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Dans le collimateur de Nixon...

Publié le par RAZOR

Brewer-And-Shipley---Tarkio---1970.jpg

Genre: folk-rock.

 

BREWER & SHIPLEY

 

TARKIO ROAD- 1970  (4,5)

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

link

 


 

L’autre motif de fierté de Brewer & Shipley, Tarkio (ou Tarkio Road, c’est selon), publié en 70, a généré le titre polémique One Toke Over The Line, le grand succès de B & S, celui qui a provoqué la colère du gouvernement de Richard Nixon.

 

Tarkio est dans la même lignée sonore que Weeds auquel il succède, bénéficie toujours de la contribution de Nick Gravenites à la production, d’un parterre d’invités toujours aussi prestigieux, et plus particulièrement de Jerry Garcia à la pedal steel guitare, de John Kahn (basse) et Bill Vitt (batterie), souvent vus dans l’entourage du Dead.

 

Avec le Dead, l‘Airplane ou leurs formes dérivées constamment dans les parages du studio d’enregistrement (Wally Heider Recording de Frisco), les duettistes ont pu travailler dans une ambiance familiale qui profite amplement à Tarkio. L’endroit scindé en quatre studios est alors très prisé.

 

La même année 70, CSNY y enregistre Déjà Vu, Santana Abraxas, le Dead American Beauty, Creedence Cosmo’s Factory. Au sein de cette mythique production, Tarkio ne souffre aucunement de la comparaison.

 

A l’instar de son prédécesseur, il a encore de solides arguments à opposer : outre One Toke Over The Line, on a grand plaisir à y retrouver des titres comme Tarkio Road, Song From Platte River, Oh Mommy, Don’t Want To Die In Georgia, Fifty States Of Freedom.

 

On ne s'en privera donc pas d'autant plus qu'une réédition (mais je ne sais plus de quelle année, ni de qui) le propose sous forme de deux-en-un couplé avec Weeds. Elle est pas belle la vie? (RAZOR)


 

1) One Toke Over The Line.

2) Song From Platte River.

3) The Light.

4) Runy On The Morning.

5) Oh Mommy.

6) Don't Want To Die In Georgia.

7) Can't Go Home.

8) Tarkio Road.

9) Seems Like A Long Time.

10) Fifty States Of Freedom.


 

Mike Brewer:chant,guitare.

Tom Shipley:chant,guitare.

Mark Naftalin:piano,orgue.

John Kahn:basse.

Paul Butterfield,Fred Burton:guitare.

Bill Vitt,Bob Jones:batterie.

Noel Jewkes:flûte.

Jerry Garcia:pedal steel guitare.

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Un line-up trié sur le volet.

Publié le par RAZOR

Brewer-And-Shipley---Weeds---1969.jpg

Genre: folk-rock.

 

BREWER & SHIPLEY

 

WEEDS - 1969

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

link

 

 

Brewer & Shipley, c’est un coup à ressortir la deudeuche bariolée ou la coccinelle taguée de l’indissociable symbole Peace And Love, d’y charger les grattes sèches et de prendre la direction des gorges de l’Ardèche pour aller s’encanailler avec quelques herbes aromatiques, autour d’un feu de camp.

 

Brewer, c’est Mike et Shipley, Tom. Leurs parcours respectifs débutent sur la scène folklorique américaine des sixties et plus particulièrement dans la région de L.A. où ils constituent le duo qui les réunit encore aujourd’hui.

 

Enregistré dans la baie de San Francisco, Weeds (1969) est le second album d’un duo qui va s’inscrire sur la liste noire du gouvernement Nixon et être placé dans le collimateur du Vice-Président  Spiro Agnew, qui voit en eux des sujets subversifs pour les jeunes ricains et de dangereux mécréants. Tout ça pour avoir appuyé, avec un peu plus de pression, là où ça fait mal et où il y a gêne: le social, le sexe et la drogue. (One Toke Over The Line).

 

Ces remous tapageurs et amplifiés autour de son nom ont incontestablement servi les intérêts de Brewer & Shipley qui n’a jamais eu meilleure promo durant sa carrière. Weeds réunit un arsenal de beaux fusils.

 

Aux commandes, Nick Gravenites (Electric Flag, Big Brother), collaborateur sur des projets avec Paul Butterfield Blues Band, producteur sur le coup, qui ne débarque pas les mains vides. Jugez plutôt du pédigrée qui compose l’unité spéciale : Mike Bloomfield (guitare), Mark Naftalin (claviériste), Ricard Greene (violoniste), plus Nicky Hopkins (piano) et Orville « Red » Rhodes, un fameux expert en pedal steel guitare, il suffit de regarder du côté du Notorious Byrd  de 1968… Excusez du peu, mais quand ça fait le déplacement un bataillon comme celui-là, ça n’est jamais pour des nèfles. Ces soldats n’iraient pas se compromettre dans une affaire qui risquerait de leur péter dans les dents au moindre pet de travers, alors vous pensez bien…

 

Weeds n’a rien des mauvaises herbes de son titre. Au contraire, il est une des plus belles surprises que j’ai pu découvrir, mais après coup, au début des années 80. Fabuleux métissage entre le style folk-rock cher à Brewer & Shipley et l’apport technique élitaire spécialement trié sur le volet par le général Gravy Nicky, Weeds se situe un peu dans la filiation de CSNY.

