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Un gourou dans le genre.

Publié le par RAZOR

Doc-Watson---Doc-Watson---1964.jpg

Genre: folk,country,bluegrass.

 

DOC WATSON

 

DOC WATSON - 1964

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

 

J’aurais pu, pour célébrer la mémoire de celui qui nous a quittés fin mai 2012 à l’âge de 89 ans, jeter mon dévolu sur une autre pièce de son riche catalogue, mais c’est finalement sur l’éponyme Doc Watson, celui qui apparaît au troisième rang de son répertoire discographique, que je me suis fixé.

 

Doc Watson, le nom est lâché…, gourou emblématique du renouveau du folk, cheville ouvrière du bluegrass qui a suscité notamment les vocations de Tony Rice et de l’inoubliable Clarence White.

 

Enfant aveugle des Appalaches, bercé par les airs de la Carter Family, guitariste évoluant tantôt en flatpicking, tantôt en fingerpicking, banjoïste et harmoniciste, Doc Watson, alias Arthel Lane, est la référence américaine folk par excellence, l’éternel invité des soirées acoustiques autour du feu de camp, telles qu’en vogue dans les années 60/70. Pas moins de huit grammys sont venus récompenser l’ensemble d’une œuvre enracinée dans le folk, la country music, le bluegrass, le gospel et le blues.

 

Doté d’une formidable dextérité à la guitare, d’une voix de baryton particulièrement chaude et grave, ainsi que d’une forte personnalité, cet incontournable des festivals folk du moment (Newport notamment), naturellement doué, est l’auteur-compositeur-interprète de ballades mémorables, devenues cultes pour certaines (Nashville Blues, Doc’s Guitar, Deep River Blues, Intoxicated Rat, Tom Dooley) et pour les pratiquants de ce style musical.

 

L’album éponyme retenu date de 1964 et est le premier d’une longue collaboration avec l’étiquette Vanguard Records. Varié et simple dans sa conception, authentique, précis, créatif, fait apparemment son effort superflu, cet album parle de lui-même quant à son côté influent sur des générations entières de folk rock.

 

Il est aujourd’hui le classique du genre que j’ai choisi d’exhumer à votre attention pour rappeler le grand artiste que fut Doc Watson dont les compétences ont été exploitées dans le cadre du fabuleux album de Nitty Gritty Dirt Band, Will The Circle Be Unbroken de 1972.

 

Les initiés savent de quoi il retourne (RAZOR).


 

 

1. Nashville Blues.

2. Sitting on Top of the World.

3. Intoxicated Rat.

4. Country Blues.

5. Talk About Suffering.

6. Born About Six Thousand Years Ago.

7. Black Mountain Rag.

8. Omie Wise.

9. Georgie Buck.

10. Doc's Guitar.

11. Deep River Blues.

12. St. James Hospital.

13. Tom Dooley.


 

Doc Watson:guitare,banjo,harmonica,chant.

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Aussi rocambolesque que furtif.

Publié le par RAZOR

Ancient-Grease---Women-And-Children-First---1970.jpg

Genre:rock.

 

ANCIENT GREASE

 

WOMEN AND CHILDREN FIRST - 1970

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

L’histoire qui colle au nom des gallois d’Ancient Grease est aussi rocambolesque que leur passage dans le rock est furtif. Démarré sous la bannière Strawberry Dust, groupe qui s’attache essentiellement à interpréter les répertoires des autres, cette formation fusionne avec les Eyes Of Blues de John Weathers (futur batteur de Gentle Giant), chapeauté par Mercury Records représentée par le filou qu’est Lou Reizner, producteur (Rod Stewart, Who, Rick Wakeman, Van Der Graaf Generator).

 

De cette fusion intéressée, et dictée par la qualité de ce qui émane de ce regroupement, sort un unique album, Women And Children First (1970). Il échoit à Ancient Grease, nommé pour la circonstance par Reizner et sans l’accord des copains, qui se met en première ligne dans l’opération, se créditant avantageusement au profit des autres.

 

Voilà pour l’anecdote rattachée à un LP, très mal distribué, qui fait un flop mémorable, pour avoir été sacrifié sur l’autel de la cupidité. Strawberry Blues reprendra son nom aussitôt après et ne fera jamais parler de lui. Bien mal acquis ne profite jamais. Reste que la matière de ce disque n’est pas à mettre entre les mains inexpérimentées de l’apprenti-démineur.

 

Ce superbe hard blues énergique, brutal et puissant façon Mountain s’adresse d’abord aux obusiers aguerris. On conseillera aux curieux et impatients de rester à distance, le temps de prendre leurs marques et tant c’est explosif. Pas envie de voir du raisin couler sur les murs ! Conclusion : c’est d’la bombe, bébé !

 

Le genre de galette rugueuse à souhait, portée par une voix forte et caverneuse comme le réclame le genre, conduite par une division de panzers « heavy and hard » pas maladroits du tout et animés par une envie de tout déménager… Ancient Grease n’a pas été planifié pour conter fleurette ou enfiler des perles. Quoi que, côté perles, pour un LP fait sur le coin de la table, complété par des titres de Weathers et ses potes pour faire l’appoint, le Women And Children First dont on cause, tient son rang au-delà de toutes espérances.

 

Le gigantesque Freedom Train, Don’t Want, Eagle Song, le morceau titre qui pèse son poids en termes de hard-blues, peuvent revendiquer leur part du gâteau. Et je ne parle pas de Time To Die, la touche folk rock du disque, preuve s’il en est que les gros bourrins décibelisés, dès qu’ils s’achètent une muselière et qu’ils la jouent plus en douceur qu’en force, sont généralement derrière les ballades les plus belles. J’en veux pour preuve Odd Song ou  When The Snow Lies Forever. Toutes les conditions sont donc ici réunies pour procurer du plaisir. Ne passez pas à côté (RAZOR).


