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A bien caché son jeu.

Publié le par RAZOR

Gene-Parsons---Kindling---1973.jpg

Genre:country-rock.

 

GENE PARSONS

 

KINDLING - 1973 (4,5)

 

POUR ECOUTER GENE PARSONS - KINDLING - 1973

 

link

 

 

Dans la famille Byrds, Gene Parsons n’est pas le plus connu, au contraire de son homonyme Gram, ami de Keith Richards,  avec lequel il ne faut pas confondre, ce que beaucoup font souvent. Gram, c’est un héritage country-folk incontournable ; Gene est certainement le plus anonyme des acteurs qui se soient succédé dans cette troupe mythique.

 

Batteur des Byrds de la période discographique qui va de Dr Byrds & Mr Hyde (1969) à Farther Along (1971), Gene Parsons a contre lui de débarquer (en septembre 68) dans une formation amputée de ses membres les plus charismatiques et quelque peu rentrée dans le rang depuis Sweetheart Of The Rodeo, publié deux mois avant, même si quelques soubresauts lui permettent de garder, encore un temps, la tête hors de l’eau (Ballad Of Easy Rider et Untitled). Il pointe, rappelons-le, dans le line-up le plus stable et le plus résistant de toutes les configurations du groupe : Battin, Parsons, White et McGuinn. McGuinn l’en vire en 1972.


Si l’épisode Byrds ne contribue pas vraiment à l’extirper de la discrétion dans laquelle il se complaît le plus souvent, son passage dans un registre plus personnel laisse tout le monde pantois. Gene Parsons, qu’il ne faut pas réduire à un rôle de faire-valoir dans le Byrds du tyrannique McGuinn, démontre, avec Kindling (1973), que le batteur, cache bien son jeu et a plusieurs cordes à son arc.

 

Pour l’avoir vu apparaître sur des réalisations amies, on lui sait des prédispositions pour le banjo, la guitare et l’harmonica, pour la basse, la pedal steel guitare, mais on ignore sa faculté à briller à tous les postes. Y compris au chant qu’il a pratiqué dans sa dernière expérience collective, il fait étalage d’une voix agréable et d’un bon bagage technique. D’autre part, il faut se souvenir que Gene a également signé quelques belles pièces pour les Byrds : Gunga Din, Yesterday’s Train et Get Down Your Line notamment. Il n’est donc pas gêné aux entournures pour composer et ainsi alimenter son projet.


La critique de l’époque l’accueille plus que favorablement, aussi l’avenir en solitaire du californien semble tout tracé. Il nourrit des plans avec son complice Clarence White, avec lequel il est cul et chemise et qui, sur Kindling, fait vraisemblablement sa dernière apparition en studio, mortellement fauché par un chauffeur ivre juste avant la parution du LP. Gene, alors sous contrat avec Warners Bros, peine à se relever de ce coup fatal, se détourne un long temps de la musique, demande à être libéré de ses engagements avec sa maison de disques et met, malgré un intermède dans le Flying Burrito, sa carrière entre parenthèses jusqu’au bon Melodies (1979) qui marque son vrai retour.


Kindling le projette donc sous le feu des projos. Cette fois, non plus avec le seul costume de batteur, mais avec une panoplie que n’aurait pas reniée Rémi Bricka mettant l’accent sur sa polyvalence, et avec sous le bras, un parchemin signé, pour l’essentiel, de sa propre main. L’effort est concluant, Gene Parsons n’a pas de difficulté apparente à juguler ce country-rock aromatisé de cajun et de bluegrass.

 

Pas plus que la galerie gratinée qui travaille dans son dos et qui inventorie le nec plus ultra de la place : le phénoménal Clarence White (déjà cité), invité pour placer sa guitare et sa mandoline, Vassar Clements débarqué avec son violon fou, Gib Guilbeau violoniste aussi furieux et auprès duquel tout a débuté pour Parsons, la légende du bluegrass Ralph Stanley, le jazzman Red Callender (tuba), Roger Bush (musicien de sessions) à la basse, Bill Payne (Little Feat) aux claviers, Nick DeCaro à l’accordéon, Andy Newmark à la batterie. Que du beau linge  ! L’avisé Russ Titelman veille au grain. Il a son Parsons à la bonne et le soigne, ayant essayé, à un moment donné, de l’attirer lui et son compère White, dans les mailles du filet Little Feat.


Et puisqu’on évoque Little Feat, comment ne pas faire un clin d’œil à  Lowell George dont le sublime, extraordinaire, exceptionnel et démentiel Willin’ éclate ici. Avec Do Not Disturb (Skip Battin/Kim Fowley), Drunkard’s Dream (Ralph Stanley) et Take A City Bride (Gib Guilbeau), ils sont les seuls écarts qui échappent à  l’écriture de l’ex-Byrds. Les sept autres (très bons) titres portent le sceau G.P (à ne pas confondre avec l’autre).

 

Ces originaux ont de la brillance et contribuent à installer une atmosphère cool qui ne se dément jamais. Cette ambiance n’aura, hélas, pas l’opportunité d’être reconduite pour les raisons dramatiques que l’on sait. Gene Parsons n’a plus le cœur à la musique. 40 ans après peu de fans ne se sont vraiment remis de la disparition de Clarence White. On l’associera donc plus que jamais à la réussite de ce disque qui frise le 5 (RAZOR).

 

1. Monument.

2. Long Way Back.

3. Do Not Disturb.

4. Willin'.

5. On the Spot.

6. Take a City Bride.

7. Sonic Bummer.

8. I Must Be a Tree.

9. Drunkard's Dream.

10. Banjo Dog.

11. Back Again.


 

Gene Parsons:guitare,basse,batterie,chant.

Clarence White:guitare,mandoline.

Vassar Clements,Gib Gilbeau:violon.

Roger Bush:basse.

Bill Payne:claviers.

Nick DeCaro:accordéon.

Ralph Stanley:voix ténor.

Red Callender:tuba.

Andy Newmark:batterie.

Russ Titelman:production.

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