 

Il est une longue enfilade de petites perles : le rapide Lady Like You, la belle ballade aux allures byrdiennes Rise Up (Easy Rider), le Boomerang aux relents de country qui vous revient en pleine tronche, Indian Summer et son violon magique, le All Along The Watchtower de Dylan reconverti à la mode hip, le surprenant up-tempo enflammé et final Wichi-Tai-To, l’énergique Pig’s Head.

 

L’offre est si  généreuse en belle substance que je ne peux que vous inciter à cramer quelques kopeks dans l’affaire (RAZOR).


 

1) Lady Like You.

2) Rise Up (Easy Rider).

3) Boomerang.

4) Indian Summer.

5) All Along The Watchtower.

6) People Love Each Other.

7) Pig's Head.

8) Oh Sweet Lady.

9) Too Soon To morrow.

10) Witchi-Tai-To.


 

Mike Brewer:chant,guitare,shakers

Tom Shipley:chant,guitare.

Mike Bloomfield,Fred Olson:guitare.

Mark Naftalin,Ira Kamin:piano,orgue.

John Kahn,Robert Huberman:basse.

Bob Jones:batterie.

Orville "Red" Rhodes:pedal steel guitare.

Richard Greene:violon.

Apple Jack:harmonica.

Rienol Andino:congas.

Nicky Hopkins:piano.

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Un beau B.B.

Publié le par RAZOR

The-Beau-Brummels---Bradley-s-Barn---1968.jpg

Genre: folk-rock, country-rock, pop.

 

THE BEAU BRUMMELS

 

BRADLEY'S BARN - 1968

 

A l’appel de Bradley’s Barn (le nom d’un studio d’enregistrement), leur cinquième LP d’octobre 1968, Sal Valentino (chant) et Ron Elliott (guitare et chant) sont les seuls rescapés du Beau Brummels qui est derrière le superbe opus de pop folk psychédélique précédent (Triangle/1967). Quelle mouche pique alors le duo pour changer aussi radicalement de direction musicale et troquer le turban baba pour le stetson ? La faute à qui, c’t affaire ? A Lenny Waronker, le producteur qui, convaincu qu’il y a un coup à jouer sur la scène country-rock du moment, qu’occupent efficacement les Byrds, détourne le tandem san franciscain de son Haight-Asbury de prédilection, pour aller humer l’air de Nashville. Osé, car ne s’improvise pas country-rocker qui veut. Waronker creuse l’idée et la met en place, s’attachant les services du claviériste David Briggs et du bassiste Norman Putman, issus de la chevronnée et incontournable Muscle Shoals Rhythm Section, ainsi que des pontes de Nashville comme Jerry Reed, guitariste d’exception et le batteur Kenny Buttrey (Dylan de 66 à 70, Neil Young de 72 à 75, puis sur Harvest Moon de 92 et J.J Cale de 76 à 82), des musiciens de studios très sollicités, dès lors que le mot « country » est lâché. Avec le recul, dépouillé de la passion aveuglante qui sied aux fans, déconnecté du débat qui alimentait alors les tensions entre les countryistes purs et durs et les rockers invétérés, à propos du positionnement d’un genre nouveau qu’on avait encore du mal à situer, l’analyse est aujourd’hui plus facile. Heureusement, l’eau a depuis coulé sous les ponts. Bradley’s Barn, à l’instar de beaucoup d’autres travaux aussi frétillants, mais également  aussi promptement enfouis six pieds sous terre dans le contexte conflictuel et hésitant du moment, est un très bon disque. Pas du niveau de l’étalon du genre qu’est Sweetheart Of The Rodeo des Byrds, paru deux mois avant, mais néanmoins excellent et très proche de celui avec lequel la comparaison de tout ce qui gravite autour de la country-rock music se fait. Bien sûr, compte tenu de ce qui précède, l’indifférence commerciale est de rigueur, mais l’intérêt auprès des spécialistes est avéré. Celui-ci, hélas, ne suffit pas au bonheur du groupe qui, marri de cet échec, lâche l’affaire dans la foulée. C’est regrettable d’autant plus qu’avec le temps et la réhabilitation du genre, le disque de Beau Brummels affiche de très belles dispositions, lesquelles amènent à reconsidérer en profondeur le statut sous-évalué de cette formation qui a pondu, ne l’oublions pas, quatre LP de haut niveau sur les cinq réalisés dans les années 60 (l’album Beau Brummels ’66 étant l’exception). Quelles sont-elles donc ces bonnes dispositions ? Tout d’abord et ce qui frappe aux oreilles tout de suite, c’est la belle musicalité de l’album et un son très west coast, d’où vient précisément B.B, preuve s’il en est que Beau Brummels n’a pas totalement tourné le dos à la Californie. L’écoute permet de s’apercevoir rapidement que la musique ici présente tient plus d’une fusion personnelle et originale que d’une quelconque filiation avec les références du genre, les Merle Haggard ou autres Buck Owens. Troisième point favorable : Sal Valentino. Son chant est expressif, la voix magistrale et mature dans la grande tradition du genre. De maturité, il en est question dans l’écriture d’Elliott qui exhibe quand même trois  beaux petits calibres, les dénommés Turn Around, Deep water et Cherokee Girl. Jessica, Long Walking Down To Misery, Love Can Fall A Long Way Down, The Loneliest Man In Town et Little Bird témoignent d’un niveau de qualité proche. Avec le soutien de quatre grognards comme ceux que Nashville a mis à disposition de Valentino et d’Elliott pour cette opération périlleuse, que voulez-vous qu’il advienne d’autre qu’un disque abouti ? Waronker a finalement eu une belle intuition d’aller renifler du côté des Byrds. Beau Brummels fait coup double dans la foulée de Triangle. Ces albums ne peuvent plus être ignorés de vous, d’autant plus que ce sont les deux plus beaux fleurons des californiens et qu’ils ont été regroupés sur un même support. Vous seriez impardonnables  (RAZOR).