 

1. Freedom Train

2. Don't Want

3. Odd Song

4. Eagle Song

5. Where The Snow Lies Forever

6. Mother Grease the Cat

7. Time to Die

8. Prelude to a Blind Man

9. Mystic Mountain

10. Woman and Children First

11. Freedom Train (alternate take)

 

 

Graham Mortimer (Morty):chant.

Graham Williams:guitare

Jack Bass:basse.

Dick “Ferndale” Owen:batterie.

Gary Pickford-Hopkins:chant.

Phil Ryan:claviers.

John Weathers:batterie.

Michael "Will"Youatt:guitare.

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Rien de nouveau sous le soleil.

Publié le par RAZOR

Janis-Joplin---The-Pearl-Sessions---2012.jpg

Genre:blues.

 

JANIS JOPLIN

 

THE PEARL SESSIONS - 2012

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

link

 

 

42 ans que la rebelle s’en est allée d’une overdose. Elle n’aura donc jamais connu Pearl (janvier 71), son dernier album studio publié quelques mois après sa disparition. Le voilà qui revient sous la lumière des projecteurs après une première réapparition en 1999, rebaptisé, pour des besoins essentiellement mercantiles, The Pearl Sessions. L’édition 2012 est remastérisée, avec rajout de monos d’origine et complétée par un second disque qui recense des versions alternatives, des démos, deux live, un Pearl instrumental sans intérêt et des enregistrements de l’ambiance de travail qui a dicté ces sessions.

 

Rien de bien nouveau sous le soleil donc, dans sa première partie. Pearl, on connaît et on adore depuis longtemps. La seconde a plus d’intérêt car elle affiche des aspects jamais dévoilés de l’atmosphère en studio autour de Janis. Les voyeurs y trouveront de quoi peaufiner leur savoir sur l’artiste et matière à alimenter leurs conversations passionnées, histoire d’en mettre plein les mirettes aux autres, d’autant plus que l’offre discographique s’accompagne d’un beau livret très instructif. Mais c’est tout.

 

Alors on réservera cette parution très complète aux purs et durs, les autres n’auront qu’à revenir à la version initiale de Pearl, ce qui suffira amplement. Pearl est un bijou ; que l’on brode autour ne me dérange pas dans la mesure où il ne dénature pas cette œuvre, ni la dévalorise ou l’occulte. Au contraire, pour les aficionados, les vrais clients des Pearl Sessions, c’est un plus incontestable. Sony Legacy Recordings a fait du bon job (RAZOR).


 

Disque 1.


1. Move Over.

2. Cry Baby.

3. A Woman Left Lonely.

4. Half Moon.

5. Buried Alive In The Blues.

6. My Baby.

7. Me And Bobby McGee.

8. Mercedes Benz.

9. Trust Me.

10. Get It While You Can.

11. Me and Bobby McGee (The mono single masters).

12. Half Moon (The mono single masters).

13. Cry Baby (The mono single masters).

14. Get It While You Can (The mono single masters).

15. Move Over (The mono single masters).

16. A Woman Left Lonely (The mono single masters).


 

Disque 2.


1. Overheard In The Studio...

2. Get It While You Can (take 3).

3. Overheard In The Studio...

4. Get It While You Can (take 5).

5. Overheard In The Studio...

6. Move Over (take 6).

7. Move Over (take 13).

8. Move Over (take 17).

9. Me And Bobby McGee (demo version).

10. Me And Bobby McGee (take 5 - alternate).

11. Cry Baby (alternate version).

12. A Woman Left Lonely (alternate vocal).

13. Overheard In The Studio...

14. My Baby (alternate take).

15. Overheard In The Studio...

16. Get It While You Can (take 3).

17. My Baby (alternate take).

18. Pearl (instrumental).

19. Tell Mama (live).

20. Half moon (live).

 


 

Janis Joplin:chant. 

John Till:guitare,choeurs.  

Brad Campbell:basse,choeurs.

Clark Pierson:batterie,choeurs.

Kean Pearson:claviers,choeurs.

Richard Bell:piano,choeurs.

Sandra Crouch:tambourin.

Bobby Hall:congas,bongo.

Bobby Womack:guitare acoustique sur 9.

Pearl:guitare acoustique sur 7,chœurs.

Vince Mitchell,Phil Badella,John Cooke:choeurs.

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La bande à Bill.

Publié le par RAZOR

Tucky-Buzzard---Warm-Slash---1971.jpg

Genre:hard rock, hard blues.

 

TUCKY BUZZARD

 

WARM SLASH - 1971

 

POUR ECOUTER L'ALBUM (MISTREATING WOMAN) link

 

 

 

Avec Bill Wyman qui colle aux basques des premiers pas de Tucky Buzzard en 1969, difficile de faire mieux. Il n’est pas meilleure tutelle pour démarrer une carrière dans le rock que celle qui tombe sur le râble de ces britanniques débarqués pour l’essentiel de The End (Brown, Graham et Taylor), derrière lequel l’ex-Stones se trouve déjà.

 

Le sage marginal des Stones, en parallèle avec la carrière qu’il mène avec les Pierres Qui Roulent, apporte ici son concours à la production, son expérience des studios, use de son nom pour les aider à décrocher une tournée européenne et fait jouer ses relations pour soutenir leurs débuts américains. Mieux même, celui qui tournera le dos aux Glimmer Twins (Jagger/Richards) en 1993, prendra part à deux des albums à venir du groupe.

 

Réduire la famélique renommée de Tucky Buzzard au seul fait de son partenariat avec Wyman consisterait à occulter les qualités dont fait montre ce groupe. Il serait mal venu de ne pas leur reconnaître la pratique d’un hard rock/hard blues de très bonne tenue et situé dans la norme traditionnelle alors en vogue, comme c’est le cas dans Warm Slash de novembre 1971.

