecin de Van Dyke parks), Only Dreaming Now à l’accordéon frenchie, The Wolf Of Velvet Fortune, It Won’t Get Better, Painter Of Women, The Keeper Of Time.

 

Doté de belles harmonies vocales, parfaitement et subtilement orchestré, porté par la voix riche, délicate et expressive de Valentino, Triangle a trop longtemps souffert de vivre dans l’ombre des monuments que le rock a dressés contre lui en cette année 67, pour ne pas lui accorder une seconde chance. Il garde en lui des merveilles que vous n’entendrez jamais nulle part ailleurs. L’heure est venue de remettre les pendules à l’heure.

 

Plus sous-estimé que ça, tu meurs ! (RAZOR)


 

1) Are You Happy.

2) Only Dreaming Now.

3) Painter Of Women.

4) The Keeper Of Time.

5) It Won’t Get Better.

6) Nine Pound Hammer.

7) Magic Hollow.

8) And I’ve Seen Her.

9) Triangle.

10) The Wolf Of Velvet Fortune.

11) Old Kentucky Home.


 

Ron Elliott:guitare,chant.

Ron Meagher:basse,guitare,chant.

Sal Valentino:chant.

Van Dyke Parks:clavecin,claviers.

Carol Kaye:basse.

James Burton,Donnie Lanier :guitare.

Jim Gordon:batterie.

The Blossoms:choeurs.

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