 

1) Turn Around.

2) An Added Attraction (Come And See Me).

3) Deep Water.

4) Long Walking Down To Misery.

5) Little Bird.

6) Cherokee Girl.

7) I'm A Sleeper.

8) The Loneliest Man In Town.

9) Love Can Fall A Long Way Down.

10) Jessica.

11) Bless You California.

 

Sal Valentino:chant.

Ron Elliott:guitare,chant.

Jerry Reed:guitare.

Norbert Putman:basse.

Kenny Buttrey:batterie.

David Briggs:claviers. 

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Le 5ème Beatles.

Publié le par RAZOR

Emitt-Rhodes---Emitt-Rhodes---1970.jpg

Genre: power pop, rock.

 

EMITT RHODES

 

EMITT RHODES - 1970

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (WITH MY FACE ON THE FLOOR) link


 

Le nom d’Emitt Rhodes ne vous dit peut-être rien et cela n’est pas surprenant en soi. Mais ce serait une belle erreur de votre part de persister à l’ignorer tant cet illinoisan de Decatur, ville natale d’Abraham Lincoln, gagne à être connu. Ce Géo Trouvetou du rock a pondu quatre albums entre 1970 et 1973 qui sont quasiment tous passés inaperçus, en dépit d’une indiscutable qualité.

 

Ancien membre des angelins de Merry-Go-Round (un LP éponyme en 1967), il profite d’un contrat qui courait encore pour A & M Records et que l’éditeur ne voulait plus honorer, pour se lancer dans une aventure discographique  en solitaire, pour le moins originale.

 

En faisant allusion à Gyro Gearloose, alias Géo Trouvetou, ce canard de fiction créé par Carl Barks et gravitant dans l’environnement de Donald et de l’Oncle Picsou, c’est à la franche débrouillardise et à la belle inventivité de Rhodes auxquelles je fais référence.

 

Imaginez-vous que ce garçon de 19/20 ans va faire seul ce que réalise généralement une flopée de techniciens et de musiciens. Le message est on-ne-peut-plus-clair : puisque personne n’en veut, je vais le faire moi-même. Il a en réserve quelques titres signés de sa main et qui n’ont pas trouvé preneur, travaille parallèlement sur d’autres compositions, assure la malingre instrumentation seul, passant de la guitare au piano, du piano à la batterie, s’enregistre sur un modeste quatre pistes, son Filament (Little Helper, le petit robot en forme de tête d’ampoule indissociable de Géo Trouvetou) à lui, puis passe au 8 pistes pour les besoins du chant.

 

De bricolage en bidouillage, Emitt Rhodes, depuis un home studio improvisé chez lui, donne vie à une première esquisse qui, cette fois-ci, trouve un intérêt du côté de chez de Dunhill Records, lequel parachève un travail éponyme (1970) qui va s’offrir une belle destinée auprès de la presse et du public, en atteignant une belle place de 29 au Billboard.

 

Petite précision pour éviter toute confusion : le troisième LP dans la chronologie du catalogue, The American Dream, enregistré initialement en 1969, a été publié en 1971 pour répondre à une obligation contractuelle d’un A & M Records revenu à la charge, après le succès des deux premiers jets (cet éponyme et Mirror en 71).

 

Toujours est-il que l’analyse qui en est rapidement faite accorde une filiation avérée avec Paulo le Scarabée, alors en phase terminal côté Fab Four et qui entame une reconversion en solo. La similitude avec McCa est frappante, mais encore faut-il que la matière suive. Et elle suit.

 

Entre ses mélodies imparables et saisissantes, son esprit accapareur, ses arrangements pop savoureux, sa voix similaire à l’auteur de Yesterday, Emitt Rhodes synthétise en une trentaine de minutes le groupe anglais à lui tout seul. L’exploit n’est pas peu mince. Lullabye, Fresh As A Daisy, Live Till You Die, Ever Find Yourself Running, With My Face On The Floor, Somebody Made For Me… il a tout pour revendiquer le statut de cinquième Beatles, notre Géo Trouvetou (RAZOR).


 

1) With My Face On The Floor.

2) Somebody Made For Me.

3) She's Such A Beauty.

4) Long Time No See.

5) Lullabye.

6) Fresh As A Daisy.

7) Live Till You Die.

8) Promises I've Made.

9) You Take The Dark Out Of The Night.

10) You Should Be Ashamed.

11) Ever Find Yourself Running.

12) You Must Have.


 

Emitt Rhodes:piano,guitare,batterie,chant.

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Germination aboutie.

Publié le par RAZOR

B.B.-King---Indianola-Mississippi-Seeds---1970.jpg

Genre: blues, pop-rock.