 

Leurs compositions, toutes écrites par le tandem Taylor/Henderson dament le pion à d’autres répertoires similaires. Les premiers accords de l’excellent Mistreating Woman sont annonciateurs d’un bel album : le chant est expressif et bien en place, la lourdeur et la rugosité sont dosées comme il faut, les riffs sont durs, les soli de guitare bien construits, ça travaille juste et fort.

 

Bref, ce type de prestations me plait bien, à l’image de titres comme Mistreating Woman, Sky Balloon, Heartbreaker et sa gratte qui ouaouate d’entrée avant de s’effacer devant le chant d’Henderson, Which Way When For Why, Need Your Love, Burnin’ basique et efficace, le morceau titre qu’introduit puissamment l’Hammond de Graham (encore une belle prestation vocale de son chanteur) et le Ain’t Too Soon final.

 

Permettez-moi de donner mon quitus pour cette performance d’ensemble séduisante, même si sans surprises, bien exécutée et pour laquelle Billy Wyman a fait un bon boulot (RAZOR).


 

1. Mistreating Woman.

2. (She's A) Striker.

3. Fill You In.

4. Need Your Love.

5. Which Way, When For Why.

6. Burnin'.

7. Heartbreaker.

8. Sky Balloon.

9. Ain't Too Soon.

 

 

David Brown,Chris Johnson:basse.

Paul Francis:batterie.

Nick Graham:claviers.

Jimmy Henderson:chant.

Terry Taylor:guitare.

Paul Kendrick:guitare,chant.

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Co-locataire des Doors.

Publié le par RAZOR

Clear-Light---Clear-Light---1967.jpg

Genre:rock psychédélique.

 

CLEAR LIGHT

 

CLEAR LIGHT - 1967  (3,5)

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

La spécificité principale de Clear Light est de compter en son sein deux batteurs, fait particulièrement rare en 1967. L’autre particularité est que l’un des deux est Dallas Taylor (l’autre est Michael Ney), le fidèle complément des albums et prestations live de Crosby Stills Nash & Young et membre à part entière du grand Manassas monté par Stills et Hillman.

 

Issu de Los Angeles (créé en 1966 sur les cendres de Brain Train) où il officie dans le folk-rock psych, Clear Light n’a qu’un seul LP à présenter pour étayer une carrière très courte qui tourne rapidement en eau de boudin. Il est éponyme, publié en 1967 et produit par l’éminent Paul Rotschild, plus connu pour son travail avec les Doors, après avoir été derrière des deux premiers jets de Paul Butterfield Blues Band et notamment le croustillant East-West.

 

Ce professionnel de chez Elektra Records, label courageux par définition d’avoir signé les Doors, dont on ne compte plus les stars qu’il a produit, a pignon sur rue et mène grand train dans sa propriété de Laurel Canyon, où tout ce qui brille dans le milieu entre comme dans un moulin. L’homme a du caractère et sait ce qu’il veut obtenir d’un groupe auquel il croit mais qui part un peu dans tous les sens, et fait le ménage pour qu’il en soit ainsi. Les sessions d’enregistrement de leur unique album donnent lieu à des tiraillements permanents, mais quand on gère l’intenable Jim Morrison, ce ne sont pas des premiers communiants qui vont le perturber.

 

Une fois le disque parvenu à son terme, il ressort qu’il est bien dans la veine rock psychédélique californienne de leurs illustres colocataires chez Elektra, mais s’avère surtout être un énième produit dans un genre approchant et qu’il ne contribuera pas à la popularité du groupe angelin. Le débat est toujours ouvert au vingt et unième siècle. A une époque où l’on exhume tout et n’importe quoi de l’inépuisable vivier psychédélique des années 60, avec une fâcheuse tendance à crier haut et fort avoir déniché la perle rare, il faut raison garder.

 

Si Clear Light n’a jamais fait parler de lui de son temps, c’est qu’il y a une explication. Le groupe en question appartient à la deuxième division du genre malgré des soubresauts de talent. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de vraies et belles dispositions dans cette formation, ni de belles idées dans ce disque, mais, comme je le disais précédemment, ça part un peu dans tous les sens.

 

L’ensemble laisse entrevoir des lendemains prometteurs (notamment au niveau de la guitare de Bob Seal et des batteries) et le pédigrée des acteurs l’atteste : Doug Lubahn a tenu la basse des Doors et le claviériste Ralph Schuckett est devenu un « session man » recherché. Taylor, on sait ce qu’il en est advenu, tandis que le chanteur Cliff DeYoung a opté pour le cinéma et Seal n’a plus donné signe de vie.

 

Vous recommander impérativement cet album éponyme d’un combo supposé essentiel mais qui n’appartient au gratin du rock psych, malgré ce que certains peuvent en penser, je ne le ferais pas. On a du solo de guitare « en veux tu, en voilà » (Black Roses, Street Singer), un très bon Mr Blue piqué au passage à Tom Paxton et psychédélisé pour les besoins du répertoire, une belle ballade (The Ballad Of Freddie & Larry), deux Bob Seal intéressants, les dénommés With All In Mind et They Who Have Nothing.

 

Cette combinaison de folk, de rock et de psych plutôt excentrique, s’écoute bien, mais rien ne se dégage vraiment qui aurait pu faire briller cet album. Il manque quelque chose qui puisse susciter une quelconque émotion chez moi. Et pourtant, ça s’écoute, aucune piste ne peut être taxée de faible.

 

Tarif du jour : 3,5 comme il sied généralement aux travaux réalisés par les seconds couteaux. Dans la catégorie en question, les maîtres s’appellent toujours les Doors et Love notamment (RAZOR).     