 

B.B KING

 

INDIANOLA MISSISSIPPI SEEDS - 1970

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Vous pouvez  lui confier la plus insignifiante des compositions qu’il la transformerait  en le meilleur des blues. B. B. King, le racé, l’humble, l’un des trois rois du genre, titre qu’il partage avec Balthazar-Albert King et Melchior-Freddie King, le légendaire guitariste doublé d’un auteur-compositeur valeureux et d’un non moins talentueux chanteur, l’icône accessible et toujours disponible…

 

Ah B.B. King… on pourrait en écrire un roman sur cet artiste complet, travailleur, qui délaissait la scène pour entrer en studio, puis ressortait des sessions d’enregistrement pour s’épancher dans de longues tournées. Mon compteur s’est arrêté depuis belle lurette sur son immense discographie. Dans le même temps, il est impossible de chiffrer avec exactitude le nombre de dates qu’il a pu couvrir. Au point qu’aujourd’hui, je  continue à consommer du B.B. King, mais sans me poser la moindre question. Je prends, c’est tout.

 

Faire le tour de son catalogue reviendrait à me taper son répertoire jusqu’à la fin de mes jours et comme, en ce qui me concerne, la ligne d’arrivée est en vue et que je vois la flamme rouge du dernier kilomètre… Trêve de plaisanteries, j’ai la ferme volonté de prendre encore du bon temps ici et maintenant.

 

Puisque B. B. King est à l’ordre du jour, jetons un œil à son album de 1970 (réédité en 1988), Indianola Mississippi Seeds, enregistré à Los Angeles avec quelques autres beaux calibres : Joe Walsh (guitare rythmique), le pianiste Leon Russell, Russ Kunkel (batteur) et…une autre King célèbre, j’ai nommé la délicieuse Carole (piano), auteur du must qu’est Tapestry.

 

Produit par Bill Szymczyk, le projet est né de l’accueil favorable réservé par le public, l’année précédente, au titre The Thrill Is Gone. L’idée consistait donc à reproduire, dans le même esprit, un album cette fois-ci qui soit un mix de blues et de pop-rock, autour d’une pléiade de stars. Szymczyk était quand même un sacré goupil, terriblement doué techniquement, inspiré et connaisseur, habile à se glisser dans toutes sortes de coopérations fructueuses comme celle qui en fit le mentor d’Eagles. Bien évidemment que la mayonnaise prend !

 

Le métissage blues/pop-rock de ce disque est si probant que le Billboard s’offre rapidement à lui, que les singles tombent comme à Gravelotte : Chains And Things, As Me No Questions, et Hummingbird, crédité à Leon Russell. Sur un plan artistique, Indianola Mississippi Seeds, qui s’écarte radicalement du registre classique du bluesman d’Indianola, est une belle victoire. La germination des graines semées du côté du Delta est aboutie.

 

Dans la série d’albums réalisés sur le même raisonnement que King a pu sortir dans les années 70, c’est indéniablement celui-ci qui vient tout de suite à l’esprit ; il cadre parfaitement avec le climat musical du moment. De sa fidèle Lucille, sauvée in extremis d’un incendie, il exige beaucoup, mais elle le lui rend bien comme à chaque fois qu’il la sollicite. Ici encore.

 

Quels que soient les orientations prises, la technique demeure irréprochable, l’émotion reste de mise. Elle n’en est que plus forte  au contact des pianos gracieux et experts de Carole King et de Leon Russell, qu’enserrent merveilleusement  une basse sobrement enveloppée (Bryan Garofalo) et une belle batterie (Russ Kunkel). Cordes et chœurs s’invitent au programme d’un disque brillant que le temps n’a pas décati le moins du monde.

 

Les bonnes graines ? Nobody Loves Me But My Mother, le blues dur Until I’m Dead And Cold, King’s Special et les singles évoqués précédemment (RAZOR).


 

1) Nobody Loves Me But My Mother.

2) You're Still My Woman.

3) Ask Me No Questions.

4) Until I'm Dead And Cold.

5) King's Special.

6) Ain't Gonna Worry My Life Anymore.

7) Chains And Things.

8) Go Underground.

9) Hummingbird.


 

B.B. King:guitare,chant,piano.

Joe Walsh,Hugh McCracken:guitare.

Carole King,Leon Russell,Paul Harris:piano

Bryan Garofalo,Gerald Jemmott:basse.

Russ Kunkel,Herb Lovelle:batterie.

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A s’en brûler les lèvres.

Publié le par RAZOR

 

Bob Marley - Catch A Fire - 1973

Genre:reggae.

 

BOB MARLEY & THE WAILERS

 

CATCH A FIRE - 1973

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Il ne peut pas s’envisager de constituer une discothèque idéale, sans avoir dans sa collection personnelle, celui qui, à lui tout seul, a popularisé et incarné le reggae : Bob Marley. Tout comme il ne faut pas occulter le rôle essentiel joué à ce niveau, par les Wailers et son noyau dur, Bunny Livingston (Wailer), Junior Braithwaite et plus particulièrement Peter Tosh, présent sur Catch A Fire (1973), l’album par lequel le reggae fait une entrée fracassante sur l’échiquier planétaire.

 

Identifiable par sa pochette qui dévoile un portrait de Marley tirant sur un méga tarpé, ce disque de rebelle a initialement, et pour les besoins du vinyle, fait l’objet d’un habillage des plus cocasses sous la forme d’un Zippo, alors indispensable complément d’allumage du pét’.