 

 

1. Black Roses.

2. Sand.

3. A Child's Smile.

4. Street Singer.

5. The Ballad of Freddie and Larry.

6. With All in Mind.

7. Mr. Blue.

8. Think Again.

9. They Who Have Nothing.

10. How Many Days Have Passed.

11. Night Sounds Loud.


 

Cliff De Young:chant.   

Bob Seal:guitare,chant.  

Douglas Lubahn:basse.

Ralph Schuckett:claviers.

Dallas Taylor,Michael Ney:batterie.

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Les maîtres du bluegrass.

Publié le par RAZOR

The-Kentucky-Colonels---Appalachian-Swing-----1964.jpg

Genre:bluegrass, Appalachian Music.

 

THE KENTUCKY COLONELS

 

APPALACHIAN SWING ! - 1964

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (LEE HIGHWAY BLUES link

 

 

 

La musique des Appalaches recoupe tout un panel de musiques populaires américaines. Musique de détente par excellence, elle s’est construite au fil de l’immigration américaine : les premiers esclaves africains ont introduit les percussions, le banjo ; les irlandais et les écossais y ont associé l’ancestral fiddle (violon), instrument à danser, et ce, bien avant que la guitare n’y fasse son entrée vers la fin du dix neuvième siècle.

 

Naissent alors les square dances qui progressivement intensifient, dynamisent leur rythme calqué sur cette musique old-time des Appalaches et qui débouche sur le bluegrass. Le bluegrass, c’est la tasse de thé de Clarence White que l’on retrouve aux manettes de cet Appalachian Swing, via les Kentucky Colonels (1963). Ne riez pas les djeunes et surtout ne vous fiez pas aux apparences d’une pochette un tantinet ringarde.

 

Derrière les Kentucky Colonels et leur disque s’engage gloutonnement le rock et plus particulièrement le country-rock. S’il est un disque influent, c’est celui-ci. Dans le sillage de ce monstre de bluegrass, peut-être le meilleur de tous les temps, il y a les Byrds, les enfants. Le grand, l’énorme, le mythique Byrds.

 

Tout ça par la grâce de Clarence White, alias Mister Flatpicking qui y officia de 1968 à 1973. Si les Byrds ont accouché de l’énormissime Sweetheart Of The Rodeo (1968), c’est surtout au trio White/Parsons/Hillman qu’ils le doivent. Jamais groupe majeur n’avait été aussi loin et creusé aussi profond. Alors on se resaisit les puceaux et on cesse de s’esclaffer comme des benêts.

 

Appalachian Swing (World Pacific - 1964), entièrement instrumental pour des questions de coût, est un monument de bluegrass qui n’a pas laissé insensibles, ni les non-initiés qui découvraient le genre à l’époque, ni les artistes aguerris et qui s’en sont inspirés pour les besoins de leur carrière comme Jerry Garcia des Dead ou Tony Rice du David Greasman Quintet. Il contribue pour beaucoup à la reconnaissance de la virtuosité et du jeu tout en contrôle de Clarence White, considéré encore aujourd’hui comme un des meilleurs guitaristes de tous les temps.

 

En 12 pistes et moins d’une demi-heure, les Kentucky Colonels gagnent leurs galons de maître du genre et accèdent à la popularité avec ce qui est devenu leur référence principale. Hormis White, les autres acteurs de ce disque, membres ou invités, figurent parmi les CV les plus en vue du genre. Citons, mais pour la forme seulement, les sublimes I Am A Pilgrim, Clinch Mountain Backstep, Nine Pound Hammer, Billy In The Low Ground, John Henry ou encore Listen To The Mockingbird. Je dis bien pour la forme, car un album du haut du panier comme The Appalachian Swing n’a aucune faiblesse.

 

Pour l’anecdote, Clarence White a 20 ans au moment de la sortie de ce disque ; ça vous donne une idée du talent précoce et du potentiel de cet artiste, hélas fauché en pleine gloire par un chauffard ivre alors qu’il n’avait pas 30 ans (RAZOR).


 

1. Clinch Mountain Back-Step.
2. Nine Pound Hammer.
3. Listen To The Mocking Bird.
4. Will Bill Jones.
5. Billy In The Low Ground.
6. Lee Highway Blues.
7. I Am A Pilgrim.
8. Prisoner's Song.
9. Sally Goodin.
10. Faded Love.
11. John Henry.
12. Flat Fork.

 

 

Roland White:mandoline,guitare sur 10.

Clarence White:guitare.

Billy Ray Latham:banjo.

Roger Bush:basse,banjo.

Bobby Slone:fiddle,basse.

Leroy Mack McNees:dobro.

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N'est pas power trio qui veut.

Publié le par RAZOR

Stained-Glass---Aurora---1969.jpg

Genre: folk-rock psychédélique.

 

STAINED GLASS

 

AURORA - 1969  (3,5)

 

POUR ECOUTER L'ALBUM link

 

 

Stained Glass, venu tout droit des Trolls, compte deux LP à son actif. Dans l’ordre d’arrivée, Crazy Horse Roads (1968) et Aurora (1969). Leur premier album, à peine paru dans les bacs, suscite aussitôt la controverse. Et pour cause… Tout le monde, ma disquaire pileuse et chignonnée de l’époque en tête, se demande quels peuvent être ces bargeots pendus haut et court sur la pochette (de mauvais goût). M’enfin… peut-on montrer des choses comme ça, Monsieur ??? Son mari venait de s’envoyer ad patres de la même manière, quelques mois auparavant, dans la cabane au fond du jardin et c’est elle qui a coupé la corde… Je comprends mieux son indignation… Comparée aux montages gore d’aujourd’hui, ça fait sourire.