 

Catch A Fire se fait chez les anglais d’Island Records, le puissant et indépendant label de Chris Blackwell, jamaïcain blanc d’adoption (de par sa mère). D’où l’exil de Marley en Angleterre, durant la majeure partie de 1972 et l’obtention d’un son pop, assez éloigné de celui plus brut, plus roots des Wailers version autochtone, alors pratiquant d’un mélange local de R & B d’inspiration américaine, de ska « Rude Boy » et d’accompagnements traditionnels. En laissant le soin à Blackwell d’y ajouter guitare et claviers, de rejouer certaines parties via Wayne Perkins et John Bundrick, l’album s’accompagne d’une belle douceur qui impacte sans tarder sur le public.

 

La réussite est au bout du tunnel. Catch A Fire n’est pas le premier LP du trio Marley/Tosh/Livingstone. En considérant le Best Of de 71, il prend place au cinquième rang d’un catalogue débuté en 1966 par The Wailing Wailers. Il est, par contre, le premier en termes de notoriété (avec Exodus, Survival et Natty Dread) et surtout détient le suprême et historique privilège de lancer la carrière du caribéen le plus célèbre.

 

Des neuf chansons qui habillent ce disque monstrueux, il se dégage une grande homogénéité et une belle puissance dans l’interprétation collective, héritées, entre deux parties de football, autre alternative porteuse d’espoir pour les jamaïcains,  des jams improvisées dans les moindres recoins de leur terre insulaire.

 

Original, authentique, décontracté, le rythme chaloupé de la musique des Wailers, porté par une basse exceptionnelle, s’accompagne d’un message de paix, de rébellion, de liberté, de spiritualité, d’amour et de philosophie rastafari, que l’ambassadeur des Caraïbes, aux dreadlocks aussi célèbres que le nez de Cléopâtre, ne laisse à personne le soin de diffuser. Marley est prêt à vendre son âme au diable pour atteindre un auditoire supplémentaire qui puisse être attentif à ses appels.

 

Sept des neuf titres sont de son fait, les deux autres sont de la main de Tosh, notamment 400 Years qui fait référence à l’esclavage. Ils ne laissent place à aucun doute : Marley sait écrire avec infiniment de talent et de pertinence ; il se pose en porte-parole inspiré de la promiscuité, de la violence tout en se comportant en un messager de l’amour fédérateur (Stir It Up). Les ghettos qu’il connait, d’une part, de Joe Higgs, dénicheur de talents issus des taudis de Trench Town et, d’autre part pour avoir habité un moment à Kingston, alimentent Concrete Jungle, le titre qui entraîne tout un lot de très grande qualité dans son sillon. La vision de Tuff Gong, le dur à cuire comme on l’appelle, est impitoyable, dure, noire comme la violence, la pauvreté et la criminalité qui planent sur ce quartier désœuvré et opprimé  de la capitale ainsi que sur l’autre Jamaïque, celle élognée des couchers de soleil orangés sur plage de sable fin. La majeure partie  du répertoire ici présent est marquée par l’idéologie véhiculée par le fumeur de ganja de la pochette : le louvoyant No More Trouble, Slave Driver, Kinky Reggae, Midnight Ravers…

 

Absolument rien n’est à négliger, tout se fume jusqu’à s’en brûler les lèvres et à s’enfiévrer le cerveau. Pour ceux qui ont une sainte horreur de l’overdub et qui ne porte pas l’option anglicisée dans leur cœur, je les invite à se retrancher sur la version dépucelée d’origine, compilée sous Deluxe, nantie de deux renforts supplémentaires, High Tide Or Low Tide et All Day All Night, malheureusement évincés du mix londonien (RAZOR).


 

1) Concrete Jungle.

2) Slave Driver.

3) 400 Years.

4) Stop That Train.

5) Baby We've Got A Date (Rock It Baby).

6) Stir It Up.

7) Kinky Reggae.

8) No More Trouble.

9) Midnight Ravers.


 

Bob Marley:chant,guitare acoustique.

Peter Tosh:chant,piano,orgue,guitare.

Bunny Wailer:congas,bongos,chant.

Aston "Family Man"Barrett:basse.

Carlton "Carlie" Barrett:batterie.

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L’école du blues.

Publié le par RAZOR

Alexis Korner's Blues Incorporated - At The Cavern - 1964

Genre: blues.

 

ALEXIS KORNER'S BLUES INCORPORATED

 

AT THE CAVERN - 1964

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link


 

Il en a vu défiler du beau linge, le Blues Incorporated d’Alexis Korner : Jack Bruce et Ginger Baker, 2/3 des futurs Cream, Charlie Watts, batteur des Stones, Terry Cox (Pentangle et… Charles Aznavour), l’influent chanteur de blues feu Long John Baldry, Danny Thompson (également Pentangle), Graham Bond, un des précurseurs de British Blues Boom, le jazziste Dick Heckstall-Smith, excellent saxophoniste de blues, Cyril Davies, éminent harmoniciste, Malcolm Cecil, bassiste issu du jazz… On pourrait rajouter les passages très furtifs de Mick Jagger, voire ponctuels et dictés par l’occasion du moment comme ceux de Rod Stewart, Keith Richards, Jimmy Page ou John Mayall. Bref, le Blues Incorporated est d’une manière ou d’une autre un passage obligé pour faire ses classes ou pour se montrer sous son meilleur angle. Au rythme de ce va-et-vient dense et confus, une vache n’y retrouverait pas son veau.

 

Quoi qu’il en soit, The Blues Incorporated entre dans l’histoire de la musique comme étant le premier groupe  de blues anglais. Il est placé, dès mars 1962, sous la tutelle d’Alexis Korner, par ailleurs, derrière une émission consacrée au blues sur la British Broadcasting Corporation, autrement dit la B.B.C.