 

Stained Glass est une formation pointant chez l’Oncle Sam. Elle voit le jour en 1966 à San Jose (prononcez San Rosé) et bricole dans un premier temps dans le catalogue des Beatles jusqu’au jour où elle s’émancipe du folk-rock et du Merseybeat neuneu, pour verser dans un rock garage psych, qui, hélas, est vite étouffé dans l’œuf. Le groupe reste confiné dans une zone autour de San Rosé. Je dis dommage, car le trio montre de belles dispositions pour lesquelles Capitol Records ne demeure pas insensible.

 

L’éditeur les signe au printemps de 1968 et deux albums naissent de ce partenariat : le macabre mais bon pop-rock, folk-rock psych du nom de Crazy Horse Roads (Finger Painting, Sing Your Song, Soap And Turkey, Light Down Below, Doomsday) et Aurora, dans un registre quasi similaire, avant de mettre la flèche à droite en novembre 1969.

 

Aurora a les faveurs de l’ensemble des supporters de Stained Glass mais bon chacun pense comme il veut ; le surdoué feu Jim McPherson (basse, chant) que l’on retrouvera à la fin du Quicksilver, sous les couleurs du Copperhead de Cipollina (McPherson a également écrit Jane pour le Jefferson Starship), Tom Bryant suppléant Bob Rominger à la guitare pour incompatibilité artistique et Dennis Carrasco (batterie) vaquent désormais aux destinées de Stained Glass dont on sait ce qu’il advient à quelques mois de l’an 70.

 

Pour les besoins d’Aurora, McPherson remet le couvert à l’écriture d’un répertoire dont les éléments les plus représentatifs sont The Kibitzer, Gettin’ On’s Gettin’ Rough, un Inca Treasure réverbéré comme il faut, Daddy’s Claim, Mad Lynn Ball et Sweetest Things. Du bon mais pas du fracassant.  

 

L’affaire ne dura pas assez longtemps pour sortir des limites territoriales de San Rosé et ainsi développer sa popularité. Au lieu du buzz espéré, c’est plutôt d’un pschitt dont il faut parler à son propos. On est loin des power trios qui allaient s’annoncer. Je reste sur ma faim : 3,5 (RAZOR).

 

 

1. Gettin’ On’s Gettin’ Rough.
2. Jim Dandy.
3. A Common Thief.
4. The Kibitzer.

5. Inca Treasure.
6. Daddy’s Claim.
7. Sweetest Thing.
8. Mad Lynn Ball.
9. The Necromancer.

 

Jim McPherson:basse,chant.

Tom Bryant,Bob Rominger:guitare.

Dennis Carrasco:batterie. 

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Historique !

Publié le par RAZOR

The-Charlatans---First-Album---Alabama-Bound---1995.jpg

Genre: rock psychédélique.

 

THE CHARLATANS

 

FIRST ALBUM & ALABAMA BOUND (1966/69) - 1995  (4,5)

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (ALABAMA BOUND) link

 

 

Sam Linde (batterie) auquel succède rapidement Dan Hicks, Mike Wilhelm (guitare), Mike Ferguson (claviers), Richie Olsen (basse) et l’étudiant en architecture George Hunter, seul musicien sans véritable expérience et formation musicales (on lui réserve le tambourin et il finit par se fixer à la guitare rythmique, au chant et à l’écriture), mais vrai catalyseur de l’équipe, formaient l’ossature des Charlatans américains que vous me ferez le plus grand plaisir de ne pas confondre avec leurs homologues UK en activité, qui font dans un autre genre et venus bien plus tard aux choses du rock.

 

Non, les miens, les ceusses de l’Oncle Sam, nés en 1964, sont d’une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître et sont associés à des lieux qui parlent d’eux-mêmes : San Francisco et sa scène musicale psychédélique bouillonnante, du côté de Haight-Ashbury, dans les années 60.

 

Depuis que vous me fréquentez, vous connaissez ma passion pour tout ce qui gravite autour de la Californie de ce temps d’alors. C’est pourquoi, pour combler un vide et alors que je boucle une énième chronique qui me rapproche de plus en plus des 1500, j’ai pris la décision d’accorder (enfin) la place qu’elle mérite à cette formation essentielle du mouvement psychédélique pour lequel j’en pince. D’autant plus que les rééditions, je ne le dirai jamais assez, permettent d’accéder aujourd’hui à des groupes et à des répertoires rejaillis de nulle part, dont nos gaillards font partie.

 

Pour ce qui concerne nos Charlatans ricains, nous avons le méchant coup de bol de pouvoir disposer d’une publication de 1992 (EVA Records), qui couple l’album The Charlatans avec une compilation d’enregistrements inédits nommée Alabama Bound. La couverture est complète et donne un très large aperçu de l’importance, voire du rôle central et influent occupé auprès des formations de l’Area Bay débarquant sur leurs talons, par ces clones de James West et d’Artemus Gordon.

 

Les Charlatans ont montré la voie à suivre en développant rapidement un côté indocile et en optant pour des accoutrements vestimentaires bariolés sortis tout droit de la série télévisée The Wild Wild West (Les Mystères de l’Ouest chez nous) et des friperies victoriennes ; la jeunesse hippie naissante de San Francisco s’en inspirera sans tarder.

 

Un des premiers à être passé à l’électricité après que le mouvement folk initié par Greenwich Village ait remisé ses grattes sèches dans leurs housses et que l’invasion britannique dévastatrice ait écumé de long en large le sol américain, les Charlatans sont en quelque sorte les précurseurs du San Francisco Sound.

 

En 64/65, les Dead, celui que l’on a tendance à considérer comme le premier inventeur du son de cette scène, ou Country Joe, l’autre co-pionnier supposé du genre, en sont encore à la jouer folklo. L’autre domaine dans lequel les Charlatans ont eu une longueur d’avance sur tout le monde, c’est dans l’expérimentation du LSD, attribut indissociable de cet échiquier musical psychédélique. Ils piochent, en effet très tôt et avant les autres, dans la boite à pilules lysergiques, devenant le « house band » du Red Dog Saloon où ils ont élu domicile en 1965 (Virginia City). Janis et son Big Brother & The Holding Company, lui succèdent en ces lieux, leur emboitant le pas.

 

Dans la foulée, la musique psychédélique va alors connaître son âge d’or : quelque chose d’énorme vient de naître entre ces murs, qui portera le nom d’acid rock. Une affiche réalisée à l’encre bleue et noire, œuvre conjointe de Hunter et Ferguson connue sous le nom de « The Seed » témoigne de cette époque (voir sur le site classicposters.com). Elle est aussi une des toutes premières (sinon la première) des affiches de l’ère psychédélique.

 

seed-affiche-charlatans.jpg

 

Vous voyez maintenant pourquoi j’évoquais précédemment le rôle central de ce groupe et pourquoi le fait de ne pas faire l’amalgame avec les Charlatans rosbeefs. Revenons à nos moutons : dans le même temps, les Charlatans s’engagent dans des sessions d’enregistrement entre cette même année 1965 et 1968, date à laquelle ils se séparent. Il reste de cette tranche historique un legs discographique aujourd’hui revalorisé (Dieu merci !) et plus complet grâce à la parution couplant le First Album éponyme, un peu pauvre et fade je l’avoue, sorti en 1969 et aussitôt dépassé, alors que le line-up avait déjà explosé et que l’apogée de ces défricheurs était déjà loin derrière eux, avec Alabama Bound, une collection de démos de 1966 prévus pour un LP qui n’est jamais sorti.

 

L’album éponyme qu’il nous reste, ignoré commercialement, sort au moment où le psychédélisme façon cool Raoul commence à être passé de mode au profit de prestations plus heavy, avec comme seuls membres survivants Mike Wilhem et Richard Olsen meneurs d’un groupe remanié (Terry Wilson et Darrell DeVore arrivent). Dans les faits, ça donne, au niveau du CD modernisé (le son est meilleur), 11 premiers titres du disque initial (avec le line-up recomposé et chez Philips) et de 13 à 24, 12 titres (Alabama Bound) émanant de la formation d’origine (Hunter, Wilhelm, Olsen, Ferguson et Hicks) et exhumés de bootlegs au début des années 80, un jingle commercial scindant les deux parties (12). L

 

’apport de ces derniers morceaux contribue à bonifier considérablement cette collection indispensable et à faire passer mon jugement de 3,5 (pour l’éponyme) à 4,5 pour l’ensemble du produit tel qu’il nous est proposé ici.

 

Groupe paradoxal d’une scène acid qu’il a initié et marqué de son empreinte avec un son très différent de ce que l’on entendra par la suite sur ce même circuit , les Charlatans n’ont pas eu la reconnaissance à laquelle ils pouvaient prétendre, se faisant voler la vedette sans le moindre ménagement par ceux qui allaient en tirer tous les bénéfices : l’Airplane, le Dead, les Doors, Moby Grape…

 

Ce qu’il en reste aujourd’hui a une valeur inestimable pour toutes les raisons évoquées. Saisissez cette opportunité, mes p’tits loups (RAZOR).


 

1. High Coin.           

2. Easy When I'm Dead.   

3. Ain't Got The Time.        

4. Folsom Prison Blues.   

5. The Blues Ain't Nothin'.           

6. Time To Get Straight.    

7. When I Go Sailin' By.    

8. Doubtful Waltz.  

9. Wabash Cannonball.   

10. Alabama Bound.         

11. When The Movies Are Over. 

12. Commercial Promo.    

13. Alabama Bound.                     

14. Codine Blues.              

15. I Saw Her.                     

16. Devil.                  

17. Long Come A Viper.               

18. By Hook Or By Crook.            

19. Baby Won't You Tell Me.                   

20. Sidetrack.                      

21. The Shadow Knows.              

22. 32-20 Blues.                 

23. I Saw Her (Instrumental).                   

24. Codine Blues.

  

 

Mike Wilhem:guitare,percussion,chant (1à24).

Darryl DeVore:claviers,basse,percussions,chant (1à11).

Richard Olsen:basse,percussions,chant (1à24).

Terry Wilson:batterie,percussions (1à11).

George Hunter:autoharp,tambourin,chant (1à24).

Mike Ferguson:piano (12à24).

Dan Hicks:batterie (12à24).

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Dans le creuset american west-coast.

Publié le par RAZOR

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Genre: folk-rock.

 

HEARTS AND FLOWERS

 

THE COMPLETE HEARTS AND FLOWERS (67/68) - 2003   (4,5)

 

POUR ECOUTER UN EXTRAIT (COLOUR YOUR DAYTIME) link

 

 

La formidable saga de la west-coast californienne ne s’est pas écrite sur un simple claquement de doigts. Elle a été façonnée progressivement par des groupes légendaires comme les Byrds et le Buffalo Springfield qui ont installé les premières bases, puis relayée par le quatuor mythique Crosby Stills Nash & Young, les Mamas & The Papas, Poco, Joni Mitchell, le Dead et l’Airplane, le Band, Lovin Spoonful, les Doors…

 

Dans leur sillage sont nés les America, Seals & Crofts, Loggins & Messina, Bread, Jackson Browne, James Taylor, Little Feat, et, ne l’oublions pas, celui qui est certainement le plus représentatif de la réussite du genre et qui incarne parfaitement cette musique du sud de la Californie: les Eagles, qui ont contre eux de ne pas être du tout californiens. C’est le paradoxe d’une scène éclectique et dense sur laquelle se faire une place au soleil relevait de l’exploit. Le talent ne suffisant pas, il fallait surtout compter sur la chance pour en émerger ou arriver au bon moment pour s’en extraire.