 

Autour de Korner, prennent place Cyril Davies, le chanteur-graphiste Art Wood, frère de Ronnie des Stones, le batteur Charlie Watts, Keith Scott, claviériste et le bassiste Andy Hoogenboom, qui situera rapidement son avenir dans les arts et notamment dans la sculpture, la gravure et l’estampe, plutôt que dans la musique.

 

Le légendaire Marquee Club du 165 Oxford Street londonien, puis du 90 Wardour Street de Soho (1964), reconnu pour être l’endroit « in » de la scène émergente britannique du moment (Stones, Mayall, Animals, Yardbirds…), sert de cadre aux premières prestations du groupe. Le Ealing Jazz Club, puis le Flamingo Club prennent le relais tandis que cette troupe informelle n’en finit pas de se faire, de se défaire, perdant au passage Cyril Davies, Charlie Watts sur lesquels les Stones mettent une option sans attendre, récupérant Ginger Baker et Graham Bond lesquels s’en détachent très peu de temps après au profit du Graham Bond Organisation. A dire vrai, The Blues Incorporated est un foutoir monstre.

 

Dans ce contexte, difficile de projeter quoi que ce soit qui puisse faire l’objet d’un passage en studio. C’est la raison pour laquelle, de ce groupe pourtant important du rock, seuls deux albums sont à même de restituer le parcours musical du Blues Incorporated de 1964 : At The Cavern, enregistré dans le célèbre club que les Beatles ont mythifié en février 1964, et le seul studio que je connaisse Red Hot From Alex, la même année.

 

At The Cavern retranscrit  bien le plaisir qu’Alexis Korner et son big band ont à fouler les lieux. Charpenté autour du blues dont il défend encore très fortement les valeurs de base (Hoochie Coochie Man, Whoa Babe), ce live qui privilégie les cuivres est un des plus authentiques classiques de blues en circulation dans la Grande-Bretagne des années 60. Il est l’endroit des premiers jours du blues anglais.

 

De par son côté intime, cool, de par la maîtrise de ses acteurs, de par la belle performance (scénique) qu’un enregistrement de studio ne restitue pas avec la même énergie, ni le même enthousiasme, de par la réceptivité d’un public qui se ressent fortement, de par ses sonorités d’époque, il a ce côté excitant et entraînant qui inciterait à monter sur scène taper le bœuf avec la bande (Everyday I have The Blues, Well All Right Ok You Win, Kansas City).

 

La réédition de Castle Music de 2006 complète l’original  d’un apport supplémentaire de 12 titres, dont 10 enregistrés lors des B.B.C Sessions de novembre 1964 et deux singles I Need Your Lovin’ et Please Please Please de septembre 64 (Parlophone) pour boucler l’offre. Elles ne font pas d’ombre aux huit premiers titres et demeurent aussi sympas à se farcir (RAZOR).


 

1) Overdrive.

2) Whoa Babe.

3) Everyday I Have The Blues.

4) Hoochie Coochie Man.

5) Herbie's Tune.

6) Little Bitty Gal Blues.

7) Well All Right,Ok You Win.

8) Kansas City.


 

Alexis Korner:chant sur 1/2/4/6,guitare électrique,choeurs sur 8.

Dave Castle:saxophone alto.

Malcolm Saul:orgue.

Vernon Bown:basse.

Mike Scott:batterie.

Herbie Goins:chant sur 3/7/8.

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Comme un goût de reviens-y.

Publié le par RAZOR

Taste---On-The-Boards---1969.jpg

Genre: blues-rock, hard rock.

 

TASTE

 

ON THE BOARDS - 1970

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

link

 

 

 

Que n’a-t-on déjà pas dit sur Rory Gallagher ? Que je rajoute que cet irlandais hyper-doué, peut être un des plus complets instrumentistes de son époque, était génial, est un de ces lieux communs dont je me passerai volontiers. Mais les faits sont là qui plaident en ce sens.

 

Outre le sublime guitariste et mandoliniste, et le délicieux harmoniciste qu’il est, Gallagher, n’en est pas moins à l’aise dans la pratique du saxophone, instrument  pour lequel  il affiche également de belles dispositions et pour lequel il est autodidacte complet. 

 

Comme il est auteur-compositeur compétent et une fine lame au chant, son deuxième et dernier album sous Taste, On The Boards (1970), placé dans le sillage de l’éponyme Taste de 68, ne passe pas inaperçu des gens du métier.

 

Le power trio qu’il constitue autour d’une rythmique valeureuse, composée de Richard « Charlie » McCracken, bassiste, et John Wilson aux fûts, fait écho à Cream, mais a dans les rétroviseurs des valeurs alors bien établies dans l’Angleterre de fin 60, début 70,  comme Free.

 

Ce disque véhicule tout ce que Gallagher et son unité d’élite maîtrisent en termes de styles : le blues, ses racines, le rock (bien lourd), le jazz, sa passion, et la country. Ce louvoiement merveilleusement apprivoisé entre les genres a été façonné sur les routes.

 

Rajoutez-y une dose d’ambition supplémentaire dans la production et un soin plus marqué dans les textes, une troupe qui respire la santé et animée de la fougue qui sied à la jeunesse, de l’authenticité et de la sensibilité, valeurs auxquelles Gallagher est associé pour l’éternité, et vous obtiendrez ce pour quoi je vous sollicite présentement : On The Boards.