 

Hearts And Flowers l’a très rapidement appris à ses dépens, puisque le duo fondateur Rick Cunha/Dave Dawson (rejoint par Larry Murray), sur le pont depuis 1964, malgré un excellent premier LP pour Capitol Records, le séduisant Now Is The Time For Flowers de 1967 et un second (Of Horses, Kids And Forgotten Women – 1968) plus que convaincant, boosté par l’arrivée de Bernie Leadon (Flying Burrito Brothers et Eagles) occupant la place de Cunha à la guitare, ne parviendra pas à s’extirper d’un creuset folk-rock surchargé et ayant basculé dans une mouvance psychédélique.

 

Hearts And Flowers ne s’en remettra jamais, préférant passer la main. La carrière exceptionnelle d’Eagles et l’aura dont bénéficie Bernie Leadon seront finalement les meilleurs alliés de Hearts And Flowers, depuis ressuscités dans le sillage de leur membre le plus illustre. Ces deux albums, malheureusement oubliés et irrémédiablement disparus dans la production drue d’alors, refont surface dans la réédition The Complete Hearts And Flowers, laquelle est renforcée par 13 titres supplémentaires n’ayant jamais fait l’objet d’une quelconque publication. Autant dire que cette parution modernisée sous forme de deux CD représente l’entièreté de la carrière de ce groupe qui faisait (et comment !) partie intégrante du circuit de la Californian West-Coast, ouvrant une brèche dans laquelle le country-rock s’est engouffré.

 

Dans le détail, les 12 premiers morceaux du CD1 constituent l’intégralité du premier LP, celui de l’époque Murray/Cunha/Dawson et qui s’appuie partiellement sur des reprises très inspirées, entre autres, de Donovan, Tim Hardin, Carole King, Hoyt Axton ; les 10 suivants (du même CD1) forment l’ossature à l’identique du répertoire du deuxième jet (dont la majorité sont des originaux derrière lesquels on retrouve Murray) ; les 13 derniers sont des inédits qui sont compilés sur le CD2. Les présentations étant faites, que nous réserve cette collection ? Beaucoup de plaisir et de surprises.

 

The Complete Hearts And Flowers réhabilite l’image d’une formation qu’on a trop vite enterrée, alors qu’elle peut largement aujourd’hui et avec le recul, en dépit de la discrétion ou de la méconnaissance qui colle à son nom, revendiquer une place parmi les valeurs sûres et précoces dans l’histoire de la musique américaine de cette époque et de ces lieux.

 

J’ai pris un plaisir fou à découvrir leurs deux premiers LP. Now Is The Time For Hearts And Flowers (1967) est produit par Nick Venet, l’homme qui fut des premières heures des Beach Boys et qui, un temps, a suivi Fred Neil, si je ne m’abuse. Il a une touche folk-rock, pop-rock assez marquée et chatoyante, avec quelques pulvérisations de psychédélisme et de sublimes harmonies vocales héritées du bluegrass (Murray a fait partie du Scottville Squirrels Barkers de Chris Hillman, ne l’oublions pas). Il a cependant un côté un peu aventureux et éclectique et situe bien un groupe se cherchant encore.

 

Si la critique ne lui en fait pas grief, le fan de cette période ne sait pas trop à quel saint se vouer. C’est peut-être un début d’explication au fait que Hearts And Flowers, tantôt trio acoustique, tantôt résolument électrique, n’a jamais été vu comme coulé dans le moule de la west-coast. Of Horses Kids And Forgotten Women (1968) recadre un peu cette tendance à se disperser du groupe, à être si spécifique et gagne en qualité avec le remplacement de Rick Cunha par Bernie Leadon et avec le remaniement du line-up (ajout de Terry Paul et Dan Woody). Les harmonies sont encore plus radieuses et angéliques, les originaux, en plus grand nombre, capturent l’attention ; mieux produit, bénéficiant d’une orchestration bonifiée et d’un son plus étoffé, il dénote une maturité nouvelle qui aurait été intéressante dans l’optique d’une suite éventuelle à leurs travaux. Ce ne sera pas d’actualité puisque la même année le groupe se délite.

 

Son point d’orgue, absolument sublime, est le folk-rock psychédélique Ode To A Tin Angel qui, à lui seul, vaut le détour. Restent les 13 outtakes d’humeur country-rock inédits, exhumés de différentes sessions de la période Capitol Records, à savoir entre 1967 et 1968, et qui suffisamment en nombre auraient pu alimenter un troisième LP, qui sait ? Ils font preuve, à l’inverse, d’une certaine naïveté et d’un côté inachevé qui contrastent de façon trop flagrante avec les titres d’Of Horses Kids And Forgotten Women qui les précèdent, et à mon sens les plus convaincants de cette collection. Ils ne gâchent en rien le plaisir qui découle de cette découverte. Car c’en est une pour beaucoup d’entre nous (RAZOR).


 

Now Is The Time For Hearts And Flowers (1967)


1. Now Is The Time.                       

2. Save Some Time.                      

3. Try For The Sun.            

4. Rain, Rain.                     

5. The View From Ward 3.            

6. Rock & Roll Gypsies.                

7. Reason To Believe.                  

8. Please.                 

9. 1-2-3 Rhyme In Carnivour Thyme.                

10. I'm A Lonesome Fugitive.                  

11. Road To Nowhere.                  

12. 10,000 Sunsets.


 

Of Horses, Kids, And Forgotten Women (1968)


13. Now Is The Time For Hearts And Flowers.            

14. Highway In The Wind.           

15. Second-Hand Sundown Queen.                

16. She Sang Hymns Out Of Tune.                   

17. Ode To A Tin Angel.               

18. When I Was A Cowboy           .          

19. Legend Of Ol' Tenbrookes.               

20. Colour Your Daytime.             

21. Two Little Boys.            

22. Medley: Extra Extra / Rock And Roll Gypsies / Extra Extra.


 

Previously Unreleased (Capitol 1967/68)


23. Rosanna.                      

24. Extra Extra.                   

25. Walls.                 

26. She Like Her Loving Like I Like Mine.                    

27. Six White Horses.                   

28. Flower Lady.                 

29. When I'm With You.                

30. Gypsy Blue.                  

31. Everybody's Talkin'.                

32. California Sunshine Girl.                  

33. Jones Vs Jones.                      

34. Brandy.              

35. Other Side Of This Life.

         

 

David Dawson:chant,guitare,autoharp.

Bernie Leadon:guitare (1968).

Terry Paul:basse (1968).

Rick Cunha:guitare,chant (1965/67).

Larry Murray:guitare,chant.

Dan Woody:batterie (1967).

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Appelez-le Monsieur !

Publié le par RAZOR

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Genre: blues-rock, France.

 

FRED CHAPELLIER

 

ELECTRIC FINGERS - 2012

 

POUR ECOUTER L'ALBUM

 

link

 

 

 

En cette fin d’année 2012, ArcelorMittal et Florange focalisent toute l’attention des médias internationaux sur les difficultés d’un acier lorrain qui n’intéresse plus personne et dont l’abandon annoncé augure d’énièmes  lendemains pénibles. Cet impitoyable constat d’une mort, hélas programmée, d’une sidérurgie gauloise qui a fait notre fierté, ne doit pas pour autant occulter ce que la Lorraine a apporté au monde et ce qu’elle continue d’exporter avec succès, ce qu’elle a de plus chère : ses hommes.

 

Fred Chapellier est un fils de cette terre de travail, de sueur et de larmes, d’une région que le siècle précédent a couverte de bleus et que celui actuel continue de martyriser: bleu comme la couleur de la petite note qui sommeille en lui depuis longtemps et vers laquelle il revient toujours : le blues.

 

Ce messin de naissance, élevé au cœur de cette zone lorraine qui persiste à souffrir dignement, sans jamais courber l’échine, est une valeur sûre à l’exportation. En atteste son dernier Electric Fingers, flambant album de blues de 2012 et cinquième de son patrimoine discographique personnel (dont trois avec le grand Billy Price, ancien membre du groupe de Roy Buchanan).

 

Sur le marché musical de l’année et dans la catégorie ciblée, le lorrain au béret solidement arrimé sur le haut du crâne et au sourire souvent complice frappe un énorme coup. Quel artiste, à l’international s’entend, pour l’année de référence et dans un genre artistique identique, peut lui opposer un produit aussi compétent ? En d’autres termes, qui peut prétendre avoir fait mieux que notre bluesman frenchie que, personnellement, j’ai découvert en 2010, alors qu’il était le guitariste de la tournée de « Jacquot » Dutronc ?

 

L’alter ego (ou le successeur) hexagonal de Paul Personne et Bill Deraime balance, via Electric Fingers, un blues rock de haute lignée. Ca vole très haut dans une vision blues élargie pour laquelle notre Fredo local a poussé les expérimentations à leur paroxysme et multiplié, plus que de raison, les heures de sessions en studio.

 

Cet investissement dans la durée et dans la sueur d’un artiste devenu plus posé, plus patient, qui a incontestablement pris de la bonne bouteille, atteint un niveau proche de ce qui se fait de mieux et comme jamais, il ne l’a approché auparavant. 2012 est son année, si l’on se réfère également et en marge de cet album fantastique, au jackpot qu’il a failli décrocher au huppé Blues Challenge de Memphis, atteignant, avec son groupe, les demies finales du concours, étape que son frangin Philippe a rarement atteint dans les joutes vétéranes tennistico-thionvilloises (humour…).

 

Sans le moindre esprit partisan du lorrain de souche que je suis, ni animé par une quelconque revanche à l’égard d’un pouvoir qui a détruit nos derniers espoirs en prenant pour cible nos métallos, le fan de blues invétéré que je suis depuis belle lurette, salue haut et fort ce superbe guitariste-chanteur aussi blues que rock, généreux, émouvant, qui fait la nique aux cadors du blues de tous horizons.

 

Si je peux me permettre, chapeau Mister Chapellier. A défaut des défuntes mains d’or fenschoises qui ont forgé l’acier rouge (Lavilliers), il nous reste tes doigts électriques. Ils sont du même métal, comme en atteste ton album. Ils sont les dignes représentants de l’avenir d’une région que les ricains doivent encenser au travers de votre seul talent et qui s’exporte encore très bien, malgré ce que l’on peut en dire. Enorme ! Merci, Fred, ton disque tombe à pic et fait un bien fou (RAZOR).


 

1. Hot Rod Cadillac Automobile.

2. He’s Walking.

3. Something About You.

4. Yield Not To Temptation.

5. Cold as Ice.

6. Marie Laveaux.

7. Sweet Soul Music.

8. Gary’s Gone.

9. Living in a Dream.

10. I Found You.

11. Memphis Connection Part 2.

12. I Wouldn’t Treat a Dog.

13. Blues for Roy (Bonus).


 

Fred Chapellier:guitare,chant.

Denis Palatin,Pierre Alain Delaunoy:batterie.

Abder Benachour,Philippe Dandrimont:basse.

Charlie Fabert:guitare rythmique.

Nico Wayne Toussaint:harmonica (guest).

Vic Martin,Renaud Cugny:orgue Hammond.

Vincent Bidal:piano wurlitzer.

Neal Black:co-écriture.

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