 

En progression manifeste par rapport à son devancier, la variété le caractérise. Il  démarre sur les chapeaux de roue avec What’s Going On, un blues-rock puissant qui sera sa marque de fabrique dans sa future carrière en solitaire, enchaîné au très probant (Railway And Gun). It’s Happened Before It’ll Happen Again permet de rebondir sur le jazz, un genre cher à Gallagher et que valorise le jeu tout en créativité de Wilson. Le gars de Cork s’y offre un solo de sax alto très pertinent, avant de distiller un beau moment d’harmonica, comme il en est coutumier, dans le cool If The Day Was Any Longer.

 

Le rock, dans toute son énergie, reprend ensuite ses droits avec Morning Sun, mais sans véritable étincelle. Il diffère en cela d’Eat My Words, qui confirme la technicité étonnante dans la pratique de la slide et entrevue dans l’éponyme précédent, d’un gamin alors âgé de 20 berges.

 

Tout aussi intéressant, le morceau titre qui en réfère encore au jazz et le superbe See Here, souligné par une délicieuse accroche acoustique. I’ll Remember finit en grandes pompes un album qui boîte bas du côté de If I Don’t Sing I’ll Cry, et à un degré moindre, de Morning Sun.

 

Si on veut chercher des poux sur la tête de ce disque, on peut objecter que Gallagher est encore artistiquement trop isolé dans ce combo à trois. Ses épaules sont encore un peu frêles pour assumer seul, ce que les power trios ayant pignon sur rue, comme Cream (pour lequel il ouvre le concert d’adieu) ou le JHE font collectivement. La différence se situe à ce niveau.

 

On The Boards passe avec succès au révélateur, la presse ne s’y trompe pas qui lui réserve un bon accueil. Comme vous (RAZOR).


 

1) What's Going On.

2) Railway And Gun.

3) It's Happened Before,It'll Happen Again.

4) If The Day Was Any Longer.

5) Morning Sun.

6) Eat My Words.

7) On The Boards.

8) If I Don't Sing I'll Cry.

9) See Here.

10) I'll Remember.

 


 

Rory Gallagher:guitares,saxophone,harmonica,chant.

Richard "Charlie" McCracken:basse.

John Wilson:batterie.

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Après ça, on peut mourir tranquille.

Publié le par RAZOR

Queen---A-Night-At-The-Opera---1975.jpg

Genre: hard rock, pop rock glamn rock, rock progressif.

 

QUEEN

 

A NIGHT AT THE OPERA - 1975

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Formation britannique de rock, Queen se forme en 1970 autour de Brian May (guitare, harmonica, claviers), Roger Taylor (batterie et percussions) et Freddy Mercury (pianiste et chanteur), tous trois transfuges de Smile. Le bassiste John Deacon vient compléter ce trio un an plus tard. Queen est né.

 

Dans le même temps, une légende voit également le jour, car Queen est aujourd’hui devenu un groupe légendaire, fédérant toujours autant (sinon plus) autour de son nom. Queen est la formation de l’Old Albion qui a engendré le plus de succès  depuis trente ans, le meilleur groupe anglais de tous les temps en terme commercial. Popularisé dès le milieu des seventies, Queen a beaucoup contribué au rock et demeure une référence incontournable, de même qu’une influence majeure pour des générations de musiciens.

 

Il compte de nombreux disques à son actif, mais celui qui, sans conteste, est Le Queen par excellence, s’appelle A Night At The Opera, quatrième album à apparaître dans sa discographie studio. Il date  de novembre1975 et constitue, à mon sens, l’apogée de la bande à Mercury.

 

Avant d’en arriver là, Queen tâtonne, cherche son style, alors plutôt orienté vers la pop (Queen/1973, Queen II et Sheer Heart Attack, tous deux de 1974), attire les premiers regards, mais ne casse pas trois pattes à un canard pour autant. A l’image de la scolarité de ma fille, le parcours initial laisse entrevoir de belles promesses, mais il relève encore du domaine du « correct,  sans plus ».

 

Il lui faut franchir un cap et Night At The Opera va le lui permettre au-delà de toute espérance. Les membres se crachent dans les mains, remontent les manches, mettent les bouchées doubles, poussent au-delà de leurs dispositions.  De cet investissement monstrueux naît l’œuvre qui nous tient encore aujourd’hui et plus que jamais, en haleine, et qui synthétise ce que Queen a su montrer jusqu’alors. Elle émerge nettement du lot des disques du moment, comme du catalogue de Queen.

 

En un peu moins de trois quarts d’heure, Queen passe d’une popularité naissante à un statut de mythe. Car, n’ayons pas peur des mots, ce brûlot est un chef d’œuvre colossal. Qu’y a-t-il donc ici qui puisse justifier un tel dithyrambe ? Tout. De l’excentricité, de la variété dans les styles, un usage subtil des instruments, de la maturité, de la maitrise, de la cohérence, de la prise de risques, de l’audace et de l’inspiration. Et puis y figure le classique intemporel qu’est Bohemian Rhapsody, fruit du travail énorme de tout un groupe.

 

En effet, A Night At The Opera, modèle de rock progressif, est un sacré défi dans une époque qui voit le genre s’essouffler sérieusement. Mercury, dont c’est incontestablement l’album, atteint ici un niveau inestimable, aveuglément relayé par un line-up complice et tout acquis à sa cause. Mercury ou plutôt le sanguin Farrokh Bulsara) règle ses comptes (avec Norman Sheffield, le premier manager-voyou de Queen), riposte surtout avec son talent de compositeur, et  quand on le fait sortir de ses gonds, ça donne la violente réplique qu’est Death On Two Legs, qu’il dédicace personnellement, mais sans le nommer ouvertement au fieffé gredin. Mercury est également douceur et sensibilité, comme en atteste Lazing On A Sunday Afternoon. Il rappelle ici, qu’outre le chanteur fantastique qu’il fut, il présente de fort jolies aptitudes au piano. Passé cette  parenthèse plus apaisante, A Night At The Opera permet à Taylor (batterie) d’y placer une offensive plutôt marquée (I’m In Love With My Car), à Deacon un beau et calme  You’re My Best Friend et à May un jazzy sympa du nom de Good Company. ’39, le ravageur Sweet Lady, Seaside Rendez-vous (ambiance 1930), les huit minutes assassines de The Prophet’s Song, la merveille acoustique Love Of My Live et l’hommage au Star Spangled Banner version rock, immortalisé par Hendrix, livré ici dans son package anglais, Good Save The Queen, montrent que Queen déborde, sans faute note, du cadre rock traditionnel pour prospecter du côté du progressif, quant aux styles et aux influences qui accompagnent les divers titres. Le sinistre Bohemian Rhapsody, le mini opéra-rock en 6 minutes de Freddie, est la cerise sur le gâteau. Plus progressif, tu meurs !

 

Numéro un en Angleterre pendant neuf semaines, je ne sais combien de millions d’exemplaires vendus à l’échelle mondiale, vidéo pour le promouvoir (c’est la première fois)… j’en passe et des meilleures. Dès lors, comment échapper à cet indispensable des cédéthèques ? (RAZOR)

 

Face 1.

 

1) Death On Two Legs (Dedicated To...).

2) Lazing On A Sunday Afternoon.

3) I'm In Love With My Car.

4) You're My Best Friend.

5) '39

6) Sweet Lady.

7) Seaside Rendez-Vous.

 

Face 2.

 

1) The Prophet's Song.

2) Love Of My Live.

3) Good Company.

4) Bohemian Rhapsody.

5) God Save The Queen.

 

Freddy Mercury:piano,chant.

Brian May:guitare,harmonica,claviers.

Roger Taylor:batterie,percussions.

John Deacon:basse.  

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Tchin tchin Tommy !

Publié le par RAZOR

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Genre: hard rock, blues rock, jazz fusion, funk rock.

 

TOMMY BOLIN

 

PRIVATE EYES - 1976

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

J’aimais bien le p’tit Bolin, rappelé au paradis, un peu prématurément, alors qu’il n’affiche que 25 printemps. Mort à Miami, le jour où j’étais moi-même dans la douleur de la perte de mon paternel, cet artiste, guitariste de rock, a un parcours qui débute avec Zephyr (1968), puis qui l’entraîne vers James Gang où son jeu de guitare éveille l’attention de Billy Cobham qui le recrute pour l’enregistrement du fabuleux Spectrum de 1973, avant d’en découdre avec un Deep Purple alors déclinant (1975), puis de filer un coup de main aux canadiens de Moxy pour leur premier LP et, enfin, de finir par une carrière sous sa propre bannière (Tommy Bolin Band créé en mars 76),  malheureusement et irrémédiablement interrompue par l’héroïne.

 

Deux albums font aujourd’hui office de témoignage de son passage remarqué dans le rock : Teaser (1975), bon outil de promo pour ses aptitudes avérées à la guitare (fait alors qu’il est toujours dans l’entourage de Deep Purple), et notre sélection du jour, Private Eyes (1976).

 

Bolin y fait valoir une facilité à manier les genres. Malgré une toxicomanie bien avancée et véritable frein à son inspiration, Bolin parvient à témoigner d’une belle polyvalence dans ses compositions, à fusionner avec subtilité les influences qu’il porte en lui et, de ce fait, à restituer un travail de grande valeur et plutôt complet.

 

Le vain rappel à l’ordre sur la dangerosité de la drogue du titre Post Toastee, s’il ne sert pas de leçon à son auteur, n’en est pas moins la pièce essentielle du disque. Prémonitoire, cette chanson jammée de neuf minutes dispose d’une belle structure et d’un solo de guitare incendiaire  époustouflant. Shake The Devil est son pendant aussi convaincant. De grande guitare, il est question dans le You Told Me That You Loved Me final. Bolin fait aussi dans le folk et dans le bon folk de surcroit. Dans ce registre plus acoustique, il dévoile une série de quatre pièces délicates : Gypsy Soul et l’extraordinaire travail de saxo de Norma Jean Bell, Hello Again, Sweet Burgundy ainsi que Someday We’ll Bring Our Love Home. J’aimais vraiment bien ce p’tit Bolin…(RAZOR)


 

1) Bustin' Out For Rosey.

2) Sweet Burgundy.

3) Post Toastee.

4) Shake The Devil.

5) Gypsy Soul.

6) Someday,We'll Bring Our Love Home.

7) Hello Again.

8) You Told Me That You Loved Me.


 

Tommy Bolin:guitare,piano,claviers,chant.

Bobby Berge,Carmin Appice:batterie

Norma Jean Bell:saxophone,percussions.

Reggie McBride:basse.

Mark Stein:claviers.

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